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3.91/5 (sur 22 notes)

Biographie :

Né en 1951 à Epinal. Il habite à la Rochelle où il enseigne la littérature.
Il est l’auteur d’une quinzaine de livres parus pour la plupart au Temps qu’il fait et chez Fayard. Auteur de récits et de romans, il procède en archéologue du présent. Mais le poète qu’il est cherche aussi la preuve par l’étymologie.

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Interview de Denis Montebello lors de sa venue en 2013 à LITTERATURES EUROPEENNES COGNAC. Auteur de Tous les deux comme trois frères - Le Temps qu'il fait. Vidéo : Espace 45.


Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Comme en amour on aime qui nous aime, le lecteur a une prédilection pour les livres qui lui font du bien. Qui lui donnent le sentiment qu’il est intelligent, le seul capable de comprendre le message, de saisir la poésie du texte. En revanche il déteste ces auteurs qui le voient, quand ils daignent le regarder (quand le lecteur est aussi libraire !), comme un raccommodeur de porcelaine ou un marchand de peaux de lapins. Ceux-là, il ne vendra pas leurs livres, il ne les achètera pas, ne les empruntera pas, puissent-ils disparaître au prochain désherbage.
Cela dit, tout est question de dosage. Ce qui horripile dans un livre de Jean-Jacques Schuhl ou de Simon Liberati, parce que vous n’y étiez pas dans ces années-là et que vous n’y serez jamais, parce que vous n’avez pas connu Untel et que cela vous exclut, vous chasse définitivement du Palace qui est l’autre nom du paradis, son nom propre, cela peut plaire dans une chanson de Vincent Delerm. Quelques noms à picorer et deux ou trois mojitos, cela passe même très bien.
Dans les feel-good books, c’est pareil, on a ici une armoire Ikéa, là une Marilyn, un Elvis, un prince William (tout ça dans le même livre d’ailleurs), et c’est à peu près tout.
J’ai donc dosé. Afin de réussir mon roman qui fait du bien. Vous trouverez par conséquent des noms propres, mais pas trop. À ce stade de l’enquête j’ai mis, vous pouvez vérifier, un Gourgues et une voix anonyme. Équilibre parfait. Et si la balance penche d’un côté, avec Loti, Odin et les Eddas, vous verrez que je roule toujours en voiture et non en Fiat rouge ou en Ferrari, que je mange du lapin et non du Rex du Poitou, et que j’attends un écrivain sur le parking de la gare (seul le lecteur curieux connaîtra son nom, les autres se contenteront du titre de son best-seller), afin de le présenter dans une librairie.
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Farcis de toutes sortes de viandes, et pas toujours célestes, mes petits pâtés chauds qui ne sont pas des raviolis, des choses à faire et qui déjà empoisonnent, des rendez-vous à ne pas manquer, des noms que j’oublie, que je voudrais oublier, qui occuperont comme chaque jour les écrans, ma journée, des noms qui sont le nom de je sais trop quoi, des noms qui font que cette journée ressemblera à toutes les autres si je ne me déclare pas immédiatement en grève, en grève illimitée.
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besson
Tous les Besson ne sont pas jumeaux. Si Patrick écrit, et Philippe aussi, il faut être un lecteur distrait pour les confondre, avoir la mémoire qui flanche ou la raison en sommeil. Et je ne parle pas du réalisateur culte pour toute une génération (qui n’est pas la mienne), de ce Besson que je disais unique parce que je n’avais pas assez lu Perrault.
Je connaissais mal son oeuvre, j’ignorais tout de sa vie. Comme de celle d’Eric. L’autre besson. Un être double, murmurent ses détracteurs. Un membre du gouvernement, rétorquent avec une belle unanimité ses collègues, un ministre avec qui il faut désormais conter.
C’est en me penchant sur son cas, comme autrefois les fées sur nos berceaux, que me vint l’idée d’un dictionnaire.
J’ai pensé l’intituler Fictionnaire, mais c’était pris. Et par Alain Finkielkraut. Ne voulant pas ajouter le rire au rire, contribuer avec mes étymologies remotivantes à ce que le philosophe nomme gravement la décivilisation, j’ai renoncé.
Au titre, pas au projet
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hiver
Occupé à traduire la tetraggine del cielo, à chercher dans mes dictionnaires un autre mot que cette « maussaderie » que me propose le Signorelli, à parler de « ciel obscur », de « grisaille », de « morosité » pour tenter de dire ce que Domenico Fetti me montre en un seul tableau et avec une telle évidence, je n’avais pas vu venir l’hiver.
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Les villas étaient généralement à l’écart des voies romaines. Si certains agronomes latins préconisaient d’implanter les domaines à proximité de ces axes, d’autres (on n’ira pas jusqu’à dire qu’ils étaient légions) estimaient que le voisinage d’une route n’était pas favorable à l’installation d’une ferme, la route étant aussi et déjà celle des invasions. C’est ce qu’on peut constater avec la photographie aérienne.
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presque
Il aura beau faire la parade, la roue avec les paons, courir les mers, les airs et comme tout le monde les filles, jouer les gens comme vous et moi, les uns contre les autres, le roi et ses courtisans et les pharaons à Louxor, on ne retiendra que le presque.
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carpe
Je ne suis pas en capacité de parler, répondit la carpe au lapin qui la demandait en mariage. Après quoi elle replongea dans l’étang et dans son silence légendaire.
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Aussi lui demanderons-nous ce qui le retient là-dedans, ou plutôt devant, car on l’a vu avec la ferme en Lorraine, avec ce rêve qu’il a raconté d’un rasoir ne trouvant pas sa lame ni de place dans le verre, on le verra plus loin poser ses yeux sur le buis taillé en fauteuil du jardin, chausser les deux sabots rouges qui gardent la porte d’entrée, constater qu’ils sont garnis de petites pensées en plastique, que le bois est piqué, il ne franchit pas le seuil.
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Si je ne parviens pas à l'écrire, mon feel-good book, ou si avec lui je ne connais pas le succès espéré, je pourrai toujours changer mon projet, écrire "Mon suicide mode d'emploi", le best-seller maudit. Le livre de chevet des suicidaires, des jeunes comme des vieux. Un roman, pas forcément épistolaire, mais susceptible d'influence le public. De faire son bonheur en lui livrant le mode d'emploi. (p. 90)
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Mettez-vous à la place de Raimondin. Il a passé la nuit à galoper dans la forêt, à poursuivre un monstre dans ce qui ressemble à un labyrinthe, autrement dit il sort d’un cauchemar. Il a soif. Il ouvre un œil, et il voit une fontaine. Une fontaine près de laquelle se tiennent trois jeunes femmes, dont l’une est Mélusine. Elle lui offre de l’eau claire. Elle lui propose de l’épouser. D’oublier tous ses malheurs. Elle lui propose aussi la richesse et la puissance. Il ne se fait pas prier. Il dit oui sans hésiter. Et quand elle exige de lui la promesse de ne jamais chercher à la voir le samedi, il promet :
— Je promets de ne jamais chercher à te voir le samedi. Mais peux-tu me dire pourquoi ?
— Parce que le samedi, je travaillerai à augmenter ta fortune et ton prestige.
Raimondin promet, et de ne rien dire si par hasard, par malheur, il voit ce qu’il ne doit pas voir.
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