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Citations de Denise Le Dantec (100)


Nous conversons ensemble…


... Nous conversons ensemble dans le bleu de l'obscur. D'un côté trop de mer, trop de sable de l'autre. Les étoiles brillent suspendues aux roseaux poussés au bord du ciel.
   À qui offrir cet abandon si vaste qui tantôt nous altère tantôt nous inonde ?
   Il n'y a ici ni stupeur ni espoir.
   L'immense s'assemble sous un grain de sable et s'évapore loin là-bas.
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Moyennant une somme annuelle, une enfant recevait logement, vêtement, nourriture du corps, de l'esprit et de l'âme.
En vérité, la nourriture la plus abondante consistait en sermons édifiants, destinés à apprendre aux élèves quels châtiments effroyables s'abattent à l'heure du Jugement sur ceux-là qui, durant leur vie terrestre, ont commis la faute de ne pas savoir mépriser le corps, guenille périssable. La nourriture corporelle se trouvait quant à elle réduite : le matin, une bouillie d'avoine ; du bœuf bouilli et de la purée de pommes de terre pour déjeuner ; du pain sec accompagné d'un verre de lait coupé d'eau pour dîner. Les samedis, une espèce de pâté composé de tous les restes de la semaine constituait le menu.
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L'histoire…


Extrait 8

Les voitures volent
Sur une Seine néo-latine
Sea bubble   Sea bubble

Océans-villes
Mis à flot
Un arbre mort
Parmi les voies stellaires

« Un rien / nous étions, nous sommes / nous resterons en
fleur : la rose de rien de personne » (Paul Celan)

Roses Ô roses
Impitoyables
Avec une hâche !

De quelle couleur
La futaie ?
Le prépuce du lièvre
(...)
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L'histoire…


Extrait 7

La nuit biblique
Les Psaumes
– Tu dors ?

Pégase passe en volant
Sa queue mangée par les mouches
– Pour aller où ?

Toi,
Ta nudité.
Plus bas :
Une contorsion obscène

« Erinnerung an dual der Herdglut, die michsott / Dab
ich zu sprëiden Stein geworden » Le souvenir et la torture
du feu qui me calcina / Faisant de moi une pierre rêche »
                                   (Gertrud Kolmar)
Il est presque
Onze heures
Du matin :
La mer est verte
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L'histoire…


Extrait 6

Est-ce que tu entends
Ce que j'entends ?
– Des rumeurs sur une guerre
Proche.

Chemises rouges
Chemises noires
(Nos poches sont pleines
De petites cuillères
Dorées qui chantent)

Fox-trot ou charleston ?
Ô bordel !
Piocher ! Piocher !

« Ne dis rien à personne / Ce que tu as vu, oublie-le »
                      (Ossip Mandelstam)
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L'histoire…


Extrait 5

Les femmes-des-ruines
Amassent des briques
Dans les rues

Europe
Apporte un pain
Que nous modelons
– Avec nos poings

Salomé danse entre lune et étoile clans une rue du ghetto.
Les violons se taisent.
Une voiture Ford s'arrête à l'entrée du champ

Peste brune
– Masquant la lune
A la lune

Le tournis des jours. Les soulèvements rimbaldiens.
Marina Tsvetaïeva : « Il n'y a pas de réponse / il y a des
apostrophes – des résonances »
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L'histoire…


Extrait 4

Europe court
Échevelée
Par une nuit sans lune

La fillette
Fait tourner
Son ombrelle blanche
Bordée de lumière

Se souvenir du temps c’est brosser de la paille. Peste noire
Peste rouge. L’après-guerre a duré plus longtemps que prévu
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L'histoire…


Extrait 3

L'air se brise
Dans les airs
Et dans le rouge
Quelqu'un pleure

Impossible de donner aux détails assez de force. Seulement
un petit point minuscule, misérable, sur le beurre de
l’asphalte

je te donnerai du lait
De la petite bouteille
Et de ta petite main
Deux bols de lait tout juste traits
Oubli n'efface rien
Poussière de météores
– Sous la glacière
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L'histoire…
Extrait 2
J'ouvre les bras comme les pages
     d'un livre :
Tout le discours de toute une vie
– Sans point d'interrogation

L'oiseau à gorge rouge
chante
carmen dans les buissons
— Je chante avec lui

La partie est commencée
(Pas qu'un jeu)
– Décide aussi des fantômes

Dylan Thomas écrit qu'autrefois la bouchère mettait du
chien et du rat dans le hâchoir Aujourd'hui elle y met des
pixels et des petits oiseaux cui cui cui
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L'histoire…


Extrait 1

L'histoire
Puis-je m'y fier ?
Mon cœur a le poids de l'univers

N'importe où
Du jour au lendemain
Plus tard
– Éblouissements

Une pensée donne un vers
Deux pensées font un vers
Trois pensées font la partie chorale
– Qu'est-ce qui a changé ?
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LA SEINE EST VERTE…


Extrait 2

Regarde ! (L’accent circonflexe est tombé)
Le feuillage des chênes de Dodone n’a pas parlé
Les thons rouges ont déserté la madrague
La Reine est sortie
Tout est « plein de dieux »

La terre tourne avec des bouquets jaunes. Des plumages. Des
  bulbes. Des dômes. Des crêtes.
Des écailles de roses trémières.
Des grammes d’or sur mes paupières et dans mes cils.
Je n’ai plus de regard.
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LA SEINE EST VERTE…


Extrait 1

La Seine est verte
Le maître du souvenir dort sous les arbres au grand feuillage
Ulysse guette les poissons
J’ai bien reçu la lettre de la Reine
Je me souviens de ce printemps tracé dans les étoiles
Un O barré. Un pont des corps
Sais-tu que les murs de Thèbes ont été construits au rythme de la lyre ?
Il manque une tour au château, des murs, des escaliers
La poire de Cydonie est blette
Les vaisseaux égyptiens sont arrivés trop tard. Les roses avaient déjà
  été cueillies
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Mes grandes souffrances en ce monde ont été les souffrances de Heathcliff, je les ai toutes observées et ressenties dès le début : ma grande pensée dans la vie, c'est lui-même. Si tout le reste périssait et qu'il demeurât, lui, je continuerais d'être, moi aussi, et si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l'univers me deviendrait terriblement étranger : je ne semblerais plus en faire partie. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rocs éternels du sous-sol : source de peu de joie visible, mais nécessaires.... Je suis Heathcliff. (p160)
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Le péché, pour Emily Brontë, n'est pas une faute morale : c'est dans la démesure que l'être peut se connaître, car la déchéance contient une splendeur cachée. (p257)
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Comme se plaisait à dire Branwell, si Charlotte représentait le jour, Emily était la nuit. D'où pouvait venir une telle antipathie entre elles ? Emily se le demandait souvent. Elle avait le sentiment que Charlotte en voulait à son corps, comme si leurs "jeux" d'autrefois avaient laissé sur elle des traces irréparables. Tel était l'amer constat d'Emily, et l'hostilité qu'elle ressentait à l'égard de Charlotte se manifestait par une angoisse dont elle ne savait comment se libérer. (p139)
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Emily rêve de créer un univers qui soit sien et dont elle saint qu'il sera "une contrée  nordique aux landes couvertes de brouillard et de rosée" : Gondal. (p110)
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Les quatre enfants l'écoutaient, un peu effrayés, se cachant parfois les yeux pour ne pas voir se déplacer les grandes ombres animées lancées par les flammes de la cuisinière de fonte le long des murs ou d'autres ombres encore à travers les fenêtres sans rideaux de la maison, parmi les dalles du cimetière parcouru de feux follets. Ils écoutaient la servante jusqu'à ce que le sommeil eût alourdi leurs paupières et que, lasse elle-même, Taby (la servante) entonnât les mélancoliques chansons du pays. (p102)
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« Une maison environnée de tombes sous un ciel perpétuellement maussade, un village solitaire, des gens aux mœurs rudes, une lande immense, à perte de vue… » (p. 56)
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« Ses poèmes ne sont pas pittoresques. Ils ne décrivent pas, même s’il s’agit des landes de Haworth. Emily n’est pas un poète qui exalte sa région mais, sous sa plume, jeune encore, la moindre bruyère devient toutes les bruyères du monde. » (p. 202)
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« Écrire la vie d’Emily Brontë revient-il sans doute à consoler le rêve intérieur que j’avais d’elle, et même à compenser la perte de l’élan excessif qui, jeune, m’avait entraînée vers elle. Néanmoins, loin de réinventer mon rêve, je me suis appliquée ici, au contraire, à la différencier de moi. » (p. 12)
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