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3.44/5 (sur 26 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1960
Biographie :

Didier Desbrugères est né en 1960 et vit en Bretagne.
Esprit éclectique, il s’est essayé à la peinture et à la sculpture sans jamais rompre ni avec la lecture ni avec l’écriture, pôles magné tiques de son existence. Il a tenu une galerie d’art tout en menant une carrière professionnelle dans l’aéronautique et en poursuivant son apprentissage de l’écriture.

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Interview de Didier Desbrugères (Festival du Premier Roman de Laval 2011)


Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Tu vois, autrefois j'croyais que c'était le devoir des vivants de rester au chevet des morts, mais c'est le contraire. Ici, ce sont eux qui vous veillent. Je crois même qu'ils nous plaignent. Car, non seulement ils savent ce qui nous attend de l'autre côté, mais il y a pire encore, ce que la guerre a fait de nous. Tantôt du bétail qu'on conduit à l'abattoir, les jambes qui flageolent de trouille à guetter l'obus qu'est pour toi. Tu l'entends partir, il s'ramène, au bruit tu sais pour qui c'est : derrière, à gauche, à droite, puis miaule celui qui porte ton nom. Tu t'fais tout petit. Tu sais qu'tu vas être pulvérisé, ton cœur, on dirait qu'il va éclater. Ca craque, il pleut des cailloux. T'es vivant, et tu ne peux pas te l'expliquer. Tantôt, c'est ton tour d'être le boucher, tu ne te reconnais plus. Tu saignes des hommes à la baïonnette, tu as la tête pleine du tac-tac des moulins à café, l'odeur de la graisse chaude te rentre dans les narines, tu vas à l'aveugle dans les fumées, et boum-boum, ça saute, ça tombe, c'est un massacre.
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Car mourir sur le champ de bataille, c'est mourir comme une bête. C'est agoniser seul, sans le réconfort d'une présence amie, avec pour entourage rien que l'effroi et la souffrance qui se disputent les ultimes lueurs de conscience. C'est supplier vainement de l'aide au milieu d'un vacarme à briser les oreilles, sans se rendre compte de l'inutilité de ses cris. C'est encore éprouver le froid glacial de la boue contre sa joue, sous son ventre, qui graduellement pénètre le corps. S'est sentir l'air se refuser à ses poumons, son sang s'écouler en emportant la vie, ce bien si précieux. C'est enfin ne déjà plus faire partie de la communauté des vivants mais espérer, contre toute raison, une illusoire faveur du destin.
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N'y avait-il personne pour s'apercevoir de leurs souffrances et de la manière dont ils vivaient et mouraient, parmi ces messieurs en chapeau mordus de percées, d'offensives, de contre-attaques, tandis que, brisés, martyrs oubliés, les poilus dans leurs trous disaient : "Vivement la paix !"
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Les hommes qui avaient attaqué là, sous ses yeux, et tout le long de ce plateau, étaient des rescapés de la Somme, des Eparges, de la Côte du Poivre, des Hurlus, de tous ces lieux dont les noms peuplaient les livres d'histoire. Ils avaient reçu le renfort de novices, des bleuets de la classe 17, craintifs et curieux avec des visages tout juste sortis de l'enfance. Et on les avait jetés dans cette bataille formidable, entamée à six heures et perdue à sept.
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Il avait soif de reconnaissance, cette forme socialisée, a minima, de l’amour. D’aucuns la guettent dans le regard admiratif et redevable de disciples, d’autres, à l’inverse, dans la gratitude d’un maître satisfait. Certains vont au plus court et multiplient les conquêtes dans ce but unique. L’ego, tyran caché, nous manipule comme des marionnettes.
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Jouant avec une branchette de houx, le regard perdu dans la friche, il se disait qu’il faudrait bien un jour se rendre à l’évidence, l’homme est identique à ce qu’il était à l’aurore de l’humanité. Il n’a accompli aucun progrès, c’est-à-dire autre que technique.
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La concurrence et la compétition sont les avatars civilisés des rivalités bestiales pour l’accès aux femelles, visant à s’approprier les biens au détriment des plus faibles, leur déniant le droit d’exister, de se perpétuer.
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Nous nous débattons contre ce vide asphyxiant. L'agitation de nos vies donne un volume, anime, confère un semblant d'épaisseur, de forme, au néant implacable. A force de gesticulations, elle aboutit à un sentiment, ou plutôt une illusion, d'existence qui nous rend tolérable l'écoulement du temps.
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Et, puisqu'elle savait tout cela, sans doute avait-elle appris cette ultime leçon, à n'en pas douter connue également de Britov, qui est que nous mourons seuls, sans au fond avoir tenu ferme notre destin... ni nous être bien figuré les choses !
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Loin de veiller sur eux comme à des rouages essentiels de l'immense mécanisme, la République les livrait à eux-mêmes. Son rêve d'une fraternité universelle et centralisée s'écroulait. (page 112)
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