Le Paradis, qui n’a jamais été perdu, qui a toujours été là, finalement se dévoile... et ce que nous avons cru voir et expérimenter pendant des années n’en a été que l’ombre pâle.
Ce fut très similaire à une énorme bulle de savon qui éclate, à la vision d’un angle mort que j’avais toujours évité de par sa simplicité et de par l’incompatibilité totale avec cette recherche intitulée « mon » Éveil personnel et avec la totalité de « ma » vie sous tous ses aspects en mémoire ou imaginés.
La seconde d’après, la question fut : « Serait-ce si simple et évident ? »
Et puis ce Silence...
Peu après, j’ai repris quelques pages de ces maîtres dont j’avais laborieusement étudié le message par le passé : Nisargadatta Maharaj, Stephen Jourdain et d’autres encore. Surprise ! Le texte s’était transformé et clarifié à un tel degré que ce fut comme de passer d’idéogrammes chinois à du français de tous les jours. La grille de décodage amenait un sens totalement concret et non plus conceptuel. Et en même temps, ceci n’a pas semblé extraordinaire, bien au contraire, plutôt ordinaire à part ce sentiment de Paix totale.
Il a fallu plusieurs mois d’ajustement, spécialement au niveau sensoriel, et des années pour explorer un peu. Je t’avoue que c’est parfois encore un mystère..
Souvent citée dans le Zen et par Nisargadatta Maharaj, elle est le vrai aspect du lâcher-prise qui autorise le chercheur à « trouver », mais attention !... quelles que soient les conclusions finales de cette recherche.
Toute pensée de notre vie ordinaire est une pensée de survie, de protection, de justification, d’intérêt, de progrès.
Lui prêter une destinée, l’isoler, d’écrire son histoire de goutte séparée est comparable à notre hypnotisme envers la personne que nous croyons être. L’histoire complète est celle de la pente, des rochers, de la cascade incluant la petite goutte d’eau, donc l’histoire de la montagne dans sa totalité, qui ne peut avoir de destinée.
L’honnêteté, « l’impeccabilité du guerrier », pour reprendre l’expression de Carlos Castaneda, consiste à arrêter de soulever les pierres qui nous arrangent, ou celles qui ne nous font pas peur ; et à soulever toutes les pierres, ou tout au moins à soulever toutes celles cachant potentiellement un serpent mortel.
Je sais par expérience que ce dont nous parlons est la Réalité de tous. Il suffit “juste” de laisser tomber le sens commun, le fameux “bon sens”, les lois supposées de l’univers, les points de vue établis ; de te laisser tout doucement guider, main dans la main, et enfin “Voir” pour la toute première fois.
Quand on parle de perceptions, on se réfère aux cinq sens : la vue, le goût, l’odorat, l’ouïe et le toucher… mais on oublie la pensée ! Bien que moins évidente, l’apparition des pensées et des émotions est une information perceptuelle. Une information mentale est-elle autre chose qu’une perception ?
Il ne s’agit pas d’avoir un mode d’emploi pour acquérir quelque chose mais de se promener tout nu, les pieds dans l’eau, à proximité de fils électriques, eux aussi dénudés ! métaphoriquement parlant bien sûr..
Donc « l’attente sans attente » de Jean Klein pourrait se développer ainsi : « l’attente sans attente d’un résultat spécial et plus particulièrement d’un résultat m’étant favorable ».