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Critiques de Eddie Muller (6)
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DARK CITY, le monde perdu du film noir

Dark City, le monde perdu du film noir est un pur chef-d'œuvre d'intelligence littéraire.

Présenté au départ, comme une histoire du film noir américain des années 1930 à 1960 en majorité. Il s'impose rapidement, comme un récit romancé palpitant, de tous les protagonistes de ce monde sombre, où la seule règle est de survivre à la loi du plus fort, du plus retors, du plus vénal et surtout du plus séducteur. Tous ces mots, s'appliquant aux deux sexes sans exception. Si vous aimez les univers glauques, underground, obscurs, où la luxure, l'argent, les Bad boys, les femmes fatales coulent à flots, vous serez comblé.

C'est là, tout le génie de l'auteur, transformer son livre quasi-encyclopédique, en un roman digne d'un opus de James Ellroy et nous emmener dans les coulisses machiavéliques du film noir, pour transpirer à grosses gouttes de sueur. Car, au fil de ce synopsis littéraire comparable à un scénario hollywoodien, on essaye de passer entre les mailles du filet de la police, sortir des griffes des gangsters, échapper à une créature de rêve diabolique ou à un maître chanteur pervers. En utilisant, les noms des vrais acteurs, des titres de films, des personnages fictifs et des lieux mythiques des bas-fonds des villes américaines, il entraîne le lecteur dans un voyage peut-être sans retour…
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Mister Boxe

William Nichols, surnommé Mister Boxe, journaliste sportif spécialisé boxe à l'Inquirer de San Francisco, arrive chez Gig Liardi, entraineur de boxe, où il trouve Hack Escalante, boxeur poids lourd qui lui avoue avoir frappé un peu trop fort sur l'entraineur, lequel serait mort en se cognant la tête lors de sa chute. Nichols aide Escalante à se débarrasser du corps.



San Francisco, 1948.



La vie n'est pas un long fleuve tranquille, bien au contraire et Nichols va le découvrir et en faire les frais.

Voilà un homme assis dans sa carrière et dans sa vie familiale dont rien ne semble troubler l'existence et dont tout va s'écrouler ou presque de la façon dont seul le destin est capable de se charger.

Les articles de Nichols font référence dans ce monde particulier qu'est la boxe. Il fait la pluie et le beau temps, capable de lier et délier une carrière de boxeur mais pas uniquement, les entraineurs et les requins qui nagent ou surnagent dans ces eaux troubles, nauséabondes, glauques sont, aussi, concernés.

Nichols, au fil du livre, se dévoilera au hasard d'une histoire d'amour aussi subite que passionnée et douloureuse. C'est un direct du droit doublé d'un direct du gauche au coeur.

Ce n'est pas le genre de la maison, mais les habitudes, les matches et les après matches font de Nichols un homme attendu par sa femme qu'il délaisse au profit du noble art. Est-ce une raison ? Qui le sait ? Ida Nichols veut un enfant, pas Billy, elle ira le chercher ailleurs, en cachette, sournoisement, d'autant que ce dernier recevra la nouvelle d'un tiers en pleine poire façon uppercut. Crédule, encore, Billy pensera que cela ne sortira pas de la famille, alors qu'à cette époque San Francisco n'est qu'un village surtout lorsque l'on est une gloire locale.

Nichols n'est pas blanc non plus, il se fait piéger par Claire la femme de Hack, son pote, l'enfant du pays, le poids lourd grandi trop vite, le gosse devenu géant, capable de ne gagner sa vie qu'en distribuant des coups et en en recevant. L'homme aux battoirs à la place de mains susceptibles d'assommer un boeuf. Il fait peur Hack et il vénère Billy qui lui a sauvé la mise, mais la mise ne l'a-t-il sauvée qu'à lui ? Quel rôle jour Claire dans ce crime ? Est-elle téléguidée pour faire tomber Nichols ? Lui, plonge du sautoir de 10 mètres dans une piscine sans eau : plus dure sera la chute !

Mais Billy trouvera, l'espace d'un moment, une confidente et il lui déballera son sac, trop lourd à porter même pour de larges épaules. Il le posera ce sac, il le fallait cela devenait irrespirable. Comme quoi, et c'est le message, les non-dits, les faux-fuyants, à un moment bouffent l'intérieur comme un crabe et faut que ça sorte avant implosion.

Claire n'est pas de reste, sa vie elle se la garde, elle la cache et surtout à hack, son mari. D'autres savent et en joueront jusqu'à lui faire payer son attachement à Nichols.

Dans cette riche palette de personnages tous plus ambivalents les uns que les autres, qui tire, réellement les ficelles ?

C'est la question que se pose l'inspecteur O'Connor, irlandais pur sucre, insidieux, jusqu'au-boutiste, pugnace, amateur de boxe et lecteur des articles de Nichols.

Nichols de son côté prendra l'enquête à son compte, jouera de ses relations, interviendra quitte à se bruler les ailes et confondra les coupables. Dupe, O'Connor ne l'est pas :

-Mais vous y êtes dans le coup, ça fait pas l'ombre d'un doute. Dit-il à Nichols.

Les preuves lui sont fournies par Billy. Il fera avec ! Il n'en a pas d'autres.



A cette époque la boxe c'est les Etats Unis. On traverse l'Atlantique pour le titre mondial, voir Cerdan.

Les Etats Unis, certes, mais la côte Est, New York et le Madison Square Garden. La côte ouest n'existe que dans le local, le championnat de Californie, tout au plus. Aussi quand Nichols arrivera à faire organiser un championnat du monde à San Francisco ce sera un aboutissement et le début d'un certain changement accompli à notre époque, notamment avec Végas et les mégas Casinos, MGM, Caesar Palace...

Le développement de ce qui scotchait les amateurs du noble art à leur radios, passera par la télévision. Muller nous en donne, ici, un avant goût. Il va plus loin dans le doute et les craintes suscités par ce média, lesquels s'avéreront justifiés.

Muller nous offre une oeuvre d'une puissance hors du commun, d'abord parce que ce n'est pas uniquement un livre sur la boxe mais un livre foncièrement humain, disséquant les personnages comme un légiste un cadavre, avec méthode et réalisme. Les gens sont comme ça pourquoi inventer ?

Ensuite parce que cette plume qu'il trempe dans son sang, sa bile, ses humeurs est dérangeante de véracité, elle frappe en crochets courts puissants, durs à encaisser. L'arbitre compte, forcément, on se relève, groggy, mais on se relève.

Seul un écorché vif possède cette puissante d'écriture, seul un type qui vit ce genre d'événements sait transmettre ses sentiments. Bunker et Ellroy étaient tôlards, Burke alcolo...Muller a vu son père fréquenter ce beau monde avec les conséquences que cela implique et le père de Nichols, dans le bouquin est typo, les mains grises à force d'encre incrustée dans la peau, syndicaliste qui se fait casser la gueule par les briseurs de grève, rêve ou réalité...?

Le moment de bravoure se situe au chapitre 36, lorsque Nichols/Muller raconte le championnat du monde, les vestiaires, le calme avant la tempête, le respect, les gants, le coin, le match round après round dans un style diamétralement opposé au style radiophonique ou journalistique, non c'est en romancier qu'il conte. C'est un grand moment de littérature.

Je comparerai ce livre au Chant du bourreau de Mailer, Underworl USA de Ellroy, De sang froid de Capote !



C'est un chef d'oeuvre !


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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L'Art du film noir

Un extra grand format qui nécessite 36 cm de hauteur d'étagère, mais cela pour admirer à grande échelle des reproductions d'affiches, pour certaines très rares. Le titre dit tout pour ce magnifique ouvrage avec de nombreuses références.
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Mister Boxe

Ce roman fut une belle découverte : je l'ai lu en deux jours.

Mes connaissances en matière de boxe sont très limitées. Heureusement, il est pas besoin d'être une grande

spécialiste de la boxe pour apprécier ce roman. Eddie Muller décrit un milieu, le San Francisco d'après-guerre, dont la boxe est un des éléments.

Traditionnellement, la boxe est montrée comme un moyen de s'en sortir, de dépasser des origines modestes. Alors oui, Hack Escalante semble avoir réussi : il est marié à une parfaite maîtresse de maison, il a trois enfants, sa carrière s'essoufle doucement. L'envers du décor est tout autre. Les seuls moyens de parvenir à s'en sortir grâce à la boxe est soit d'être journaliste sportif (comme Billy), soit de parier sur les combats. Les boxeurs sont montrés dans toutes leurs faiblesses. Leurs origines ethniques doivent à tout prix être camouflées, afin qu'ils puissent se fondre dans des États d'Amérique vraiment unis - le racisme est bien présent.Ils sont entièrement dépendants, notamment de leurs entraîneurs.

Le point de vue utilisé dans ce roman policier est original, non parce que le narrateur est un journaliste sportif, mais parce qu'il n'est ni le coupable, ni la victime, juste un complice dont les motivations sont assez floues. L'intrigue dévoile peu à peu les raisons intimes de son implication et de quelle manière il se retrouve pris au piège, et de plus d'une manière. Billy Nichols va devoir mettre toute son ingéniosité en œuvre pour se protéger et protéger Hack, louvoyer dans un milieu interlope, et se montrer aveugle concernant sa vie privée et amoureuse. Si les hommes sont victimes des femmes, les femmes, dans cette Amérique puritaine, sont dépendantes des hommes, à qui elles doivent leur respectabilité (ou leur chute).

Dernier point : j'accorderai une mention spéciale à Francis O'Connor, enquêteur pugnace : il surgit toujours au moment où Hack ne l'attendait plus et sa persévérance met bien souvent notre narrateur en danger.


Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Shadow Boxer

Déception. En un mot comme en "sans".



Après mon coup de cœur du tome 1, https://www.babelio.com/livres/Muller-Mister-Boxe/122341, Mister boxe, qu'il est dur à faire ce maudit tome 2.

Le personnage central tient la route (son histoire avec IDA est vraiment bien ficelé) mais les autres acteurs (c'est vraiment le terme adéquat ici) sont tous un chouia caricaturaux ; Chandler est dèjà passé par là il y a quelques décennies. Autant le premier tome lui était un hommage explicite autant pour le 2 ça ne passe plus.



Dommage.

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Mister Boxe

Magnifique !



Un seul mot suffit pour décrire ce roman, cette fenêtre ouverte sur le noble art à son apogée dans les années 40 aux USA. Pour les amateurs de boxe, de romans et films noirs tout y est en 450 pages, un condensé de tous les grands classiques lus et vus.



C'est un mélange de Raging bull (Scorsese) et Marqué par la haine (Newman dans son plus grand rôle) deux chefs d’œuvres absolus du cinéma, des références aux mythiques écrivains comme Burnett, Latimer, Hammett etc et un clin d’œil magnifique au plus grand livre jamais écrit sur la boxe : De la Boxe de Joyce Carol Oates.



Pour couronner le tout il y a une suite : Shadow Boxer.









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