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Citations de Eden Levin (35)


Je n’ai pas peur des idées, seulement de certaines idées qui sont plus réelles que moi.
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Nous cherchons un rythme, un rythme qui n’en soit pas un, qui ait l’air naturel et fluide, mais nous le cherchons alors bien sûr il ne vient pas, et nous avons peur du doute, alors nous marchons vite pour le fuir, mais nous avons peur d’avoir l’air pressés, alors nous ralentissons et notre démarche en sort un peu plus saccadée que ce que l’on aimerait qu’elle soit, et nous regardons autour de nous, inquiets, fuyant, chargeant vers la sortie en affichant bien haut bien fort une bannière de fausse confiance.
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L’espace m’ausculte, à l’écoute de ma sueur et de mon envie de fuir. Il m’écrase. Il me retient. Il me compresse jusqu’à me réduire en un minuscule, microscopique point fixé fermement à la chaise, incapable de bouger, de marcher, de partir.
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A force d’écrire l’image de l’insurrection, l’insurrection est devenue une image. La révolution n’est plus qu’une prise de position esthétique, pire, intellectuelle. On se révulse, on veut agir, détruire, quitter à tout prix la posture dans laquelle on s’est enfermé. On veut se réfugier dans la rue. Dans la foule. On se rachète dans le mouvement et l’indignation. Ça marche. Un temps.
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C’est pas ce qu’on voulait ? Faire la guerre pour faire la paix.
On est ensemble, c’est une paix.
Jeudi, je te confie ce corps que je hais et cette tête que j’ai en horreur.
Je te confie ma bêtise et mes faiblesses, laisse-moi fondre en toi et renaître sous ta peau.
Les sirènes ne m’effraient pas. Elles ne m’atteindront pas.
Je meurs dans un nous.
C’est une paix.
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Mes pensées me grattent, l’existence me démange.
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« Et puis tu sais que je sais que tu ne m’écoutes pas tu m’entends c’est déjà ça même si je sais que ça non plus tu l’enregistres pas mais c’est pas grave t’es pas le premier t’es pas le dernier le mépris j’en mange et je me ressers après c’est pas grave j’ai l’habitude mais une oreille immobile et face à moi c’est déjà ça c’est un début c’est pas grave on fait semblant voilà bouge pas j’me verse dedans et puis comme ça pour toi pour moi chacun y gagne moi je peux faire comme si j’avais de quoi me payer un psy et toi tu peux faire comme si t’avais une âme »
« Ah ouais, c’est dingue. »
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à qui de droit

recette de légitime défense contre une violence hégémonique

UNE BOUTEILLE DE VERRE
remplir avec
2/3 ESSENCE ou ALCOOL A BRÛLER
1/3 GOUDRON ou VASELINE
boucher la bouteille
enrouler autour du goulot
UN CHIFFON
imbibé d'
ALCOOL A BRÛLER

***
enflammez le chiffon et
Résistez
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Je pourrais vivre comme ça, je crois. Rester dans mon état matinal larvaire. Profiter des rayons du soleil... Faire un peu de poésie oisive en buvant des boissons chaudes.
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"J'ai pas perdu mon temps. J'ai rentabilisé mon mood de merde. Les gars, on va faire mieux que du théâtre, on va faire la révolution."
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Pour faire entendre notre message, il va falloir tuer.

Non, non, c'est trop fort.

Pour faire entendre notre message, nous sommes prêts à tuer.

Non.

Nous sommes prêts à mourir.
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Je m’inquiète. Mais pas que.

Je me pose des questions quant à l’intérêt d’être si proactif si c’est pour me sentir inutile et angoisser dans le processus. Bien sûr, c’est pas moi la victime et je vais pas lui en parler. Mais quand même ? Elle a l’air de bien se débrouiller toute seule, je vais pas juste lui foutre la pression avec ma présence complexée ? Nan, mais il faut qu’il y ait quelqu’un avec elle. Ne serait-ce que pour le soutien moral. Ne serait-ce que pour voir qu’elle s’évanouisse pas dans le métro. Putain, j’espère qu’elle va pas s’évanouir dans le métro, qu’est-ce que je fais si elle s’évanouit dans le métro ?
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On montait dans le train lorsqu’elle est arrivée sur le quai. Une minute d’arrêt, c’était assez pour qu’elle nous poursuive à l’intérieur, et plus loin encore, jusqu’au bout du monde s’il le fallait pour nous ramener au pied de son Jean-Luc, parodie bigleuse de molosse infernal. On pouvait pas la laisser faire, je la repoussais comme je pouvais pour l’empêcher d’entrer et Valencia s’acharnait sur ses doigts fermement agrippés au cadre de la porte. Elle beuglait, bavait, mordait, tous ses muscles contractés en un bloc de béton inamovible. Autant pousser une montagne.

Et puis un râle derrière nous.

 
« Putain, j’en peux plus. »
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Fidèles à nos principes, on a fait durer la décision sur trois mois. Encore. L’ensemble est devenu plus performatif, plus abstrait, métaphorique, métaphysique, allégorique, expressionniste et peut-être un peu, quelque part, élitiste. Par souci de subtilité et d’esthétique, le propos s’est retourné contre nous. Ce qui était tellement limpide au départ se retrouvait écrasé par le Sens et l’Art. C’était lourd à jouer et c’était chiant à voir.
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C’est qu’une petite conversation de rien du tout et tant que je suis pas pris dedans je peux juste m’imaginer que je suis ailleurs, ça passera tout seul. Tout seul. Mais pourquoi elle me regarde ? Valencia me regarde. Merde, merde. J’ai rien écouté. J’ai raté quelque chose ?

Non. Non, c’est pas ça. Elle a l’air mal. Au-delà de la gueule de bois. C’est de la gêne ? C’est du stress. Quelque chose la tiraille. Elle soupire et elle prend une voix, et elle déclare :

 

« J’ai quelque chose à vous dire. »
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Quel spectacle, quel spectacle ! Si magnifique qu'on ne peut que rêver d'en être les auteurs. Mais non, tout cela nous dépasse. On ne saurais y toucher. Tout se déroule devant nos yeux en totale autonomie. Les flammes brûlent, tout explose, des objets jusqu'aux idées, l'atmosphère est propice au désordre. Putain, quelle merveille, si au moins c'était de notre faute. Tout ce qu'on a fait c’est s’asseoir pour manger un sandwich.
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Essayer de faire moins de lessive veut dire que j'en fais toujours autant, mais que maintenant je culpabilise quand j'en fais.
C'est-à-dire que je culpabilise à la fois de faire et de ne pas faire ma lessive. C'est beaucoup de culpabilité pour de la lessive.
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Il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme.
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Nous sommes quatre, nous sommes vivants. Blessés, épuisés, déchiquetés, perdus, peut-être épiés et en danger. Bientôt tués, bientôt mourants. Mais pour l’instant seuls, et vivants. C’est un moment privilégié. On pourrait rester là longtemps, se retrouver, rester là et respirer. Une respiration qui compte, une respiration profonde qui soulève nos poitrines molles et quitte nos bouches en nous laissant plus lourds qu’avant. Plus proches du sol, plus proches du monde.
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« […] C’est viscéral, il faut que je casse des trucs, j’en ai besoin. Alors je me suis dit que si je dois niquer quelque chose, autant que ce soit le système. »
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Normandie : 1870

"Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d’une allure molle, sans drapeau, sans régiment. […] Les Prussiens allaient entrer dans Rouen, disait-on." [...] Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques, changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très loin, chez des tribus barbares et dangereuses." La débandade de l'armée française, l'occupation prussienne en Normandie, le cortège des horreurs de la guerre de 1870 servent de motif à de nombreux contes et nouvelles de Maupassant où sa férocité s'exerce avec maestria dans la plus connue et réussie de toutes dont le titre est le sobriquet de l'héroïne principale : "Boule de Suif". Mais quel est l'état-civil de Boule de suif dans le récit ? 👩‍🦰👩‍🦰👩‍🦰

Jeanne Vallin
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Charlotte Tuvache

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Thèmes : guerre , Guerre franco-allemande (1870-1871) , littérature , nouvelles réalistes , contesCréer un quiz sur cet auteur

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