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Critiques de Eduardo Antonio Parra (26)
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Les limites de la nuit

Cette critique porte sur la nouvelle "Le Puits" qui appartient au recueil Les Limites de la nuit. Eduardo Antonio Parra est un écrivain mexicain que je découvre. Et quelle découverte ! Un uppercut !



Le narrateur semble apprécier l’ombre (on notera la référence au titre du recueil). Il est avec un garçon et l’amène quelque part. Visiblement, le chemin est rude et le garçon a du mal à avancer. Pendant ce périple, il lui raconte sa vie et notamment un certain épisode : voulant se faire de l’argent avec un copain, ils ont arnaqué des paysans. Mais on n’extorque pas de l’argent à de pauvres cultivateurs sans que ça se retourne contre les escrocs… Et le garçon est bien loin de se douter qu’il va lui aussi subir les conséquences de cet épisode.



Je n’en dis pas plus ! Mais sachez que cette nouvelle associe tout ce que j’aime : une attente et une chute à la fin qui laisse sur le derrière ! En revanche, âmes sensibles s’abstenir.
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Les limites de la nuit

Fièvreuses sont les nuits d'Edouardo Antonio Parra. Du crépuscule à l'aube, pas certaine qu'il est bon se promener dans les rues de Monterrey ou Ciudad Juarez car ce sont des "villes qui engendrent des animaux nocturnes assoifés de sang" où l'on retrouve "cette saveur violente et souterraine des villes frontalières". Voilà ce qui décrit bien l'atmosphère de ces neuf nouvelles présentant des personnages vengeurs, violents, violeurs, intoxiqués à tout et toujours dans un paysage désolant. Des personnages pour qui on ne voit ni échappatoire, ni espoir. Même ce fleuve, qu'il ne suffirait que de traverser à la nage pour arriver dans ce qui nous semble un ailleurs meilleur, est inacessible et /ou mortel. "Les Limites de la nuit" sont au contraire sans limites pour ces personnages sans contrastes mais oh combien intéressants. À lire pour qui n'a pas peur de son ombre.
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El Edén

Je faisais tourner mon verre de Tequila dans ma main gauche. 45°, jamais plus, cela me permettait de mieux me rappeler la température du bar de Monterrey où on se remémore tant de souvenirs.

78°C et mes souvenirs alcoolisés s'évaporaient vers les nuages accumulés au-dessus de mon transat.

Je ne me sentais plus à la page. Une novel, mauvaise nouvelle.

Pourtant en général les polars m'exciquent. Surtout là-bas. Une aventure reste une aventure...

Mais lis-la ! Non impossible, même pour une poignée d'heures de sommeil en retard, on va pas en faire une révolution. Car tel est ce roman, lourd, empesé. L'edènié restera le dernier.

Je suis passé à côté, tant pis.

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El Edén

El Edén, une petite ville idyllique du Mexique qui a le malheur d’être située à la frontière entre des territoires de gangs de trafiquants de drogue.



Et puis, des nuits qui changent une vie, lorsque des annonces par mégaphones et par SMS avertissent de rentrer chez soi car il y aura du grabuge. Mais rentrer chez soi ne veut pas dire être en sécurité pour autant.



Des années après les événements, dans une autre ville, un professeur rencontre un de ses anciens élèves dans un bar. Tous les deux sont alcooliques et cherchent une raison de continuer à vivre. L’enseignant se remémore le passé et écoute la narration du jeune homme qui raconte aussi sa nuit d’horreur.



Pas de courts chapitres ou de trucs littéraires pour accrocher, même si des moments de joie et d’amour du passé sont aussi évoqués, c’est le discours brut sur la violence, avec des coups de feu, des grenades et des voisins décapités.



Une lecture noire et un rappel de la cruauté humaine, avec une pensée pour toutes les impuissantes victimes des guerres qui tuent, mutilent et changent les vies.

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Terre de personne

Avec un goût affirmé pour le roman noir, Eduardo Antonio Parra nous offre une série de nouvelles habitées par une fascination quasi scientifique pour la violence avec un vrai désir de la comprendre, d'en discerner l'anatomie pour tenter de la dépasser.

C'est en utilisant paradoxalement des anti-héros, des situations rocambolesques, dramatiques, voire fantastiques, et des clichés efficaces nous plongeant dans la misère sociale et l'obscurantisme, que l'auteur livre une vision la plus authentique possible de son pays tout en frôlant l'irrationnel. C'est diablement fascinant.
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El Edén

Sombreros en bernes, chela et tequila au goût amer, tacos et tortillas indigestes, ici, pas de mariachi, nous sommes loin du Mexique des guides touristiques.



Dario retrouve par hasard son ancien professeur de lettres dans un bar de Monterrey. Entre volutes de fumée et vapeur d'alcool, ils remontent le temps, se souviennent. Dario raconte cette épouvantable nuit sanglante, 9 ans plus tôt, où leur ville, El Edén, servi de lieu à deux bandes rivales de narcos trafiquants qui s'affrontèrent dans un combat sans merci, faisant de nombreux morts dans les deux camps mais aussi dans la population de cette ville détruite, mal nommée pour l'occasion. Cette nuit qui a fait de Dario et son professeur des naufragés à jamais, traumatisés, qui errent désormais aux confins de leur survie, tentant d'atténuer, si cela se peut, les souvenirs et la souffrance en se perdant dans l'alcool. Des vies fauchées en plein vol.



Un Mexique de terreur où les narcos trafiquants imposent leur loi. Le présent et le passé s'entrecroisent, on passe d'un souvenir à un autre sans transition. Cela peut vite devenir confus si notre concentration optimale n'est pas présente. Pas de chapitre, pas de guillemet ou de tiret annonçant les dialogues, pas de repère qui facilite et allège la lecture. Ici tout s’enchaîne comme les souvenirs de cette nuit de chaos où tout bascule. La violence est extrême, pure et dure, gratuite, guerrière, entrecoupée de deux ou trois scènes de sexe. Le manque presque systématique du morphème "ne" de la négation "ne-pas" m'a un peu agacé. L'atmosphère est lourde, oppressante, tendue jusqu'à la rupture. Un vrai roman noir pour amateur du genre.



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Les limites de la nuit

Attention danger quartiers malfamés la nuit!

Voilà un peu l'idée qui m'a traversé l'esprit en lisant le prospectus de ce voyage mexicain aux limites de l'horreur.

Stephen King te hérisse, la seule lecture de Cujo t'a filé des cauchemars et là, tout de go, te voici embarquée dans ce monde cruel "qui engendre des animaux nocturnes assoiffés de sang", ferme ce livre et attrape un bon roman d'amour bon,bon,bon pour le moral.

Deuxième pensée préventive.

Curieuse invétérée,j'ai continué, sur la pointe des pieds, prête à prendre les jambes à mon cou en cas de mort aux trousses.

Et puis, Les limites de la nuit, n'ont-elles pas reçu le prix Antonin Artaud?

Visitons!

Une bande de délinquants complote sur une rive du Rio Bravo, n'ont-ils pas juré cinq ans auparavant de "faire la peau" aux salauds de gringos qui traversent le fleuve? L'un d'entre eux aurait-il failli à sa parole? Houlà! Une lame scintille!

A travers la vitre sale d'un motel minable un couple s'agite, s'insulte,se pâme ("le chercheur de plaisir" et sa dulcinée) sous l'emprise d'alcool, de cocaïne et de shit.

De fantasme en fantasme, un couteau émerge à nouveau!!!

Aïe!!!

C'est quoi ces allées et venues, entre voitures à l'arrêt, travestis et putes mauvais chic, mauvais genre? Et c'est qui cette déesse de romans photos en recherche "d'adorateur nocturne"? Passons!

Coupure de courant!

Quelle déveine. Des cris émergent d'une voiture. Un viol?

Fuyons!

Un petit café ferait l'affaire histoire d'effacer énergiquement les frayeurs ambiantes!

Tiens, une boite! Pauvre type qui désire sans recevoir en retour!

Pas de café sans vrai café!

Un pub! Encore un pauvre type, non un riche homo, mais has been. A moins que?

Marche à l'aveuglette.Un puits. Long monologue tissé de haine. Pas de puits. Courons!

Une ambulance.Un accident. Les mourants parlent tous le même langage à moins qu'ils se détestent en vie. Mort, vie, morts-vivants. C'est ça le Mexique des bas-fonds?

Dancing. Strip-tease.Du plus gai ou du plus morbide?

Un coup de révolver?

Racontées ainsi, mises un peu à distance, je m'en excuse auprès d'Eduardo Antonio Parra, Les limites de la nuit perdent de leur valeur littéraire car cet écrivain mexicain sait rendre une ambiance, décrire des personnages hors-normes à la limite de la folie, créer un suspense,susciter l'angoisse, manier le couteau dans la plaie du lecteur torturé qui, masochiste, en redemande sachant qu'il faut pénétrer dans ces neuf nouvelles bien calé sur le siège d' un train fantôme où l'on crie dés qu'un squelette grimaçant vous tombe dessus.

Et si c'était vrai? C'est vrai, sans doute et triste en y repensant toutes ces félures sans guérison possible!

C'est pourquoi j'ai mis cinq étoiles à ces récits qui dénoncent et à cette écriture sans limites tournée vers un avenir des plus prometteurs.
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El Edén

La petite ville mexicaine d'El Edén est en butte au racket de bandes rivales.

Celles-ci par ailleurs se livrent régulièrement à des combats meurtriers en pleine ville et descendent tout ce qui bouge.

Par ailleurs Dario et Norma s'aiment, et le narrateur prof de collège cuve son vin.

C'est tout. L'essentiel du discours alterne entre des scènes de violence urbaine, des parties de jambes en l'air où tout est détaillé, et des beuveries.

C'est violent, c'est noir et c'est profondément ennuyeux.

PS : si l'éditeur tombe sur ces lignes, je signale en page 86 une vilaine faute d'orthographe : on écrit « éclairage public » et non « éclairage publique ». A corriger pour la prochaine impression, s'il y en a une.
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Mexico Noir

L'introduction de Paco Ignacio Taibo II à cette anthologie est précieuse car elle fait entrer le lecteur de plain-pied dans la noirceur de ce monstre urbain qu'est Mexico : désespoir engendré par la misère économique, criminalité, trafic de drogue et violences en tous genres, et une corruption de la police qui est sans égal, bienvenue dans les ténèbres de Mexico DF.



«J'ai souvent dit que les statistiques révélaient une ville surprenante, une capitale dans laquelle on compte plus de ciné-clubs qu'à Paris, plus d'avortements qu'à Londres et plus d'universités qu'à New-York. Une ville où la nuit est devenue dangereuse, sauvage. le royaume de quelques rares élus. Où la violence qui règne vous accule, vous enferme dans l'autisme. Une sauvagerie qui vous retient chez vous, planté devant la télé, qui crée un cercle vicieux où règne la solitude et où on ne peut s'en remettre qu'à soi-même. Voilà la situation, pour la majorité des cas.» (Paco Ignacio Taibo II).



La première nouvelle du recueil, «J'suis personne» d'Eduardo Antonio Parra, justifierait à elle seule l'achat de l'anthologie, la marche dans les rues derrière son caddie et le monologue intérieur en boucle d'un clochard psychotique, qui a assisté à une scène, au mauvais endroit au mauvais moment, et qui pressent dans le brouillard de ses pensées abîmées par la rue et l'alcool, que les conséquences vont être terribles pour lui.



Un autre de mes coups de coeur est la nouvelle de F.G. Hagenbeck, «Le comique qui ne souriait jamais», dans la lignée de Marlowe, une histoire de privé embauché à la fin des années soixante par une star de cinéma pour faire cesser un chantage, un classique transposé dans la noirceur tortueuse de Mexico DF : Un très beau condensé en quelques pages de violence, d'humour corrosif et de mélancolie sur fond de la grande histoire mexicaine, qui donne envie de lire davantage cet auteur.



«Je me trouvais face à l'acteur le plus célèbre du Mexique. Il n'était pas plus grand que moi. Ce n'est pas peu dire car à Los Angeles on me prenait pour le huitième nain de Blanche Neige. Il portait une veste en daim couleur lie de vin qui crissait, une chemise blanche à manches courtes col Mao et des lunettes de soleil de la taille d'un pare-brise. Il avançait lentement. Délicatement. À mesure qu'il s'approchait de moi, j'ai estimé qu'il devait avoir la cinquantaine mais qu'une récente opération de chirurgie esthétique lui faisait paraître dix ans de moins. Il portait encore quelques bandages. Sur son visage tiré, il y avait comme une légère patine qui rappelait la couleur de l'argent : celle des dollars gringos.» (F.G. Haghenbeck, le Comique qui ne souriait jamais)



Deux autres nouvelles m'ont semblées très puissantes, «Le brasier des judas» d'Eugenio Aguirre, un récit qui s'ouvre sur des crimes atroces, annonciateurs d'une chute brutale, et «Derrière la porte» d'Oscar de Borbolla qui illustre de façon simple et brillante le propos de Paco Ignacio Taibo II en introduction, l'impuissance des citoyens face aux crimes et l'impunité.



Merci aux éditions Asphalte de nous plonger au coeur du noir des mégalopoles. On en redemande.

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Les limites de la nuit

A l’instar de la tristement célèbre Tijuana dont elle a pris le relais, Ciudad Juarez, ville limitrophe avec les Etats-Unis, détient depuis 2008 le sinistre record de ville la plus violente du monde. Pas besoin de beaucoup d’imagination pour savoir à quoi ressemble la nuit dans un coin pareil… !

C’est cette nuit que nous raconte Eduardo Antonio Parra en 9 nouvelles à l’écriture sobre et impeccable, une nuit brûlante, violente, hantée par la mort, l’alcool, le sexe et le meurtre. En bordure du Rio Bravo dans lequel git probablement un nombre incalculable de cadavres, ou à Monterrey où coule le Rio Grande, dans le désert aride, la nuit s’étire et trouve son lot de désespérés, de personnages écrasés de violence et de solitude.

Un groupe de jeunes assoiffés de vengeance, un couple ravagé par la drogue et la recherche du plaisir, une femme recherchant dans la prostitution le plaisir que son ivrogne de mari ne lui donne pas, une panne de courant qui plonge la ville dans le noir et provoque viols et meurtres, un homosexuel en mal de compagnie, un ancien avocat véreux qui étanche sa soif de vengeance, un chasseur de primes… autant de personnages qui peuplent ces nuits mexicaines où la mort rode à chaque pas.

Violent, troublant, désespérant…

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Les limites de la nuit

Ces nouvelles écrites dans un style simple, jouent avec le côté obscur et caché, tout en parlant de sujets sombres. Les atmosphères sont des lieux clos, troubles, enfumés, et les milieux à risque de la prostitution ou du crime. L’action se déroule généralement dans la rue, durant la nuit, ou bien dans le noir (coupure d'électricité, ou à la rugueur au fond d'un puits,…). L'atmosphère est souvent mélancolique, sensuelle, mais aussi rude ou bien crue. On ne sent venir aucun aboutissement positif à ces histoires, tant les récits sont noirs ou désespérés. C'est la loi du plus armé, du plus riche ou du plus mauvais qui fait rage dans ces milieux. Les personnages sont vindicatifs, pervers, manipulateurs, ou bien endormis par les vapeurs de l’alcool de leur verre (voir les récits qui se passent dans les bars). Un très beau recueil dans un style qui m’a touché. La première nouvelle parle du milieu de la pègre et de la mafia et des émigrés mexicains quittant le pays en traversant le fleuve, ce qui nous interpelle en ce moment.
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Mexico Noir

Cette anthologie présente des nouvelles consacrées à Mexico.



Mexico Noir, dirigé par Paco Ignacio Taibo II, une plongée très sombre dans la plus grande mégapole du monde.Pollution extrême, circulation infernale, narcotrafic, enlèvements, corruption généralisée : Mexico est un véritable monstre urbain, où règne la violence ordinaire. Les douze nouvelles inédites rassemblées dans cette anthologie explorent la géographie de cette forêt de béton... et les angoisses de ses habitants. Car il n’y a que dans les telenovelas que les histoires finissent bien
Lien : https://collectifpolar.com/
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Les limites de la nuit

Plonger dans les nuits mexicaines en ville le plus souvent, en campagne parfois.



Ambiance chaude, dépravée, survoltée entre mexicains et gringos, types louches, alcoolisés, accrochés aux basques de prostituées.



Tout est prétexte à violence : les règlements de compte, les femmes, la drogue, la folie, l'argent.



Un monde nyctalope, bestial, rugueux, tout dégénère vite pour une allumette, un regard.



Les hommes essayent d'échapper à leur destin dans le bras des femmes, de l'alcool, fuient et reviennent comme des mouches collées à de la glu.



Nouvelles machistes et noires.



3 nouvelles pour moi se détachent du lot :



La nuit la plus obscure, avec une construction en 4 tableaux qui s'entrecroisent. Crescendo de violence et de folie.



Le puits, folie pure et déjantée, à la limite du supportable.



Le chasseur, une pure expérience de western entre un mexicain qui a tué un blanc et un policier qui le cherche pour régler son compte et empocher une récompense.















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Mexico Noir

Petit opus reçu dans le cadre de "masse critique", regroupant 12 nouvelles de 12 auteurs différents avec, comme thème central, Mexico, la ville tentaculaire et ses quartiers si différents. Une préface, signée Paco Ignacio Taïbo II, nous met en bouche en signant une préface qui donne un aperçu de cette ville dingue et déjantée où la police, corrompue jusqu'à la moelle, est plus dangereuse à fréquenter que la pègre elle-même. Chacune de ces petites perles sont ciselées à souhait et très différentes selon la sensibilité de chacun des écrivains, tous reconnus en leur pays. Chacun a eu à coeur de dénoncer et de souligner les aberrations d'un système totalement incontrôlable." Ne vous attendez pas à lire une anthologie subventionnée par l'office de tourisme de Mexico" nous prévient Paco Ignacio Taïbo II mais je vous recommande vivement ce petit livre qui vous fera, peut-être, découvrir de nouveaux auteurs de talent.
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El Edén

Dans un bar un peu miteux de Monterrey (Mexique), un professeur de lettres retrouve un de ses anciens élèves originaire comme lui de la petite ville d’El Edén. Entre deux verres d’alcool, ils se remémorent une nuit particulièrement sanglante pendant laquelle deux familles mafieuses s’entretuèrent, provoquant de nombreuses victimes collatérales innocentes.

Pour le jeune Dario, cette nuit d’horreur culmina avec la recherche éperdue de son petit frère et la disparition de sa jeune fiancée Norma.

Pour son professeur, pris lui aussi dans les tirs croisés des factions rivales, cet épisode sonna le glas de son innocence et de sa foi en l’homme.

Si l’élément central de ce roman reste la violence aveugle des narcotrafiquants qui bouleverse l’ordre établi, c’est le personnage de Morna qui devient le moteur principal du récit de Dario. Cette torride histoire d’amour entre deux adolescents tout juste sortis de l’enfance illumine cette terrible nuit de barbarie absurde dont l’auteur décrit avec minutie et empathie toutes les conséquences psychologiques (comportement, culpabilité, fatalisme) sur les braves gens qui essaient juste de survivre dans un pays gangréné par la misère et la corruption.

Un excellent roman noir, plein de bruit et de fureur, de peur et de violence, de désespérance et de désillusion, et d’amour aussi.

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El Edén

Nuits d'errances mexicaines, alcools et bribes de souvenirs pour retracer l'enfer d'une nuit de destruction, les fragiles précédentes beautés qu'elle semble rendre impossible. Dans sa sombre confusion entre passé et présent, souvenir et oubli, El Edén est un superbe roman sur le Mexique contemporain. Dans sa violence et son empathie, Eduardo Antonio Parra dessine ce meurtrier affrontement de bandes rivales de narco-trafiquant comme un drame universel, celui de nos lâchetés et de nos fous héroïsmes, de nos amours mirifiques ou minables.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Mexico Noir

12 nouvelles pour représenter Mexico dans ce que la ville a de plus sombre.

12 quartiers, 12 regards, 12 histoires.



Trafics, drogue, meurtre, enlèvement, pollution.

Des gens aussi, isolés, à la rue, voisins, artistes, employés, qui tentent de survivre.

Et à la jonction, des affaires illégales, la corruption, des polices parallèles.



Des écritures urbaines, percutantes, ciselées, aux dents acérées. Des nouvelles qui sentent le désespoir, la sueur et le bitume.

Retirez les barbelés, faufilez-vous dans le chemin devant vous et plongez-vous dans les bas-fonds de Mexico.



L'anti-visite se termine en musique, avec une bande-son proposée en fin d'ouvrage, plutôt bien trouvée.



Asphalte n'aime pas les textes édulcorés, ça détonne et c'est plaisant aussi, de lire des maisons d'édition qui ont des convictions. Dans la série des "villes en noir", nous avons déjà eu droit à Londres, Los Angeles, Rome... La prochaine fois, je m'aventurerai dans des rues que je connais davantage, dans un Paris Noir... il me tarde.



Avec des nouvelles de Eugenio Aguirre, Oscar de la Borbolla, Rolo Diez, Bernardo Fernandez, F.G. Haghenbeck, Victor Luis Gonzalez, Juan Hernandez Luna, Myriam Laurini, Eduardo Monteverde, Julia Rodriguez, Eduardo Antonio Parra et Paco Ignacio Taibo II.
Lien : http://www.casentlebook.blog..
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El Edén

Parra Eduardo Antonio – "El Eden" – Zulma, 2021 – Traduit de l'espagnol (Mexique) par François Michel Durazzo – Format 21x14cm, 331p.



Un roman horrible, volontairement, délibérément horrifiant.

Disposant d'une indéniable maîtrise de l'écriture littéraire, l'auteur décrit avec force détails sanguinolents une nuit de terreur orchestrée par deux clans des mafias de la drogue mexicaine ayant décidé de s'affronter dans une petite bourgade.

Il en profite pour glisser deux ou trois scènes de pornographie minutieusement décrites (Eros et Thanatos, un cliché inépuisable), ça ne peut qu'assurer les ventes. Les deux rescapés à travers lesquels ce récit se reconstitue sont eux-mêmes deux épaves "gravement traumatisées" – l'auteur ne craint pas la surdose.



Ce sont là des faits bien connus : le trafic de drogue est aux mains de mafias sanguinaires, qui font régner la terreur dans certains pays, surtout en Amérique Latine mais aussi en Asie.

Aucun gouvernement n'a jamais esquissé la moindre lutte réelle contre ce fléau : les États-Unis ont englouti des milliers de milliards de dollars pour guerroyer contre les talibans en Afghanistan (produisant plus de 80% de l'opium vendu dans le monde), sans investir ne serait-ce qu'un millième de cette somme contre le trafic de drogue ; bien au contraire, ils sont intervenus – en prétextant une traque d'Al Qaïda – lorsque le mollah Omar était parvenu à éradiquer la production d'opium...



Pays frontalier des États-Unis, le Mexique est un gigantesque fournisseur de ces drogues (concurrencé par la Colombie) qui mènent inexorablement leur consommateurs à la déchéance, mais elles bénéficient d'une "extraordinaire tolérance" de la part des cercles politiques dirigeants occidentaux. Nos brillantes z'autorités déploient plus de zèle pour pister le Mimile non-vacciné contre le COVID que pour démanteler un trafic bénéficiant de l'immense indulgence de nos tribunaux z'éclairés ainsi que des salles de shoot financées par le contribuable.



Ce roman ne rend nullement compte de cet enchevêtrement d'intérêts sordides, de trafic d'influences politiques, d'impuissance morale : l'auteur se vautre dans la description de meurtres, d'affrontements, d'actes de terreur : l'hémoglobine coule à flots. Je n'apprécie pas les gens qui assurent leur pitance sur le malheur des autres.

Poubelle.



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Mexico Noir

« Ne vous attendez pas à lire une anthologie subventionnée par l’office du tourisme de Mexico.»



Tout est dit….



Il s’agit d’un recueil de 12 nouvelles de 12 auteurs se déroulant dans 12 quartiers différents de Mexico.

12 déclinaisons sur la corruption et la violence dans cette mégapole qui s’articulent autour de trois thèmes : au-dessus des lois, des morts qui marchent et la ville de l’asphyxie.



Des styles et des modes narratifs différents, mais une noirceur généralisée.



Les nouvelles sont parfois trop brèves ce qui peut nuire à leur compréhension et donne un goût d’inachevé : le lecteur reste souvent sur sa faim et inactif… mais alors ?... et alors ?...



Une mention particulière pour « j’suis personne » (le personnage du clochard est saisissant et attachant) et « le brasier de Judas » (et sa chute vertigineuse).



J’ai aimé l’idée de la playlist que j’ai bien entendu écoutée en parallèle de ma lecture.



Cet ouvrage fait partie d’une collection abordant les grandes villes actuelles : Los Angeles, Londres, Brooklyn, Rome et Paris… j’ai très envie de lire celui sur Paris….

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Les limites de la nuit

Trois amis s’apprêtent à honorer un terrible serment. Un homme sent naître en lui une pulsion inédite. Une femme marche d’un pas décidé vers le coin de trottoir ou elle attendra ses clients. Trois adolescents ivres partent à la recherche de nouvelles sensations. Un habitué d’une boite de nuit contemple la danseuse que tous convoitent. Un amant éconduit cherche de la compagnie dans un bar. Un vieillard défiguré raconte sa triste histoire à un jeune homme. Un employé de banque et son patron rentrent tard sur une nationale mal éclairée. Un criminel pressent que justice sera faite d’une manière ou d’une autre… La nuit est en train de tomber sur un des pays les plus dangereux du monde, et ce soir, vous, lecteur, serez au mauvais endroit, au mauvais moment.

Telle est la promesse des Limites de la nuit. Principal décor de toutes ces histoires, la Nuit crée un monde sans ciel étrangement semblable au notre. La noirceur n’y est fendue que par les éclairs, par la lumière sale des phares des voitures qui roulent trop vite ou encore les faisceaux meurtriers des projecteurs de la migra, la police des frontières américaine, chargée de tirer à vue sur ceux qui voudraient goûter au paradis gringo. Les neuf nuits que Parra vous invite à vivre sont autant de malédictions, dont les victimes devront endurer la solitude et le désespoir si elles vivent assez pour voir le matin.

Eduardo Antonio Parra donne à la Nuit le pouvoir de démasquer l’Humanité et de révéler sa nature monstrueuse. Il décrit une faune dégoûtante et absurde de proies et de prédateurs qui se chassent, se violent et se tuent sans pitié. Mais l’auteur permet à ses personnages de rester humains : il prend soin de faire le lien entre ces créatures amorales, criminelles, et les hommes et femmes qu’ils étaient, avant les ténèbres. On se sent curieusement, anormalement proche d’eux. Perra crée des coupables qu’on ne peut pas juger.



En inventoriant toutes ces déchéances, cet ouvrage a quelque chose de l’exercice de style. On se demande parfois si ce n’est pas le genre de recueil qu’on prend plus de plaisir à écrire qu’à lire. Du monologue verbeux à l’apostrophe lapidaire, l’auteur joue d’un style tantôt factuel, tantôt poétique. Malgré quelques artifices, il garde toujours assez de réalisme pour conserver cette brutalité qui manque parfois au glamour vénéneux des films noirs. Quoi qu’il en soit, la variété des thèmes et des narrations en font un de ces livres où chacun trouve finalement quelque chose à apprécier.

JG
Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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