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François Gaudry (Traducteur)
EAN : 9782843045554
198 pages
Zulma (07/04/2011)
3.81/5   16 notes
Résumé :
En huit nouvelles haletantes, Eduardo Antonio Parra nous offre une manière de roman à épisodes consacré à la nuit mexicaine, tragique et infiniment solitaire des prostituées, des cholos, ou coyotes de rue, et des noceurs invétérés. Avec une force d’évocation hallucinante, l’auteur campe des personnages pris au piège du désir, appel fiévreux des corps ou folie charnelle de la vengeance. Une sensualité trouble, qui se manifeste en bouffées de violence à couper le souf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Fièvreuses sont les nuits d'Edouardo Antonio Parra. Du crépuscule à l'aube, pas certaine qu'il est bon se promener dans les rues de Monterrey ou Ciudad Juarez car ce sont des "villes qui engendrent des animaux nocturnes assoifés de sang" où l'on retrouve "cette saveur violente et souterraine des villes frontalières". Voilà ce qui décrit bien l'atmosphère de ces neuf nouvelles présentant des personnages vengeurs, violents, violeurs, intoxiqués à tout et toujours dans un paysage désolant. Des personnages pour qui on ne voit ni échappatoire, ni espoir. Même ce fleuve, qu'il ne suffirait que de traverser à la nage pour arriver dans ce qui nous semble un ailleurs meilleur, est inacessible et /ou mortel. "Les Limites de la nuit" sont au contraire sans limites pour ces personnages sans contrastes mais oh combien intéressants. À lire pour qui n'a pas peur de son ombre.
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Cette critique porte sur la nouvelle "Le Puits" qui appartient au recueil Les Limites de la nuit. Eduardo Antonio Parra est un écrivain mexicain que je découvre. Et quelle découverte ! Un uppercut !

Le narrateur semble apprécier l'ombre (on notera la référence au titre du recueil). Il est avec un garçon et l'amène quelque part. Visiblement, le chemin est rude et le garçon a du mal à avancer. Pendant ce périple, il lui raconte sa vie et notamment un certain épisode : voulant se faire de l'argent avec un copain, ils ont arnaqué des paysans. Mais on n'extorque pas de l'argent à de pauvres cultivateurs sans que ça se retourne contre les escrocs… Et le garçon est bien loin de se douter qu'il va lui aussi subir les conséquences de cet épisode.

Je n'en dis pas plus ! Mais sachez que cette nouvelle associe tout ce que j'aime : une attente et une chute à la fin qui laisse sur le derrière ! En revanche, âmes sensibles s'abstenir.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Attention danger quartiers malfamés la nuit!
Voilà un peu l'idée qui m'a traversé l'esprit en lisant le prospectus de ce voyage mexicain aux limites de l'horreur.
Stephen King te hérisse, la seule lecture de Cujo t'a filé des cauchemars et là, tout de go, te voici embarquée dans ce monde cruel "qui engendre des animaux nocturnes assoiffés de sang", ferme ce livre et attrape un bon roman d'amour bon,bon,bon pour le moral.
Deuxième pensée préventive.
Curieuse invétérée,j'ai continué, sur la pointe des pieds, prête à prendre les jambes à mon cou en cas de mort aux trousses.
Et puis, Les limites de la nuit, n'ont-elles pas reçu le prix Antonin Artaud?
Visitons!
Une bande de délinquants complote sur une rive du Rio Bravo, n'ont-ils pas juré cinq ans auparavant de "faire la peau" aux salauds de gringos qui traversent le fleuve? L'un d'entre eux aurait-il failli à sa parole? Houlà! Une lame scintille!
A travers la vitre sale d'un motel minable un couple s'agite, s'insulte,se pâme ("le chercheur de plaisir" et sa dulcinée) sous l'emprise d'alcool, de cocaïne et de shit.
De fantasme en fantasme, un couteau émerge à nouveau!!!
Aïe!!!
C'est quoi ces allées et venues, entre voitures à l'arrêt, travestis et putes mauvais chic, mauvais genre? Et c'est qui cette déesse de romans photos en recherche "d'adorateur nocturne"? Passons!
Coupure de courant!
Quelle déveine. Des cris émergent d'une voiture. Un viol?
Fuyons!
Un petit café ferait l'affaire histoire d'effacer énergiquement les frayeurs ambiantes!
Tiens, une boite! Pauvre type qui désire sans recevoir en retour!
Pas de café sans vrai café!
Un pub! Encore un pauvre type, non un riche homo, mais has been. A moins que?
Marche à l'aveuglette.Un puits. Long monologue tissé de haine. Pas de puits. Courons!
Une ambulance.Un accident. Les mourants parlent tous le même langage à moins qu'ils se détestent en vie. Mort, vie, morts-vivants. C'est ça le Mexique des bas-fonds?
Dancing. Strip-tease.Du plus gai ou du plus morbide?
Un coup de révolver?
Racontées ainsi, mises un peu à distance, je m'en excuse auprès d'Eduardo Antonio Parra, Les limites de la nuit perdent de leur valeur littéraire car cet écrivain mexicain sait rendre une ambiance, décrire des personnages hors-normes à la limite de la folie, créer un suspense,susciter l'angoisse, manier le couteau dans la plaie du lecteur torturé qui, masochiste, en redemande sachant qu'il faut pénétrer dans ces neuf nouvelles bien calé sur le siège d' un train fantôme où l'on crie dés qu'un squelette grimaçant vous tombe dessus.
Et si c'était vrai? C'est vrai, sans doute et triste en y repensant toutes ces félures sans guérison possible!
C'est pourquoi j'ai mis cinq étoiles à ces récits qui dénoncent et à cette écriture sans limites tournée vers un avenir des plus prometteurs.
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A l'instar de la tristement célèbre Tijuana dont elle a pris le relais, Ciudad Juarez, ville limitrophe avec les Etats-Unis, détient depuis 2008 le sinistre record de ville la plus violente du monde. Pas besoin de beaucoup d'imagination pour savoir à quoi ressemble la nuit dans un coin pareil… !
C'est cette nuit que nous raconte Eduardo Antonio Parra en 9 nouvelles à l'écriture sobre et impeccable, une nuit brûlante, violente, hantée par la mort, l'alcool, le sexe et le meurtre. En bordure du Rio Bravo dans lequel git probablement un nombre incalculable de cadavres, ou à Monterrey où coule le Rio Grande, dans le désert aride, la nuit s'étire et trouve son lot de désespérés, de personnages écrasés de violence et de solitude.
Un groupe de jeunes assoiffés de vengeance, un couple ravagé par la drogue et la recherche du plaisir, une femme recherchant dans la prostitution le plaisir que son ivrogne de mari ne lui donne pas, une panne de courant qui plonge la ville dans le noir et provoque viols et meurtres, un homosexuel en mal de compagnie, un ancien avocat véreux qui étanche sa soif de vengeance, un chasseur de primes… autant de personnages qui peuplent ces nuits mexicaines où la mort rode à chaque pas.
Violent, troublant, désespérant…
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Ces nouvelles écrites dans un style simple, jouent avec le côté obscur et caché, tout en parlant de sujets sombres. Les atmosphères sont des lieux clos, troubles, enfumés, et les milieux à risque de la prostitution ou du crime. L'action se déroule généralement dans la rue, durant la nuit, ou bien dans le noir (coupure d'électricité, ou à la rugueur au fond d'un puits,…). L'atmosphère est souvent mélancolique, sensuelle, mais aussi rude ou bien crue. On ne sent venir aucun aboutissement positif à ces histoires, tant les récits sont noirs ou désespérés. C'est la loi du plus armé, du plus riche ou du plus mauvais qui fait rage dans ces milieux. Les personnages sont vindicatifs, pervers, manipulateurs, ou bien endormis par les vapeurs de l'alcool de leur verre (voir les récits qui se passent dans les bars). Un très beau recueil dans un style qui m'a touché. La première nouvelle parle du milieu de la pègre et de la mafia et des émigrés mexicains quittant le pays en traversant le fleuve, ce qui nous interpelle en ce moment.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
— C'est que les gringos sont dingues, répondit l'autre. Il n'y a qu'à voir la télé. Nous, les Mexicains, on est plus tranquilles. Enfin, si on ne nous cherche pas . Là-bas, c'est plein d'assassins et de malades mentaux. Ça doit être à cause de toute cette drogue et de tous ces films de femmes à poil. C'est pour ça qu'il y a tant de psycho... commet on dit ? Psychopathes, je crois. Et tant de suicides. Ils ne croient même plus en Dieu. Ici, c'est pas pareil. Regardez, dit-il en montrant le trou noir de la ville : sans le vent et le nuages, ce serait une belle nuit, comme ça sans lumière.
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Quand elle augmente sans répit,la peur est comme la nuit,comme l'obscurité:il arrive un moment où elle t'éclaire,t'illumine de l'intérieur,elle apaise ton coeur et te rend capable de faire ce que tu croyais impossible.
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Tu avais raison, vieux. En plus, comme disait mon grand-père, tuer un gringo est le seul crime qu'on peut pardonne rà un Mexicain, quel que soit le motif.
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La véritable peur s'empare de toi lorsque tu as éprouvé une douleur épouvantable et que tu as la certitude que tu vas la revivre.
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Et maintenant ce que tu croyais être ta nuit glisse de minute en minute vers une aube solitaire et froide.
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Videos de Eduardo Antonio Parra (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eduardo Antonio Parra
Violence, misère, drogue et corruption, comment dans une société où tout est redéfini sans cesse, ne pas rompre avec cette norme légitimée par la banalisation du mal ? Que faire quand l'espoir devient une terre inhabitée ? Détruire ne devient-il pas le chemin nécessaire pour bâtir une société nouvelle ? Kevin Lambert, Eduardo Antonio Parra et Emmelie Prophète
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