AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Elena Sender (59)


Je me dis que Léonard Cohen aurait aimé le ciel fermé, gris,bas, le petit crachin qui vous pénètre la peau, les gens qui vont quelque part, le nez dans leur écharpe. De quoi chanter le désespoir d’un amour perdu.
Commenter  J’apprécie          80
Si l’humain ne craint plus sa mort ni celle de ses proches parce qu’il la sait gérée de bout en bout par le programme d’intelligence artificielle, alors la vie devient plus légère. La mort peut devenir jouissive même, l’angoisse se désintègre et l’existence se transforme.
Commenter  J’apprécie          00
De la main droite, il tire sur la ficelle et sort l’outre gonflée qui dégoutte sur la surface lisse du thé, comme un poisson agonisant hors de l’eau. Sa main gauche caresse la peau douce du sachet, humide et chaude. Il en suit les nervures, puis entre le pouce et l’index il se met à l’écraser pour en extraire le jus, qui coule sur ses phalanges. Il malaxe brutalement la membrane, sentant les feuilles de thé agglomérées en boule s’émietter sous la pression de ses doigts, comme autant de paquets de fourmis qu’il broie. Il l’écrabouille dans sa paume tout entière, poing blanchi.
Commenter  J’apprécie          10
– Grâce à ce jeu, peuvent s’exprimer des sentiments jusqu’alors contenus. Le but est de comprendre les ressorts inconscients des relations familiales, le pouvoir de changer certains de ses comportements ou de revisiter des traumatismes passés, de les mettre à distance.
Commenter  J’apprécie          10
Je monte à l’arrière de la Prius. San Francisco, toi le symbole de la fête et de la contre-culture, new age, gay, différente, loin du clinquant de Los Angeles et des gratte-ciel de New York, me voilà ! Une fois lancés dans les embouteillages, nous discutons, le chauffeur et moi, jusqu’à ce que la conversation se tarisse. Mes yeux piquent, je bâille à plusieurs reprises. Je mets mes oreillettes et me laisse aller contre l’appui-tête. Scott McKenzie, dans son tube célébrissime, me suggère de « mettre des fleurs dans tes cheveux ».
Commenter  J’apprécie          00
Les mouettes, goélettes blanches sur le métal liquide, ne bougent pas, moi non plus. La tentation d’avancer de quelques mètres encore est forte. Et si je lâchais les freins, entrais dans l’acier froid qui m’aspire, m’en remettais à lui ? Je me loverais dans ce tombeau glacé, m’envelopperais de son linceul fluide en attendant la fin. Plus de tracas, juste le grand silence blanc, l’engourdissement du cœur, le départ paisible.
Commenter  J’apprécie          20
Elle n 'était plus elle-même. Elle a perdu de sa présence, de sa profondeur, de son acuité. Elle s'est mentalement absentée. Ce mec,un concentré d'ego, l'a vampirisée, décérébrée, dénaturée. Et maintenant quoi, elle y retourne ?Et pourquoi ?
Commenter  J’apprécie          10
Mon crâne est léger comme une boule de bowling lestée d'une enclume (...)
Commenter  J’apprécie          20
Loïs rencontre Tristan via un appli de rencontres. Beau, intelligent, talentueux, le jeune homme l'éblouit. Jusqu'à ce qu'il devoile son vrai visage. Des mois plus tard, il semble vouloir faire amende honorable et lui annonce avoir créé grâce à elle Replay, un jeu permettant de revivre ce que l'on veut.
J'ai apprécié l'écoute de ce thriller sans pour autant totalement adhérer. L'histoire dénonce les dérives technologiques et l'emprise sur notre quotidien des intelligences artificielles. Pourtant, j'ai trouvé le récit un peu longuet et qui s'éparpille un peu trop dans des intrigues secondaires, trop nombreuses. Résultat, j'ai peu à peu perdu de l'intérêt pour l'histoire. D'autant que je n'ai pas réussi a vraiment m'attacher aux personnages.
Le livre bénéficie cependant d'une narratrice de qualité en la personne de Céline Melloul, qui donne vie aux personnages qu'elle incarne.
Pour conclure, Replay développe des thématiques intéressantes mais se perd dans des sous-intrigues dispensables.
Commenter  J’apprécie          90
Je sais que beaucoup souffrent au crépuscule de leur vie et qu’on peut les soulager. Par les traitements, certes, mais aussi et surtout par l’amour inconditionnel que l’on peut leur apporter et aussi recevoir d’eux. J’ai réalisé que ces moments qu’on fuit, sont parmi les plus cruciaux de la vie.
(page 406)
Commenter  J’apprécie          160
- Vous êtes une sorte de visionnaire, Tristan ?
Danton sourit modestement.
- Non, j’ai seulement su sentir l’air du temps.
- L’air du temps est à la nostalgie de son passé ?
- Je dirais plutôt à la reconnexion avec ses désirs enfouis.
- C’est-à-dire ?
- Pourquoi refouler ses peines, ses désirs avortés, ses frustrations, alors qu’on peut tous les vivre !
(page 376)
Commenter  J’apprécie          210
Elle se regarde par réflexe dans le rétroviseur. Les préoccupations creusent la profonde ride du lion, entre ses yeux, qu’elle tente d’effacer par des injections discrètes de Botox. Mais là le décalage horaire et le voyage ont eu raison de la chimie.
(pages 371-372)
Commenter  J’apprécie          280
J’ai plus de mille « amis » sur Facebook, quatre mille followers sur Twitter, des dizaines de milliers d’abonnés à mon blog, et pourtant, personne à qui parler ce soir.
(page 326)
Commenter  J’apprécie          200
Des seringues jonchent le pourtour d’une grosse poubelle verte d’où suinte un liquide jaune gouttant sur un faux tapis persan taché. Cette nuit comme toutes les nuits, à un quart d’heure à pied des bureaux des géants de la high-tech, Hyde Street est le lieu de toutes les misères humaines, des trafics de crack et d’héroïne. Au cœur des blocs dits de Tenderlon – un nom qui évoque plutôt un filet de bœuf juteux que ce quartier cradingue -, se côtoient malades mentaux, toxicos affalés sur les trottoirs, SDF. C’est un soir comme les autres soirs.
(page 313)
Commenter  J’apprécie          190
Une fois arrivée à la rédaction, je retrouve l’agitation concentrée habituelle. Tout est tel que je l’ai quitté, les meubles, les gens, l’odeur d’encre, de l’imprimante et des vapoteuses de journalistes qui tètent leurs tuyaux électroniques en exhalant des nuages odorants.
(page 261)
Commenter  J’apprécie          310
Il en a croisé un paquet dans le monde des geeks dont le seul but est de faire fortune à trente ans. L’argent rapide, grâce à une seule idée, à une application, qui leur tient lieu d’ambition. Biberonnés par Mark Zuckerberg, Steve Jobs et Larry Page, ces gens managent leur vie comme une start-up, leurs affections comme des produits, et finalement utilisent les autres pour leur seul profit. Leurs motivations sont la conquête, la possession, la domination, sans autre point de vue.
(page 198)
Commenter  J’apprécie          320
Quand les femmes rédigent leur profil sur SMART, elles partent en quête de quoi, à votre avis ? Je vais vous le dire. Elles veulent ferrer un amant. Il doit être beau, musclé, grand de préférence, les dents bien blanches, la peau sans défaut. Il doit avoir de la culture, sans la ramener, des références, une bonne éducation ; il doit en même temps aimer la nature, les balades, la méditation, les lectures et les films inspirants. Tout en ayant plutôt une bonne situation, un métier intéressant, voire qui rapporte. Sans oublier les passions. il faut qu’il aime le jazz, un ou deux peintres contemporains, New York. Qu’il aime les chats et les chiens et surtout, qu’il les comprenne.
(pages 158-159)
Commenter  J’apprécie          262
Nous vivons tous avec des mots tus, par pudeur ou fierté, qui pèsent comme des corps morts au fond de nos ventres. On s’agite – beaucoup – pour les oublier. Et un jour, à la faveur d’un détour ou d’une sortie de route, ils ressurgissent du néant, cruels et insistants.
(page 142)
Commenter  J’apprécie          380
À présent, le système médiatique est tel que seuls le titre et la phrase d’accroche comptent. Pourvu qu’ils comportent les bons mots-clés, mon article sera référencé par les grands maîtres de la Toile qui le hisseront au sommet de leur liste de Top news.
(page 120)
Commenter  J’apprécie          260
Il faut que je marche. La marche a toujours été l’antidote à mes angoisses croissantes. Là, je vais devoir rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle à pied si je veux évacuer ma rage ! Je vais exploser les dix mille pas quotidiens nécessaires pour être dans le vert de mon appli santé.
(page 69)
Commenter  J’apprécie          471



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Elena Sender (475)Voir plus

Quiz Voir plus

Le jeu des titres

Quel animal est élégant pour Muriel Barbery ?

Le chat
Le hérisson
La taupe
L'écureuil

12 questions
9647 lecteurs ont répondu
Thèmes : littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}