25 août 1971
26 août 1971
27 août 1971
Chère soeur,
Je m'appelle Olivia Hunt. Je suis ta sœur. Tu es dans le ventre de Maman. Jim est notre frère. Il est pas mal pour un garçon.
J'ai rêvé de toi. J'étais dans le canoë. J'avais une tresse mais c'était comme un serpent. Tu as surgi du lac. Tu t'es accrochée à ma tresse-serpent. Tu es montée dans le canoë. Tu me ressembles. Le canoë a chaviré mais on arrivait à parler sous l'eau.
Jim et moi, on est chez Tante Louise. C'est plutôt sympa. On se baigne. On cueille des myrtilles. On joue dans les bois. C'est moi qui choisirai ton prénom si tu es une fille. Papa a dit : Appelons-la Martini. Maman a dit : C'est affreux. Je n'aime pas ce prénom-là. J'aime le prénom de Madeline. C'est mon livre préféré. Je te le lirai un jour.
D'autres trucs rigolos qu'on pourra faire :
1.Jouer dans la cabane dans l'arbre.
2.Jouer à se déguiser dans le grenier.
3.Jouer aux princesses. J'ai une couronne. Papa t'en achètera une. Tu n'as pas le droit de toucher à la mienne. Papa achète toujours tout ce qu'on veut.
4.Jouer aux futures mariées.
5.Plein d'autres trucs rigolos.
J'aime bien écrire cette lettre. C'est comme si tu étais là. Sauf que tu es invisible.
Je t'aime déjà, Olivia
Les hommes ne devraient pas se teindre les cheveux, non, non, non, ils ne devraient pas. Peut-être qu'il existe une façon de bien le faire, mais en général on a l'impression qu'ils se sont rincé les cheveux à la peinture noire, ce qui équivaut à proclamer : Je suis vaniteux et j'ai un goût de chiotte. (p.268)
Je n'arrive pas à lire. Les romans exigent une certaine concentration, et tout ça pour quoi ? Des gens et des problèmes qui n'existent même pas. (p.117)
Les hommes et les seins : c'est un mystère, non ? Est-ce que tu t'es déjà promenée dans la rue, ou trouvée à une réunion de direction ou dans un restaurant, en espérant ne serait-ce qu'apercevoir le pénis d'un inconnu ? Je ne te parle pas des interrogations concernant le physique d'un amant potentiel ; je te parle d'une curiosité aléatoire mais soutenue concernant certaines parties du corps de parfaits inconnus. (p.153-154)
Je comprends pourquoi tu aimes écrire des lettres. C'est un peu comme être avec les gens. On pense à eux. On voit leurs visages. On écoute ce que notre coeur a à leur dire. (p.408)
Felicia a remarqué que [maman] sanglotait et elle s'est relevée pour jeter ses bras autour d'elle : la promptitude à l'embrassade doit aller avec les gros nichons, comme si ces femmes-là savaient que c'était le rêve de tout un chacun, même des autres femmes, de se réfugier contre leur poitrine et d'être enveloppé d'un amour maternel absolu. (p.150-151)
Même les laïcs les plus terre à terre sont amoureux de l'idée que personne ne meurt vraiment, que nous continuons tous à vivre pour toujours, ne serait-ce que dans nos coeurs et nos pensées respectives... (p.127)
25 août 1971
26 août 1971
27 août 1971
Chère soeur,
Je m'appelle Olivia Hunt. Je suis ta sœur. Tu es dans le ventre de Maman. Jim est notre frère. Il est pas mal pour un garçon.
J'ai rêvé de toi. J'étais dans le canoë. J'avais une tresse mais c'était comme un serpent. Tu as surgi du lac. Tu t'es accrochée à ma tresse-serpent. Tu es montée dans le canoë. Tu me ressembles. Le canoë a chaviré mais on arrivait à parler sous l'eau.
Jim et moi, on est chez Tante Louise. C'est plutôt sympa. On se baigne. On cueille des myrtilles. On joue dans les bois. C'est moi qui choisirai ton prénom si tu es une fille. Papa a dit : Appelons-la Martini. Maman a dit : C'est affreux. Je n'aime pas ce prénom-là. J'aime le prénom de Madeline. C'est mon livre préféré. Je te le lirai un jour.
D'autres trucs rigolos qu'on pourra faire :
1. Jouer dans la cabane dans l'arbre.
2. Jouer à se déguiser dans le grenier.
3. Jouer aux princesses. J'ai une couronne. Papa t'en achètera une. Tu n'as pas le droit de toucher à la mienne. Papa achète toujours tout ce qu'on veut.
4. Jouer aux futures mariées.
5. Plein d'autres trucs rigolos.
J'aime bien écrire cette lettre. C'est comme si tu étais là. Sauf que tu es invisible.
Je t'aime déjà, Olivia
Les hommes s'imaginent que les femmes veulent des diamants, mais ce qu'elles veulent en réalité c'est quelqu'un avec qui parler. (p.250)
Je comprends pourquoi tu aimes écrire des lettres. C'est un peu comme être avec les gens. On pense à eux. On voit leurs visages. On écoute ce que notre cœur a à leur dire.