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Citations de Elizabeth Macneal (69)


A cet instant, dans cet endroit, elle oublie l’interminable corvée qui l’attend, la cueillette des violettes et des narcisses dont elle fera ensuite des bouquets, les innombrables piqûres d’abeille qui lui gonflent les mains, le soleil de printemps qui lui cuit la peau au point qu’on la dirait ébouillantée. L’émerveillement s’empare d’elle et l’embrase. Le cirque va venir ici, dans leur petit village.
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Et s'ils n'avaient pas été aussi proches qu'ils le croyait dans leur enfance ? Et s'ils étaient deux plantes dans un terrarium, Jasper ayant absorbé tous les nutriments, toute la lumière, si bien que Toby flétrit à ses côtés ?
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Elle veut que ça cesse , elle veut que ça continue.
La main de Louis est posée sur sa taille. La main de Louis est posée sur sa taille. Cet instant ne durera pas, mais, pour l'heure, elle veut rester ici, dans la brume et les ténèbres, avec lui. Pour l'heure , elle est à lui.
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"C'était un geste pénible, mais nécessaire. Et puis, serait-il aussi satisfait si tout s'était passé trop facilement ? Les tâches les plus compliquées sont les plus gratifiantes. Il repense à la manufacture de porcelaine : s'in n'était pas indispensable de procéder à deux cuissons, de faire travailler des enfourneurs, des tourneurs, des polisseurs et des émailleurs, aurions-nous autant de plaisir à retourner une assiette de porcelaine entre nos mains ?"
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"Il n'est qu'un gamin, un gosse des rues, mais, à cet instant, il se sent puissant. Il détient le pouvoir d'avertir Iris et de contrecarrer les plans de Silas. Il l'a surveillé, il a attendu son heure. Il sait des choses que personne d'autre ne sait."
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"_Parfois, reprend-il, j'ai du mal à croire que nous allons mourir. Et que, après ma mort, le monde continuera de tourner comme il l'a toujours fait. Seuls mes tableaux témoigneront de mon passage sur cette terre. Quand ma mère est morte - c'est stupide, je le sais -, je me rappelle avoir été surpris de voir le soleil se lever quelques heures plus tard. Il m'aurait semblé plus naturel que tout s'arrête, que le soleil cesse de briller puisqu'elle n'était plus là pour le voir."
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Albie est en avance. Or un gentleman est toujours ponctuel. Arriver trop tôt est aussi impoli que d'arriver trop tard. La dernière fois, il a supplié Louis d'énumérer les principales qualités d'un gentilhomme , et il a retenu celle-ci. Bien sûr, comme il ne connaissais pas le sens de ce terme, il l'a demandé au peintre. Maintenant, il le sait : "ponctuel" signifie "à l'heure".
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Ce soir là, malgré la fatigue qui l a assaillie plus tôt dans la journée, Iris ne parvient pas à s endormir. L odeur entêtante du caramel lui donne la migraine et un crin la gratte à travers le matelas.
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Elle s’efforce de concentrer son attention sur une œuvre montrant un ruisseau en Écosse : combien de pigments ont été nécessaires ? Combien de coups de pinceau le peintre a-t-il donnés pour la réaliser ? Tout comme une horloge dissimule ses rouages complexes derrière un simple cadran, cette salle dissimule l’abîme de réflexions auxquelles se sont livrés tous ces artistes pour parvenir à bout de leur travail.
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Iris se fige un instant, puis elle pose son bonnet bien droit sur sa tête. Elle ramasse son panier d'une main tremblante.
"Quand puis-je venir ?" demande-t-elle dans un souffle.
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"Le jour où le garçon, âgé de quinze ans, avait vendu son premier crâne s'était révélé le plus pénible et le plus beau de toute sa vie. Chaque vente le forçait à se séparer d'un compagnon jauni qu'il avait appris à aimer. Mais avec chaque pièce de monnaie qu'il glissait dans sa poche, l'heure de son départ- avec Flick si elle le souhaitait - approchait un peu plus. Sa mère ignorait qu'il était le chouchou des salons de Stoke-on-Trent, l'objet de toutes les attentions de ces dames, ses joues noircies essuyées par les domestiques chaque fois qu'il se présentait sur le seuil d'une de leurs belles demeures, en cette période bénie où il faisait un doux commerce de squelettes pour préparer sa fuite."
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Pourquoi faut-il établir un document juridique stipulant que deux personnes s'aiment, et le signer devant témoins, qui plus est ? N'est-il pas suffisant de s'aimer, tout simplement ? Pourquoi en faire étalage, pourquoi s'empêtrer dans des contrats et des engagements ? Et si vous vous trompez ? En outre, je suis athée : l'union de la chair sous patronage divin ne signifie rien pour moi.
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A quel moment étaient-ils devenus amis ? Il ne saurait le dire. L'événement aurait dû s'accompagner d'une célébration, lui semblait-il. Pourtant, il s'était produit sans qu'ils s'en rendent compte.
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Les coups de pinceau de Louis sont invisibles, si précis qu'elle perçoit l'humidité qui imprègne les murs de la prison et croit toucher la nervure d'une feuille de lierre ou la soie qui enveloppe la proie de l'araignée.
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Quand ma mère est morte,... je me rappelle avoir été surprise de voir le soleil se lever quelques heures plus tard. Il m'aurait semblé plus naturel que tout s'arrête, que le soleil cesse de briller, puisqu'elle n'était plus là pour le voir.
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Il discute souvent avec elle dans le secret de ses pensées (...) il orchestre leurs conversations avec une grande précision, mais, qu'elle soit assise ou debout, son expression ne varie guère : elle est - dans son esprit du moins - perpétuellement émerveillée.
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Elle ne leur échappera jamais. Elle ne sera jamais libre. Elle est destinée à vivoter ainsi jusqu'à son dernier souffle, à subir les gifles et les insultes de Mme Salter, à endurer la jalousie de sa soeur, tout ça jusqu'à ce qu'un type maigrelet l'engrosse, un gosse après l'autre et qu'elle passe ses journées à tourner la manivelle de l'essoreuse, à glisser des abats pourris dans la tourte du dimanche,tout en veillant sur des mioches atteints de scarlatine, de grippe et de Dieu sait quoi d'autre, et qu'elle finisse par tomber malade elle aussi.
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L'émerveillement s'empare d'elle et l'embrase. Le cirque va venir ici, dans leur petit village. Il plantera ses piquets dans les champs blanchis par le sel derrière eux, éclaboussera le ciel de couleurs magnifiques, déversera des lanceurs de couteaux, des animaux exotiques et des filles qui se pavaneront dans les rues comme si celles-ci leur appartenaient. (p. 12)
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Il entrouvre la porte d'1 ou 2 centimètres avant de s'éloigner. Elle ne tentera pas de fuir une seconde fois ; il sait que la magie du cirque a déjà planté ses crocs en elle.
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Elle désigne un tableau qui montre un chevalier offrant un bouquet de fleurs à une servante aux pieds nus visiblement enamourée. "Eh bien, croyez-vous qu'un tel chevalier existe? Ne devriez-vous pas représenter des scènes plus ordinaires, plus vraisemblables, pour servir votre style pictural? Représentez l'amour tel qu'il est réellement? Des pauvres filles abandonnées par leurs amants (contre son gré, elle pense à Rose), des enfants affamés dans la rue? Il me semble qu'il y a assez de réalités à Londres, assez de vie et d'honnêteté..."
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