Les chansons se succèdent. La sueur coule. L’énergie se concentre et se disperse et se concentre encore. Ah ! celle-là, c’est ma préférée. Elle m’emporte, flottant, jusqu’à ce que les vagues d’une centaine de claviers éclatent toutes à la fois, s’écrasent sur mon corps effréné, et me fassent tanguer plus haut, plus haut,
plus haut.
Je doute très sincèrement que les gens réfugiés ici. après la guerre, aient pu se dire que les choses allaient tourner comme elles l'ont fait. Affamés, sales, perdus, sans responsables pour les guider, il fallait bien qu'ils s'arrêtent quelque part. Ils l'ont fait chez nous, à cet endroit que l'on appelait New York. La ville avait été une des premières cibles pendant les conflits passés et savait mieux que les autres comment se protéger. Et puis, maintenant que la tempête était passée, il restait les stocks de nourriture, les abris pas trop endommagés et les seuls ordinateurs ayant survécu aux bombes à pulsion.
Un vieux couple, peut-être dans les trente ans, passe devant nous sur le chemin.