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Critiques de Emmanuel Chaussade (26)
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Elle, la mère

Un homme enterre sa mère et se remémore ses propres souvenirs et ceux, douloureux, de sa mère, tels qu'elle les lui a racontés. ● J'ai du mal à comprendre l'engouement critique pour ce livre minuscule qui ressasse des thèmes éculés avec un style répétitif, prétentieux et exaspérant, sans donner aucun nom de personnage (l'auteur imagine sans doute que ça fait avant-gardiste). Les reprises à la Péguy (sans le talent qui va avec), les phrases nominales, le non-emploi de pronoms de reprise pourtant sanctionné dans les rédactions dès l'école primaire, tout cela prolifère comme autant de marques de pseudo-modernité. ● de temps en temps les éditions de Minuit, qui bien sûr « ont le ticket » depuis leur création, provoquent de tels emballements critiques ; ce fut le cas naguère pour un livre semblablement raté et grotesquement répétitif, Ça raconte Sarah, qu'il fallait absolument avoir lu. ● le seul point positif, c'est que comme ça fait 96 pages, on n'y perd qu'une heure.

● J’ajoute a posteriori que l’auteur s’est créé ici plusieurs profils pour encenser sa propre œuvre : bel exemple d’honnêteté intellectuelle !
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Elle, la mère



Pour ma perception des maisons d'éditions, ce texte ne pouvait sortir que des Edts de Minuit, c'est le cas.

E. Chaussade a une soixantaine d'années, vit dans un milieu artistique, la mode en particulier, et c'est son premier roman.

Peut-être comme dans tout premier roman est-il parti de quelques souvenirs personnels.

Ce roman est âpre,dur, violent ,mais il s'en dégage un amour filial intense et désespéré très beau.

C'est au moment de la mise en terre de sa mère qu'un fils ré-embobine sa vie et celle de sa mère; il raconte ses souvenirs et tout ce que sa mère a pu lui confier de sa propre vie.Une enfance abusée pour elle, son mariage avec le fils de l'abuseur, ses enfants nés avant le mariage qui feront tout pour la rendre folle, et lui, ce fils chéri qui l'aimera jusqu'au bout.

C'est un roman court, où tout est dit, les mots claquent, l'auteur fait montre d'une belle maîtrise d'écriture. Une réussite .
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Dire

C'est un texte qui ne se livre pas comme ça.

Il pique, il grince, il émeut, révolte, percute. ..

Une famille toxique et maltraitante de province. ..

Un enfant qui croit trouver dans les coups

enfin, une marque d'attention.

On n'est pas chez les pauvres et le fric

est une arme de rétorsion.

La mère pourrait remporter un prix

pour son silence et son regard fixé ailleurs..

Ce garçon est élégant, doué, inventif..

Son père refuse qu'il soit danseur

alors qu'il pourrait intégrer

l'école de l'opéra de Paris .

Il decide d'être couturier, et ne permet alors

à personne de gacher son rêve.



Départ pour Paris où il vit dans la précarité

imposée par ses parents.

Il découvre le monde de la mode, de la haute couture.

Animé par le désir de réussir,

il travaille avec passion et sans relâche

ses dessins sont remarquables et remarqués...



Mais son enfance pillée le poursuit,

marque sa difficulté d'aimer,

d'accepter, et de vivre son homosexualité.

Deux fois par semaine, pendant quinze ans

il passe dix minutes chez sa psychanalyste

pour essayer de réparer la casse.



Ce récit est fiévreux, touchant ,heurtant.

C'est une mise à nu

Il faut l'accepter.

Son premier roman m'avait beaucoup plu.

Celui ci est encore plus fort ,du genre inoubliable .





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Elle, la mère

Les phrases sont courtes, nominales, rythmées, syncopées. Elles claquent, heurtent, blessent. Les mots sont violents, brutaux, terribles. Je les ai ressentis comme des coups. Des coups répétés, toute une vie, des coups donnés par les uns, par les autres, des coups portés à celle que le narrateur, un des fils, appelle la mère : sa mère. Celle qui maintenant est dans la tombe.

Pourquoi ? Parce qu'une mère « est coupable de tout. » Les enfants jugent qu'elle n'en fait pas assez ou bien qu'elle en fait trop ou qu'elle ne fait pas comme il faut, pas comme on veut, alors on la critique, on s'en moque, on s'en éloigne et puis, comme elle finit par manquer aux enfants devenus grands, on le lui fait payer, on la traite de folle parce qu'elle dit les choses, la mère. Elle n'a pas froid aux yeux. Elle appelle un chat un chat. Elle balance ce qu'elle a sur le coeur, les secrets de famille, les sales trucs qu'on préfère oublier. Épuisée, à bout, seule, elle se lâche, la mère, elle a peut-être trop subi, trop enduré. Elle en a bavé.

Et puis, il y a les choses qu'elle garde pour elle, qu'elle emmènera dans la tombe. Que personne ne saura jamais.

Ce que les petits chéris oublient aussi, c'est que la mère n'est pas que mère. Elle est aussi une femme, elle veut plaire, aimer, être aimée, elle veut profiter, désirer, jouir et elle n'écoutera personne lui dicter sa conduite. Parce qu'elle est libre, émancipée. Elle dispose de son corps. Tant pis si on la traite de folle, tant pis si parfois elle EST folle.

Finalement, on ne sait jamais vraiment qui elles sont, les mères.

Ce roman aurait pu s'appeler « Une vie » : celle d'une mère qui est aussi une femme.

Un portrait fort, saisissant, dérangeant, terrible, inoubliable, un texte qu'il faut relire pour en apprécier toute la richesse, toutes les nuances, toute la force des mots prononcés par ce fils chéri, celui qui sera auprès d'elle, jusqu'au bout, et malgré tout.

Magnifique !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Elle, la mère

Le roman s'ouvre sur l'enterrement de la mère. Le fils, troisième enfant de la mère, y assiste seul. "Elle est seule dans la mort. Elle est seule dans la solitude de la terre. Le fils est seul dans son chagrin. Solitude commune, partagée." Tout au long du récit la mère n'est jamais nommée par son prénom, le prénom du fils n'apparait qu'incidemment au détour d'une phrase. C'est donc l'histoire d'une mère racontée par un de ses fils, une histoire où seuls quelques prénoms de la famille sont cités, avec peu d'indications de lieux et d'époque, avec un narrateur qui n'emploie jamais le "je", restant dans une position très distanciée.



Le fils nous livre de multiples fragments de souvenirs. Confronté aux silences de sa mère, il a réussi à combler les années manquantes de son histoire et à percer le secret des origines de cette femme chez qui il percevait des douleurs profondes cachées, un profond mal-être, "La mère ne lui cache pas son histoire, elle la déguise."



C'est l'histoire d'une femme qui a couru toute sa vie après l'amour dont elle a été privée très jeune, une femme poursuivie par un sentiment de culpabilité et la peur de l'abandon. "Femme bafouée. Femme salie. Femme rejetée." C'est l'histoire d'une femme qui a souffert de solitude toute sa vie mais qui a gardé un amour de la vie malgré les épreuves. Abusée par un homme, mariée au fils de cet homme, trompée par son mari, "Tel père, tel fils", elle se comportera un temps en femme libre avant d'être rejetée par ses deux premiers enfants qui la feront passer pour folle "Une famille, refuge de calme et de sécurité et, en même temps, lieu de la plus extrême violence." Une femme "morte d'avoir été mal aimée, morte d'avoir mal aimé. Morte d'amour." qui reproduira une partie de la vie de sa propre mère.



Le style de ce roman est saisissant. Syncopé, répétitif, fait de phrases courtes et percutantes où chaque mot semble choisi avec précision. Il raconte l'amour du fils pour sa mère mais contient aussi comme une certaine colère retenue. Le ton apparemment distancié que prend le narrateur donne un côté un peu étrange au récit. La construction est parfaite nous livrant des secrets de famille inavouables au fil du récit. C'est un livre dont il est impossible de trop en dire si ce n'est qu'un élément essentiel révélé à la fin du récit, un coup de folie de la mère, éclaire l'ensemble du roman d'une façon complètement différente imposant une deuxième lecture du roman. Un vrai coup de maitre de l'auteur.



Vies en miroir. Amour donné sans rien recevoir en retour. Besoin viscéral d'être aimée. Enfances volées. Amour et haine. Inceste et violences sexuelles.



Magnifique premier roman, d'une belle valeur littéraire. C'est fin et puissant, court mais terriblement dense, dur et parfois très dérangeant. Un vrai choc.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Elle, la mère

C'est une critique de Dire évoquant les promesses attendues après le premier ouvrage d'Emmanuel Chaussade, qui m'a donné envie de découvrir cet auteur et son premier livre. Elle, la mère, un titre court, tranchant, et un court récit d'un fils qui dit sa mère, plus qu'il ne la raconte. Un dit poignant, d'une grande sensibilité. Le livre s'ouvre sur le dernier baiser du fils sur le front de la mère avant que le cercueil ne se referme et se termine sur des mots d'espoir : ”Elle n'est plus seule. Elle est partie avec lui pour la vie.” Entre, il y a la vie d'une mère ”morte d'avoir été mal aimée, morte d'avoir mal aimé. Morte d'amour.”

Nul n'est parfait, l'important c'est d'aimer, sont les premiers mots qui viennent et peuvent exprimer le ressenti au sortir de la lecture.

L'amour, aimer et être aimé, ce besoin vital, si déterminant. Tout vient de là et s'il est absent, la vie est bancale. La mère a connu le manque d'amour. Manque d'amour de sa mère, morte quand elle avait deux ans, de son père qui a délaissé ses enfants, de son mari infidèle, de sa belle famille hostile, de ses frères et soeurs abandonnés comme elle, et même de ses enfants ingrats mis à part le fils, le légitime.

Un texte émouvant, les dernières pages sont magnifiques et font monter les larmes. Un style qui s'accorde parfaitement aux images sélectives du souvenir. Un écrit aux phrases brèves et haletantes comme une respiration, rythmé comme les battements du coeur, qu'une lecture à voix haute rend plus sublime encore, déposant au bord des lèvres les mots du fils et ceux plus rares de la mère, pour en goûter la douceur et l'amertume, la joie et la douleur.

Oui je confirme, Elle, la mère est un premier livre plein de promesses, reste à découvrir Dire pour le vérifier.
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Elle, la mère

Un récit court, sobre, mais d'une sobriété qui confine à un minimalisme qui finalement dessert le propos. Car à trop vouloir conférer un style particulier à son écriture, l'auteur en abuse et tombe dans un travers qui alourdit ce roman et rend la lecture pénible. Cette austérité, excessive mais inadéquate, va jusqu'à priver tous les personnages de leur identité puisqu'aucun prénom n'est précisé... Chacun est donc désigné par sa position familiale : la mère, le fils, le père, la fille. Après tout, pourquoi ne pas ajouter de la lourdeur à la lourdeur ?



Non content de ces effets de style avortés, l'auteur choisit par surcroît de déverser des faits très crus dans son récit, me laissant le souvenir d'un empilement de misères, d'injustices et d'écoeurement.



Emmanuel Chaussade a fait le choix d'une histoire dure, une histoire de malheur sur toute une vie. Un fils raconte sa mère, en commençant son récit par l'inhumation de cette dernière, dans une solitude qui aura marqué toute son existence. Excepté ce fils, personne. Il nous déroule alors cette destinée de chagrin, les origines très modestes, la séparation familiale petite, le placement, les abus par un notable qui dissimulera son immonde visage de pédophile par le masque du bienfaiteur. Lorsque devenue jeune fille, elle fréquentera le fils de ce prédateur, le comble de l'abjection fera de son agresseur son beau-père... Le récit se poursuit ainsi dans le nauséeux, cette mère devenant à son tour prédatrice.

La maladie d'Alzheimer vient "couronner" comme une dernière offense cet amoncellement d'afflictions, les enfants plaçant sans scrupule cette mère mal assortie à leur vie bourgeoise, lui reprochant cette mésalliance, dans un établissement : la boucle est bouclée, retour à la case départ.

La mère est très clairement présentée exclusivement comme victime et ne semble jamais être ne serait-ce qu'effleurée par une lumière d'espoir, une résilience, une ébauche d'estime de soi, qui l'extrairait de ce magma désespérant. Elle semble tout bonnement n'avoir jamais grandi, condamnée à vie à un rôle de petite fille abusée.

Le fils est donc l'émissaire de la réhabilitation de cette mère, étoile qui n'aura jamais brillé.



Cette lecture m'a laissée dubitative sur la motivation de l'auteur : pourquoi un tel écrit souvent sordide, qui au final dessert cette mère, pourtant injustement négligée et abusée dès son plus jeune âge.

La réhabilitation, si c'était bien là le dessein de l'auteur, échoue. Ne reste qu'un tableau triste et désespérant.
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Elle, la mère

Je n’aime pas trop les éditions de minuit en général, trop élitistes à mon goût. Mais là je dois avouer que je suis bluffé par leur choix de publier ce livre qui leur correspond parfaitement mais qui a le mérite d’être très lisible. L’écriture est serrée, les constats glaçants mais sans jugements... un petit livre qui a tout d’un grand .
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Elle, la mère

Une histoire intime dont ressortent des traits universels sur la famille, ses secrets (parfois terribles), et malgré tout la force tenace d'un amour résistant aux aléas de la vie.

Premier roman réussi de ce nouvel auteur des Editions de Minuit (ce qui est suffisamment rare pour être souligné) au style très incisif.

On le lit d'une seule traite, puis on le relit quelques jours plus tard pour bien en retirer toutes les subtilités. Un belle découverte à partager.
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Dire

Chaque lundi et chaque mercredi, durant 10 ans, le narrateur s’installe sur le divan, entendant indéfiniment cette même phrase « Alooooors ? Racontez-moi ! ».



Posant ainsi des mots sur ses démons, le narrateur évoque son enfance incomprise au sein d’une famille toxique, fermant les yeux sur les abus dont il a été victime. Il se rêve danseur mais son père lui interdisant, il s’inscrit aux Beaux-Arts. Sur Paris, la mode lui ouvre les portes. Hélas, cette ascension brusque le déstabilise. A-t-il droit au bonheur ? Le voilà rattrapé par les maux qui le rongent depuis toujours.



« Dire blesse mais ne tue pas.

Les mots peuvent briser un enfant, ravager un adolescent, dévaster un homme.

Dire les mots à bras-le-corps pour donner du sens à sa vie. »



Dans ce roman court au style particulier, Emmanuel Chaussade nous dit l’essentiel. Ne passant pas par quatre chemins, il raconte les années de souffrance, de mal-être qui l’ont amené sur le divan de sa psychanalyste. L’auteur ne triche pas avec nous, tout est dit, posé, donnant la nausée par moment et l’envie de crier.

Une mise à nu rendant hommage à celle qui l’a écouté de nombreuses années et dont la vie a été arrachée par des terroristes.

Parce qu’aujourd’hui il ne peut plus lui Dire, il l’écrit et c’est talentueux à lire.



http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/11/12/39703644.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Elle, la mère

ne autofiction ? Peut-être. Mais rien de moins sûr. En tout cas, un court récit en forme de roman d’une noirceur désespérée.



Une mère. LA mère plutôt. Racontée par son fils. La mère au parcours poisseux, poussiéreux. Tradition catholique, jeune fille violentée, abusée, par son futur beau-père, par d’autres, les mains baladeuses. La jeune fille devenue mère, vieille, que l’on finit par croire folle, et qui atterrit dans un cercueil au début du récit. Le fils n’est pas loin. Il vaut mieux, car c’est lui qui témoigne. De l’avant, du passé, de cette famille « à tuyau de poêle » comme on disait dans ma jeunesse.



L’écriture d’Emmanuel CHAUSSADE est faite de phrases brèves comme le roman, vives, alertes, percutantes. Sensorielles peut-être. Le récit est sec, sans filtre. Peut-être sans assez de filtres quand il est question d’inceste par exemple. Car ici rien n’est épargné, aucun détail. C’est là que l’auteur en fait peut-être trop. Il en dit trop en trop peu de pages, il raconte trop d’horreurs du quotidien dans une même famille, sans doute survenues sur des décennies, mais empilées ici comme s’il devait à tout prix s’en débarrasser au plus vite, vider son sac et lester le nôtre, ne pas se souvenir du bon, mais focaliser sur le mauvais, uniquement.



Roman Simenonien sur le fond, il se veut aussi celui de l’anonymat, et c’est peut-être là qu’il pêche : deux prénoms furtivement entrevus dans le récit. Pour le reste, « la mère », « le père », « le fils », « le frère ». On en vient à ne plus toujours savoir qui est qui, il est aisé de se perdre, la confusion peut surgir en un instant. La langue est bien en place, elle est même finement habillée. Mais dessous elle possède trop d’épines, d’aphtes, d’abcès.



Roman qui a peut-être voulu voir trop grand, en montrer trop dans trop peu d’espace. Vouloir entasser, ne conter que l’horreur, faire sentir les miasmes, la merde et le moisi donne parfois au lectorat un sentiment d’abandon. Récit venant tout juste de paraître chez Minuit, faites-en votre propre opinion, mais allez-y sur la pointe des pieds !



https://deslivresrances.blogspot.com
Lien : https://deslivresrances.blog..
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Dire

"Dire" est le récit d'une instropection detachée de tout sentimentalisme, une écriture qui vise sans complaisance les maux qui rongent pour parvenir à s'en défaire coûte que coûte. Par la mise à distance que permet l'écriture et par la confrontation de deux voix qui s'entremêlent, celle de l'auteur et de sa psychanalyste décédée durant les attentats de Charlie Hebdo, Emmanuel Chaussade parvient à montrer comment l'on reprend possession de sa vie après avoir vécu divers épisodes traumatiques.

C'est un exercice réussi dans le portait en action d'une sensibilité acerbe que le langage structure. Un livre courageux et touchant !
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Dire

2e livre très réussi d’Emmanuel Chaussade qui confirme les promesses entrevues dans « Elle, La mère ». Une écriture incisive qui retranscrit la thérapie psychanalytique de l’auteur pendant de nombreuses années sous l’égide d’Elsa Cayat, disparue tragiquement lors de l’attentat de Charlie Hebdo.
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Elle, la mère

La mère est morte. Il est temps pour lui d’évoquer les souvenirs, les secrets de famille. Ceux que sa mère lui a transmis, et d’en analyser chaque recoin pour comprendre ce dont il souffre aujourd’hui.



« Elle ne pleurait pas pour rien, elle riait de tout. Ils vont lui manquer ses rires francs, ses rires exubérants, ses rires parfois gênants. Peut-être étaient-ils forcés pour conjurer le mauvais sort. Ses rires et surtout ses sourires portés en bouclier pour repousser les agressions de la vie. Ces sourires qu’elle lui a transmis. Tous ces sourires éteints que portent les gens tristes. »



Un roman au style particulier. Les phrases sont courtes, elles claquent comme les coups que la mère se prend durant toute sa vie. L’essentiel est dit parce qu’il n’est plus temps de faire de chichis. Le fils gratte, va au plus profond du mal pour en extraire une vérité. Mais est-elle bonne à connaître ? Pour le fils, il est temps que la vérité éclate au prix de sa liberté. La relation entre la mère et le fils est douloureuse. Une communication qui n’a jamais été établie. Entre amour et haine. Entre ignorance et intérêt. Le portrait d’un duo difficile à dompter.

Un premier roman saisissant et dérangeant.



http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2021/05/05/38955527.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Elle, la mère

Excellent premier roman!

Le récit nous entraîne dans l'histoire d'une famille, ces banalités, sa violence parfois extrême, ces secrets enfouis.

Le style est singulier, haletant, personnel, signé.

On y évoque une époque, un couple, une fratrie, l'amour d'une mère, d'un fils, des "vies", la mort.

On est bousculé, touché...ce livre pourrait aisément, pourquoi pas, faire l'objet d'un film.

L'auteur n'utilise jamais le "je", comme pour mieux se dissocier, mieux observer, mieux relater. Son talent est aussi de raconter, sans aucune acrimonie, sans aucun jugement ; il est celui qui a senti, qui a eu le courage d'aller chercher la vérité derrière les non-dits, et d'en faire le récit.

Magnifique hommage d'un fils à sa mère!

Merci aux Editions de Minuit pour avoir publié ce premier roman.

Merci Monsieur pour ce beau récit, écrit (indiscutablement) avec le coeur, et beaucoup de talent.

Nous espérons ,avec curiosité et envie, votre prochain ouvrage.
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Elle, la mère

Un premier roman à l'écriture sensible et poétique sur l'amour filial.



96 pages plongeant le lecteur dans une histoire douloureuse et intime d'une mère. Il est question d'abus, de non-dits, de secrets, de souffrances et de défaillances…



A la mort de sa mère, le fils nous livre les fragments de sa vie. Un parcours de vie tourmenté et poignant en raison de traumatismes multiples.



C'est une lecture touchante mais je suis loin de l'engouement que ce livre a suscité auprès d'autres lecteurs. Peut-être faut-il le relire une deuxième fois pour mieux s'en imprégner…
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Elle, la mère

Opaque et intense. Pas de noms, peu de lieux ou de dates, on est mis en présence d'un fils qui évoque qui fut sa mère aujourd'hui qu'elle n'est plus. Au delà d'une esquisse de vie pas toujours très claire (fut elle bavarde, fut elle secrète ? Fut elle libre, fut-elle soumise ? Fut elle riche, fut elle pauvre ? Les informations varient ou carrément se contredisent), ce qui accroche le regard est parfois la musique des mots, cet universel de l'intime. Mais le plus souvent le sentiment confus et profond du fils pour sa mère rejette le lecteur au dehors de leur bulle et le conduit à tourner des pages qui ne le concernent pas toujours.
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Dire

Plus que remarqué avec « Elle, la mère » paru l’an passé chez Minuit et salué ici, Emmanuel Chaussade taille ses phrases. Et parvient à dire la solitude et la difficulté à vivre de son double littéraire. Lequel rêve de devenir couturier à Paris et y parviendra.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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Dire

Dire est un roman, dans lequel l’exactitude biographique a en fait peu d’importance. L’essentiel est de laisser percevoir la manière dont la parole d’Elsa Cayat, son écoute et sa pensée en constante ébullition ont su remettre en mouvement les scénarios figés dans lesquels s’enferrait l’auteur.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Elle, la mère

C’est un très bon premier roman.

Emmanuel Chaussade déroule dans un court récit dense et émouvant la relation d’un fils à sa mère dans une famille enfermée dans ses secrets , il dit sa vie à Elle, la mère à travers l’ esquisse d’ un portrait de la petite fille, de l’adolescente ,puis de la femme. Le livre dit l’enfance abusée, l’adultère, le traumatisme de l’abandon, l’indignité des EPHAD.

L’incipit est abrupt : le fils est seul à l’enterrement de sa mère. Elle a un autre fils et une fille nés hors mariage, absents. L’évènement déclenche des souvenirs. Il y avait les rituels coups de téléphone entre le fils et la mère, Elle, leur souvenir devient pour le fils une madeleine. Il lui avait révélé son homosexualité à Elle, chez qui « le manque d’amour de la mère, lui fait donner trop d’amour ». Peu à peu, le fils reconstitue l’histoire de sa mère même si Elle s’arrange avec la vérité pour se faire moins de mal. La grand-mère devenue tuberculeuse, on disperse ses huit enfants qu’elle ne revoit pas avant son décès à 39 ans. La mère est placée chez des religieuses où elle sera abusée. Puis le fils de son violeur l’engrosse deux fois avant de l’épouser « tel père, tel fils ». C’est un mari volage. Chez Elle, la vie est plus forte. La mère s’émancipe et défie ce milieu bourgeois plein d’apparences où « toute vérité n’est pas bonne à dire »…

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