Le mardi 6 novembre 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) avait le plaisir d'accueillir Ben H. Winters, à l'occasion de la publication de son roman "Underground Airlines" aux éditions ActuSF, dans une traduction d'Éric Holstein.
C’est le moment de faire ton choix. Sache seulement qu’il n’y a pas de grands hommes sans grands renoncements et qu’il n’y a pas de grands chefs sans grandes bassesses. Alors, sois ce que tu t’efforces de devenir depuis ton départ de Santa Marta, ou retourne à ce que tu redoutes d’être depuis toujours, mais agis. Maintenant !
Pour le reste, je suis aussi français qu’on peut l’être. Je ricane doucement au rayon fromages des supermarchés à l’étranger, je cherche le quignon de pain pour saucer dans les restaurants chinois et j’envoie chier les touristes qui demandent leur chemin dans le métro.
S'armant de manches à balai coupés, la horde sauvage se rue à l'assaut et s'en prend avec une violence enthousiaste à Batman et Dora. Je dois dire que voir l'abominable petite donneuse de leçon se faire rosser m'est une source de bonheur ineffable.
Faut comprendre qu’on n’est pas des tueurs. On ne se nourrit pas de votre sang mais de votre temps. De vos instants. En fait, on ne vous fait même pas mal. L’analogie est sans doute un peu approximative, mais je n’en vois pas de meilleure. Et puis soyons réalistes. Vous imaginez sérieusement qu’on pourrait vivre depuis si longtemps parmi vous en laissant derrière nous un tas de cadavres exsangues ? Ou pire, si toutes nos victimes devenaient des bêtes assoiffées de sang ? C’est ridicule.
Les halos que vous exsudez sont des fanaux qui colorent la nuit des émanations de vos émois. Le sang de la colère, l’incarnat de la gêne ou le carmin de la passion, le noir de la haine, le vert opale de l’ennui, le violine de la peur qui vire à l’indigo sombre lorsque vient la terreur. Celle, par exemple, que nous vous inspirons quand nous vous attaquons. C’est elle que l’on voit s’emparer de vous, teinter votre nimbe avant que nous ne plongions dans votre cou pour humer les instants que nous vous dérobons.