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Critiques de Ernest Pignon-Ernest (16)
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Tu aurais pu vivre encore un peu...



Tu aurais pu vivre encore un peu… Jean Ferrat le chantait pour un ami très cher et voilà que ce vers si émouvant sert de titre à ce très beau livre des éditions Bruno Doucey.

Les dessins signés Ernest Pignon-Ernest sont d’une expressivité extraordinaire. Ils semblent faits au fusain avec un relief d’une humanité profonde.

Ernest-Pignon Ernest était ami avec Jean Ferrat, né Tenenbaum en 1930 et mort en 2010, à 80 ans.

Né en 1942, Ernest-Pignon Ernest, depuis un demi-siècle, appose ses dessins sur les murs des villes, un peu partout dans le monde. Dans ce beau livre, s’il a réalisé trois portraits de Jean Ferrat, il superbement croqué Paul Éluard ou Pablo Neruda mais aussi Victor Hugo, Paul Verlaine, Georges Brassens, Charles Baudelaire, Elsa Triolet etc… et Louis Aragon, bien sûr !

Enfin, il y a les textes magnifiques de Lyonel Trouillot qui a su allier sa plume alerte aux extraits si bien choisis des chansons de Ferrat.

D’ailleurs, il s’adresse à lui, le tutoie comme un camarade, ce si joli nom. Écrivain haïtien, né à Port-au-Prince en 1956, est aussi poète et cela se ressent. Par contre, lui n’a jamais rencontré celui qui avait choisi l’Ardèche et Antraigues-sur-Volane pour vivre, mais il adorait ses chansons comme il le prouve par des textes courts, éloquents, percutants ou délicieux.

Ce beau livre est né lors d’une résidence artistique au Cairn de Meyrin dans le canton de Genève et s’est confirmé lors d’une exposition, « Les Murs du lendemain », au 18e Forum international sur les droits humains, toujours à Genève.

Rythmé par les œuvres de Ernest Pignon-Ernest, quelques mots éloquents écrits en gros caractères accompagnent un parcours littéraire sur les textes de Jean Ferrat,

Tu aurais pu vivre encore un peu aborde tous les thèmes de l’artiste, ses combats, sa lucidité, son chant d’amour et son affirmation en faveur des femmes, souvent aidé par les textes de Louis Aragon.

Jean Ferrat me manque, Jean Ferrat nous manque mais il reste ses disques et bien d’autres moyens pour l’écouter, le voir chanter. Il n’est pas un chanteur mais un homme qui chante et j’ai beaucoup aimé ce doux moment poétique et émouvant procuré par ce beau livre.

Comme Bruno Doucey, l’éditeur, l’affirme : « Chanter, écrire, dessiner, c’est toujours rêver de beaux lendemains. »


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Tu aurais pu vivre encore un peu...

C'est le premier vers "Tu aurais pu vivre encore un peu..." d'une des si belles chansons de Jean Ferrat qui a servi de titre à ce magnifique album dédié à cet auteur-compositeur interprète parti trop tôt. C'est un livre tout en délicatesse dont les portraits sont signés du plasticien Ernest-Pignon-Ernest et le texte superbe, de l'auteur haïtien Lyonel Trouillot : un livre conçu à quatre mains qui redonne vie à cet homme né Tenenbaum en 1930, et décédé, voilà 10 ans déjà, ayant vécu depuis 1974, dans cette Ardèche qu'il a sublimement chantée !

Ces deux artistes ont associé leur talent pour conjurer l'absence de celui qui détestait les interdits, l'injustice et le totalitarisme et qui aimait avant tout la poésie. Il disait d'ailleurs à propos d'Aragon : "La poésie d'Aragon, c'est simple, c'est direct, c'est beau, trois choses qui sont essentielles pour moi dans la chanson"

Ce sont d'ailleurs pas moins d'une vingtaine de portraits pleine page, magnifiques qu'a peints Ernest-Pignon-Ernest, son ami - ils partageaient une même conception de l'art, celle des idées au service de la poésie - des portraits de poètes ou d'artistes que Ferrat considérait comme des frères de poésie et d'engagement : Aragon, Brassens, Desnos, Éluard, Neruda, E. Triolet, V. Hugo, V. van Gogh, B. Vian et d'autres encore.

Quant à Lyonel Trouillot, il a su avec justesse et poésie, replacer les mots, les pensées et les paroles du chanteur dans la vie d'aujourd'hui.

Pour celles et ceux qui aiment Jean Ferrat, et j'en fais partie, c'est un album à se procurer de toute urgence. Il ne s'agit ni d'une biographie, ni d'un album photo, ni d'une anthologie mais bien d'une oeuvre originale, une véritable promenade poétique, artistique avec des paroles puisées dans certaines chansons de Jean Ferrat, auquel l'écrivain s'adresse accompagnée de forts beaux portraits au fusain.

Loin de nous plonger dans la nostalgie - un petit peu tout de même - il est impossible de ne pas fredonner quelques airs en le lisant -. cet ouvrage nous montre que ce qu'a mis Ferrat en musique colle toujours à l'actualité et qu'il a parfois eu des pensées prémonitoires :

"C'est fou ce que je m'acclimate

Au jardin d'acclimatation."

Lucidité plus que divination, tu as su voir venir toutes les régressions, l'affaissement éthique, la résignation et les stratégies d'acclimatation. C'est une France bien loin de la tienne qui triomphe aujourd'hui. Tu l'avais dit :

"Jésus-Marie"

Quelle décadence

Quelque chose est pourri

Dans mon royaume de France."

Mais ne nous laissons pas abattre et combattons toujours car n'oublions pas :

"Que c'est beau, c'est beau la vie !"

Un bel objet essentiel à mettre sous le sapin !

Je remercie les éditions Bruno Doucey et Babelio pour m'avoir offert ce superbe cadeau de Noël avant l'heure.

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Tu aurais pu vivre encore un peu...

"Tu aurais pu vivre encore un peu..." est un livre cadeau qui a tout pour me plaire : un dessin d'Ernest Pignon Ernest sur la couverture représentant le visage de Jean Ferrat et des textes de Lyonel Trouillot rendant hommage à un autre grand artiste engagé pour le dixième anniversaire de sa mort.

Il faut dire que tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes qui écoutaient les disques de Jean Ferrat le dimanche matin. La voix grave et chaude de cet auteur-compositeur-interprète de la chanson française a bercé mon enfance alors j'ai encore dans la tête les paroles de ses chansons. Cela tombe bien car c'est à partir des textes chantés que Lyonel Trouillot et Ernest Pignon Ernest ont construit cette promenade poétique adressée à Jean Ferrat.

C'est donc avec un grand plaisir que j'ai retrouvé "la femme est l'avenir de l'homme", "tout se perd et rien ne vous touche" ou "un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront" et bien d'autres mots qui dégagent une grande émotion...

Ferrat est un chanteur qui parle de poètes qu'on assassine et d'injustices sociales mais aussi d'amour ainsi qu'un homme lucide qui a su voir venir toutes les régressions et pourtant qui a su chanter l'espoir.

Je ne me lasse pas de ce magnifique album.





Challenge Riquiqui 2021

Challenge ABC 2021-2022

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Tu aurais pu vivre encore un peu...

Ce livre est un hommage d’amis . L’ami proche Pignon-Ernest qui enlumine l’ouvrage de ses magnifiques portraits de ceux qui irriguèrent l’œuvre de Ferrat , l’ami lointain Lyonel Trouillot qui en réalise le texte ,tissé de citations et de références aux poètes aimés et à la richesse des thèmes . S’y ajoute la magnifique mise en page des Editions Bruno Doucey dont les graphismes magnifient l’ensemble. .Si , comme moi, la voix tendre et révoltée de Ferrat fut et reste une compagne de vie vous aimerez ce livre et y ajouterez votre lecture en témoignage d’amitié à un artiste « qui aurait pu vivre encore un peu » et poser encore le baume de son chant sur nos blessures.
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Tu aurais pu vivre encore un peu...

J'ai été bercée par les chansons de Brel, Brassens, Ferrat. Ma mère et ma marraine était fan, le sont toujours d'ailleurs, et le resteront sans doute.

Je me rappelle leur peine quand ce dernier est décédé il y a déjà 10 ans, tristes comme s'il elles avaient perdu une vieille connaissance, perdue de vue depuis longtemps, mais synonyme de tant de souvenirs de jeunesse, de leurs camps scout, de leur adolescence.

Ce livre est un très bel hommage à « cet homme qui chante », à son humanité, à sa modestie, à sa portée intergénérationnelle à travers les beaux portraits de Ernest Pignon-Ernest si vivants ( je suis admirative de ces artistes qui savent rendre une étincelle, un sourire en coin, le mouvement d'une mèche, rendre la vie tout simplement ) et les textes très poétiques et émouvants de Lyonel Trouillot liés et mêlés aux paroles de Ferrat. Quelle belle idée et quelle belle réalisation.

Ce livre est une oeuvre artistique à part entière, un bel objet à offrir aux amoureux de la chanson française.
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Extases

Des textes d'André Velter accompagnent les dessins d'Ernest Pignon-Ernest. Ernest Pignon-Ernest dessinent des corps torturés par l'extase et la rencontre avec Dieu. Il a choisi pour cela sept mystiques féminines de Marie Madeleine à Madame Guyon en passant par Thérèse d'Avila. Le galbe d'un sein, le sexe dissimulé par des voiles parfois jusqu'à la caricature. J'ai été décontenancée. L'artiste aime les femmes, il n'y a pas de doute mais sa représentation de la féminité ressemble intensément à la mort.

Je me trompe sans doute. Cette oeuvre ne laisse pas indifférent.
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Ernest Pignon-Ernest : Face aux murs

Je considère ,personnellement , Ernest Pignon-Ernest pour l’un des artistes majeurs de notre époque et ce n’est pas ce livre qui me fera changer d’avis. Les reproductions de 28 de ses œuvres, de 1971 à 2015 sont accompagnées de textes d’une grande quantité d’amis ou admirateurs , tous d’une grande qualité (j’ai un faible pour celui de Bobin ) . Malgré tout ce sont les images qui me fascinent : E.P.E. travaille en équipe avec le cadre (les murs, la rue , la ville) et le temps qui passe pour réaliser ses productions . Cet aspect collectif de son travail n’a rien pour surprendre chez un artiste qui s’est fait une règle de rendre une présence , aux exclus, oubliés , invisibles que nos sociétés fabriquent .Magnifique ouvrage.
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Tu aurais pu vivre encore un peu...

Merci aux éditions Bruno Doucey et à Masse Critique Babelio pour ce cadeau magnifique.

Ce livre est un objet d’art !

Je n’ai pas suffisamment de connaissance pour décrire la technique employée par Enest Pignon-Ernest mais je sais que de ces portraits surgissent de l’admiration et la tendresse qu’il porte à Jean Ferrat, son ami et aux poètes qu'il a su chanter.

Les mots de Lyonel Trouillot disent l’admiration pour « l’Homme qui chantait ».

C’est un ouvrage qui fredonne la Fraternité.

Les mots s’échappent des pages grâce à une typographie qui nous fait penser à une envolée.

L’amour des mots, des poètes, des passeurs comme l’a été Jean Ferrat.

Pour moi c’est aussi plus que cela, l’hommage, la survivance d’un monde disparu. Celui de l’engagement, de la culture, du partage. Des valeurs que Jean Ferrat a porté haut sans oublier qu’il était un homme presque comme les autres. Lors de ses obsèques c’est ce qui se dégageait des témoignages des habitants de son village Antraigues. Il nous a laissé un bel héritage de chansons, de mots et de prises de position.

C’est indubitablement à livre à s’offrir et à offrir. Un cadeau précieux pour les amoureux de Ferrat.

Sa voix à nulle autre pareille, ce sourire qui restent gravés dans nos cœurs.

Nous aussi nous lui disons :

« Tu aurais pu vivre encore un peu

Pour notre bonheur pour notre lumière

Avec ton sourire avec tes yeux clairs

Ton esprit ouvert ton air généreux »

©Chantal Lafon 01 janvier 2021.



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Tu aurais pu vivre encore un peu...



Un livre illustré en hommage à l'un des artistes les plus talentueux : Jean Ferrat.

A travers les textes qu'il a chanté, les personnalités qu'il a mis en musique et ses engagements les auteurs nous offrent un ouvrage plein de charme, de tendresse, de force et de poésie.



L'absence de Jean Ferrat depuis 10 ans maintenant se fait cruellement sentir et manque terriblement au paysage culturel français.



Sa voix s'est éteinte mais résonne encore et pour longtemps aux côtés d'Aragon, Eluard, Verlaine, Hugo et tant d'autres.



Merci aux deux auteurs de continuer à lui rendre un vibrant hommage.
Lien : https://delcyfaro.blogspot.c..
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Ernest Pignon-Ernest : Face aux murs

Avignon a accueilli l’exposition « Ecce homo » de l’artiste Ernest PIGNON-ERNEST de juin 2019 à février 2020. J’ai eu la chance de la voir et de lire après coup, cet ouvrage magnifique.

Un recueil écrit par plusieurs mains, des écrivains, des poètes, des personnes engagés politiquement, des avocats, des amis de l’artiste qui l’admirent et ont été à ses côté pour certains lors de ses croisades nocturnes pour coller ses affiches. J’ai cherché à la fin du livre la liste des auteurs mais la table des matières ne mentionne que les œuvres de PIGNON-ERNEST car c’est davantage de cela qu’il s’agit. Puis surprise, ma fâcheuse habitude de ne pas lire la 4ème de couverture, qui ici en plus est double, contient tous les auteurs par ordre alphabétique.



Depuis les années soixante, Ernest Pignon-Ernest investit les villes – de Paris à Naples, d’Alger à Ramallah, de Santiago à Soweto – en apposant ses images sur leurs murs. Loin des musées, les œuvres de ce pionnier du street art se fondent dans l’architecture et métamorphosent l’espace public.



Qu’elles traitent de réalités sociales, de politique, de poésie ou de mythes, c’est toujours par le lieu où elles sont installées qu’elles prennent tout leur sens.



« Je ne fais pas des œuvres en situation, j’essaie de faire œuvre des situations. »

Ernest PIGNON-ERNEST



Ce livre propose une large sélection de ces œuvres éphémères, en les accompagnant de textes d’une cinquantaine d’auteurs qui, dans des formes diverses (poèmes, récits ou même essais), reviennent sur leur rencontre avec l’artiste et l’une de ses œuvres.



(images, citations & photos de l'exposition sur mon blog)



Gisèle HALIMI a écrit un chapitre troublant, « Malheur de femme« , sur l’avortement, droit des femmes à disposer de leur corps durement acquis pour lequel elle s’est battue en tant qu’avocate et a été durement malmenée pour ce faire.



« Marie-Claire se réveille brutalement. l’angoisse l’étouffe. Elle rejette son drap. Un liquide poisseux l’inonde, un sang noir s’écoule [….] Elle s’affole. Elle appelle.[…]glisse du lit. Elle sanglote. Elle va mourir. La sonde l’a sans doute déchirée. Elle se couche sur le sol. Elle n’ose plus bouger. Elle s’efforce de crier plus fort. […] Sa fille est là, allongée, couverte de sang. Son visage gris, son corps immobile lui font craindre le pire. […] Pas de téléphone. Personne à son secours. Un taxi? Mais où? Mais combien? […] « Tu n’as pas honte, à ton âge? » Voix mauvaise du médecin des urgences. […]Tu vas voir. » Douleur atroce. Va-t-elle mourir? Devant le tribunal correctionnel de Bobigny, j’ai dit au juge[…] que je me sentais, « toutes causes confondues, avocate et femme. femme et avocate car je suis une femme qui a avorté. » […] Le président à l’avorteuse: » Le spéculum, l’avez-vous mis dans la bouche de Marie-Claire? » J’ai bondi: « Regardez-nous et regardez-vous. Quatre hommes pour juger quatre femmes. Quatre hommes pour décrire nos utérus, peser nos espoirs, décider de nos libertés! » […] Le conseil de l’ordre sanctionna. C’était en 1972″



Gisèle HALIMI, « Malheur de femme » p.39



Son texte rappelle le passé, le droit à l’IVG durement gagné par toutes ces femmes condamnées, beaucoup mortes des séquelles d’avortement fait en cachette, dans des conditions effroyables. Cette loi de 1975, qui est pourtant menacée aujourd’hui car cette liberté devient abstraite pour beaucoup (centres d’IVG qui ferment, médecins assassinés en Italie qui pratiquent l’avortement, etc.) alors comme elle le dit si bien « le combat continue ».



Ernest PIGNON-ERNEST c’est aussi et avant tout ça, un homme engagé qui se bat pour la liberté quelle qu’elle soit.



J’ai retrouvé aussi parme les auteurs avec plaisir Daniel PENNAC (« La fée carabine« , « Au bonheur des ogres »…lectures de mon adolescence) comme fervent admirateur de l’artiste et colleur d’affiches dont le chapitre m’a fait sourire, fidèle à lui-même dans son style littéraire. Fred VARGAS, l’auteur de romans policiers (« Debout les morts« , « Un lieu incertain », « Pars vite et reviens tard », « Ceux qui vont mourir te saluent »…), a aussi écrit son chapitre. Elle affirmait être à cours d’inspiration mais elle a assuré comme toujours. Erik ORSENNA, aussi, a offert un délicieux chapitre sur les cabines téléphoniques comme vestiges d’une autre époque et le travail magnifique qu’a fait PIGNON-ERNEST autour et à l’intérieur de ces cabines. Photographies toujours magnifiques de notre « appeleur de fantôme » comme le nomme si joliment Orsenna.



« Compagnes de nos angoisses, quand nous venions y appeler à l’aide. Complices de nos amours interdites quand nous ne pouvions appeler du domicile conjugal. Cabines téléphoniques , que le portable a tuées. »

Erik ORSENNA, »Fragiles »



Un recueil magnifique à découvrir donc pour les amoureux de la langue française mais aussi et surtout pour les amateurs d’Art, de Street Art précisément et pour ceux qui aiment les hommes engagés comme Ernest PIGNON-ERNEST, qui dénonce les injustices, le racisme, l’homophobie, la bombe atomique, la pauvreté, la guerre et tellement d’autres choses. Un artiste, qui interroge les passants autant qu’il s’interroge et fait vivre les lieux qu’il habille de ses affiches, vivantes et troublantes, offrant un autre regard aux habitants des villes, qu’il parcourt.




Lien : https://blogapostrophe.wordp..
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Dans la lumière déchirante de la mer : Pasolini..

Ce très beau livre à l'avantage de montrer le travail d'Ernest Pignon-Ernest, l'un des pionniers de l'art urbain ou street art, et de rendre hommage à Pier Paolo Pasoloni, quarante ans après son assassinat, en 1975.

"Ernest Pignon-Ernest et la figure de Pasolini" est un livre dans lequel l'artiste interroge « Qu'est-ce que nous avons fait de sa mort ? ». Il entreprend un voyage en Italie pour poser cette question sur les lieux de la vie, de l'oeuvre et de la mort du poète. À Rome, Ostie, Matera et Naples, l'artiste interpelle les habitants et les passants en collant sur les murs une pietà laïque dans laquelle Pasolini, au regard sévère, porte son propre corps sans vie.

Le livre suit le parcours existentiel de cette image, de sa genèse à son insertion dans la réalité des villes italiennes.

Le poème d'André Velter et le texte très bien écrit de karine Espinoza accompagne des photos exceptionnelles.

Ernest Pignon-Ernest est vraiment un très grand artiste.





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Ernest Pignon-Ernest : Face aux murs

Ce livre présente de nombreuses interventions d'Ernest Pignon-Ernest, c'est-à-dire de ses sérigraphies collées sur des murs publics, depuis les années 1970 jusqu'en 2009. Une oeuvre par nature éphémère dont ces photos laissent voir la force, aussi poétique qu'éminemment politique.
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La Ruche - Le Centenaire D'une Cité D'artistes

Un joli petit catalogue d'exposition au titre éponyme sur papier vergé. On y trouve des photographies d'époque, des reproductions de Soutine, Modigliani, Chagall ou Kikoïne...des extraits de presse, des archives et des textes superbes signés Warnod, Parisot, Pignon-Ernest ou Euvrard...

Déniché un matin de printemps, lors de l'exposition consacrée à La Ruche au petit musée du Montparnasse, il rappelle à mes yeux les sensations que j'éprouvais alors, nostalgie, beauté qui résiste et enchantement...
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Pour l'amour de l'amour: Figures de l'extase

Comment représenter cet état dans lequel une personne se trouve comme transportée hors de soi et du monde sensible ?

L'artiste magnifie le corps des grandes mystiques, offert au plaisir spirituel.

Des poèmes d’André Velter viennent dialoguer avec les photos des croquis ou celles prises dans divers lieux d'exposition de cette oeuvre pleine de magie.
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Ernest Pignon-Ernest

J’en resterai aux images qui sont plus parlantes que tous les commentaires de Pignon lui-même ou d’un autre sous forme de citations. Ernest Pignon-Ernest est la preuve vivante que l’important c’est et cela reste d’être Ernest, même si Oscar Wilde l’employait, du moins le mot anglais “earnest,“ avec le double sens du prénom, ô combien gentil, et de l’euphémisme évident du sous-entendu sexuel d’Oscar Wilde, à la fois trivial et sérieux, trivial dans la vulgarité de la sexualité on dira standard, les filles et les garçons se battant pour la conquête d’un rien du tout de toutes façons, et le sérieux qu’il s’agit plutôt d’être honnête avec soi-même quand les filles on en a plus que ras la coupe, surtout qu’en plus il faut se payer la mère et toute la belle famille, sans compter la sienne qui triomphe d’une alliance qui rapporte bien plus qu’un homme ou une femme, c’est à dire une fortune.



Ernest Pignon-Ernest est obsédé par l’homme – surtout quand parfois il est une femme – dans la souffrance du monde qui devient la souffrance de l’artiste. Mais ne posez jamais la question de comment il peut partager une souffrance qu’il n’a pas vécue. L’empathie est une dimension humaine fondamentale qui permet à chacun de vivre la souffrance – ou le bonheur – des autres sans jamais en approcher. Audin est mort sous la torture d’un groupe de tortionnaires militaires français à Alger et l’un des membres de ce groupe a été, est et sera toujours un célèbre J-P (fausse initiale pour tromper la censure). On n’est pas supposé parler de cette unité et des gens qui y ont participés car c’est secret défense absolu et pour toujours – du moins certains le souhaite. Ce qui permet à J-P de faire de Jolies Pirouettes, ou de Jeunes Marionnettes, mêmes si elles sont devenues plus rares avec l’âge.



Mais l’important ce ne sont justement pas les œuvres picturales de l’artiste-peintre reproduites en grand nombre, mais le fait que chaque œuvre devient un évènement sans précédent car des centaines, voire plus d’un millier de ces sérigraphies en série sont affichées, collées, exposées, exhibées partout dans une ville, et particulièrement dans des zones abandonnées, déconstruites, détruites, de l’ordre du no-man’s-land du lumpenprolétariat si cher à Karl Marx. L’œuvre est alors la photo de la sérigraphie dans son cadre d’exposition, sur ce mur en ruine, contre cette friche industrielle, en avant plan du squat de rue, sous un pont, dans la pluie d’une ville cruellement ségrégationniste comme Paris, Naples et quelques autres.



La Commune alors ne devient que la commémoration de sa défaite et de son massacre sur les marches du Sacré Cœur à Paris bien sûr. Rimbaud n’attire que parce qu’il fut violé sur les barricades de la Commune par une bande de révolutionnaires qui croyaient que violer un gamin de 17 ans, même s’il le désirait, était capable de changer le monde. Cela n’est pas arrivé et Rimbaud est devenu un spectre mythique aux semelles de vent sur une route enablée de ruines et de déchets. Il mourra de syphilis, probablement, abandonné ou presque de tous et surtout de Verlaine.



Le monde d Pignon-Ernest est un monde de la déconstruction, de la démolition, de la déshumanisation, de la décrépitude mentale, religieuse, éthique et simplement humaine. Mais le projet n’est jamais de simplement représenter le ou les personnages concernés. C’est leur reproduction en nombre et le collage de ces images reproduites dans un décor urbain surtout de ruines, d’exploitation avortée, même et surtout quand c’est une femme qui avorte, ou bien encore des immigrés, des déplacés, des expulsés, des mutilés, des crucifiés, et j’en passe et des pires, comme Jésus toujours en arrière et en suaire mais jamais vraiment cité. Cela serait-il trop de droite pour un homme qui se targue d’être de gauche donc laïque, n’est-il point?



En fin de compte – et pas de formation, même militaire, car j’ai passé l’âge – c’est un monde en décomposition que l’on nous montre dans la chair de l’homme – même quand il est une femme – qui se délite en poussière et se débite en tranches, en pièces, en, morceaux eux-mêmes morcelés et qui nous font oublier la bite d’amarrage si chère à tous les Bretons, y compris Jacques Brel, sans laquelle il n’est pas d’ancrage efficace dans quelque port vital que ce soit;



Essayez de survivre à cet artiste et de trouver dans le monde un ou deux hommes – même si ce sont des femmes – qui sauveraient le genre humain d’un brin de beauté et d’amour.



Aimer le cadavre que l’on porte à bras le corps n’est qu’un enterrement inachevé. Je souffre pour le mort ainsi transbahuté à bras le corps comme s’il était un simple bagage un peu encombrant. On a envie de demander: “Mais où est donc la consigne, ou la morgue?”



Dr. Jacques COULARDEAU


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Ernest Pignon-Ernest : Comme des pas sur le..

Cette ouverture à l’œuvre d’un créateur aussi humaniste, bienveillant et combatif qu’Ernest Pignon-Ernest est un encouragement supplémentaire à dépasser la lecture dite « plaisir », prétexte à limiter l’acte de lire à des opportunités d’évasion du réel, quand ce réel souvent ouvre les jeunes lecteurs sur le monde.
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