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Critiques de Ernesto Che Guevara (32)
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Je t'embrasse avec toute ma ferveur révolutio..

Che Guevara est devenu une icone, de ceux dont on parle sans plus très bien connaître l’homme. Un visage devenu un poster punaisé dans les chambres ou imprimé sur des tee-shirts, au point d’oublier qui il était réellement, trouvant la légende parfois bien plus belle que la vérité. Ce révolutionnaire né en Argentine et exécuté en Bolivie a marqué le XXe siècle de son empreinte, soulevant des passions, réanimant des espoirs, parlant d’un monde socialement meilleur. Mais au fond, qui était-il ? Plutôt que de laisser la parole aux historiens, l’idée est ici de permettre au lecteur se plonger dans sa correspondance, de se livrer à un dépouillement de son courrier couvrant les années 47 à 67, des premières pérégrinations à travers l’Amérique latine aux dernières expéditions tragiques au Congo et en Bolivie, en passant bien sûr par la révolution cubaine. Des plus politiques aux plus personnelles, ces lettres largement inédites font découvrir un homme passionné, engagé, drôle, visionnaire, poète, amoureux de la vie et des femmes, épris de justice sociale, soucieux du bien-être des autres mais également déterminé dans la tâche qu’il devait mener. Au demeurant, un autre regard, loin du portrait véhiculé par les médias, les poncifs et la jeunesse en manque de repères !
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Journal d'un combattant

Un document remarquable sur la terne réalité de ce type de combat. En outre, le médecin argentin ayant chopé d'emblée le style du diariste - sec, sans fioritures, expéditif - la lecture n'en est que plus agréable.
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Journal de Bolivie

Parler de Che Guevara est toujours difficile, icône absolue pour les uns, oppresseur sans pitié pour les autres.

Le journal de Bolivie montre l'engagement jusqu'au boutiste du Che et ses croyances dans la révolution communiste mondiale, utopie personnelle qui le mènera à la mort, dans des conditions particulièrement atroces de par les fascistes boliviens, probablement avec l'aide de mercenaires américains, lors de sa vaine tentative de soulever le peuple bolivien contre ses dirigeants.

Mais le plus incroyable, reste cette attirance de la jeunesse de l'époque et d'après, pour le mythe Guevara. Beaucoup, ont ou avaient le poster du Che dans leur chambre, portent ou portaient un tee-shirt avec son effigie, sans réellement le connaître.

Cette méconnaissance du personnage provient d'une médiatisation favorable dans les années qui ont suivi son décès, les idéaux de gauche étaient à la mode, mais peu à peu, la face sombre de l'idole s'est révélée et avec elle, le cortège macabre de toutes ses victimes, fusillées, torturées dans les geôles cubaines.

Exactions faîtes sur ses ordres ou ceux de Fidel Castro son camarade de combat, durant la révolution cubaine de 1959 et la mise en place d'un régime de terreur par la suite, démontrant avec force que le Che, s'il combattait les dictatures de droite à juste raison, ne fut jamais un démocrate malgré ses idées de gauche.

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L'année où nous n'étions nulle part





En Afrique la décolonisation laissait des factions dites impérialistes (qui cherchait à tirer profit de la décolonisation) en conflit avec des progressistes qui s'affrontaient notamment au Congo Belge , une des régions les plus riches d'Afrique.

On est directement dans l'action grâce aux extraits des journaux de certains protagonistes mais le résultat est brouillon, l'écriture se ressent de la compilation a posteriori parce que les journaux décrivent une situation de l'instant à rapprocher avec le contexte qui l'accompagne, parfois un peu succinct.

Cela dit, cette période post-décolonisation avec cette tentative non aboutie d'exportation de la guerilla cubaine est tout à fait intéressante.

L'intérêt de ce livre est de démontrer que Che Guevarra était un homme d'action et que la vie de ministère, une fois le gouvernement de Castro installé, ne l'intéressait pas beaucoup.

Son but, porter la révolution populaire partout où le capitalisme exploite l"humanité, avait besoin d'être confronté à d'autres réalités ! D'autant que Castro n'était pas fâché d'éloigner son encombrant camarade.

La guérilla au Congo vire au cauchemar, par le comportement des soldats africains qui la composent, superstitieux, peureux, prêts à détaler au moindre incident. Quant aux chefs africains ils sont plus intéressés aux avantages de leur pouvoir qu'à diriger la guerre, sans que le Che puisse faire quoique ce soit : certains comme Kabila, retourneront même leur veste à la première occasion.

On perçoit bien le bordel ambiant, l'incompréhension entre cubains et congolais, le découragement... comment pouvait-on espérer gagner cette guerre ?
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Oeuvres IV : Journal de Bolivie [ 7-11-1966..

Je l'accompagne tout au long de son périple Bolivien.

Chaque colline, point d'eau, attaque sont des prises de risque, mesuré, réfléchie et gagné.

Dans ses moindres doutes, ses moments de souffrance, ses espoirs restent indèmes.

Je l'aime à en perdre le souffle, tant ses crises d'hasme sont intenses.

Vraiment cet "homme" est un être à part.



Avant, tout préjugé édifié par un quelconque canard à 2 balles (euros)

Prenez la peine de tourner une page de son journal et vous serez happez par son énergie.

Il écrit pendant onze mois la lente progression de la guérilla, dans un environnement hostile où ils vont connaître des conditions de vie extrême, où les embuscades tendues par l'armée bolivienne sous couvert de l'état américain n'aura cesse de les éliminer.

Et l'ultime journée ...
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Oeuvres IV : Journal de Bolivie [ 7-11-1966..

Journal trouvé dans son sac à dos par l'armée, lors de son arrestation le 8 octobre 1967, la veille de son exécution. Commencé le 7 novembre 1966 et s'arrêtant le 7 octobre 1967, il retrace 11 mois de guérilla d'un révolutionnaire fatigué et asthmatique, néanmoins respecté.

On y suit sa troupe au jour le jour: la progression difficile dans une nature hostile, les dures conditions de vie où le peu de joie se situe en des petits festins occasionnels, suivant des périodes de disette, des campements rudimentaires, la peur des autochtones, les embuscades et malheureusement ses pertes d'hommes.

Bonne lecture intéressante d'un point de vue historique, mais un peu difficile à suivre car beaucoup de personnages avec des surnoms, et un suivi géographique avec des cartes sommaires.
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Souvenirs de la guerre révolutionnaire cubaine

Au travers de ce témoignage, on aperçoit la personnalité du CHE.

Une personne droite dans ses idées et dans ses actes.

J'ai commencé ses cahiers, par le dernier "Journal de Bolivie" ce qui me montre l'homme à rebours. Dans "souvenirs de guerre révolutionnaire cubaine" je découvre, le jeune homme plein de fougue, d'espoir et de jeunesse. Il connaît son objectif, mais pas les moyens qu'il va mettre en place. C'est même une révolution perdu d'avance et pourtant...

Je trouve ce livre très interressant, il permet d'être en phase avec la réalité sur le peuple cubain et sur ces révolutionnaires, qui au péril de leur vie, ont libéré leur pays de la dictature.

Claudia
Lien : http://liberta-revolutiona.o..
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Voyage à motocyclette

"En 1951, durant ses études de médecine, Ernesto Rafael Guevara entreprend avec Alberto Granado un premier voyage à moto en Amérique latine. Il en effectuera un deuxième en 1953.



Avec cette première expédition, le Che est au contact quotidien de la pauvreté. Ce terrible constat a fait naître en lui le sentiment que seule une révolution pourrait permettre d’abolir les inégalités". Voilà ce qu’il en est dit de ces carnets de voyage de Guevara…



Partis de San Francisco, en Argentine, sur une Norton 500, Ernesto Rafael Guevara part avec son ami Granado pour un périple à la Easy Rider. Sauf que la moto rendra l’âme en cours de route et qu’ils continueront à pied… Leur but était d’atteindre l’Amérique du Nord, alors, ils continueront à pied, à cheval, peu importe le moyen de transport.



Normal de casser, lorsque l’on voyage sur une moto surchargée, où trop de choses tiennent grâce à des bouts de fil de fer… Au début, sur des routes encaissées, ils se taperont le cul sur la selle, auront des crevaisons de pneus, des casses, des pannes mécaniques… Mais ne dit-on pas que le plus important, dans un voyage, c’est le voyage lui-même ?



Argentine, Pérou, Chili, Colombie, Venezuela, ça fait un sacré périple, des aventures à foison et des rencontres de population. Bref, ça fait une lecture où il aurait été difficile de s’ennuyer et pourtant, c’est ce qui m’est arrivé !



J’ai sans doute dû descendre à la première crevaison, sans m’en rendre compte, et les deux hommes sont partis sans moi. Durant tout le récit, j’ai passé mon temps à errer, sans jamais reprendre pied tout à fait dans leur voyage. Les seuls moments où je suis revenue dans le récit, c’est lorsque que Guevara a parlé de misère humaine, des vestiges Incas…



Là, c'était intéressant, instructif et une fois ces passages terminés, je reprenais ma sieste. Le voyage de nos deux hommes a été plus long que prévu et il est à l’image de ma lecture : chaotique, long, pénible. Ils ont eux faim et moi, j'avais faim d’un autre livre, de passer à autre chose.



Bref, ce livre, qui avait été recommandé par un (une) libraire sur l’émission « La grande librairie » n’a pas eu le même impact sur moi, puisque je suis passé à côté et que la lecture a été foirée sur toute la ligne, quasi.



Mais au moins, maintenant, je sais pourquoi on a surnommé Guevara "Che" ! En fait, "Che" est une sorte de tic de langage des Argentins, qui veut dire "Tiens" ou "hé". S’il était de notre époque et jeune en pays francophone, on l’aurait surnommé "quoi" ou "du coup"…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Voyage à motocyclette

« C’est qui lui ? »



J’ai 13 ans, je suis dans la chambre de mon frère. Il est sensé réviser pour le bac, ce qui signifie qu’il passe beaucoup de temps allongé sur son lit à écouter de la musique. Je pointe du doigt le nouveau cadre accroché en plein milieu du mur. Une grande photo en noir et blanc sur laquelle un beau brun à la barbe embroussaillée nous adresse un sourire narquois, cigare aux lèvres.



« Ben c’est Che Guevara… »



Mon frère me regarde comme si j’étais inculte. Je ne réponds pas et je fixe le portrait. L’homme est jeune, ça se voit, mais il semble déjà marqué par le temps. Et pourtant, il se dégage de toute sa personne quelque chose d’enfantin. Peut-être le sourire enjôleur, un sourire de gamin qui aurait fait une nouvelle bêtise. Certainement le regard. Je suis happée par les yeux si noirs et si doux, encore empreints d’innocence sous les marques du temps et des combats.



Mon frère me transporte alors à Cuba, il me parle des Barbudos, il raconte comment 82 guerilleros ont embarqué sur un bateau de fortune, le Granma, pour prendre d’assaut La Havane. Je l’entends prononcer les noms du Général Batista, des frères Castro, de Camilo Cienfuegos et surtout, Ernesto, le Che, l’argentin qui prend une part décisive dans la révolution de la plus grande île des Antilles. Il me tend une biographie du Che, dont le regard profond m’hypnotise encore sur la page de couverture.



Après avoir lu la biographie, je vais regarder des documentaires, des films sur le Che, je vais me perdre dans Cuba, toujours hantée par les portraits de Camilo et d’Ernesto, les fous qui ont tenu tête aux Etats-Unis.



Je suis jeune et j’ai envie de croire qu’on peut tout bousculer pour ses idéaux, qu’à défaut de changer le monde, on peut au moins lutter pour le rendre meilleur, renverser les puissants, s’allier aux éternels opprimés, les aider à se faire entendre de l’autre côté de l’océan.



Je ne lis qu’aujourd’hui le carnet de voyage du jeune Ernesto, le récit de ses aventures à travers l’Amérique du Sud, à une époque où il était simplement « Che », pas encore LE Che. Le récit d’un jeune étudiant en médecine, de 23-24 ans, qui ouvre les yeux sur le monde et la condition humaine. Qui, à travers son périple, amorce les prémices de sa lutte contre les inégalités. A travers les galères inhérentes à ce type de voyage fauché, entre deux crises d’asthme et des repas extorqués, apparaît de plus en plus clairement le soutien des deux étudiants aux opprimés, aux exploités, aux oubliés, à ceux qui sont brisés.



Le temps a passé depuis le portrait dans la chambre de mon frère. Mais en refermant ce carnet de voyage, j’ai envie de me perdre à nouveau dans le regard d’enfant d’un guerillero barbu, parce qu'en chacun de nous il restera toujours un peu de ce regard de gamin immature, un gamin qui veut vivre ses rêves et tout leur sacrifier. J'ai envie de croire que je peux, encore maintenant, tout mettre en œuvre pour retrouver cette innocence et y croire suffisamment pour renverser l’ordre des choses, croire que l’on peut encore changer le monde, qu’il n’est pas trop tard, qu’il suffit pour cela de suivre le fantôme d’un révolutionnaire charismatique, croire en ses idéaux, malgré la routine du temps qui passe, aujourd'hui et pour toujours, hasta siempre.

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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

Voici le journal de voyage du Che, et même, comment le Che est devenu Che. C'est une manière de « Sur la route » de Kerouac à la sauce sud américaine. (Les points communs entre ce livre et celui de Jack Kerouac sont, à mon avis, largement sous-estimés.)



Au départ, notre Ernesto favori n'est encore qu'un jeune étudiant en médecine, fils de bonne famille, désireux de découvrir le monde. Avec son compagnon, le biochimiste Alberto Granado, ils s'embarquent sur une moto improbable.



De péripéties de baroudage en chutes, et de chutes en péripéties cocasses, ils atteignent le Chili, en traversant la majestueuse Cordillère des Andes, la colonne vertébrale des Amériques.



C'est alors qu'ils découvrent le pouvoir secret du « CHE ! », interjection typiquement argentine, et qui, lorsqu'ils l'emploient ailleurs, est une porte d'entrée admirable, à la fois pour raconter leur périple, mais aussi, pour gagner la bienveillance des gens (qui les appellent alors petit Che, Alberto, et grand Che, Ernesto).



On y découvre alors un visage inattendu du futur révolutionnaire, parfois drôle et roublard. On comprend aussi, à mesure de l'avancement du voyage, que l'événement marquant du voyage va être la rupture définitive de leur monture, la moto, qui va les obliger, notamment à partir du nord désertique du Chili, puis surtout au Pérou, à voyager au contact des populations locales, à les écouter, à compatir à leurs misères, en somme, à ne plus évoluer en qualité de touristes, mais en observateurs des réalités et des dysfonctionnements sociaux.



Le virage dans la vision du Che est amorcé, et nous en sommes les témoins, par l'évolution du style et des centres d'intérêt de l'auteur (beaucoup moins de descriptions de paysages, beaucoup plus de constats sociaux et une évocation de plus en plus engagée) dans ce carnet de voyage, au cours des découvertes et de l'avancée du chemin parcouru jusqu'au Venezuela, en passant par les léproseries et la forêt équatoriale.



Ernesto Guevara prend peu à peu conscience d'une appartenance pan-américaine, véhiculée en premier lieu par la langue espagnole, mais pas seulement. le futur médecin bourgeois s'est mué en engagé politique et idéologique.



En somme, un voyage initiatique réellement captivant, une écriture alerte, limpide et savoureuse, de mon point de vue, mais ce n'est bien sûr que mon point de vue, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

Je suis satisfait d'avoir pu lire ces carnets de voyage, mais relativement déçu du contenu qui manque de profondeur, à de trop rares moments près.

La route est encore longue vers le personnage révolutionnaire que le Che deviendra plus tard et l’ouvrage aurait sans doute sombré dans l’oubli s’il était signé d’un nom moins célèbre.
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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

Au cours de ce périple, alors qu'il devait être médecin, Ernesto Guevarra va rencontrer la misère profonde des peuples dans les pays traversés en Amérique latine.

Premier pas vers son engagement révolutionnaire?
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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

Tout le monde devrait prendre exemple sur Che Guevara... Ce livre est divin !
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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

On trouve tous les ingrédients d'un bon récit de voyage dans ce livre et, cerise sur le gâteau, l'auteur est devenu un grand personnage du XXe siècle. Résultat: un grand classiques du voyage en Amérique latine.
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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

Je m'attendais a beaucoup plus de profondeur, cela reste très anecdotique, sympathique et un peu foutraque.
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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

Je connais ces terres J’ai foulé ces pierres J’y suis déjà venu Et j’y ai vécu

Une sensation franche Cette lumière blanche J’ai enfin trouvé La paix que je cherchais



Prendre une vieille motocyclette déglinguée qui ne tient que par la solidité de quelques fils de fer et chevaucher la pampa, les montagnes et les déserts à la rencontre des gens et des âmes. Et partir sur ces Terres. Partir avec Ernesto. A l’époque, le Che n’était pas encore tout à fait le Che. C’était juste un gamin de vingt-quatre ans, étudiant en médecine, loin encore de ses considérations politiques futures. Juste Guevara. D’ailleurs, pour lui, ce voyage semblait plus un hommage à Jack Kerouac, à cette « beat generation » qui veut vivre juste pour vivre. Avec son comparse, Alberto, il pense avant tout à la bouffe et au vin lors de cette longue pérégrination à travers l’Amérique. Moi, cela me convient aussi ! Je pars avec eux…



Départ : l’Argentine – Arrivée : Miami.



Découverte de l’Argentine, du Chili, de la Colombie, du Venezuela. Je vais en voir des paysages grandioses et peut-être même que je rencontrerai quelques bonnes âmes pour accueillir ce troisième voyageur virtuel que je fus (et l’espoir secret de croiser la route de Florent Pagny). Quand il y a du vin pour deux, pourquoi il n’y en aurait pas pour trois ? La révolution passe par ce partage ; non ce n’est pas le début du communisme mais celui de l’entraide et de la sociabilité par le vin.



Si le début de l’expédition semble plus être le voyage de deux êtres potaches, des étudiants aimant faire la fête, faire ripaille et boire, boire, boire jusqu’au bout de la nuit, petit à petit, je sens l’humeur d’Ernesto se transformer. Ce voyage va lui ouvrir les yeux sur sa route à mener. Il s’en va à la rencontre du monde. Il découvre les mines de sel, et de minéraux où les conditions de travail de ces ouvriers sont bafouées. Aucune sécurité pour un salaire de misère. Ce n’est plus un travail, mais de l’exploitation pure et simple, avec une espérance de vie pas très flatteuse.



Il visite les hôpitaux, et ces mouroirs que l’on appelle, de façon plus politique, les léproseries. L’espoir d’embarquer pour l’île de Pâques à la rencontre de la plus grande léproserie de cette partie sud du continent. Peut-être l’année prochaine… le bateau vient de quitter le port.



Il part à la rencontre des gens, des légendes, des croyances. La motocyclette n’a finalement pas fait long feu, et n’a pas dépassé l’Argentine. J’aurais pu faire demi-tour mais non ; le voyage continue, à pieds, en car ou en auto-stop. Le pouce levé, un nuage de poussière s’élève, un pick-up nous dépasse. Il s’arrête, nous embarquons, pour le prochain village, le prochain poste frontière. Il nous propose une bière, quelques feuilles de coca, et nous planons vers les sommets de la Cordillère des Andes.



Aquí se queda la clara,

La entrañable transparencia,

De tu querida presencia,

Comandante Che Guevara.

Tu mano gloriosa y fuerte

Sobre la Historia dispara

Cuando todo Santa Clara

Se despierta para verte.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

J'ai vraiment apprécié cette lecture. Ce voyage au travers de l'Amérique latine était fort plaisant, la découverte de villes, d'architectures variées, de lacs et de paysages parfois arides ou d'autres de nuit qui glaçaient les joues quand les voyageurs avançaient à pieds ou dans des camions, le tout très bien rendu par le narrateur. Les personnages rencontrés étaient tout aussi intéressants et certains avaient une âme qui ne pouvait que me toucher. S'agissant d'Ernesto Guevara, j'ai découvert un aspect du personnage que j'ignorais : chenapan, rusé, rieur et bon vivant avec son compagnon de route, Alberto Granado. Le Che, un lettré, intelligent, qui a su transcrire ses émotions dans son carnet de voyage d'une fort belle manière, pour ouvrir vers la fin du récit sur ce que serait son futur, comme un curieux pressentiment.
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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

Voyage initiatique, début d'une révolution humaine.

Nous sommes fin 51, quand Alberto et Ernesto décident de traverser l'Amérique du Sud au Nord sur leur fier destrier, La Poderosa. Finalement, celle-ci ne connaîtra que l'Argentine et le Chili. Véritable engin de mort, elle les ralentira par ses pannes multiples. On y découvre deux étudiants en recherche d'aventure, qui sillonnent les routes avec toute leur immaturité. Je ne sais pas si c'est lors de ce périple ou bien au décours, qu'émerge une autre vision du monde. En tout cas, il y a eu un avant avec cet étudiant en médecine intrépide et un après ce médecin qui n'attend que de rencontrer ceux qui le mèneront à la Révolution.

Le livre est brouillon, comme tout récit de voyage, mais l'écriture est littéraire. Certainement un ouvrage incontournable pour comprendre le phénomène "CHE".
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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

Récit du périple du Che et son ami, tout jeunes médecins, en Amérique du Sud. On y découvre le parcours initiatique d'un jeune idéaliste qui prend conscience de la domination nord-américaine et de la misère du monde paysan, des ouvriers des mines et des minorités indiennes. Cette narration éclaire sur ce qui fera du Che un héro révolutionnaire engagé hasta la muerte dans un combat contre l'injustice sociale et le colonialisme gringo. L'autre révélation est la qualité narrative des écrits du Che.

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Voyage à motocyclette : Latinoamericana

Ces Carnets de voyage à travers l’Amérique latine signés Ernesto Che Guevara m’attendait depuis longtemps. Je me suis enfin lancé dans la lecture de Voyage à motocyclette Latinoamericana et je ne le regrette pas.

Si l’ouvrage est intitulé Voyage à motocyclette, ce n’est pas tout à fait juste puisque la Norton 500 de son compagnon de route, Alberto Granado, rend l’âme en cours de route. Qu’importe ! Nos deux compères, tous les deux médecins, même s’il manque une année d’études à Ernesto, ont pour but l’Amérique du Nord, sur cette moto qu’Alberto nomme Poderoso II (la Vigoureuse), Poderoso I était son vélo…

La moto est très chargée. Alberto conduit. Ernesto est sur le siège arrière. Pannes et crevaisons émaillent leur parcours mais ce sont surtout leurs découvertes, ces instantanés de la vie des Argentins, des Chiliens, des Péruviens, des Colombiens et des Vénézuéliens qui ont rendu ma lecture passionnante et fort instructive.

Ernesto Guevara qui deviendra le Che, popularisant cette interjection provenant du guarani. Ernesto l’employait tellement souvent que ses amis en ont fait un surnom pour celui qui deviendra célèbre aux côtés de Fidel Castro.

La Révolution cubaine est encore loin pour ces deux compères qui adorent boire du maté et faire des grillades. Hélas, vite désargentés, ils souffrent de la faim mais aussi du froid.

Tant qu’ils se déplaçaient à moto, l’admiration qu’ils suscitaient leur servait de sésame pour être accueillis et nourris par les habitants lors de chaque étape.

C’est ensuite que ça s’est gâté. Obligés de compter sur l’amabilité des camionneurs et des gardes civils pour manger et dormir mais c’est très aléatoire et cela réserve bien des surprises bonnes ou mauvaises.

Alberto et Ernesto se sont spécialisés en léprologie et n’hésitent pas à visiter des léproseries, comme à San Pablo, pour dialoguer avec les médecins et réconforter les malades.

C’est au Chili que la conscience d’Ernesto s’éveille peu à peu au sort des ouvriers, des mineurs travaillant dur et laissant souvent leur vie dans l’exploitation du salpêtre après la mine de cuivre de Chuquicamata.

Santiago du Chili leur rappelle Códoba alors qu’ils tentent d’obtenir un visa pour entrer au Pérou. À Valparaiso, ils rêvent d’aller sur l’île de Pâques (Rapa Nui) mais impossible de trouver un bateau, même s’ils tentent d’embarquer clandestinement.

Avant d’entrer au Pérou, Ernesto fait un point très intéressant sur la réalité chilienne, en 1952 : manque d’hygiène dans les hôpitaux, travail rare et travailleurs mal protégés. Enfin, il note les noms des quatre candidats aux élections présidentielles dont un certain Salvador Allende qui obtient le plus petit total de voix…

C’est au Pérou qu’Ernesto et Alberto découvrent la réalité indienne au contact des Aymaras avant de passer à 5 000 mètres d’altitude pour arriver à Cuzco puis de découvrir le Machu Picchu (vieille colline).

Je suis surpris d’apprendre que le Che adore jouer au football, au poste de gardien de but. Plusieurs fois, au cours de leur odyssée, ils jouent tous les deux dans une équipe locale.

À Lima, ils assistent même à une corrida et visitent consciencieusement la capitale du Pérou.

En Colombie, Ernesto commence à beaucoup souffrir de son asthme. Ils visitent Bogotá et les voilà à Caracas au Venezuela et utilisent toujours leur stratagème pour glaner un peu de nourriture. C’est là qu’Alberto abandonne son compagnon de route.

Le récit passionnant du Che est complété par une longue lettre d’Ernesto à sa « chère petite mère » depuis la Colombie. Puis un texte d’Ernesto Guevara Lynch, le père du Che, m’apprend que son fils est arrivé jusqu’à Miami avant de rentrer à Buenos Aires.

Ensuite, Ramón Chao apporte un autre éclairage intitulé « Le Voyage du Condottiere » avant qu’une notice biographique rappelle toutes les étapes d’une vie consacrée aux voyages, à la Révolution cubaine puis à cette triste fin avec la guérilla bolivienne, à Nancahuazu, sorte de retour sur les traces de son voyage avec Alberto Granado. Le Che, à 39 ans, est exécuté le 9 octobre 1967, sur ordre du président bolivien Barrientos, appuyé par les États-Unis.

Cette Latinoamericana m’a apporté quantité d’éléments sur ce personnage resté célèbre et auréolé d’une célébrité planétaire. J’avais visité avec beaucoup d’émotion le mémorial de Santa Clara, à Cuba où ses restes ainsi que ceux de ses principaux compagnons d’armes ont été rassemblés.

Enfin, comment ne pas parler de cette fameuse photo d’un Che Guevara barbu et coiffé d’un béret orné d’une étoile ? Il était jeune et bourré d’illusions tout en risquant sa vie. Malgré beaucoup de reproches qu’on peut lui faire, il a eu le courage d’abandonner Cuba et Fidel Castro afin de poursuivre sa quête d’aventures et d’explorations comme il avait su le faire à 23 ans dans ce livre excellemment traduit par Martine Thomas qui a su ne pas abuser des notes de bas de page, réservant l’essentiel au lecteur.


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