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3.83/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : St Christophe du Bois en Maine et Loire , le 31/10/1853
Mort(e) le : 22/04/1905
Biographie :

Eugène Bossard (Théodore-Eugène) fut prêtre du diocèse d'Angers. (ordonné en 1878). - Fondateur d'un externat catholique rue Legendre, à Paris, et de l'Institut Sainte-Marie de Cholet.
Polémiste et historien de la Vendée militaire. - - Membre de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine. - Docteur ès lettres (Poitiers, 1885)
Il écrivit aussi en latin.

Source : Catalogue de la BNF
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Qui s'occupe, en effet, du mendiant qui passe ? Il est pareil à l'oiseau nomade, que le chasseur tue impunément ; car le mendiant vagabond ne laisse guère plus de traces de ses pieds sur le chemin que l'oiseau voyageur ne laisse trace de ses ailes dans les airs.
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En terminant, si le regard se porte sur la carrière militaire qu'il a parcourue si rapidement, un sentiment doux et triste envahit l’âme; triste, à la pensée que le chemin de la gloire aboutit à la honte; doux, car le spectacle de son dévouement pour le France et pour Jeanne d'Arc, auquel le dévouement et l’héroïsme de tous les siens donnent encore un plus vif éclat, détourne un moment les yeux de la vue de ses crimes.
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C’était le temps où la Sorbonne naissait sous l’action puissante de saint Louis ; où Albert le Grand, saint Bonaventure, saint Thomas d’Aquin et vingt autres docteurs célèbres professaient devant une jeunesse accourue en foule au pied de leurs chaires ; où Villehardouin et Joinville, ces pères de notre histoire, écrivaient leurs chroniques ; où fleurissait une littérature nationale, pleinement originale, une poésie lyrique gracieuse et brillante, une poésie épique grandiose, à laquelle Chanson de Roland avait donné un modèle ; où, enfin, les grandes Universités de Paris, d’Angers, de Lyon et d’autres villes de France, attiraient la jeunesse de toute l’Europe. Quelque chose de ce qui eut lieu cinq siècles plus tard, sous Louis XIV, se passa alors en Occident : la littérature française donna le branle à toutes les littératures. Transportée par delà de la Manche sur les vaisseaux de Guillaume le Conquérant, elle s’y implante par la force ; une conquête plus pacifique la fait entrer à la cour de Frédéric II d’Allemagne ; l’Italie elle-même, qui paraît devoir être toujours la terre de la littérature et de l’art, voit ses meilleurs auteurs écrire en français. En vain plusieurs esprits, comme Benvenuto de Imola, s’élèvent contre cette mode de ne lire et de n’aimer que le français ; ces voix patriotiques ne trouvent pas d’échos : Marco Polo continue d’écrire ses voyages en français ; le maître de Dante, Brunetto Latini, déclare, eu français, que cette langue est « le plus délitable langage et le plus commun », c’est-à-dire le plus répandu ; les étudiants de toutes les parties de l’Europe, italiens, anglais, allemands, affluent de toutes parts vers Paris ou en reviennent, comme le sang des parties les plus éloignées du corps arrive au cœur pour s’y refaire, et part ensuite de ce centre de la chaleur pour aller porter à ces mêmes extrémités le mouvement et la vie.
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Gilles fut contraint de reconnaître que l'alchimie, qu'il avait regardée comme le moyen de s'enrichir, n'avait été, au contraire, qu'un nouveau chemin, et le plus sûr et le plus rapide, pour aller à une ruine complète. Comme il voulait faire croire qu'il créait de l'or, il avait à coeur de faire dire qu'il en faisait réellement. Son orgueil ne pouvait s'habituer à la pensée que l'on pût se moquer de l'inutilité de ses efforts ; d'où sa prodigalité le jetait dans des folies plus insensées encore que les pratiques de l'alchimie. Jamais générosité ne fut plus ridicule.
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Les petits paysans, partis le matin à la garde des troupeaux et qui ne sont pas revenus le soir ; les enfants ravis dans les fermes elles-mêmes, sont des environs de Tiffauges, de Machecoul et de Champtocé. De là , les habitants de ces contrées, conçoivent de graves soupçons, engendrés par le chagrin, développés par leurs observations, nourris même par des indiscrétions et des paroles légères de Gilles ou de ses familiers. Personne cependant n'ose ouvrir la bouche pour se plaindre ; on gémit , mais c'est en secret ; on se parle, mais c'est tout bas ; on accuse, mais en regardant autour de soi. Qui donc oserait élever la voix contre un grand seigneur ?
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Car l’indulgence envers les coupables est une trahison envers l’innocence.
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Le baron de Rais, maréchal de France et lieutenant général des armées de Bretagne, jugé et exécuté comme le moindre de ses serviteurs par les cours ordinaires de justice, malgré ses appels réitérés à un tribunal supérieur , établissait, aux yeux de tous, entre les grands et les petits, une égalité, qui présageait de loin la chute future de la féodalité.
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Il [Jean de Craon, leur grand-père] se pliait à toutes leurs volontés, et, par ses faiblesses dangereuses et coupables, il se préparait ce grave reproche, qui, dans la bouche de Gilles, renferme un si haut enseignement : « Pères et mères, qui m’entendez, gardez-vous, je vous en supplie, d’élever vos enfants avec mollesse ! Pour moi, si j’ai commis tant et de si grands crimes, la cause en est que, dans ma jeunesse, l’on m’a toujours laissé aller au gré de mes volontés ! »
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L’impression produite sur la foule par la mort de Gilles de Rais fut si grande, que le souvenir ne s’en est point effacé, et cette perpétuité ne vient pas moins du supplice et des circonstances, dont il fut accompagné ou suivi, que des crimes inouïs qui l’avaient précédé. Il faut ajouter certains détails, dont l’étrange n’appartient qu’aux mœurs de cette époque, et résoudre diverses questions dont on comprendra toute l’importance.

Les pères et les mères de famille, au dire de plusieurs historiens, jeûnèrent trois jours pour mériter aux coupables la délivrance et le repos de leurs âmes, et donnèrent à leurs enfants le fouet jusqu’au sang, afin d’imprimer profondément dans leur mémoire le souvenir du crime et celui du châtiment. C’est une coutume qui existait encore au commencement du XVIe siècle. Rabelais dit en effet quelque part : « Puis y accourùst le maistre d’eschole, avec tous ses pédagogues, grimaulx et escholiers, et les fouettait magistralement, comme on soulait fouetter les petits enfants en nos pays, quand on pendait quelque malfaiteur, afin qu’il leur en soubvinst ! »
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Le souvenir profond et durable, qu'il a laissé dans la mémoire des peuples de l'Ouest, nous amène à parler d'une tradition populaire, qui n'a d'autre fondement que les créations capricieuses du conte et de la légende. Cette tradition, universellement répandue d'abord en Vendée, en Bretagne et en Anjou, et qui, avec le temps, s'est étendue même aux provinces les plus éloignées de la France et de l'Europe, attribue à Gilles de Rais le meurtre de sept femmes qu'il aurait, dit-on, épousées légitimement. Nous verrons plus tard, en traitant de la légende de Barbe-Bleue, ce qu'on doit penser de cette croyance populaire : il suffit maintenant de constater que la tradition est en désaccord avec l'histoire. Gilles, en effet, ne fut marié qu'une seule fois, et sa femme , Catherine de Thouars, survécut de plusieurs années au supplice de son mari. On ne peut donc rapporter à Gilles ce trait de la tradition, au moins avec cette précision nette qu'offre la légende.
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