Citations de Eva Björg Ægisdóttir (156)
_Non, ces accusations reposaient sur du vent. Cette gamine a raconté cette histoire parce qu'elle avait honte. Elle n'est jamais allée à l'hôpital, et la police n'a jamais reçu de plainte. Il n'y avait aucune preuve, c'était parole contre parole. Mais ça ne changeait rien. Le mal était fait, parce que le putain de tribunal populaire est bien plus cruel, et que mon fils avait déjà été jugé.
_On savait tous qu'il montait la voir. Même Halla, mais elle n'intervenait pas. J'imagine qu'elle n'y voyait pas d'inconvénient. Elle se disait qu'il ne lui voulait aucun mal...
_Bref, je ne sais pas ce que ça signifie, mais si Lise et Unnar avaient une liaison, il a clairement un mobile, non?
Difficile de ne pas se demander ce que ça fait d'être comme eux, beaux et riches, de pouvoir faire ce que bon vous semble ; partir en week-end à Paris à la dernière minute, écumer les boutiques, acheter absolument tout ce que vous voulez. Alors que je ne peux pas faire des courses alimentaires sans que mon estomac se noue au moment où je tends la carte.
Cette famille possède son lot de sales caractères qui s’emportent pour un oui ou pour un non. (…) Pour bien les comprendre, il faut s’imaginer un troupeau d’hippopotames se baignant dans une mare trop étroite; ils ne cessent de se rentrer dedans.
[...] La météo pouvait être très mauvaise et les voyageurs se perdaient souvent, sans se rendre compte qu’il y avait un précipice.
[...] Les secours avaient été envoyés sur place durant la nuit pour retrouver un client de l’hôtel disparu dans la tempête, et au petit matin, ils avaient informé la police de la découverte d’un corps.
[...] Baissant la voix, je m’efforce de paraître calme :
— Dis-moi la vérité, Viktor. Pourquoi mentir, hein ? C’était un accident, non ?
Viktor s’humecte les lèvres mais garde le silence.
— C’était un accident, pas vrai ?
[...] Peut-être que c’était un accident, peut-être pas. Ils feraient de leur mieux pour découvrir la vérité.
Lorsqu'il retire sa main, une sensation de froid envahit ma cuisse là où elle se trouvait.
Je ne sais pas exactement quelle en est la cause, si c’est ce paysage, ou bien l’établissement, qui paraissait si attrayant sur les photos mais se révèle froid et impersonnel. Lea a raison, on ne se sent pas bien entre ces hauts murs de béton. Ou peut-être que c’est seulement le fait d’être de nouveau entourée de ma famille, de sentir des souvenirs enfouis menacer de refaire surface.
Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des enfants, surtout des enfants bonus. J’ai toujours détesté le mot « beau-père ». Il paraît qu’en Scandinavie, on emploie l’expression « papa bonus », que je trouve beaucoup plus amusante. Mais en fait, j’étais simplement « Papa », sans réserve.
Toutes les familles abritent des moutons noirs, y compris celles qui semblent parfaites.
Cette famille possède son lot de sales caractères qui s’emportent pour un oui ou pour un non. J’ai déjà vu un petit commentaire de rien du tout se transformer en violente dispute, où l’un dit des choses qui auraient mieux fait d’être tues et l’autre s’en va en claquant la porte. Pour bien les comprendre, il faut s’imaginer un troupeau d’hippopotames se baignant dans une mare trop étroite ; ils ne cessent de se rentrer dedans. Lorsque de telles personnalités se rassemblent, on ne sait jamais comment ça va se passer, mais on peut être à peu près sûr qu’on assistera à une épreuve de force à un moment ou un autre.
À un certain moment de la décennie passée, elle s'était comme effacée derrière cette quête perpétuelle de la perfection.
Elma sentit qu'elle n'était pas la bienvenue, mais c'était sans importance, elle avait l'habitude. Elle était même plutôt surprise lorsque les gens réservaient à la police un bon accueil, qu'ils leur offraient du café. En général, ils avaient plutôt tendance à les mettre dehors le plus vite possible.
C’était l’un des changements qui s’opéraient quand on était adulte : l’amitié n’avait plus la même saveur qu'auparavant. Elle ne pouvait plus se faire des amies en qui elle avait une totale confiance et qui la connaissaient sur le bout des doigts. Elles discutaient ensemble autour d'un café, partageaient parfois un petit secret ou des potins. Quelque chose qui les rapprochait, mais pas trop. Pas au point de laisser paraître la moindre fêlure.
Jusque-là, j avais toujours pensé que je sentirais le malheur venir.Vous savez,cette fameuse connexion dont parlent les gens,qui relie un parent à son enfant…C est peut-être de là que vient ma culpabilité.Je me dis que j aurais dû voir venir la tragédie.J aurais dû avoir le pressentiment de ce qui allait arriver.Mais je n ai rien soupçonné.J ai passé une journée délicieuse jusqu’à l heure du dîner.C est alors que j ai commencé à m inquiéter .
Au fil des années, Elma avait croisé plusieurs parents qui avaient perdu l'un de leurs enfants, à la suite d'un accident ou autre, et tous le portaient sur eux, comme si le deuil avait laissé une marque indélébile sur leur visage.
Certaines personnes peuvent avoir une carrière brillante, sembler parfaites sur le papier mais se révéler être de beaux salauds.
À vrai dire, Elma était à peu près certaine qu’ils avaient déjà croisé ce garçon mystère au cours de leur enquête. Et que quelqu’un leur avait menti.
– Deux cadavres en une semaine, c’est pas croyable. Qu’est‑ce qui vous arrive à Akranes, en ce moment ?
Il les regarda tour à tour, désorienté, la bouche déformée par le désespoir.
Ils n'avaient pas de réponse à cette question.