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Critiques de Fabien Grolleau (287)
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Sur les ailes du monde : Audubon

J'ai beaucoup aimé cette BD car elle n'édulcore ni ne dissimule. Audubon, passionné par les oiseaux et la peinture, se déleste de tout pour leur courir (voler) après et les immortaliser.

Il incarne les contradictions auxquelles aucun homme n'échappe. On peut aimer les oiseaux et avec illogisme les tuer, pas nécessairement pour les manger, mais pour ce qu'on appelle, "le tableau de chasse". Expression assez "drôle" pour un peintre.



Bref. Il y a cent cinquante ans l'Amérique était vraiment une terre vierge, les oiseaux recouvraient le ciel les étendues et les plaines. C'est ce que nous comprenons à la lecture de ce très bel album. On ne peut pas juger le brave homme, il s'est laissé emporter par la folie destructrice à certains moments, et en parallèle il a peint avec amour ces oiseaux. Les peindre signifiait aussi rentrer en contact avec la nature vierge parfois indomptable et les peuples autochtones.



Les planches qu'il a laissées sont époustouflantes. Sa vie amoureuse est aussi racontée... L'histoire est distendue, on ne prend pas un train ou un avion et on n'est pas à la maison en 8 heures en ce temps là. Quand il part c'est pour plusieurs années: sans portable, sans GPS, sans internet. Lui, son sac, ses aquarelles et hasta la vista!



Ça nous fait râler de le voir mettre un coup de carabine aux oiseaux... Il n'était pas parfait... le sommes nous ? ... Ecolo connectés, mangeur d'énergie, usager de data centre, consommateur d'avion... On ne tire plus sur un faisan ou un cormoran mais on déboulonne la terre d'une autre manière !



Alors oui lisons cet album en regardant la poutre que nous avons dans l'oeil plutôt que la paille dans celle du voisin Audubon.



Un album pour tout âge, de 2 à 102 ans.



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Traquée : La cavale d'Angela Davis

« Dans un meeting à Memphis Lily/ Elle a vu Angela Davis Lily/Qui lui dit viens ma petite sœur/En s'unissant on a moins peur/ Des loups qui guettent le trappeur ». Ces paroles de de Pierre Perret ont bercé mon enfance …. Pourtant, je ne connaissais guère Angela Davis tendant même à la confondre avec Betty Mabry la femme éphémère de Miles qui marqua aussi à sa manière l’histoire des Etats-Unis et à laquelle Pénélope Bagieu consacra naguère un de ses portraits dans « Culottées ».

Angela Davis aurait eu également sa place dans la galerie des femmes « qui ne font que ce qu’elles veulent » de la lauréate du prix Eisner. En cette année du cinquantième anniversaire de son intronisation bien involontaire comme icône de la cause noire, deux bandes dessinées lui sont consacrées qui me permettent de combler mes lacunes et qui vous aideront peut-être à découvrir également cette personnalité. « Miss Davis : la vie et les combats d’Angela Davis» par Sibylle Titeux de la Croix et Amazing Ameziane est sortie en janvier dernier aux éditions du Rocher et « Traquée : la cavale d’Angela Davis » par Fabien Grolleau et Nicolas Pitz vient de paraître dans la toute nouvelle collection « Karma » de Glénat dirigée par Aurélien Ducoudray dont je vous parlerai ici plus avant.



Contrairement au premier volume de la collection , « Radium girls », ici il ne s’agit pas ici d’une anonyme puisqu’Angela Davis a été extrêmement célèbre et célébrée dans les années 1970 mais, comme les ouvrières du roman graphique de Cy, elle a aussi « au travers d’actes marquants et contestataires », « fait changer la société dans ses fondements et ses acquis ». Son destin « unique a en effet eu une portée collective ». Ce deuxième opus renforce et affine donc la ligne éditoriale de cette nouvelle collection prometteuse et la construction narrative judicieuse de Fabien Grolleau est totalement au service de ce message.



En effet, alors que l’ouvrage paru aux éditions du Rocher se déroulait de façon chronologique en quatre parties, le scénariste ne nous propose pas ici un biopic exhaustif mais choisit au contraire de se concentrer sur un épisode crucial de la vie d’Angela qui explique sa destinée et ses combats. Fabien Grolleau est coutumier du fait puisque ses biographies de Darwin et d’Audubon se consacraient, elles aussi, à des périodes clés de la vie des protagonistes. Ici, il choisit donc de centrer son récit sur la date du 7 août 1970 : une prise d’otages visant à libérer George Jackson l’un des « frères de Soledad » condamné à la prison à vie à 18 an pour un vol de 70 dollars tourne mal. Quatre personnes sont abattues (dont un juge) et trois autres grièvement blessées. Angela est membre du comité de soutien des « frères de Soledad » et accusée par le FBI d’avoir procuré les armes qui ont permis ce coup de force. Elle devient la femme à abattre et durant deux mois déjoue la poursuite du FBI…



On n’a pas non plus pléthore d’informations qui viendraient parasiter la narration : Grolleau manie l’ellipse et insuffle un rythme haletant au récit en commençant in media res et en se focalisant sur la cavale et la traque de la jeune femme. On a affaire à un thriller magnifié par les atmosphères et les couleurs très seventies de Nicolas Pitz qui fait parfois des clins d’œil au cinéma de cette période et même à « Men in Black » avec ces agents du FBI qui semblent être des clones. On ressent très bien l’angoisse de l’héroïne et son désarroi grâce à un trait qui s’apparente parfois au manga et au style adopté par le dessinateur qui la dote de grands yeux de biche apeurée. On a aussi un vrai méchant paranoïaque en la personne d’Hoover et la dimension politique de la machination d’Etat est claire et passionnante. La mise en image est très dynamique et inventive alterne entre strips classiques et cases qui s’affranchissent du gaufrier et s’épanouissent dans des demi pages voire éclatent en pleine page. L’intérêt est constamment maintenu par ce découpage et également par le choix d’anecdotes incroyables mais véridiques (la pellicule photo) qui apportent un suspense supplémentaire.



Le travail documentaire très fouillé effectué par les deux auteurs met en scène le contexte. Si l’histoire se concentre sur la traque d’Angela, on trouve également des flash-backs qui permettent de comprendre son engagement. Le récit se déroule sur trois temporalités avec des séquences en montage alterné : la cavale de 1970, la controverse à UCLA et la rencontre de George en 1969, et l’enfance d’Angela dans les années 1950. Ainsi on a la description de ses premières années à Birmingham en Alabama, « ville la plus ségréguée » des Etats-Unis d’après Martin Luther King, dans un quartier où s’établissent les familles noires plutôt aisées dont font partie ses parents et que le Klan toujours très présent cherche à déloger à coups de bâtons de dynamite, d’intimidations et d’incendies. On voit aussi que les parents d’Angela sont des militants et certains propos entendus par la fillette seront repris ultérieurement par la jeune femme devenue activiste. Le roman graphique se présente alors comme un roman d’apprentissage.



Lors de ces flashbacks 1950, les auteurs choisissent d’intégrer un discours de James Baldwin en présentant un extrait du film de Raoul Peck « I Am Not Your Negro ». Cet anachronisme volontaire nous donne une autre clé de lecture de l’album : le destin d’Angela est emblématique du sort des noirs américains. Cela nous donne une autre clé de lecture de l’album : le destin d’Angela est emblématique du sort des noirs aux Etats-Unis . C’est pour cela que le récit est ponctué de références à des émeutes ( à l’initiative de suprémacistes ou de black blocks noirs, nul manichéisme ici) et que Nicolas Pitz qui avait déjà travaillé sur la ségrégation -amérindienne cette fois- dans « Montana 1948 » reprend dans ses vignettes certains clichés célèbres d’émeutes et de manifestations du siècle dernier allant des meutes raciales de Chicago en 1919 ou de Tulsa en 1921 en passant par celle d’Harlem en 1943, de Little Rock en 1957 à Montgomery en 1961 pour développer ensuite les conflits des années 1970. Ceux-ci qui scandent la narration, mettent en scène une ambiance de loin de l’image édulcorée que nous gardons de ces années joyeuses du Flower Power, et soulignent le climat de véritable guerre civile qui régnait à l’époque allant même jusqu’à dresser des parallèles avec la situation actuelle en incluant des photos prises dans les années 2000 à 2017.



Le destin d’Angela y apparaît donc comme la quintessence de l’oppression qui frappe le peuple noir. Les flashbacks de 1969, permettent, quant à eux, de comprendre comment l’état et le gouverneur de Californie, un certain Ronald Reagan qui s’était déjà bien illustré durant le Maccarthysme cherchent à briser une jeune femme trop charismatique, trop intelligente, trop communiste et surtout trop noire. Ces analepses retracent aussi la naissance de la relation avec George Jackson. Cette très belle histoire d’amour qui nous est racontée, empruntant au passage de larges extraits à la correspondance des amoureux ainsi qu’au récit « Les frères de Soledad » de Georges Jackson et au journal d’Angela est un moyen d’aborder un autre problème sociétal qui deviendra l’un des combats de Miss Davis : les conditions de détention des prisonniers aux USA. Les propos ne sont pas sans rappeler ici ceux tenus par dans « l’Accident de chasse » de David Carlson et Landis Blair, autre très bel album récent. Si la BD devient engagée, c’est de façon élégante et subtile : elle ne s’appesantit jamais mais suggère les brimades, les tentatives d’intimidation et se contente d’être factuelle lorsqu’elle évoque la peine reconductible infligée à Georges chaque année depuis dix ans déjà et les conditions de détention d’Angela placée à l’isolement. Pour donner à voir l’emprisonnement insoutenable, le dessinateur choisit de multiplier les cases : l’espace se rétrécit et les gouttières rappellent alors les barreaux.



Depuis l’enfance, Angela se répète le même mantra : « ne jamais s’habituer ». Le lecteur devrait aussi le faire sien …et c’est peut-être une des raisons d’être de ce beau roman graphique de 150 pages. Cet album est tout à la fois un biopic, un roman d’apprentissage, une histoire d’amour, un thriller politique, un témoignage historique, une œuvre engagée contre le système carcéral et la ségrégation. Il est maîtrisé tant au niveau du scénario que du dessin et montre pour la deuxième fois qu’il faudra désormais compter avec la collection « Karma ».

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Mikaël, ou le mythe de l'homme des bois

L'auteur Fabien Grolleau a mis pratiquement 10 ans pour nous offrir Mikaël ou le mythe de l'homme des bois. Un gros projet particulièrement habile où il est question de la forêt et de la nature en règle générale au travers des aventures d'un garde-forestier. Certes, il y a une dimension écologique à savoir la protection de la vie animale et végétale face aux ravages de l'homme.



Au début, on se demande à quelle époque et surtout dans quel lieu l'action se déroule car ce n'est pas défini. Il y a tout un monde imaginaire mais qui est ancré dans une vraie réalité. On s'apercevra au fil de la lecture de petites trouvailles assez bien placées et d'une grande habileté de l'auteur qui a bien travaillé son sujet.



C'est un univers forestier assez intéressant qui devient onirique par moments. Graphiquement, c'est très beau. C'est une bd à découvrir et qui fourmille de milles références du Seigneur des Anneaux avec la forêt noire au film Into the wild.
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Jacques a dit

La couverture nous indique que des sirènes entraînent un vieux marin dans son dernier voyage. Or, le récit ne sera pas sur le mode fantastique comme on aurait pu le croire. Certes, l'empreinte onirique restera présente tout le long de cette fable.



J'ai bien aimé le fait de ne rien dire sur les essais nucléaires dans le Pacifique qui ont malheureusement des conséquences trente années plus tard avec la multiplication des cancers.



On suit un vieux marin qui souhaite se taper un dernier délire et prendre le large avec ses amis et sa famille. Certes, c'est beau et touchant. C'est comique par moments pour cacher le tragique de la maladie. Le crabe ne l'a pas épargné.



J'ai bien aimé le dessin tout en coloration. L'album est dynamique et vivant. On ne demandait pas mieux au vu du sujet. A noter également que la ville de Nantes est bien mise en valeur. Cela nous change un peu de la capitale pour s'intéresser au reste de la France.



Au final, une histoire belle et triste comme parfois la vie...
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Sur les ailes du monde : Audubon

Très belle bande-dessinée sur un ornithologue méconnu en France mais très connu aux Etats-Unis, un français naturalisé américain, Jean-Jacques Audubon.

Cette histoire est donc véridique en grande partie mais aussi romancée. On y suit Audubon, un personnage aventurier surnommé par beaucoup "la Fougère" ou "Laforêt", tellement passionné par les oiseaux et la science qu'il est souvent dans son monde et coupé des réalités matérielles, un scientifique, un excentrique et un artiste. Après des déboires financiers liés à sa mauvaise gestion des affaires, il finit par quitter sa femme et ses fils (sans rompre leur relation, mais il part de longues années) pour suivre son projet "fou" : comprendre la migration des oiseaux, leurs comportements et peindre toutes les espèces d'Amérique. Et cette aventure qu'on vit de planche en planche est passionnante, d'autant plus que les dessins de la bd, mêlés d'aplats de peinture et de crayons de couleurs (ou de pastels secs) sont vraiment très beaux !

Certes, Audubon pourrait faire aujourd'hui hérisser les poils des amoureux de la nature, car pour peindre les oiseaux d'après nature, voir ce qu'ils mangeaient (étudier le contenu de leurs estomacs), il en abattait des centaines chaque jour (vu que les appareils photos portatifs n'existaient pas), mais l'époque était différente, il existait alors des vols de milliers ou même de milliards d'oiseaux et il en "prélevait" donc une toute petite portion. Il chasse aussi pour se nourrir parfois, accompagné de son apprenti et de son guide indien. Là encore, une vie de chasseurs-cueilleurs comme celle des Indiens d'Amérique détruisait moins la nature que la vie moderne malgré tout. Les années passant, il se rend d'ailleurs compte qu'il ne faut pas chasser outre mesure et que la civilisation a détruit une partie des forêts, que les oiseaux sont moins nombreux et que les indiens, dignes et forts auparavant, deviennent de pauvres hommes n'ayant plus rien pour subsister.

Il a eu aussi des esclaves, ce qui n'est ici pas raconté, car malheureusement tout le monde considérait ça comme normal à cette époque. Dommage qu'il n'ait jamais assez réfléchi à l'abjection d'une telle pratique courante au XIXème, pour un scientifique éclairé.
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Sur les ailes du monde : Audubon

Audubon, comme tout le monde je connaissais ses dessins, et à vrai dire rien d'autre. Cette BD biographique était donc le parfait prétexte pour en savoir plus.

Le graphisme, d'abord, vraiment ravissant, est le premier point marquant de l'album. Le contenu ensuite... Il y a trois petites choses qui ont un peu gâché ma lecture, mais je suis assez difficile et il y a sûrement des lecteurs que cela ne gênera pas.

Dans sa vie tout d'abord (oui, j'ai conscience que les auteurs de la BD n'allaient pas s'amuser à changer des pans de sa vie). Audubon a le coup de fusil facile, même alors qu'il a conscience que l'homme blanc est en train de ravager la nature américaine. S'il le comprend, pourquoi éprouve-t-il le besoin de trucider ainsi tous les piafs croisant sa route?! Son rapport à sa femme, ensuite. Pendant que monsieur poursuivait son rêve, Madame travaillait pour faire vivre leurs enfants, sans aucun soutien de sa part. C'est un peu facile de devenir célèbre quand d'autres s'occupent pour vous des tâches plus ingrates, dans l'ombre. Tous ces hommes qui à travers l'histoire ont poursuivi leur but pendant que Madame, ou les domestiques dans certains cas, s'occupaient de tout le reste, mériteraient de se faire secouer les puces. Combien de femmes auraient été aussi brillantes, voire plus, mais n'en ont pas eu l'occasion?

Le dernier détail, qui a plus à voir avec les choix des auteurs, c'est le côté bon sauvage des Indiens, que je trouve quelque peu déplacé.

Je me rends compte que je viens d'en dire du mal, mais j'ai néanmoins apprécié cet album, malgré le côté exaspérant du personnage, et le rappel de la tragédie qu'est la diminution des populations d'oiseaux.

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HMS Beagle, Aux origines de Darwin

harles Darwin est pour moi associé à la théorie de l'évolution mais pas du tout connu comme un grand biologiste même si les deux sont très liés. Dans cet album les auteurs nous raconte non pas les origines de l'évolution mais les origines de ce que deviendra Charles Darwin en se basant sur sa première expérience en tant que biologiste à bord du His Majesty Ship Beagle.



Récit d'aventure et de découvertes pour ce tout jeune homme au mal de mer dont l'expédition durera quelques années, ce récit justement est raconté par Darwin lui-même à ses enfants réunis autour de lui bien des années plus tard. Il leur raconte les paysages extraordinaires, la mer déchaînée, la faune et la flore incroyable dans des contrées lointaines mais aussi le contact avec les autochtones qui s'avère parfois difficile comme cette mission en Terre de Feu dont je n'en dirais pas plus.

Alors évidemment tout est romancé mais cela ne gâche rien au plaisir et la découverte de cette fameuse expédition grâce à laquelle Charles Darwin deviendra le grand scientifique reconnu, la passion de Darwin et son optimisme ressort beaucoup des dessins et expressions. J'ai eu grand plaisir à arpenter les mers avec lui. Tout n'a pas été rose, les auteurs ont d'ailleurs traité de l'esclavage et ses dérives, de cet absolu besoin de coloniser et d'imposer une religion dans des endroits du monde où seule la nature impose ses lois.



Magnifique découverte.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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L'Écureuil, tome 2 : Par dessus la Commune

«Cet album est un hymne à la liberté et à ceux qui vivent avec passion cette singularité. »

Planète BD
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L'Ecureuil, tome 1 : Un démon sur les toits

Cette BD me faisait de l’œil depuis que je l’avais repérée dans le dernier Masse Critique spécial BD. Du coup, ni une ni deux, je l’ai intégrée à la sélection du comité de lecture et… ce fut une petite déception dirons-nous.



Il faut dire que je ne m’attendais pas à ça. La 4ème de couverture sur Babélio m’avait laissé imaginer une histoire pleine d’aventures, de cambriolages, de courses-poursuites sur les toits de Paris. Et en fait pas vraiment. J’avoue que l’arrivée de Victor Hugo et toute l’histoire sur le passé de l’Ecureuil m’ont un peu perturbée. C’est que, oui, je ne m’y attendais pas. C’est pas que ce n’est pas intéressant, mais un peu moins quand même. Cela dit, une fois passé la « surprise », on s’y fait, on s’adapte. Ce petit voleur est tout de même entouré d’un certain mystère qui se dévoile petit à petit. Le tout sur fond de guerre avec la Prusse.



Niveau dessin, ça me plait bien. Nous avons de belles illustrations, du genre qu’on peut trouver dans des albums pour enfant. Les couleurs sont très jolies également. Ca donne envie de découvrir les toits de Paris.



Pour résumer, un peu déçue, mais c’est quand même pas si mal.

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Sur les ailes du monde : Audubon

Après avoir lu l'album, profité d'une formidable leçon d'histoire, voyagé dans les pas du peintre et pris un grand bol d'air grâce à ces chers oiseaux, on n'a plus qu'une envie, en savoir plus en découvrant ses écrits.
Lien : http://www.auracan.com/album..
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Peindre avec les lions

Cette bande-dessinée est très intéressante.



J'ai beaucoup apprécié son esthétique, à la fois poétique et calme, aussi bien dans la représentation des personnages que celle des paysages.



L'histoire prend place dans la préhistoire, à une période où les premières peintures rupestres font leurs apparitions. Nous suivons la vie d'une d'Ellé, de sa naissance à sa mort, mais surtout au travers de sa découverte de l'art, de développement de son imagination, ses "études" puis sa vie d'adulte. Il s'agit là d'un véritable voyage initiatique de toute beauté.



Il y a cependant quelques éléments que j'ai un peu moins aimé.



L'histoire d'Ellé n'est pas une aventure pleine de péripétie. Elle est plutôt lente, sans des évènements qui m'ont permis de réellement m'attacher à elle.



Le deuxième élément est l'aspect très religieux et/ou ésotérique de cette fiction. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi; il s'agit d'une interprétation tout à fait fascinante. Mais elle ne reste qu'une interprétation; ma crainte est que l'on puisse utiliser cette fiction comme élément de référence populaire pour une période de l'Histoire dont on ignore, hélas, beaucoup de choses; comme les coutumes et les croyances des peuples, ainsi que les raisons d'être de ces peintures rupestres.



En dehors de cela, cette bande-dessinée relie deux de mes sujets préférés: la préhistoire et l'art ! Rien que pour cela, je la recommande.



Bonne lecture!
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Traquée : La cavale d'Angela Davis

Angela Davis est une jeune femme américaine noire , militante communiste et membre active des Black Panthers. Elle ne veut pas s’habituer à baisser les yeux devant les blancs. Un jour, une prise d’otages par des prisonniers noirs finit en drame et notamment par la mort d’un juge blanc. Angela Davis est recherchée car une des armes qui a servi à la prise d’otages lui appartient. Alors commence sa cavale…

Magnifique biopic, cette bande dessinée mérite d’être lue. Elle rappelle le combat des noirs pour leurs droits . Les dessins sont très beaux et arrivent à nous montrer la violence du ku klux klan et des blancs en général. Cette bande dessinée est aussi un bon documentaire sur la vie d’Angela Davis pour ceux- celles qui ne la connaissent pas.
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Sur les ailes du monde : Audubon

J'aime beaucoup découvrir en images et en BD la vie de scientifiques connus ou moins. Jean-Jacques Audubon a consacré sa vie à sa passion, avec le soutien de sa femme Lucy. Il a failli y laisser sa vie, mais il prend conscience de l'ampleur de la tache : quand il entreprend de répertorier les quadrupèdes des Etats-Unis, il découvre encore de nouvelles espèces d'oiseaux.
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Traquée : La cavale d'Angela Davis

Dans cette bande dessinée assez dense, les auteurs ont pris le parti de retracer une partie de la vie d'Angela Davis, de façon romancée. Ils nous parlent donc de sa cavale, sa traque par les autorités, et de son engagement sans faille pour la communauté noire. Ce scénario permet d'entremêler de nombreux sujets toujours d'actualité : le racisme, le féminisme, l'amour, la solidarité. À travers un graphisme agréable et semi réaliste, on est immergé dans cette époque, dans cette aventure, et de nombreuses références permettent d'ancrer le récit dans cette période historique. Un premier pas pour entrer dans la vie fascinante de cette héroïne des temps modernes.
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Traquée : La cavale d'Angela Davis

Une bande-dessinée très joliment illustrée, les couleurs sont agréables visuellement et la lecture se fait très facilement. Il s'agit non pas de l'histoire exhaustive d'Angela Davis mais du traitement de sa cavale avec des flashbacks réguliers sur ce qui a conduit à cette recherche intense du FBI. Elle est connue pour avoir été liée aux Black Panthers mais, dans les faits, son lien est très subtil et la responsabilité du gouvernement américain dans la construction de sa légende y est pour beaucoup.

Je trouve ce genre de travail intéressant car il souligne l'importance des mots et notamment l'utilisation du terme "radical", de la manipulation médiatique et gouvernementale. Il souligne aussi l'importance de l'empathie et de la nécessité de prendre du recul face à certaines situations. Tous les grands changements dans L Histoire ont été l'oeuvre de "radicaux" alors, quand on transfère ces évènements historiques aux mouvements en marche aujourd'hui (écologiques, féministes...), des questions se posent naturellement...

Au delà des réflexions que cette lecture enclenche, elle est agréable, fluide et la fin est un appel à la lutte, c'est en tout cas ainsi que je l'ai interprété puisque l'égalité entre les afro-américains et les blancs est loin d'être une évidence comme le témoigne le mouvement très récent "Black lives matter".
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Sur les ailes du monde : Audubon

Jean-Jacques Audubon est un naturaliste français né à Haïti qui vécut une grande partie de sa vie aux Etats-Unis, où il est appelé John James Audubon. En 1810, alors qu'il dérive sur le Mississipi à la recherche d'oiseaux à peindre, il sait qu'il ne peut que dédier sa vie à cela. Au prix du sacrifice familial car il passera peu de temps auprès de sa femme Lucy et ses enfants, au prix de grands risques qu'il prendra, jouant jusqu'à sa vie. Biographie illustrée d'un passionné.





Sur les ailes du monde, Audubon est un ouvrage pédagogique. Un livre de voyage. Tout d'abord un voyage auprès du dessinateur naturaliste à travers les Etats-Unis, en Angleterre. Rendus magnifiquement sur les planches, des paysages, des rives, des forêts, et bien sur la faune ailée mais pas seulement. Tout au long de sa vie, Audubon a travaillé à rendre vivant par ses traits et ses couleurs, le vivant qu'il venait de rendre mort. Car en effet, des centaines d'oiseaux ont connu la mort sous le fusil d'Audubon, qui se hâtait de récupérer les corps sans vie pour les dessiner dans des postures réalistes.



Grâce à cet ouvrage, j'ai découvert Audubon dont je n'avais entendu parler ni vu les réalisations. J'ai appris sur le contexte de l'époque et le débat qui animait le petit monde des naturalistes. Car il y avait deux écoles : celle reconnue aux Etats-Unis par les croquis scientifiques d'Edward Wilson, figés, neutres, et celle que Audubon tentait de défendre et de faire publier, des croquis représentant les oiseaux dans des postures, actions, états réellement observés. On l'accusait d'être un artiste plutôt qu'un scientifique, tandis qu'il voulait faire entendre que la vraie science est de représenter le vivant.



Comme un presqu'illuminé, il parcourt inlassablement les milieux les plus hostiles et s'enferme dans un abri fort odorant à peindre ses cadavres, sa "récolte".



Un livre fort réussi qui convainc à nous faire suivre un homme méconnu en Europe, en donnant envie de découvrir ses planches et ses gravures, tout en connaissant l'envers de la médaille d'un ornithologue naturaliste du XIXe siècle.


Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Sur les ailes du monde : Audubon

Le Français le plus connu aux États-Unis après Lafayette est un quasi inconnu de ce côté de l’Atlantique.

Gageons que cet album mettra fin à cette méconnaissance. Ornithologue doté d’une vie romanesque, Jean-Jacques Audubon voit le jour en 1785 en Haïti. Il passe son enfance dans la région nantaise avant de fuir, aux Etats-Unis, l’enrôlement dans les armées napoléoniennes. Le Nouveau monde lui ouvre alors des portes inattendues. Après une tentative infructueuse dans les affaires, il se lance à corps et cœur perdu dans un projet parfaitement insensé : recenser tous les oiseaux américains.

Mi- documentaire, mi- psychologique, l’album retrace son chemin tant sur ces terres encore inexplorées que dans sa psyché tourmentée.

Des couleurs sombres, mates, un trait vif donnent chair à ses rencontres avec les Indiens, ou de dangereux aventuriers, mais rendent également grâce à la nature omniprésente qui constitue le véritable le personnage central.

Héros malheureux, Jean-Jacques Audubon sera longtemps la risée des scientifiques américains, sacrifiera sa famille et sa santé. Il ne connaîtra la célébrité que sur ses vieux jours. Au-delà de son contenu documentaire, l’album constitue un voyage poétique entre nature et rêve.

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L'Ecureuil, tome 1 : Un démon sur les toits

Une magnifique scène d'ouverture aux couleurs tranchées, roux flamboyant (de "l'écureuil") sur bleu nuit. Et l'album en réserve d'autres (Noël sous la neige, Paris bombardé...) ! Entre le cadre des vignettes qu'on dirait tracé à main levée, la coiffure improbable du jeune héros et ses yeux en amande exagérément étirés, le graphisme a un certain cachet. Farouche, peu loquace, notre "écureuil" (volant, avec sa cape) est un "voleur des toits" solitaire qui ne pose jamais les pieds dans la rue. "Loin de l'agitation du monde", il ne se préoccupe que de Max et sa bande, des brigands excédés par ce gavroche empiétant sur leurs plates-bandes, par la belle femme brune qu'il aime observer par la lucarne, et par le vieux Victor Hugo qui lui raconte ses souvenirs de sa mère (dans de jolies séquences sépia). Pour autant, le contexte historique est prégnant : en pleine guerre contre la Prusse, les Français voient leur pays envahi, leur Empereur (Napoléon III) en exil et la République proclamée...

Ainsi l'album nous livre un récit touchant, entre mystère, histoire et émotion, et la fin réserve une belle surprise !
Lien : http://www.takalirsa.fr/l-%C..
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L'Ecureuil, tome 1 : Un démon sur les toits

14 juilllet 1870, alors que la fête nationale bat son plein et que les feux d’artifice embrasent le ciel de Paris, un jeune garçon saute de toits en toits, son butin à la main. L’écureuil a encore frappé et détroussé de ses plus beaux bijoux une élégante bourgeoise de la capitale.



La police est sur les dents et n’arrive pas à débusquer l’insaisissable voleur qui tel Gavroche, il court les toits en chantant



« Je suis tombé par terre,



C’est la faute à Voltaire,



Le nez dans le ruisseau,



C’est la faute à Rousseau. »



Sauvage et généreux, il donne le fruit de ses rapines à ses voisines dans le besoin qui, en échange, lui offrent vêtements et nourritures. Quelques semaines plus tard, la guerre éclate entre la France de Napoléon III et la Prusse de Guillaume 1er, ce qui ne change en rien le quotidien de cet orphelin qui continue de voler de toits à en toits jusqu’à la capitulation de Sedan.



Rentre alors d’exil, l’éternel ennemi de Napoléon le petit, Victor Hugo. Aussitôt l’écureuil vole jusqu’à lui.



Premier tome d’une nouvelle série pour la jeunesse, L’écureuil, Un démon sur les toits nous narre les exploits d’un héros pas comme les autres : un enfant qui, aidé de sa cape, vole littéralement sur les toits de Paris.



Mais il n’est pas le seul à arpenter les hauteurs de la capitale, la bande du roi Max, détrousse elle aussi les demeures bourgeoises parisiennes, pour remettre leurs larcins à celui à qui ils ont prêté allégeance et qui attend chaque jour au cœur de Notre-Dame de Paris, nouvelle cour des miracles, leurs butins.



Un premier opus haut en couleurs, véritable hommage au père des Misérables, Victor Hugo, dont les références parsèment le récit.



Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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Sur les ailes du monde : Audubon

Une très belle histoire d'hommes, une belle aventure et un récit qui nous en apprend davantage sur un pan de l'histoire des Etats-Unis.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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