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4.21/5 (sur 7 notes)

Nationalité : Haïti
Biographie :

Fabienne Sylvia Josaphat est poétesse, romancière, auteure de non-fiction.

Installée à Miami en Floride depuis l'age de 17 ans, elle est titulaire d'un MFA d'écriture créative à l'Université internationale de Floride.

Elle a écrit de nombreux poèmes, essais et nouvelles publiés dans divers journaux tels que The Caribbean Writer, Grist Magazine, Fourth Genre et Miami Zine.

Elle a déjà publié en France "Requiem pour Anaïse" (2002).

La presse compare son roman "À l'ombre du Baron" (Dancing in the Baron's Shadow, 2016) à "La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao" de Junot Diaz et "Au temps des papillons" de Julia Alvarez.

Twitter : https://twitter.com/fabyjosaphat?lang=fr
page Facebook : https://www.facebook.com/fabyjosaphat/
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
— Mon frère est un homme, dit-il. Nicolas L’Éveillé est un homme et tu as essayé de le briser. Je suis un homme, et tu as essayé de me briser.

— Je faisais mon travail, dit Oscar. Compris ? J’obéissais aux ordres. Je vous remettais sur le droit chemin. C’était mon devoir.

— Assez !

La rage explosa de la gorge de Raymond comme d’un volcan en éruption.
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Maintenant il prêtait attention aux gens autour de lui, aux histoires qui passaient d’un prisonnier à l’autre, comment ils avaient été trahis ou dénoncés par des personnes qu’ils n’auraient jamais soupçonnées : un cireur de chaussures, un boutiquier, un vendeur de fruits, un coiffeur, qui tous avaient rejoint les macoutes en espérant y gagner une position plus reluisante, plus importante, ou en recherchant une protection.

Faute de pouvoir vaincre le système, ils y adhéraient.

C’était ça, les tontons macoutes : des hommes et des femmes depuis longtemps privés de droits et qui, abandonnés, étaient remplis de rage contre le monde.
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Des prisonniers étaient tombés malades, les gardes avaient vomi sur leurs bottes et, par crainte des représailles de l’esprit du défunt, il avait été décrété que les détenus évacuaient désormais le corps en l’accompagnant par des prières et des cantiques.

Parce que c’était la façon convenable de partir. Parce que sinon, l’esprit du mort pouvait s’attarder et tourmenter les vivants.

Nicolas avait trouvé bizarre que ces monstres qui tuaient avec si peu de pitié soient terrifiés par l’Au-delà, par les revenants, les esprits en quête de vengeance.
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Le garde fixa Nicolas, les yeux flambant de rage. C’était un gringalet sous sa tenue, mais n’importe quel type en treillis militaire et fusil à la main a le pouvoir de susciter la terreur. Nicolas savait qu’il cherchait l’occasion d’abattre un prisonnier.

Il tomba à genoux sans discuter, les bras en l’air. Sans regarder le type. Ne quittant pas des yeux Jean-Jean qui se tordait par terre.
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Un hurlement aigu jaillit tout près. Il ne put s’empêcher de jeter un regard autour de lui, la terreur dans les yeux.

— Vous entendez ? (Le directeur ne souriait plus.) C’est la musique de la coopération.

Il comprit que tout était calculé dans cet endroit. Le sol carrelé intensifiait le résonnement des bottes des gardes dans les couloirs. Les salles de torture côtoyaient les cellules pour que les prisonniers s’entendent hurler les uns les autres.

Tout était conçu pour instiller en permanence l’effroi chez les détenus de Fort Dimanche. Un produit de l’esprit compliqué et malade de Duvalier. C’était efficace.

Il fixa la bouche du directeur. Regrettant de ne pouvoir le cogner exactement là, de faire gicler les plombages en or qui le narguaient.
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Les yeux dans le vide, il entendit les gardes transporter le corps dans le couloir. Puis il enfouit sa tête dans ses genoux. Y trouva l'obscurité, la sécurité, un refuge où se prendre les cheveux à deux mains et les arracher d'un crâne dans lequel la démence s’insinuait déjà. Il cessa de lutter et s'effondra, écoutant le ricanement moqueur qui caquetait sous les prières, le rire d'un Dieu farceur tapi dans les recoins de Fort Dimanche : la Mort, ajustant son chapeau claque, exhalant la fumée de son cigare, ondulant des hanches, dansant autour de leur cellules, bras grands ouverts dans un geste d'accueil. La Mort se payait sa tête.
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Il ferma les yeux. Il ne se sentait pas fier de son passé. Mais à quoi bon maintenant se remémorer les moments où il s’était montré insensible ou condescendant ? En effectuant ses recherches pour le livre, il s’était jugé supérieur à tout et à tout le monde.

Intouchable. Il avait réussi à se croire, lui et sa vie, à une distance intellectuelle qui le protégeait des miséreux dont il documentait les tortures et la disparition avec tant de minutie.

Comble de l’ironie, les gardes éprouvaient à son endroit le même mépris – seulement plus brutal – que lui pour autrui.
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Oscar était responsable d’atrocités : vente de citoyens haïtiens à la République dominicaine voisine pour le travail forcé, trafic de cadavres pour les écoles de médecine, et traite d’adolescentes pour des réseaux de prostitution à l’étranger. Et puis, bien sûr, son nom était apparu en lien avec Alexis.

Tous ces éléments figuraient noir sur blanc dans son livre – qui était maintenant, bien sûr aussi, en la possession du directeur de la prison.
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Le troisième jour, les gardes le sortirent de la cellule et le traînèrent sur toute la longueur du couloir en le tenant par les bras. Il avait la poitrine souillée de sang et de bile, et ils veillaient à ne pas en récupérer sur leurs vêtements. L’un d’eux se plaignit que la cellule numéro six était trop loin pour qu’ils s’en chargent.

— Ils devraient juste nous laisser zigouiller ces fils de pute, lâcha-t-il.
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Il cessa de lutter et s'effondra, écoutant le ricanement moqueur qui caquetait sous les prières, le rire d'un Dieu farceur tapi dans les recoins de Fort Dimanche: la Mort, ajustant son chapeau claque, exhalant la fumée de son cigare, ondulant des hanches, dansant autour de leurs cellules, bras grands ouverts dans un geste d'accueil. La Mort se payait sa tête.
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