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Critiques de Fabienne Rivayran (4)
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Météo marine

Vendredi



Lisa appelle les pompiers la maison en face est en feu. Elle s'inquiète pour son voisin, Pierre, qui doit toujours se trouver à l'intérieur. Elle se souvient de leur rencontre.





Samedi



En attendant des nouvelles de Pierre, Lisa se souvient des événements qui l'ont amenée à déménager pour venir vivre sur le côte basque. Une partie de sa vie qu'elle a racontée à Pierre. Pierre dont elle sait très peu de choses tant il reste discret sur sa vie;



"- C'est quoi votre job ?

- La photo. C'est quoi votre café?

- Ethiopie pour la structure et Equateur pour les notes de cacao.

- Comment vous savez tout ça? Vous avez travaillé dans le café?

- Non pas travaillé. J'ai voyagé dans le café.

- Et vous avez travaillé dans quoi?

- ... Le béton.

- Et maintenant ? Vous êtes à la retraite?

- La retraite? Non , maintenant je vis."



Dimanche



Lisa va explorer la maison de Pierre pour trouver des papiers, des informations, savoir s'il a une famille à prévenir. Elle y fait une découverte qui va la bouleverser.



Lundi



Lisa apprend que Pierre va mieux, elle se souvient de ce qu'il lui a apporté.





Météo marine, c'est la météo du moral de Lisa, son évolution à mesure que les nouvelles sur la santé de Pierre lui arrivent, à mesure qu'elle intègre les informations qu'elle découvre à son sujet . " Lundi Mer encore agitée. Forte houle. Brumes et brouillards se dissipant si éclaircies."



Le style de Fabienne Rivayran épouse cette métaphore de la météo marine. Des mots, des actions des phrases scandées comme des bourrasques de vent marin, les émotions de Lisa qui nous sautent au visage comme de paquets de mer :



"Fauteuil. S'asseoir, ne pas bouger. Ecouter dans le silence battre son coeur. "Madame Barbey? Madame Lisa Barbey?" Poser les mains sur les yeux. Appuyer. Lutter contre la tempête. "... mari est hospitalisé... les médecins sont très rassurants." Roulis. Nausée. Inspirer. Regarder autour de soi, points fixes, buffet, table , chaises, livres , vase, fleurs. "... naufrage dans la nuit de vendredi..." Fixer le bord du tapis. Lignes droites, laine épaisse, moelleuse. Tache en bas à gauche. "Deux billets..." Ventre à la dérive, bile au bord des lèvres. "Deux billets ..." Coeur crucifié. Hurler. Courir. Vomir. Larmes noyées dans la cuvette. Corps échoué sur le carrelage. Immobile, essoufflée, broyée. Coulée."



Avec cette nouvelle, Fabienne Rivayran nous embarque pour une traversée mouvementée, une traversée pleine d'émotions, on est bousculé par l'histoire de ces deux personnages, ému par leur rencontre, intrigués par les silences de Pierre. Une réussite.
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Ici, on aime

Ici, on aime... Tel est le joli titre du recueil de nouvelles de Fabienne Rivayran, que l'on avait déjà eu le plaisir de lire chez Jacques Flament avec son précédent recueil Au cours du marché. Fabienne Rivayran nous fait, avec cette nouvelle œuvre, quitter la foule, l'animation et l'agitation du monde pour nous faire pénétrer au cœur des silences, des non-dits et de l'intimité de chacun.

Chez les héros de Fabienne Rivayran, on aime, oui... mais on aime comme on peut ; comme cela reste encore possible après un drame, un divorce, un traumatisme ; comme on en garde la force et l'envie malgré les épreuves que la vie envoie, et qui ressemblent parfois à des boulets de canon sur le tableau trop idyllique de l'amour que l'on avait voulu s'inventer.

Les héros de Fabienne Rivayran sont des gens ordinaires – en cela, elle n'a pas tout à fait quitté son monde du « marché » –, de tous les âges et qui, tous, connaissent ou ont connu les vertiges de l'amour et de ses tourments : amour du père refusé par la fille, amour bafoué de la jeune mariée qui se découvre trahie, amour de la fille qui manque tant à la mère, images de disparus qui continuent de hanter les vivants... La mélancolie est très présente dans ce recueil, mais c'est une mélancolie douce, et acceptée, parce qu'elle est d'abord la trace de ce qui a été, et la promesse d'autres possibles, simplement parce que si l'on a aimé, c'est que l'on aimera encore – c'est simplement qu'on est vivant.
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Au cours du marché

Vous connaissez peut-être cette auteur sous son nom de blogueuse : Fabelire, qui nous régale depuis plusieurs années de textes drôles ou tristes, mais toujours bien écrits, dans lesquels, par petites touches discrètes, elle se plaît à décrire les hommes et les femmes croisés au détour de la vie, ou à inventer des personnages bien à elle.



La voici au marché, déambulant entre les étals où elle observe les uns et les autres, toute cette faune bigarrée de vendeurs et de clients, d'acheteurs réguliers ou de promeneurs occasionnels. Les textes sont brefs, mais Fabienne arrive avec bonheur, en quelques pages, à peindre avec délicatesse et beaucoup de précision les hommes et femmes dont il est question, et surtout leur état d'esprit, leurs sentiments, leurs pensées.



Ce recueil est un régal ! Au milieu des tomates, concombres, pommes, choux, oranges et salades, vos yeux sont attirés par toutes les couleurs chatoyantes des fruits et des légumes, vos papilles s'affolent en anticipant le plaisir que vous aurez à déguster cette poire si tentante ou bien à cuisiner une potée pour la famille. Votre odorat s'affole, des senteurs douces, salées, sucrées vous tournent autour, certaines suaves, d'autres plus amères, ou encore iodées telles celles de l'étal du poissonnier ; vous fermez les yeux au dessus de votre livre et vous y êtes ! Ne restent qu'à ouvrir les oreilles et entendre les appels des camelots, regardez ma bonne dame comme mes oranges sont belles, et mes pommes, rouges à souhait, ce poisson frétille encore tant il est frais, et cette viande, hum, une tendreté exceptionnelle qui vous fondra sous le palais... On a faim, en en veut encore !



Il y a pourtant tous ces gens dont on entrevoit la vie, ces gens heureux ou malheureux dont on perçoit l'univers, avec lesquels on partage un temps bonheurs ou soucis, qu'on aime déjà dès qu'on fait leur connaissance, qu'on voudrait voir sourire et remplir leur panier le coeur léger. Fabienne Rivayran a un don pour dresser des portraits, et surtout pour, en quelques lignes, laisser affleurer l'émotion. Elle met à nu ses personnages, mais sans voyeurisme aucun, avec un amour de l'autre qui apparait dans ses descriptions. On sent que l'auteur aime les gens, ces anonymes croisés ici ou là, jeunes ou vieux, seuls ou entourés d'une famille aimante, on sent qu'elle les porte en elle avec une tendresse infinie pour nous les offrir, et ce pour notre plus grand plaisir.



"Au fil des allées, des hommes et des femmes trimballent leurs paniers chargés d’états d’âme et de sentiments".



Alors je vous conseille de vous précipiter sur ce petit livre qui m'a laissée ravie, pleine d'images et d'odeurs, de sons, d'émotions. On se délecte de ces mots tous simples, mais si vrais, si purs, on a envie d'en lire encore, c'est un régal !



Merci Fabienne pour cette très belle lecture ! Et bravo !
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Ici, on aime

Sur facebook, Fabienne Rivayran annonce d’emblée qu’elle « bricole des nouvelles ». Ailleurs, elle raconte aussi que depuis 2007, « tôt le matin ou tard le soir » elle écrit des histoires « pour fragmenter le monde en mots abordables ». Et moi, je trouve qu’elle a eu là une excellente idée !

J’ai fait connaissance avec Fabienne en publiant deux de ses textes dans « Pr’Ose ! », dont « Déclaration d’amour, mode d’emploi » en 2010 qui avait remporté son petit succès. Depuis, comme pour bon nombre d’auteurs passés par la revue, j’ai suivi son cheminement d’écriture.

Et voilà ce que j’ai découvert : il y a Fabeli, la blogueuse mais aussi Fabienne, la nouvelliste, qui est également vice-présidente de l’association littéraire des Noires de Pau, et « accessoirement », commerçante et Maman. A mon avis, cette femme doit avoir un costume de Wonder-woman planqué quelque part…

(...) "



Une fois, n'est pas coutume, la suite sur: http://motcomptedouble.blog.lemonde.fr/2012/10/09/page-blanche-a-fabienne-rivayran/

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