On considère habituellement que, jusqu'à la révolution industrielle, l'évolution du climat est restée indépendante de l'action des hommes. Ce postulat est aujourd'hui battu en brèche. Au IVe siècle av. J.-C., le géographe Théophraste d'Érèse, élève de Platon, affirmait déjà que la déforestation d'un territoire ou l'assèchement d'un lac pouvait conduire au réchauffement et à l'assèchement du climat. [...] Ces dernières années, une partie des scientifiques, à la suite du paléoclimatologue américain William F. Ruddiman, avancent l'idée que le climat terrestre global a pu être modifié par les sociétés anciennes. La lente montée des taux de méthane et de CO2 dans l'atmosphère depuis 8 000 ans, en dépit des cycles naturels normaux auxquels est soumis ce gaz, s'expliquerait par la progression inexorable des défrichements débutés au néolithique.
À l'échelle du monde, [...] le Moyen-Âge marquerait le moment où l'érosion d'origine humaine, causée par la déforestation, les travaux de construction et de terrassement, égale puis dépasse l'érosion produite par l'action de l'eau, du vent et de la gravité.
Parcourus, exploités, disputés, pour l'espace qu'ils recouvrent, les matières premières, les matières alimentaires et le combustible qu'on en retire, les bois du Moyen-Âge ne sont en rien des forêts primaires, même si une part de l'imaginaire (le nôtre et celui des contemporains) les imagine comme tels. Comme les jardins et les champs, ils constituent au contraire des écosystèmes dont l'homme médiéval a fortement réduit l'étendue et dont il a modifié la composition.
Un ordre est conçu comme une catégorie sociale organisée autour d'une fonction dans le cadre d'une société englobante. La fonction de chacun des trois ordres est donc nécessaire aux deux autres, ce qui confère théoriquement à l'ordo des producteurs une indéniable dignité.