Or le problème de l’ECR [Essai contrôle randomisé] serait, selon Falissard, qu’il ne prend pas en compte un sujet singulier, mais un sujet moyen. C’est d’ailleurs cette limite qui le conduit à présenter un troisième type d’efficacité : « J’ai croisé un jour un grand, grand scientifique français qui a dirigé un grand institut de recherche biomédicale, qui avait des acouphènes pendant dix ans, et puis qui avait essayé plein d’ORL, etc. et puis un jour, on lui dit : “Va voir un acupuncteur.” Voilà, il a deux séances d’acupuncture, ses acouphènes ont disparu, et donc il me dit : “Faut qu’on fasse un ECR pour montrer…” Je lui dis : “Stop ! stop ! Où est l’argent pour le faire ? Et de toute façon, est-ce que c’est vraiment la question qui se pose, parce que, en fait, d’abord, il faudrait voir pourquoi avec toi ça s’est passé comme ça, à ce moment-là.” […] Mais lui, il est sûr que l’acupuncture a une efficacité dans les acouphènes. Je pense qu’effectivement, dans certains cas, l’acupuncture est efficace dans les acouphènes, j’en suis persuadé, mais je n’ai pas de données à vous proposer et je n’ai pas de mécanisme pour l’expliquer, donc il n’y a pas d’efficacité théorique, il n’y a pas d’efficacité statistique, mais il y a une efficacité clinique. »