AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.25/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Agrégée d'histoire, Faustine Harang est professeur d'histoire-géographie en lycée.

Elle est auteure d'une thèse de doctorat en histoire intitulée ""Savoir la vérité par sa bouche " : la torture judiciaire au Parlement de Paris, XIVe-XVe siècles" soutenue à l'Université Paris 1 en 2014.

Chercheuse associée au LaMOP (Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris), elle a publié l'ouvrage "La torture au Moyen-Âge: XIVe-XVe siècles" (PUF, 2017), issu de sa thèse.

Ajouter des informations
Bibliographie de Faustine Harang   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans sa transposition française, la « question » appartient donc à l’origine à la langue des savants. Dans le langage courant, c’est la gehine qui est le plus employée. Le vocabulaire de la torture est en cela tout à fait typique d’une société « plurilingue », où se côtoient le langage référentiel du droit romain et le parler populaire. La persistance de l’utilisation du terme « gehine » dans les actes rédigés en français, alors que les textes en latin, sauf exception, n’en font pas mention, traduit bien le syncrétisme qui s’opère entre des pratiques d’aveu contraint, antérieures à la résurgence du droit romain, et la réappropriation de celui-ci à partir des XIIe-XIIIe siècles. Petit à petit, le terme « torture » se fait une place aux côtés de la « question » et de la « gehine », participant ainsi du processus de formation d’une langue officielle, qui ne se veut redevable ni du droit romain, ni de la langue commune, et qui accompagne la construction de l’État monarchique.
Commenter  J’apprécie          00
Si l’on considère la preuve comme un « mécanisme par lequel on parvient à établir la vérité d’une allégation, d’un droit ou d’un fait », la torture peut elle-même devenir une preuve. L’aveu valide en justice n’est que la réitération de l’aveu arraché au moyen de la question. Lorsque l’aveu répété entre en contradiction avec les aveux extorqués, ou bien que ceux-ci font l’objet de dénégations ultérieures de la part du prévenu, cela fournit un indice suffisant au juge pour relancer la machine de la procédure extraordinaire. Autrement dit, la torture judiciaire fait indirectement partie des preuves partielles qui figurent au dernier rang du système des preuves légales. Inversement, les aveux extorqués par la torture et la torture en elle-même peuvent devenir des éléments à décharge.
Commenter  J’apprécie          00
La douleur infligée est appréciée en termes de degrés. En 1376, Adam d’Ay, sergent d’armes du roi, reproche à Jean Le Boursier, ancien bailli du duc d’Orléans, de l’avoir mis « à gehine moult villainnement », tandis que celui-ci se défend de l’avoir questionné « courtoisement ». Adam d’Ay dit avoir été blessé au bras et avoir eu une dent cassée par l’« estanguillon » que le bailli lui mit dans la bouche. Le terme « villainement », du verbe « vilener », blesser, désigne très explicitement les mauvais traitements induits par la torture. À l’opposé, la « courtoisie » avec laquelle doit s’opérer la question se rapporte, elle, à la Cour.
Commenter  J’apprécie          00
Le vocabulaire du crime peut parfois sembler mouvant, varié et incertain, ce qui en fait une notion fuyante pour l’historien. Pourtant, la rigueur avec laquelle les ouvrages de doctrine naviguent entre droit romain, gloses et autres commentaires, mais aussi celle avec laquelle les juges conduisent un procès, ne sauraient être contredites par des formules floues ou aléatoires.
Commenter  J’apprécie          00
La question se définit en fait par sa visée : arracher la vérité à l’accusé. Pour y parvenir sont utilisés les tourments, c’est-à-dire la douleur physique.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Faustine Harang (9)Voir plus

Quiz Voir plus

Voyage au centre de la terre

Comment s’appelle le personnage principal ?

Otto
Axel
François
Hans

10 questions
116 lecteurs ont répondu
Thème : Jules VerneCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}