Citations de Fausto Brizzi (40)
Les grands-parents, c'est comme les super-héros. Ils ne devraient jamais mourir.
Tous les hommes ont une caractéristique commune : à vingt ans ils regardent et draguent les filles de vingt ans, à quarante ans aussi.
Une des dix plus belles choses à faire dans la vie est de préparer sa valise. On a l'impression d'être le chef de la division nationale des tee-shirts qui lance ses convocations : toi oui, toi non, toi oui, toi non. On prend alors conscience de la montagne de tissu qui encombre inutilement notre armoire, et on retrouve en bas des tees-shirts historiques qu'on n'a plu portés depuis dix ans. Faire sa valise pour partir en voyage est peut-être plus excitant que le voyage lui-même.
Quand quelqu'un te confie qu'il n'est pas heureux, ce n'est pas facile de répondre sauf pour un malade en phase terminale.
-Qu'est-ce qu'il y a qui ne va pas? je lui demande avec douceur.
-Il y a que je n'ai réalisé aucun de mes rêves d'enfant. Et la vie n'a aucun sens si tu ne réalises pas tes rêves d'enfant.
D'un côté, mes vieux compagnons de route culinaire, de l'autre les nouveaux, dont les noms exotiques étaient peu rassurants : Tofu, Seitan et Tempeh. Tels ceux des méchants dans un dessin animé japonais, mais en bien plus agressifs.Une fois barricadés dans votre réfrigérateur, ils sont capables de résister pendant des années et d'envahir toutes vos poêles.
Etre végan, c’est un statut, ce n’est pas un adjectif. C’est comme être maigre, petit, chauve ou mort. Personne ne vous demandera jamais : « Mais ton beau-frère est vraiment chauve ? » Ni : « Mais ta belle-mère est vraiment morte ? » Chauve, ça veut dire chauve. Mort, ça veut dire mort. Et végan, ça veut dire végan. Un point, c’est tout. (p. 17)
Je n'ai jamais pensé à mon enterrement. Personne ne pense à son enterrement. Or c'est pour chacun d'entre nous la scène finale d'un spectacle unique, dans lequel nous tenons brillamment le rôle principal. Cela mérite donc qu'on y réfléchisse cinq minutes, histoire de ne pas faire mauvaise impression.
Un jour elle m'a posé cette question qui m'a cloué sur place: "Papa, mais pourquoi on ne fait pas des croquettes pour chats au goût de souris?"
Je me sens comme un attaquant qui a marqué un but. Mais le match des sentiments est loin d'être terminé.
Dans un film dont j'ai oublié le titre, le héros disait que la vie n'est qu'une succession de dernières fois. Tout à fait vrai.
La dernière fois que vous saluez le surveillant de votre école;
La dernière fois que vous bavardez avec votre père.
L dernière fois que vous voyez le Colisée.
La dernière fois que vous mange une figue cueillie sur l'arbre.
La dernière fois que vous vous baignez dans la mer;
La liste est infinie, chacun de nous a déjà vécu des milliers de dernières fois sans le savoir.
- Qu'est-ce qu'il y a qui ne va pas? je lui demande avec douceur.
- Il y a que je n'ai réalisé aucun de mes rêves d'enfant. Et la vie n'a aucun sens si tu ne réalises pas tes rêves d'enfant.
J'ai compris à présent qu'avoir une tumeur, c'est un peu comme être en deuil. Les gens viennent présenter leurs condoléances sauf que, le décès n'étant pas encore survenu, au lieu de les présenter à la veuve ou aux proches, ils s'adressent directement au futur défunt. La prochaine fois que j'ai un cancer, je dirai à tout le monde que j'ai chopé une angine.
« Je découvrais à mes dépens que le proverbe ‘c’est dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amis’ avait un fond de vérité. Non que je mette en doute leur affection à mon égard mais le fait est qu’aucun ne me lançait de bouée de sauvetage. Entre autres parce que aucun ne pensait que j’étais vraiment en train de me noyer. Je vous l’ai dit, j’avais moi-même toujours sous-évalué le potentiel destructeur de la dépression. » p.95
« Il est inutile voire impossible d’expliquer la dépression à qui ne l’a pas vécue. » p.125
Marcello Marchesi disait : "L'important c'est que la mort nous trouve vivants."
Après.
Un mot que nous prononçons des milliers de fois dans notre vie, en général pour repousser un problème. « Je te rappelle après », par exemple, combien de fois avons-nous prononcé cette phrase ?
Mais « y a-t-il un après ? » est aussi la question fondamentale que nous nous posons sans pouvoir y répondre […]
L'image de ma copine en train de brouter, à quatre pattes sur la terrasse, symbolise assez bien notre différence. Je n'avais jamais imaginé qu'un homme puisse paître. Le lendemain matin, je me suis laissé convaincre d'essayer. J'ai donné un bon coup de dents à l'herbe, comme je l'avais vu faire des centaines de fois aux vaches, et j'ai découvert qu'il n'était pas si facile de l'arracher. Son goût rappelait non la laitue ou la mâche, mais l'herbe coupée, c'est-à-dire qu'il correspondait parfaitement à son aspect. En un mot, c'était immangeable. C'était la première fois de ma vie que je broutais - et ce sera aussi la dernière.
Mais ça n'a pas été la dernière fois que, à cause de Claudia - ou grâce à elle -, j'ai fait quelque chose qui n'avait rien à voir avec la race humaine.
- Il a besoin d'être opéré par un expert, a-t-elle affirmé. Je ne peux pas y arriver toute seule.
- Ne me regarde pas comme ça. Je n'ai jamais opéré de lézard.
- Je sais, espèce d'idiot, appelle les urgences des animaux exotiques!
Je ne comprenais pas si elle me faisait marcher ou pas.
- Qui je dois appeler?
- Les urgences pour les reptiles. Cherche le numéro sur Internet.
Ce qui était bizarre, ce n'était pas tant le fait qu'il existe un service des urgences pour les animaux exotiques à Rome.
C'était que Claudia soit au courant de son existence.
- J'aurais préférer te trouver avec une blonde dans le jacuzzi !
Quoi ?! Avait-elle vraiment prononcé ces mots ? J'en ai aussitôt demandé confirmation:
- Tu préfères être trompée plutôt que de trouver du fromage dans le frigo ?
- Bien sûr que oui ! Je ne peux pas dire que ça me ferait plaisir, mais au moins c'est une activité physique qui produit de l'endorphine, active la circulation et améliore l'humeur. Tu sais que je tiens à ta santé.
Dans ce cas, si tu savais à quel point j'y tiens, moi! ai-je pensé avec enthousiasme.
Si cette vilaine situation devait se présenter et que mon épouse me trouvait vraiment aux prises avec une blonde de passage, j'aurais une justification toute prête à lui servir sur un plateau d'argent:
- Mon trésor, j'allais acheter un caciocavallo et puis j'ai compris que tu avais raison. Mieux vaut rester en forme.
Devinant aussitôt le fond de mes ingénieuses pensées, elle m'a prévenu:
- Ce qui ne m'empêchera pas de te mettre à la porte si je te trouve au lit avec une fille.
- Tu as déjà pensé à un spot ou une région en particulier ? On fait une petite recherche sur Internet ?
- Pas la peine ! Je veux aller dans un parc naturel où ils élèvent des singes orphelins.
- Bien sûr, on leur consacrera une belle visite.
- Non, non. Je veux résider là-bas quinze jours en tant que volontaire. Enfin, avec toi. Tous les deux volontaires.
Aïe!
- Et qu'est-ce qu'ils font, les volontaires ?
- Ils se déguisent en maman singe pour que les petits ne se sentent pas seuls.
J'ai répété sa phrase mécaniquement:
- Ils se déguisent en maman singe pour que les petits ne se sentent pas seuls. Bien sûr !
- Je leur ai déjà envoyé un mail et j'ai rempli un formulaire avec nos noms.
- Génial.