Ferdinand éprouvait un sentiment de liberté, mais aussi de dépaysement. Pour une fois dans son existence il réalisa un choix, même s'il impliquait de lourdes conséquences. Car la stature de la liberté est magnifique, grandiose, triomphante, mais elle s'érode dès les premiers gargouillements d'estomac.
Lorsqu'on dorlote quelqu'un comme un agneau, c'est pour mieux l'amener devant l'abattoir. Quand les puissants se mettent à considérer le peuple, c'est qu'ils ont besoin de lui pour conserver leur place. Qu'importe l'époque ou le régime politique, c'est l'un des signes avant l'hécatombe.
« Tenir la position » signifie crever dans un temps et un endroit précis.
Un temps, il fût séduit par la doctrine socialiste , le partage, l'égalité, ces idées lui plaisaient . Cependant, un concept le rebuta, celui de la dictature prolétarienne en remplacement de la bourgeoisie. Il avait subi la brutalité des gagne-petit, et ne voyait aucunement en quoi ils se comporteraient mieux que les gros bonnets, une fois au pouvoir.
Après avoir crapahuté au moins une heure selon la police, deux selon les syndicats, trois selon moi, et « trop long », selon Jessie, nous sommes enfin arrivés au camp.
Le petit Albert naquit dans sa maison des mines dans l'Artois pluvieu. Pays propice à ce qu'un arbre généalogique déraciné puisse s'y replanter.
De l'autre côté du Mur de Berlin, tout le monde gagnait la même chose. (C'est-à-dire : rien.)
Derrière les deux côtés du Mur de l'Atlantique, on payait pour ressembler au voisin. Tout cela sous l'égide de l'espoir... N'est-ce pas l'opium du peuple, le ciment de la pyramide du franc et surtout du maçon ?
Tout le quartier me considérait comme un illuminé à cause de mon abri antiatomique.
Dévasté... désolé... dépouillé... détruit. Voilà comment s'exposa le monde extérieur aux yeux de Piotr, protégés par la visière de sa combinaison antiradiation.
À ses bottes, un monceau de squelettes se dressait contre l'immense porte blindée menant vers son abri antiatomique, canon envers l'Humanité et fortersse de son existence. Effrayé, l'officier s'extirpa de cette fosse commune.
La lumière du jour injectait une vigoureuse dose de dopamine, même si le ciel restait couvert sous son voile radioactif et qu'il neigeait des restes d'humains.
Le marmot avait poussé, désormais. Il mesurait un mètre -quatre-vingt-un. Ses traits s'affermirent, une barbe noire les teintait. Son regard perçant demeura le même qu'à l'enfance ainsi que ses cheveux de paille , couronné d'un épi au sommet. Son nez en patate avait grossi, à l'instar de son grain de beauté sur sa joue droite. Au niveau de ses racines, il marchait via ses mollets fins, mais aguerris. Taillé, le tronc arborait des branches saillantes et un buste élancé, conséquences d'intenses efforts et un buste élancé, conséquences d'intenses efforts physiques et de repas frugaux.
Dos à son ancienne prison, il se tenait droit, tel un épouvantail servant de perchoir aux corbeaux.