AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Frances Mayes (24)


« Curieusement, tout est dit sur Capri,mais les livres oublient l’essentiel. Mais comment définir l’essence d’un endroit ? Ils ne le font pas, il fallait que je vienne. Les vagues sur les rochers sont là pour m’en parler, la chemise bleue du pêcheur crie une définition, l’ombre délicate de l’amandier imprime sur un mur blanc trois bonnes raisons en calligraphie noire. Capri. Marcher, explorer, revenir sur ses pas. Inspirer profondément l’odeur de la mer, de la menthe sauvage cuite par le soleil. Faire l’amour dans une lumière de nacre. Plaisanter avec une femme qui coupe les mauvaises herbes le long de sa clôture. Fixer dans sa mémoire une cascade de bougainvillées, roses et abricot, qui mêlent leurs fleurs devant une couche de chaux. Pique-niquer sur une plage de galets, croquer le raisin brûlant qu’Ed égrène devant ma bouche. »
Commenter  J’apprécie          60
La plupart des étrangers admettent que conduire à Rome porte vraiment le titre d’expérience à l’échelle d’une vita, que les parcours journaliers sur l’autostrada sont des parties de bravoure, et que la côte d’Amalfi est une définition exacte de l’enfer. J’entends encore Ed dire : « Ils savent vraiment conduire, ces gens. » (…) « Bon c’est vrai, il y a aussi des péquenots qui s’obstinent à rouler au milieu, mais la plupart des gens respectent les règles. »
J’ai demandé « Quelles règles ? », tandis qu’une voiture aussi petite que la nôtre nous doublait à 160 à l’heure. Il y a apparemment, des vitesses limitées, selon la taille du moteur, mais je n’ai jamais vu, de tous mes étés en Italie, quelqu’un se faire arrêter pour excès. Si on roule à 100 à l’heure, on est dangereux. Je ne sais pas quels sont les chiffres en matière d’accidents, j’en ai rarement vu, mais j’imagine qu’ils ont pour cause les conducteurs trop lents (touristes peut-être ?) qui provoquant les voitures derrière.
Commenter  J’apprécie          50
Un des ces livres, A tavola con gli Dei, rassemble de très anciennes recettes de la cour des Gonzaque et des illustrations tirées de psautiers et manuscrits : un cochon promis à l'abattage, un sanglier au milieu des fleurs, une femme qui récolte le miel de ses ruches sous une jolie pergola, une page de partition ornée d'un artichaut, d'un oiseau et d'un papillon de nuit. On explique comment faire de la confiture d'amande et des offelle - petits biscuits doubles, fourrés de marmelade ou de massepain.
Commenter  J’apprécie          40
Je vide mes sacs de toile et c’est la cuisine qui s’emplit du parfum de soleil des fruits et des légumes qui ont tiédi dans le coffre. De retour du marché, tout le monde ressent sans doute cette impulsion pressante d’assembler les couleurs des tomates, aubergines, courgettes et énormes poivrons pour une nature morte dans la première corbeille.
Commenter  J’apprécie          30
Le besoin s'est affirmé de faire le point sur mon existence, mais dans une autre culture, d'aller au-delà de ce que je connaissais. Je voulais trouver un cadre physique qui occupe et remplace l'espace mental de ma vie passée. [...] La langue, l'histoire, les arts, les sites d'intérêt offrent d'infinies richesses en Italie - deux vies ne suffiraient pas à tout explorer. Sans parler de ce nouveau moi à l'étranger.C'est une existence nouvelle. Elle épousera sans doute les formes et les rythmes de cette maison qui a déjà sa place dans le paysage.
Commenter  J’apprécie          30
Le soleil frappe nos murs comme une conviction religieuse. Je connais toujours l'heure à la façon dont il les éclaire, comme si notre demeure était un grand cadran solaire. A cinq heures et demie le matin, les premiers rayons qui embrassent le balcon nous tirent du lit pour offrir leur aube nouvelle. A neuf heures, l'astre gagne la fenêtre de mon bureau et s'abat sur les dalles. C'est celle que je préfère, celle qui encadre le mieux la route et ses cyprès, les cultures des collines et les Apennins au loin.
Commenter  J’apprécie          30
Ce cahier bleu s'appelle maintenant Sous le soleil de Toscane, il est l'expression naturelle de mes premiers plaisirs ici. Restaurer puis arranger la maison ; rendre à la jungle qui l'entourait sa fonction ordinaire de produire des olives et raisins ; explorer les innombrables secrets de la Toscane et de l'Ombrie ; mitonner dans une autre cuisine et découvrir les liens, nombreux, entre les plats et la culture - autant de joies intenses qu'irrigue le sentiment profond d'apprendre une autre vie.
Commenter  J’apprécie          30
Je suis sur le point d'acheter une maison dans un autre pays. Une maison qui porte le beau nom de Bramasole. Grande, carrée, de couleur abricot, elle est parée de volets vert fané, d'un vieux toit de tuiles et d'un balcon au premier étage où les dames d'autrefois se sont peut-être assises, un éventail en main, pour observer quelques scènes dans le jardin.
Commenter  J’apprécie          30
Lors de notre premier été ici, en 1990, j'ai acheté un grand cahier à la couverture de papier florentin relié de cuir bleu.
Sur la première feuille, j'ai écrit : ITALIE. Il semblait prêt à recevoir des vers intemporels, mais j'ai commencé par y coucher des noms de fleurs sauvages, toutes sortes de projets et du vocabulaire.
J'y ai reproduit des mosaïques de Pompéi. J'y ai dépeint nos chambres, nos arbres et les cris des oiseaux. J'y ai copié des recommandations :"Planter les tournesols quand la lune entre dans la Balance" sans avoir aucune idée de la période concernée.
J'ai décrit les gens que nous avons rencontrés, les plats que nous avons préparés. Ce livre est devenu une chronique de nos quatre premières années de vie toscane. Il est aujourd'hui rempli de recettes , de reproductions sur cartes postales et de poésies italiennes. on y trouve le plan d'une abbaye au rez-de-chaussée, plusieurs autres de notre jardin. Comme il est très épais, j'ai encore de quoi écrire plusieurs étés. Ce cahier bleu s'appelle maintenant "Sous le soleil de Toscane", il est l'expression naturelle de mes premiers plaisirs ici. Restaurer, puis arranger la maison ; rendre à la jungle qui l'entourait sa fonction ordinaire de produire olives et raisins ; explorer les innombrables secrets de la Toscane et de l'Ombrie ; mitonner dans une autre cuisine et découvrir les liens, nombreux, entre les plats et la culture - autant de joies intenses qu'irrigue le sentiment profond d'apprendre une autre vie. La griffe de vigne que nous plantons soigneusement pour lui assurer d'autres étés devient aisément la métaphore d'une existence que nous devons transformer de temps à autre pour nous permettre d'avancer dans notre vie intérieure.
Commenter  J’apprécie          20
De grands rubans de brume s'élèvent des eaux pour se déplier dans le val. Le brouillard tourbillonne en hauteur. tandis que nous cueillons, de fines mèches de nuages glissent près de nous. Bientôt le soleil se déclare en brûlant peu à peu la brume [...] Le lac reste caché sous un tourbillon de nacre.
Commenter  J’apprécie          20
Ed est en train de lire ce que le maire de Naples pense de la conduite [...]
Le feu vert, c'est le feu vert, avanti, avanti, expliquait M. le maire. Le rouge, c'est juste une suggestion. Et l'orange ? demanda quelqu'un dans l'assistance. Oh, c'est pour décorer.
Commenter  J’apprécie          20
Il fut jadis une Italie sans tomates. J'imagine les pauvres Étrusques et Romains, les siècles d'individus qui ont vécu ici avant la découverte du Nouveau Monde. Leur ail, leur basilic privés de tomates. Il y a aujourd'hui tant de gens qui grandissent, croyant appeler tomates les globes décolorés qui arrivent toute l'année dans les supermarchés. Il faudrait leur donner un autre nom. Même pas, un numéro. J'avais espéré associer nos tomates italiennes à un peu de maïs doux américain. Quoi de plus savoureux ?
..... Nous n'avons obtenu que trois épis décharnés sur les deux paquets de graines semés. Anselmo a regardé de haut mon complot US. Commentaire : "Engrais à cochons ...".

Page 361
Commenter  J’apprécie          10
Le même jour, le voisin nous a invités à dîner. Nous voulions refuser imaginant trois heures de mots bloqués et de silences gênés. "Grazie, mille grazie, ma non parliamo bene italiano." Nous nous sommes excusés : "Merci, mais nous ne parlons pas bien l'italien. Plus tard, quand on y arrivera mieux ...".
Les sourcils presque au-dessus de la tête, il se montra incrédule : " Mais vous pouvez manger, quand même ?".
Commenter  J’apprécie          10
Burano.
Toutes les couleurs dont on ne peindrait jamais sa propre maison prennent ici un merveilleux air de fête. On a l'impression que les habitants se sont rués à une grande foire aux peintures, offrant au meilleur prix des teintes de citrouille et de lavande. Un grand nombre de mauvais tableaux ont dû trouver leur inspiration au cours d'un aller et retour rapide dans l'île. Du village se dégage un sentiment allègre et ludique.

Pages 145-146
Commenter  J’apprécie          10
Après cette aventure, on nous traite comme de vieux amis. La famille entière est au courant du "problema" avec l'Alfa. On nous amène des verres de "prosesco" et tout le monde s'accorde pour dire que l'Alfa est une bonne voiture, que les voitures italiennes ont les plus beaux "designs" du monde.

Page 131
Commenter  J’apprécie          10
En grandissant, je me suis imprégnée de l'obsession sudiste de l'identité, du lieu où l'on vit qui devient en quelque sorte un prolongement du moi. Que je sois faite d'argile rouge, d'eau de fleuve noire, de sable blanc et de mousse, me semble naturel.
Commenter  J’apprécie          10
La porte des métayers, celles de l'écurie et de l'étable, et la grande entrée de la maison forment un alignement de quatre portes fenêtres, côté cour. Je les vois déjà parées de nouveaux volets, tous ouverts sur la terrasse, entre lavandes, roses et citronniers dont les douces senteurs glisseront à l'intérieur. Je vois surtout la vie se mouvoir naturellement du dedans au dehors.
Commenter  J’apprécie          10
Lorsqu'il fait vraiment nuit, nous remarquons la voie lactée qui se dessine entièrement au-dessus de la maison. A vivre dans les lumières de la ville, j'oublie l'existence des étoiles. Elles sont toutes ici, pailletées et profondes, qui chutent et palpitent. Nous les fixons jusqu'à avoir des crampes le long de la nuque. La voie lactée ressemble à un voile de dentelle précipité dans le ciel.
Commenter  J’apprécie          10
J'aime les îles côtières de la Georgie, où j'ai passé plusieurs étés lorsque j'étais petite. Pourquoi pas une de ces maisons délavées, là-bas, dont le bois semble avoir été repoussé par le rivage ? Tapis de coton, thé glacé à la pêche, les pastèques que l'on laisse rafraîchir dans l'eau de la crique, et la mer qui chaque nuit roule et gronde derrière la fenêtre.
Commenter  J’apprécie          10
On lâche toujours quelque chose en renonçant à un toit, puisque vendre revient à se détourner d'une masse de souvenirs et qu'acheter implique de choisir un lieu pour l'avenir. Un lieu qui ne sera jamais neutre et qui exerce sur nous une influence certaine.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Frances Mayes (287)Voir plus

Quiz Voir plus

Chaos ou Karma ?

Rouge XXX Jean-Christophe Grangé

chaos
karma

12 questions
24 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , chaos , karmaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}