Il vous faudra être familier de la psychanalyse et de ses concepts ("Nom-du-Père", "Phallus", "Forclusion" etc.) ainsi que des jargons freudien et lacanien, pour aborder cet ouvrage, car ils n'y sont ni vulgarisés ni explicités. Je reconnais avoir lu certains paragraphes en diagonale lorsque le propos devenait trop imperméable, et cela m'a rappelé pourquoi j'avais arrêté mes études de psycho. En tout état de cause il apporte un éclairage intéressant sur l'acte criminel, au travers du cas de Landru bien sûr qui y est largement développé, mais également de quelques autres exemples effleurés dans la dernière partie, ce que j'ai personnellement apprécié et m'a donné envie d'en savoir plus. Cela reste de la psychanalyse pure et dure, avec tout ce que l'on peut lui reprocher : élitiste, éminemment sexiste... à prendre comme toujours avec des pincettes. Lacan est la référence absolue et son successeur et gendre, Jacques-Henri Miller, se taille la part du lion (et préface le livre qui plus est).
Enfin, l'ouvrage amorce une réflexion intéressante sur la responsabilité pénale, dommage que cela donne lieu à une critique acerbe et condescendante à l'adresse des experts psychiatres, qui n'ont pas l'heur d'être éclairés par le savoir ultime de la psychanalyse.
Je le recommande toutefois à ceux qui, comme moi, se toquent d'affaires criminelles, moins pour leur côté sensationnel que pour tenter d'en saisir les ressorts et avoir un regard critique sur ce que traduisent les médias et la vox populi.
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