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5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Étienne, France , le 25 juil 1839
Mort(e) à : Hanoï , le 21 dec 1873
Biographie :

Marie Joseph François Garnier (en vietnamien : Ngạc Nhi) est un officier de marine et explorateur français mort au combat à Hanoï.

Il devint célèbre pour avoir passé l’essentiel de sa vie à explorer le Mékong. Sa carrière d’officier et sa fin héroïque en ont fait une des figures de premier plan de l'histoire de la Marine française.

Sa participation à la mission d'exploration du Mékong, sous le commandement du capitaine de frégate Ernest Doudart de Lagrée, accompagné, notamment, de l'anthropologue Lucien Joubert, médecin de la Marine de 2e classe, du botaniste Clovis Thorel, médecin de la Marine de 3e classe du photographe Emile Gsell, du dessinateur Louis Delaporte, enseigne de vaisseau et de Louis de Carné (fils) du Ministère des Affaires étrangères, le rend illustre.

L'expédition part de Saigon en juin 1866, sous le haut patronage du vice-amiral Pierre-Paul de La Grandière et entreprend de remonter le Mékong. Commandant en second, Garnier est chargé notamment des travaux d'hydrographie, de météorologie ainsi que du tracé de la carte du voyage.

À la mort de Doudart de Lagrée, dans le Yunnan, il prend la direction de la mission, gagne la vallée du Yang Tsé Kiang qu'il descend jusqu'à Shanghai. Il rallie Saïgon deux années après en être parti, en juin 1868.

Il rejoint aussitôt la France où il est affecté au Dépôt des cartes et plans de la Marine. Il y achève la rédaction de son rapport de mission. En 1871, il partage avec David Livingstone la Médaille d'Honneur de la Société de géographie dont il était membre depuis son retour.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Le contact direct des émigrants européens avec les indigènes serait plus à craindre, car la simplicité et la douceur des habitants encouragent à en abuser. Il serait donc nécessaire d'avoir à Bassac un résident français devant lequel les indigènes et les Européens pussent, en cas de contestation commerciale, se présenter comme devant un juge équitable.
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La plupart des Laotiens sont tatoués sur le ventre ou sur les jambes; cette habitude tend à disparaitre dans le sud du Laos, c'est pour cela que ses habitant sont désignés dans certaines relations sous le nom de Laotiens à ventre blanc, par opposition aux Laotiens du nord, qui sont complètement tatoués entre la ceinture et la cheville et que l'on appelle les Laotiens à ventre noir. Je ne crois pas que cet usage ait été spontané chez la nation laotienne. L'auteur portugais que j'ai déjà cité, José de Barros, parle des horribles peintures qui couvraient presque complètement le corps des sauvages Gueos, contre lesquels les laotiens ont été en lutte jusqu'au quinzième siècle. Ne serait-ce pas là l'origine de la coutume adoptée par les vainqueurs? Les Gueos me paraissent être les ancêtres des sauvages à type océanien que l'on rencontre dans les régions montagneuses de l'Indo-Chine, et j'ai été frappé par l'analogie d'aspect et de dessin que présentent les tatouages du Laos avec ceux des habitants des Marquises et d'autres îles de la Polynésie. Je livre en passant ce renseignement et cette hypothèse aux ethnographes.
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[Siemlap]
le 16 juillet [1867] était dans le calendrier laotien le 1er jour de la lune décroissante du 9e mois. Cette date est celle de l'entrée dans la saison Pha Vasa (saison pluvieuse), qui dure trois mois et pendant laquelle les bonzes ne peuvent découcher ou s'éloigner de la pagode(1). Dès la veille au soir, les prêtres lavèrent avec soin la statue du Bouddha; les femmes du village leur apportèrent de l'eau et recueillirent celle qui avait déjà servi à nettoyer l'idole. Une bonne partie de la nuit se passa interminables prières.
Le 16, au point du jour, la foule se pressa dans le temple, brûlait des cierges ou des mèches de coton imbibées d'huile, et priait en versant de l'eau de temps en temps dans un petit trou pratiqué dans le sol. Il paraît que cette dernière cérémonie s'adresse à un ange femelle nommé Nang Patoram, qui est préposé à la garde des eaux. Dans l'après-midi, le chef de la pagode monta en chaire et lut à l'auditoire, attentif et recueilli, deux chapitres de l'histoire de Suvana Schompu. Ce çoutra dit appartenir à la littérature bouddhiste du Nord; je ne l'ai jamais vu cité dans les livres singalais. Il y est longuement question des royaumes de Metila, Takasila et Hoy Het Patta. Naturellement, les auditeurs ignorent absolument où ces royaumes se trouvent. Takasila (Taxila) est pour eux le pays des Falangs; Metila est l'ancien Siam ou une partie de la Cochinchine. Cet ancien royaume hindou s'étendait au sud de la Yamouna, affluent de la rive droite du Gange. Le çoutra parle aussi du roi Milinda, dont les conversations avec l'apôtre Nagasena sont restées célèbres dans les fastes bouddhiques, et dont la capitale a été assimilée à la ville de Sangala des historiens grecs. Les habitants de cette ville opposèrent à Alexandre une vive résistance et furent tous massacrés ou emmenés en captivité par le conquérant macédonien. Quant à Hoy Het Patta, j'ignore où cela peut être, mais c'est certainement encore le nom figuré de quelque royaume hindou.
Ici, les habitants font, en commençant leurs salutations devant l'autel, une sorte de geste de la main, comme s'ils voulaient écarter ses mouches. La saison Pha Vasa, dans laquelle nous entrions, est une des plus célébrées de l'année: il y a fête tous les huit jours, à chaque quartier de la lune, c'est-à-dire deux fois plus souvent que pendant les neuf mois leeng ou mois secs.
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Les prêtres ou bonzes forment au Laos la classe la plus instruite: ils sont les dépositaires de toutes les traditions religieuses, historiques ou littéraires. Malheureusement la destruction des livres, se reproduisant à chaque révolution ou à chaque guerre, a singulièrement diminué cet héritage entre leurs mains, et les renseignements que l'on peut tirer des plus éclairés d'entre eux se réduisent à peu de chose. Le sens historique manque absolument à la race laotienne; son imagination se complaît à des fables grossières, à des légendes merveilleuses, sans date précise et sans portée, dont il est impossible d'apprécier la valeur historique. Tous les faits se rapportant à l'établissement des Laotiens dans le pays sont oubliés depuis longtemps, et leur étonnement est grand que l'on songe à s'informer de choses que leurs vieillards n'ont point vues. Il leur semble que l'étude du passé ne saurait réveiller que des souvenirs importuns, et qu'ils n'en peuvent retirer aucun enseignement. Comme au Cambodge, la religion est le bouddhisme, réglementé par Ceylan, île vénérée dans toutes l''Indo-Chine sous le nom de Lanka. Les livres saints sont écrits en pali avec la traduction en langue vulgaire; les caractères en sont gravés au poinçon sur des feuilles de palmier découpées en étroites lanières et réunies en cahier. Ces cahiers sont le plus souvent dorés sur tranche. Aux doctrines bouddhiques, le Laotien mêle d'anciennes croyances aux démons et aux génies.
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De son côté, M. Delaporte gravit les hauteurs qui dominent la ville afin de mieux embrasser le panorama du lac. Arrivé au point qui lui sembla le plus favorable, il s'installa au pied d'un arbre pour dessiner. Il avait eu soin de se placer au sommet d'une pente extrêmement rapide, afin de n'être pas entouré parles curieux qui le suivaient obstinément depuis sa sortie de la pagode. Ceux-ci s'entassèrent derrière l'artiste; mais, en raison de l'emplacement qu'il avait choisi et de la dimension de l'arbre qui lui servait de dossier, un bien petit nombre dans la foule pouvaient suivre la marche de son crayon sur le papier. Leurs voisins trouvèrent que ces favorisés du sort abusaient de leur situation et gardaient trop longtemps leur place ; ils leur rappelèrent, mais en vain, ce qu'ils devaient à leurs compagnons de
curiosité. Les murmures allèrent en grossissant et se transformèrent en injures, qui ne suffirent pas à faire quitter la place à des gens qui l'avaient conquise à la force des poignets; il fallut donc user envers eux de moyens semblables. Ils répondirent par des coups de couteau. Des deux côtés on dégaina et la lutte s'engagea sanglante. Quelques-uns des combattants dégringolèrent sur la pente rapide qui s'étendait aux pieds du dessinateur.
Celui-ci essayait d'intimider les plus hardis avec son revolver et de déplacer le théâtre d'une lutte dans laquelle il pouvait être compromis. L'arrivée de MM. Joubert et de Carné l'aida heureusement à se dégager de cette bagarre. On ignore le plus souvent au prix de quelles fatigues et de quels dangers les explorateurs rapportent des pays lointains des renseignements qu'il paraît de prime abord si facile d'obtenir. Pour un artiste, un dessin
après nature est sans doute une occupation agréable, presque une distraction. Mais que dire de ceux qu'il a fallu faire le revolver au poing°?
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Ce qui nous frappait surtout, depuis que nous étions en contact avec les populations bouddhistes de l'Indo-Chine, c'était la similitude des instincts religieux de l'homme, à quelque race et quelque climat qu'il appartienne, et l'étrange ressemblance des traditions, des légendes, des miracles qui se rencontrent à l'origine de chaque religion positive. Il est puéril de supposer que chacune d'elles les a empruntés à sa voisine et de fonder sur ces analogies des théories historiques, qui n'ont d'autre base que les convictions de leur auteur. L'esprit de l'homme a partout et les même besoins et les mêmes tendances; il s'inspire partout des mêmes nécessités morales. Les raisons de croire, aussi bien que les formes que revêtent l'hommage ou la prière, sont les même chez tous les peuples, quel que soit le point du globe que l'on visite. Dans les classes peu éclairées et pour les esprits bornés, la religion se réduit toujours à quelques pratiques superstitieuses, à certaines formules mal comprises; elle présente partout une apparente uniformité qui frappe l'observateur le plus superficiel. De cela nous tombions tous d'accord. Le dissentiment commençait lorsqu'il s'agissait d'interpréter les dogmes du bouddhisme et de comparer leur influence à celle que les dogmes chrétiens ont exercés sur le monde occidental. Je ferai grâce à mes lecteurs de nos divagations à ce sujet. Je crois que nous ne jugerons bien sainement de toutes ces questions que lorsque, réfugiés dans une autre planète, nous pourrons contempler d'un œil exempt de préjugés ce qui se passe sur ce petit globe que l'on appelle la terre.
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Les mandarins eux-mêmes s’empressèrent de recourir à nos médecins, mais les maux dont ils se plaignaient ne provenaient souvent que de leurs vices: c'était surtout contre l'opium qu'ils demandaient des remèdes. "Il n'en est d'autre, leur disait-on, que de renoncer peu à peu à le fumer. - Mais nous sommes affaiblis et incapables d'aucun effort sérieux; n'est-il aucun moyen de retrouver immédiatement nos forces perdues, notre intelligence qui s'en va? - Absolument aucun. - Alors pourquoi nous avez-vous apporté cette drogue funeste aux effets de laquelle vous ne connaissiez pas de remèdes?"
Depuis, nous avons souvent entendu le même anathème se reproduire sous des formes différentes, et il s'élèvera longtemps encore de la Chine contre l'Europe. L'opium que l'on trouve à Sé-mao vient en partie de Canton, où il est apporté par les Anglais; c'est le meilleur et le plus cher; mais depuis la guerre de 1840, on a commencé à cultiver le pavot dans le Yu-nan et sur les frontières, et l'opium de cette provenance, quoique moins bien préparé, est assez bon marché pour faire concurrence à l'opium étranger. Sur la rive droite du Cambodge [=Mékong], à la hauteur de Sé-mao, les khas Kouys et les Lawas en fabriquent des quantités considérables.
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[Wat Si Saket]
A quelques pas de la pagode s'élevait la bibliothèque, cette annexe indispensable de tous les temples au Laos: elle est en partie détruite. Profitant de l'absence des indigènes, nous grimpâmes aux colonnes vermoulues qui supportaient et isolaient du sol le plancher de ce tabernacle littéraire; dans l'intérieur, quelques livres sacrés gisaient çà et là: ils se composaient de bandes longues et étroites, découpées dans les feuilles d'une espèce particulière de palmier, dorées sur tranche et réunies en cahier. Chacune d'elles contenait sept ou huit lignes de cette écriture arrondie particulière aux peuples de la péninsule indo-chinoise, et qui se différencie, aux premier coup d’œil, de l'écriture de l'Inde proprement dite, dont elle est cependant dérivée. Chacun de nous en voulut emporter un spécimen qu'il cacha soigneusement au fond de sa valise, pour dissimuler aux indigènes un larcin qu'ils auraient considéré comme un sacrilège.
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Le Muong prochain, dont un jour et demi de marche nous séparait, était celui de Nong Kay. C'est dans sa circonscription que se trouvent les ruines de Vien Chan, l'ancienne métropole du Laos, et le terme du voyage accompli par Wusthof en 1641. Un grand intérêt de curiosité s'attachait, pour nous, à l'étude de ces ruines. Nous n'allions certes pas y rencontrer les merveilles d'art admirée par nous au Cambodge; mais, au lieu d'avoir à chercher la solution d'un indéchiffrable problème d'archéologie, nous allions y lire couramment une page d'histoire moderne.
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