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Critiques de François L`Yvonnet (13)
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Homo comicus: ou l'intégrisme de la rigolade

L'auteur ne se demande pas si l'on peut (encore) rire de tout. Non, il nous parle du rire obligatoire des trublions des ondes radiophoniques et télévisuelles.

Ce rire obligatoire a vidé le comique de sa substance. Alors qu'avant les années 1980 (environ), il mettait une distance entre le système et et les gens du "commun" (nous) pour le dénoncer, aujourd'hui il avalise le système tout en brocardant les "messagers" publicitaires (se moquer de Zidane et non pas du système qui l'a créé, par exemple).

Ils ne sont plus artistes mais salariés, ont échangé le vrai courage contre la bien-pensance et, souvent, la vulgarité. Leurs paroles ne provoquent plus de scandale, mais un rire aussi éphémère que les mots qui l'ont provoqué. Les politiques se servent de ces nouveaux vecteurs du pouvoir ; ce qui a contribué dans une certaine mesure à vider également la politique de sa substance.

Un essai court, mais intense.
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C'est chose tendre que la vie : Entretiens ..

excellent même si pas toujours facile d'entrer dans la pensée de cet auteur
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Homo comicus: ou l'intégrisme de la rigolade

François l'Yvonnet (professeur de philosophie) dénonce ici l'intégrisme du rire. Il démonte le pouvoir des nouveaux comiques et cite des exemples.

De nos jours, il faut rire avec les comiques reconnus (reconnus car "vus à la télé", ou entendus à la radio). Il est de bon ton pour nos gouvernants de se montrer en compagnie de ses nouveaux trublions, de participer à leurs émissions, quitte à se faire vilipender à leurs frais.

Les propos de ces nouveaux humoristes seraient la "bonne" représentation de la pensée française. Mais attention, ils ne dénoncent rien, ils donnent des leçons et se sentent au-dessus du commun des mortels et surtout ils profitent du système pour se "faire une place au soleil médiatique". Ces rencontres ne sont juste qu'un "hommage du conformisme au conformisme. Une sorte de messe normative où les rieurs et les victimes s'embrassent à l'issue de l'office".



Certes François l'Yvonnet donne à réfléchir, et je me suis souvent sentie en accord avec lui, mais de là à systématiquement dénigrer le rire de ces néo-humoristes (c'est ainsi qu'il les nomme en comparaison des Swift, Bernanos qu'il affectionne particulièrement ; on peut constater à ce sujet que monsieur L'Yvonnet place la barre de l'humour très haut et très éloignée de notre quotidienneté), je ne suis pas d'accord. J'ai juste envie de lui répondre : regardez vers l'avenir, monsieur L'Yvonnet, et détendez-vous un peu.
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C'est chose tendre que la vie : Entretiens ..

Très belle promenade dans le monde de la philosophie dont je ne suis pas particulièrement familier. Dans ces entretiens avec F.L'Yvonnet, A. Comte-Sponville résume très clairement sa pensée tout en faisant des contre-points très pédagogiques par des ouvertures sur les pensées d'autres philosophes .. et nous donne ainsi envie de les lire.

J'ai beaucoup apprécié cette façon simple de s'exprimer, sans aucune concession ni sur le style, ni sur la rigueur. J'apprécie également beaucoup le fait que A. Comte-Sponville parle à la première personne, mettant régulièrement en avant sa sensibilité et son histoire personnelle, notamment ses relations avec d'autres intellectuels.

Enfin, la vision qu'il exprime est enracinée dans le réel tout en s'attachant à s'appuyer sur des bases conceptuelles.
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C'est chose tendre que la vie : Entretiens ..

André Comte-Sponville est l'un des rares philosophes français qui est reconnu par le grand public, notamment parce qu'il passe souvent à la télévision; de plus, il écrit d'une manière accessible sur des sujets qui ne sont pas abscons. Ce succès tient aussi à sa réputation de "philosophe du bonheur" - une désignation qu'il récuse. Mais il est attaqué par certains critiques ou auteurs, qui lui reprochent vertement d'être un vecteur de bons sentiments, trop modéré dans ses prises de position et trop vulgarisateur. En fait, André Comte-Sponville se définit lui-même comme matérialiste, rationaliste et humaniste. Bon connaisseur de tous les philosophes classiques, il ne cherche pas particulièrement à élaborer de nouveaux concepts philosophiques. C'est d'ailleurs ce qui lui est reproché...

Dans le présent livre, il décrit son itinéraire personnel - sans toutefois se livrer à des confidences trop intimes. Bien entendu, il insiste plutôt sur le chemin intellectuel qu'il a suivi; c'est ainsi que j'ai appris (par exemple) qu'il a été militant du PCF pendant dix ans. Sollicité par François L'Yvonnet, il expose successivement ses points de vue sur ses philosophes préférés, le bonheur, la valeur des civilisations, la politique, l'éthique, l'art, etc…

Avec calme et fermeté, il prend clairement position sur tous ces sujets, au risque de faire hurler ses détracteurs idéologiquement plus marqués qui lui et beaucoup plus agressifs dans la critique de notre société. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié cette (longue) lecture. La plupart des chapitres sont assez facilement lisibles; seules certaines nuances philosophiques et quelques arguties un peu cérébrales m'ont (un peu) gêné.

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C'est chose tendre que la vie : Entretiens ..

J'ai aimé ce livre de la première à la dernière page. André Comte Spongille n'a pas son pareille pour vulgariser les questions philosophiques les plus ardues, il nous rend intelligent et traduit étonnamment bien nos pensées désordonnées et entremêlées. Je n'enchainerai pas ce type de livre comme les perles d'un collier , l'un à la suite de l'autre, mais cet ouvrage est un voyage éclairant sur les questions que ce pose tout être humain en quête de sens.

Si de temps en temps les pensées bouillonnent en vous, foncez acheter ce livre, que de réponses vous aller y dénicher !
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Homo comicus: ou l'intégrisme de la rigolade

Je ne suis pas grand amateur de pamphlet mais celui-ci est absolumment indispensable. Cela m'a fait du bien de voir que je n'étais pas le seul à halluciner devant la ricanerie généralisée à la télé, les blagues pas drôles, les vannes méchantes, les fous rires incompréhensibles et autres private jokes.

Cet essai a le mérite d'être très court, on peut le lire d'une traite facilement. Enfin rapidement surtout car comme souvent quand le sujet paraît un peu léger, l'auteur met le paquet pour montrer à quel point il est cultivé. C'est donc un petit ouvrage dense contenant beaucoup de références et nécessitant une solide culture philosophique, politique, populaire et quasiment historique car les humoristes plébiscités sont d'anciens soldats inconnus (pour ma part) du rire. Cette dimension satirique du rire du faible contre le fort, cette tradition de la caricature tient à cœur à François L'yvonnet. A contrario, la flagornerie est aujourd'hui tendance. Malgré ce qu'en dise les néo-humoristes qui se voient toujours comme des rebelles, il n'y a pas grand risque à courir si ce n'est être viré d'une radio pour revenir à la télé (Guillon). L'auteur déplore ce manque de « couilles » qu'il oppose au « rectum », l'humour gras d'un Bigard par exemple.





C'est donc le manque d'esprit qui chagrine le philosophe mais aussi le mélange des genres dans une modernité où les frontières s'effacent. Cela donne un côté réac au pamphlétaire nostalgique qui trouve que c'était mieux avant. Mais il est vrai qu'aujourd'hui tout est traité avec dérision : l'actualité (infotainment), l'éducation (edutainment), la philosophie avec des stars bourrées d'humour comme Slavoj Zizek mais aussi la politique dont il est beaucoup question. D'après L'yvonnet, la politique est quelque chose de sérieux, les hommes politiques devraient donc rester sérieux pour qu'on les prenne au sérieux. Or c'est tout le contraire qui se passe. Il faut dire que le rire produit des liens très forts. Des amitiés, du respect mêlé de crainte peuvent facilement se créer entre politiques et néo-humoristes. Les politiques ont besoin de la présence et du buzz médiatique que suffisent à entraîner quelques bons mots et les humoristes de plateaux ont besoin des politiques, leur principale source d'inspiration, de fascination ou de dégoût.





La télévision notamment à désormais un tel pouvoir avec l'effet « vu à la TV » que certains politiques peuvent être pris dans ce piège du « bon client » comme l'avais concédé José Bové. Ils sont comme des candidats de télé-réalité (Obama à propos de Trump, qui fut la star de The Apprentice), ils comprennent vite ce qu'on attend d'eux : jeux de mots, petites phrases, gimmicks (karcher allo), lapsus (la fellation de Dati ou le gaz de shit de Fillon) et même contrepèteries (réservées aux initiés là par contre). Il faut qu'on comprenne tout de suite, que ce soit bref et choc comme un slogan. C'est pourquoi des publicitaires comme Séguéla ou Ardisson font florès dans les médias ou en politique (« est-ce que sucer c'est tromper ? » demanda Ardisson à Rocard, lequel ne fût pas choqué). Ce nouveau mix politicomique aura bientôt sa grand messe télévisuelle avec le Roast, importé des états-unis, où Donald Trump avait montré toute son auto-dérision (indispensable) et sa coolitude. Toute une bande de comiques se moquait de sa coupe de cheveux, de sa femme ou de ses casseroles, comme dans les enfants de la télé. Car les politiques sont désormais des enfants de la télé, ils maîtrisent ses codes, son langage, surtout qu'il faut faire « jeune » et être copain avec Cyril Eldin ou Hanouna. Triste période où les bouffons et les rois ne font plus qu'un.

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C'est chose tendre que la vie : Entretiens ..

« Le fait est que je ne connais aucun cinéaste qui me paraisse l’égal d’un Michel-Ange, d’un Shakespeare ou d’un Beethoven. »

« Cela m’empêche pourtant de voir en Von Sternberg l’égal d’un Dürer, d’un Haydn ou d’un Goethe – à quoi je doute d’ailleurs qu’il ait jamais prétendu. Bref, je ne puis me défaire d’un sentiment que le cinéma est paradoxalement un art mineur - du fait même de la multiplicité et de la puissance inégalée des techniques qu'il met en œuvre en même temps que l'art roi du XXe siècle. »Je suis en train de lire « C’est chose tendre que la vie », livre de 500 pages où il s’épanche sur sa vie, interviewé par François L’Yvonnet. Un magnifique bouquin qui pullule de : « MOI JE MOI JE MOI JE, MOI PHILOSOPHE, je sais réfléchir, pas comme la masse infâme (wink wink). »

Branlosophe à la magnifique coupe grisâtre à faire pâlir de jalousie le compte instagram « Cheveux de riches », on a envie, au bas mot et en restant gentil, de boire trois bouteilles de canard WC par page tellement cela dégouline de pudibonderie et de pédanterie crasse méprisante envers "les autres arts modernes parce que tu comprends, les arts vintage style les bouquins et la peinture c'est tellement mieux. Quel argument est-ce que j'avance? Ba c'est juste mieux parce qu'il y a pas toute cette technicité, fin c'est vintage, fin c'est mieux parce que c'était avant. Maintenant c'est moderne, c'est donc moins bien." AH OUAIS, quel argument en béton armé Monsieur Spongeville !

« Ah vraiment, je suis pas méprisant et vraiment, cela ne reste que mon goût personnel, mais l’artisanat, la chanson française, le cinéma sont des arts mineurs par rapport à la littayratüüüre ou la paintüreeee. »

Si je pouvais inventer un golden Globes des branlosophes les plus agaçants, il y aurait : BHL, Enthoven, mais alors Peigne-zizi Spongeville perce le plafond….

Sur ce, je vais lire Tom tom et Nana (ben ouais, comme c'est un livre, c'est forcément mieux?) et je vais mépriser cette plèbe qui va regarder le nouveau Park Chan Wook (c'est un film, c'est forcément pourri) tout en admirant le magnifique étron d'Urs Fischer.
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Homo comicus: ou l'intégrisme de la rigolade

j'ai découvert ce livre sur le site Babelio, après l'avoir acheter, puis l'avoir lu, je me sens moins seul, face à cet humour quasi obligatoire, quasi unanime, chez les téléspectateurs.

Ne pas rire au rire généralisé, présent à la tv, la où ont veut nous dicter notre humour, merci à

M. François L'Yvonnet pour ce pamphlet, qui dénonce ces rires obligatoires, et ses pseudos comiques qui ne dénonce rien.



Ces Pseudos Humoristes qui ont tous le même humour, et qui veulent nous imposer leur humour scato,



Tous ces moralisateurs sans moralité, présent sur les chaînes et les ondes, y'en a marre de ses dictateurs de l'humour

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Homo comicus: ou l'intégrisme de la rigolade

L'auteur reprend, après son ami Jean Baudrillard, le thème de l'humour imposé, le "fun-system" qui interdit de ne pas rire de tout. La critique est salutaire et souvent bien venue, dénonçant le conformisme de trop d'humoristes qui, en fait de satire et d'audace, se contentent de "brosser les valeurs consensuelles dans le sens du poil", ou la vulgarité autocélébrée d'un Bigard (entre autres), et aussi la gourmandise -moins masochiste qu'il n'y paraît- avec laquelle nombre d'hommes politiques (et pas seulement eux, pourrait-on ajouter) "vont au devant de la moquerie, parfois de l'éreintement, dans les studios ou sur les plateaux des émissions spécialisées".

Malgré tout, on peut regretter quelques trop longues et pédantes digressions d'allure vaguement psychanalytique, ainsi qu'un amalgame un peu trop rapide de tous les humoristes actuels, comparés à ceux d'un âge d'or que l'auteur semble plutôt situer dans la première moitié d'un XXème siècle dont le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a pas toujours été d'un haut niveau : que penser des insultes prétendument drôles proférées par un Drumont, pour ne citer que lui ? Contrairement à ce que l'auteur laisse entendre, le fait que, trop souvent, "l'aplomb tient lieu de grandeur" n'est ni vraiment nouveau, ni spécifiquement français. A ce sujet, on peut d'ailleurs regretter que le propos de ce livret demeure strictement hexagonal : une perspective internationale aurait sans doute permis d'approfondir certaines problématiques (de quoi et comment rit-on dans les autres civilisations ?).

Enfin, l'auteur aurait peut-être pu insister un peu davantage sur l'effet démobilisateur et réducteur du "sens tragique de la vie" qui est lié à l'humour.

Un petit livre d'humeur, donc, à prendre comme tel, mais qui m'a personnellement un peu déçu.
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Regard sur le sport

Les mouvements et le dopage, la performance et la vitesse, l'éducation physique ou l'arbitrage, la place du sport dans nos sociétés : autant de questions que les intervenants abordent avec profondeur et simplicité, relatant leur expérience personnelle de pratiquants ou de spectateurs.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Homo comicus: ou l'intégrisme de la rigolade

Concis et incisif comme un texte de Philippe Muray, ce délicieux blitzkrieg anéantit les animateurs, amuseurs et imitateurs monopolisant sans vergogne les ondes […].
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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C'est chose tendre que la vie : Entretiens ..

C'est un livre d'entretien et ça tombe bien : causer Dédé il adore ça.

En mode je l'apprécie beaucoup et en matière de philo, j'en connais un rayon.

Mais magnanime, il essaie de se mettre à notre portée.

Ce n'est pas facile mais bien aimable.

Et puis il a des très bons goûts : Pascal, Montaigne, Spinoza, Alain...
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