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3.97/5 (sur 197 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) : 1932
Mort(e) : 1994
Biographie :

Christopher Lasch (1932-1994) était un historien, intellectuel et critique social important de l'après-guerre aux États-Unis. On peut le classer dans le courant idéologique du « populisme » américain.
Il poursuit ses études à Harvard et Columbia, enseigne à l'Université de l'Iowa et termine sa carrière comme professeur d'histoire à l'Université de Rochester de 1970 à sa mort, d'un cancer, en 1994
Influencé par le courant idéologique de l'école de Francfort, Christopher Lasch pose un regard critique vis-à-vis des industries culturelles. Dans Culture de masse ou Culture populaire[1], l’écrivain critique la définition de la culture de masse telle que la gauche « libérale-libertaire » (Michel Clouscard) la conçoit, et qui voit dans toute critique de la société des loisirs et de la société des spectacles, une pensée conservatrice. Les critiques contre l’industrialisation de la culture sont perçues comme des critiques de la démocratie elle-même
Véritable leurre selon lui, la visée de démocratisation de la culture aboutit à uniformiser les propositions culturelles et à manipuler les citoyens. Ces valeurs libérales s’ancrent selon lui dans la philosophie des Lumières, qui tait les particularismes et engage une révolution culturelle. Il reproche à cette idéologie de faire de la modernité un concept qui dissout et rompt avec toute forme de tradition
Comparant le développement de la France à celui de l’Amérique, il pense que la liquidation des racines et de l’enracinement au profit du « melting pot » est le chemin que prend la société française. Celui-ci se caractérise par la croyance selon laquelle seuls les déracinés peuvent accéder à une véritable liberté. Niant la conception selon laquelle il existe un double circuit culturel, l’un foulé par l’élite, l’autre par la masse, il considère que le système actuel dissout, par sa structure même, les cultures populaires dans le narcissisme de la culture de masse.
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Source : wikipedia
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Christopher Lasch et le Progrès, 1991. En anglais.


Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
Christopher Lasch
"The family is a haven in a heartless world."
La famille est un refuge dans un monde cruel.
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Christopher Lasch
La publicité sert moins à lancer un produit qu'à promouvoir la consommation.

(cité par Pierre Dumoncel_La Marche du siècle)
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Dans la mesure où travailler ne représente guère plus qu'une agitation sans grande signification, (..), le salarié cherche à échapper au sentiment d'inauthenticité qui en résulte en créant une distanciation ironique par rapport à sa routine journalière. Il tente de transformer le rôle qu'il joue en une évaluation symbolique de la vie quotidienne, et se réfugie dans la plaisanterie, la moquerie, le cynisme.
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Loin de considérer le passé comme un fardeau inutile, je vois en lui un trésor politique et psychique d'où nous tirons les richesses (pas nécessairement sous forme de "leçons") nécessaires pour faire face au futur. L'indifférence de notre culture envers ce qui nous a précédés - qui se mue facilement en refus ou hostilité militante - constitue la preuve la plus flagrante de la faillite de cette culture. L'attitude qui prévaut aujourd'hui, aussi enjouée et dynamique qu'elle paraisse, tire son origine d'un appauvrissement narcissique du psychisme, ainsi que d'une incapacité à distinguer nos désirs selon la satisfaction qu'ils nous donnent. Au lieu d'en juger par notre propre expérience, nous laissons les experts définir nos besoins à notre place ; après quoi nous nous étonnons que ceux-ci semblent incapables de jamais nous assouvir.
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Les rôles que l'on se crée pour soi-même deviennent aussi contraignants que les comportements sociaux dont ils sont censés nous soulager par le détachement ironique.
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Aux Etats-Unis en particulier, la liquidation des racines a été considérée comme la condition essentielle du développement et de la liberté. Les symboles dominants de la vie américaine, la « frontière » et le melting pot, incarnent, entre autres, cette croyance selon laquelle seuls les déracinés peuvent accéder à la liberté intellectuelle et politique.
Ce modèle implicite d’éducation éclairée exige d’être révisé. Il est à bien des égards profondément fallacieux. Il sous-estime la solidité et la valeur des attachements traditionnels. Il donne à tort l’impression d’une stagnation intellectuelle et technologique des sociétés « traditionnelles », et il encourage par la une surestimation des réalisations de l’esprit moderne émancipé. Il présente le sens du lieu et le sens du passé comme absolument réactionnaires dans leurs implications politiques, ignorant le rôle important qu’ils ont joué dans les mouvements démocratiques et les révolutions populaires. Non seulement il exagère les effets politiques du déracinement, mais il défend une conception très pauvre de la liberté. Il confond en effet, la liberté avec l’absence de contraintes.
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Telle est bien, en définitive, l’aliénation spécifique dans laquelle se débat de nos jours l’individu libéral-libertaire, prototype humain désormais fabriqué en série, dont la gauche n’a pas le monopole, bien qu’elle constitue à l’évidence son refuge de prédilection.

Cet individu, en effet, doit s’imaginer en permanence qu’il est dans la marge afin de pouvoir continuer à se tenir dans la norme ; il lui faut croire à tout instant qu’il vit dans la transgression, le libertinage et la volupté épicurienne – modes de vie bien évidemment au-dessus de ses pauvres moyens – pour demeurer le pantin pathétique qui s’agite désespérément dans l’univers ennuyeux, tyrannique et puritain de la consommation obligatoire et de ses changements incessants. On pourrait presque dire, en employant l’ancien langage, qu’il doit s’épuiser à être « de gauche » pour que le monde continue à être « de droite »

(extrait de la préface de JC Michéa)
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La critique de la “privatisation”, bien qu’elle continue à maintenir en éveil le besoin d’une existence plus communautaire, devient fallacieuse alors que diminue la possibilité d’une authentique vie privée. Il se peut qu’à l’instar de ses prédécesseurs, l’Américain contemporain se montre incapable d’établir aucune sorte de vie commune, mais les tendances à la concentration de la société industrielle moderne n’en ont pas moins sapé son isolement. Ayant livré ses compétences techniques aux grandes entreprises, il ne peut plus pourvoir lui-même à ses besoins matériels. La famille perd non seulement ses fonctions de productions, mais même certains aspects de sa fonction de reproduction ; hommes et femmes ne parviennent plus à élever leurs enfants sans l’aide d’experts certifiés. L’atrophie des anciennes traditions d’autonomie a érodé notre compétence à conduire les affaires de notre vie quotidienne dans un grand nombre de circonstances, et nous a rendus dépendants de l’Etat, de la grande entreprise et autres bureaucraties.
Le narcissisme représente la dimension psychologique de cette dépendance. Malgré ses illusions sporadiques d’omnipotence, Narcisse a besoin des autres pour s’estimer lui-même ; il ne peut vivre sans un public qui l’admire. Son émancipation apparente des liens familiaux et des contraintes institutionnelles ne lui apporte pas, pour autant, la liberté d’être autonome et de se complaire dans son individualité. Elle contribue, au contraire, à l’insécurité qu’il ne peut maîtriser qu’en voyant son « moi grandiose » reflété dans l’attention que lui porte autrui, ou en s’attachant à ceux qui irradient la célébrité, la puissance et le charisme. Pour Narcisse le monde est un miroir ; pour l’individualiste farouche d’antan, c’était un lieu sauvage et vide qu’il pouvait façonner par la volonté.
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Les classes intellectuelles sont fatalement éloignées du côté physique de la vie - d’où leur dérisoire tentative de compenser cet éloignement en adhérent à un régime astreignant d’exercices physiques purement gratuits. Leur seul rapport avec le travail productif est en tant que consommateurs. Elles n’ont pas l’expérience de la création de quoi que ce soit de substantiel ou de durable. Elles vivent dans un monde d’abstractions et d’images, un monde virtuel consistant en modèles informatisés de la réalité - une « hyper-réalité » comme on l’a appelé - par opposition à la réalité physique immédiate, palpable, qu’habitent les femmes et les hommes ordinaires. Leur croyance à la « construction sociale de la réalité » - dogme central de la pensée post-moderne - reflète l’expérience de leur vie dans un milieu artificiel d’où a été rigoureusement banni tout ce qui résiste au contrôle humain (ainsi que, c’est inévitable, tout ce qui est familier et rassurant). Le contrôle est devenu leur obsession. Dans leur élan pour s’isoler du risque et de la contingence - pour se prémunir des aléas imprévisibles qui affligent la vie de l’homme-, les classes intellectuelles se sont séparées du monde commun qui les entoure mais aussi de la réalité elle-même. 
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Ce n'est pas avec les médias de masse et les autres entreprises d'homogénéisation culturelle, ni avec la vision d'une société sans autorité, sans pères, et sans passé, que la gauche doit chercher à s'allier, mais avec les forces qui, dans la vie moderne, résistent à l'assimilation, au déracinement et à la "modernisation" forcée.
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