Marie-Blanche Cordou-Chroniques littéraires
Premier recueil de photos sur le thème de la mer avec des images sublimes et des textes poétiques qui fusionnent avec la beauté du monde mise en valeur par l'oeil talentueux du photographe-poéte.
A l'écho de la lune la mer étire sa nuit.
Au calme énoncé le clapot se tait.
Il n'y a que l'immense pour simple bruit
posé à l'unisson de nos secrets.
Qu'importe le voile des brumes et l’écharpe des nuages.
J'enlacerai le ciel à la mesure des infinis, promesse de mes imaginaires.
Les envols de vie n'ont cure des ombres du temps.
J'ai tant de compagnons au long de mes chemins.
Les évidents, bien sûr.
L'arbre, le nuage, la fleur et l'herbe, la vache curieuse et la buse résolue.
Mais il y a aussi tous les discrets,
du brin d'herbe au renard,
de l'écureuil à l'échancrure de terre.
Nous faisons multitude à l'unité du monde...
Sait-il si c'est la nuit ?
Sait-il s'il reste du jour ?
Juste cette heure où le temps s'alanguit,
hésitant infailliblement.
Il faut d'un monde à l'autre partir
Il faut d'un monde à l'autre accueillir
Soleil et nuit sont migrants au fil des horizons.
Il faut souligner les temps et enlacer les vents.
Braver les équilibres et tanguer tout autant.
J'irai toujours là-bas où s'empoignent nos chants.
Ceux de nos impertinences et de nos libertés...
Vient le soir, vient la fin du jour.
Consciencieusement, tendrement, il faut coucher le soleil, border la mer et raconter aux nuages des histoires de ressac, des contes d'aubes à venir.
Matin calme, l'oiseau vient me saluer.
J'ai les nouvelles du monde, le vrai.
Au rose dissipé il faudra rejoindre les hommes,
leur monde...
Le temps nous fait nuage et nous emporte au loin du vent.
Que restera-il d'hier ?
Pas même la mémoire des labeurs courbés.
Tout juste l'accroche de la couleur des pierres au regard du passant.
Il est des temps de grand calme
Il est des temps d’ombres douces
Il est des temps où la lune chuchote
Au creux de l’île, la mer calmait ses courants
Le clapot parlait à voix basse
Il me racontait les rêves des marins oubliés
Des contes d’horizons et de lents départs
Seuls les songes s’inscrivent à la surface de l’onde.
C’était la dernière nuit de l’année des hommes
Le chien et moi nous maraudions au lit des étoiles
L’île nous contait le fil du temps, de calmes tempêtes
La mer se faisait discrète pour nous laisser flairer le goût du ciel
Il faut parfois rester seul au monde, assis au rebord de la nuit
Pour savourer le murmure des siècles.