Frank Schätzing

Now, compare that to single-cell organisms: most species can live through ice ages, volcanic eruptions and shifts in oxygen and methane concentration. They can even survive for thousands of years in a death-like state and come back to life as though nothing had happened. Bacteria are everywhere - in boiling springs, glaciers, or burrowed kilometres under the earth... We couldn't survive without bacteria, be they'd have no trouble surviving without us.

- Je sais où tu veux en venir, dit-il après un moment de silence. Tu penses que pour traiter l'animal de façon plus humaine, il n'est pas nécessaire de lui trouver un maximum de similitudes avec l'homme.
- Exactement! confirma Alicia avec véhémence. C'est de l'arrogance!
- Tu as raison. (...). Mais les gens ont besoin de croire que plus une créature vivante ressemble à l'homme,  plus elle mérite d'être protégée. Tuer un animal, c'est plus facile que tuer un homme, et ça le restera toujours. Ce ne sera plus difficile que lorsqu'on aura considéré cet animal comme un proche parent. Il y a beaucoup de gens qui admettent cette idée maintenant, mais sans accepter pour autant que nous ne soyons pas les rois de la création et que nous n'occupions pas la première place sur l'échelle de la valeur de la vie… que nous soyons sur le même plan.

Le crâne de la baleine avait surgi des flots sans le moindre bruit. Il était si près qu’il touchait quasiment le caoutchouc du bateau. Il se dressait hors de l’eau sur plus de trois mètres cinquante ; la gueule ridée était parsemée de crustacés parasites et de protubérances. Au-dessus de la bouche fendue vers le bas, un œil grand comme le poing fixait l’occupant du Zodiac, presque à hauteur de visage. On apercevait le début d’énormes nageoires pectorales au-dessus des vagues. Immobile comme un rocher, la tête semblait posée sur l’eau. C’était le bonjour le plus impressionnant qu’Anawak eût jamais connu.

- Au fond, je me demande depuis des années quel est notre véritable but, reprit-elle. Je crois que si je connaissais la réponse, j'arrêterais de chercher. La réponse est toujours la fin de la quête. Peut-être est-ce la solitude de notre existence qui nous tourmente. L'idée d'être un hasard qui ne s'est reproduit nulle part. Mais peut-être voulons-nous apporter la preuve au contraire qu'il n'existe personne en dehors de nous et que la place que nous occupons dans la Création nous revient de droit.

C'est en ce mercredi que se scella le destin de Juan Narciso Ucañan, mais le monde n'en fut pas informé.
Quelques semaines plus tard, l'information fut diffusée sur une vaste échelle, mais le nom d'Ucañan ne fut jamais prononcé. Car des noms, alors il y en avait trop,  et il faisait simplement partie du lot. S'il avait été possible de l'interroger immédiatement après et de lui demander ce qui s'était passé à l'aube de ce mercredi, la similitude avec des événements qui s'étaient produits au même moment tout autour du globe aurait sauté aux yeux. (...) Mais Juan Narciso Ucañan ne dit mot, et le Pacifique, au large de Huanchaco, dans le nord du Pérou, ne révéla rien non plus. Ucañan resta muet, comme les poissons qu'il avait pêchés toute sa vie durant. Lorsque, finalement,  on le retrouva dans une statistique, l'affaire était déjà passée au stade supérieur et les détails le concernant (...) ne présentaient plus qu'un intérêt mineur.


14 janvier - Huanchaco,  côte péruvienne 
(Prologue)

Excellent roman fictif traitant des dommages à l'environnement causés par l'humain. L'auteur a fait appel à nombre de scientifiques pour son écriture. Particulièrement en ce qui a trait au texte traitant des activités en cours dans les mers et de la qualité de leur environnement .
C'est la révolte des océans face à l'homme. Parmi les meilleurs livres que j'ai eu l'occasion de lire.

mais le pire, c'est la peur d'avoir le choix et de se tromper, et d'être coincé ensuite.
(12 avril)

C'était idiot, mais tout cela ne semblait être que le début de quelque chose.
De quelque chose dont nous n'avons eu jusqu'à présent qu'un court aperçu
(22 avril)

j'ai beaucoup de force dans les bras. Quand j'étais petite, j'ai écrabouillé un petit chat en le serrant trop fort, par affection. C'est horrible, non ? Tu te rends compte par affection... donc, fais bien gaffe à ce que tu vas dire, parce que toi, je n'ai aucune envie de te caresser.

L'origine principale des phobies dans notre monde civilisé vient surtout des dangers qui nous menaçaient avant que nous vivions dans des villes , nous avons des phobies du vide, des orages, des rapides, des eaux troubles, des serpents, des chiens, des araignées... pourquoi pas des câbles électriques, des revolvers, des couteaux à cran d'arrêt, des voitures, de la dynamite et des prises de courant, alors que tout ça c'est beaucoup plus dangereux?

Les morts appartiennent à la mort. Très vite, nous retournons auprès des vivants.

Nous sommes ainsi, nous les humains, même pour penser aux morts, il nous faut des points d'ancrage à notre chagrin pour pouvoir ensuite ranger la douleur dans une boîte et l'entreposer pendant un an. L'année suivante, en la ressortant, nous constatons qu'elle était plus grande dans notre souvenir.

- Je parle des anciennes coutumes de la mer de Béring. Voilà comment ils faisaient: avant le départ pour la chasse, le lanceur de harpon devait coucher avec la fille du capitaine pour pouvoir s'imprégner de son odeur intime. C'était cette odeur, et rien qu'elle, qui attirait la baleine auprès du bateau et qui la calmait pour qu'elle se laisse tuer.

- Nous essayons de nous inscrire dans l'histoire, nous cherchons à nous survivre à nous-mêmes avec tant de frénésie que nos objectifs intellectuels concordent rarement avec ceux qui pourraient servir l'humanité.

Les arabes n’existent pas plus que les juifs ou les chrétiens.
Chaque homme est différent. Tu dois toujours d’abord considérer la personne.
Quand elle te fait face.
Comment est-elle ? Gentille ? Plutôt pas ? Digne de confiance ? Pourrait elle être ton amie ?
Prends la peine d’établir tout cela.
Tu ne dois jamais faire face à quelqu’un avec des préjugés, tu m’entends ?
Ne juge pas quelqu’un avant le moment où tu en sauras assez sur lui pour le juger

- Si tu ne m'aimes plus, avait-elle dit, pourquoi ne fais-tu pas au moins semblant?
- Tu crois que ce serait mieux pour toi? avait-il demandé.
- Non, avait-elle répondu. Ce qui aurait été mieux pour moi, c'est que tu ne m'aies jamais aimée.

- Nul ne sait jamais où se trouve le requin, ni quelle sera sa prochaine victime. Un requin unique suffit à lui seul à décourager des milliers de vacanciers d'entrer dans l'eau. Vu sous l'angle de la statistique, il serait impossible à ce requin isolé d'infliger de grandes pertes au tourisme. Et pourtant, dans la pratique, il le paralyse bel et bien.

- dans une guerre, c'est toujours la vérité qui est la première victime.

- On ne peut pas, on ne DOIT pas tout exposer au public. Déclencher la panique serait la dernière chose à faire.

En Amérique, certains enfants dessinaient des poules à six pattes parce que les cuisses de poulet étaient conditionnées par six dans les supermarchés.

- Les gens fument jusqu'à ce qu'on leur ampute les jambes ou qu'ils meurent d'un cancer du poumon. Ils ont parfaitement conscience de s'empoisonner et le font quand même, et pourtant les hommes sont indubitablement plus intelligents que les baleines.