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Citations de Frédéric Dard (2238)


- Tout ça est bien triste, a soupiré le docteur. Pourtant, la vie est simple quand on ne la prend pas au sérieux. Qu'est-ce qu'ils ont donc, les gens, à ne pas le comprendre ?

[C'est toi le venin]
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Jusqu'ici, ce soi-disant coup de foudre dont vous parlez n'est qu'une idée de gosse chimérique. Elle s'intéresse à moi comme elle s'intéresserait à un livre qui lui a plu...

[C'est toi le venin]
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... les larmes fertilisent les terres ingrates de l'oubli.
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Maintenant que je pense à ce phénomène qui m'a jeté dans ses bras je comprends que ma vie précédente m'y avait conduit tout droit. J'avais vécu dans famille, sans amis, loin de la France, dans un pays où les préoccupations, les occupations même sont différentes... Ma carapace d'homme casanier ne demandait qu'à éclater.
C'est pourquoi l'être qui se tenait à mes côtés bénéficiait de ce gigantesque trop-plein d'amour inemployé.

[Cette mort dont tu parlais]
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- Alors, comme ça, vous revenez d'Afrique ?
- Comme ça, oui.
- Ca vaut le coup ?
- A quel point de vue ?
- Pour un peintre ?
- Oh non : trop de couleurs vives... Et c'est signé Dieu, vous comprenez ! Van Gogh a l'air d'avoir peint des brumes à côté de ça...
Il a éclaté de rire.

[Cette mort dont tu parlais]
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En ce moment, les gars, j'sais pas si vous vous êtes rendu compte, mais je suis aussi survolté que le zig de Sing-Sing à qui on dit "Asseyez-vous, on va vous mettre au courant" !
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Le cimetière est envahi par ce que les journaleux appellent une foule nombreuse. Une boîte en sapin est déposée au bord d'une tombe ouverte et un peigne-cul aux subjonctifs défaillants fait le panégyrique de son occupant. C'est la grosse vente réclame de salades saisonnières. L'instant bref et inévitable où le disparu passe pour un saint. On profite de ce que les assistants ont le traczir de la grande faucheuse pour déverser de l'épithète choisie avec un camion-benne. Après, chacun regagnera son chez soi, son bistrot, son pied à terre, ses habitudes et recommencera à se dire que l'enterré de frais n'était après tout qu'un puant et un va de la gueule, un pauvre mec, un vicelard et que ça lui fait les pinceaux d'être canné après avoir passé des lustres à faire pleurer les noix de ses contemporains !
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L'homme a inventé l'objet qui parle pour se sentir moins seul dans la vie. Moi j'ai créé le livre qui pète ! Le livre qui rote ; le livre qui ronfle ou qui crie au secours ! Qu'on se sente moins seulabre en le bouquinant. Ca veut dire que mon polar existe, tu saisis ? Qu'il a bouffé des haricots. Mais y a pas que les flatulences. Parfois, on book, il exclame "Seigneur !", indiquer qu'il croise en Dieu dans les parages, le long des côtes agnostiques. Je fais du cabotage spirituel. Et quand je débouche à l'estuaire d'un beau cul, je jette l'ancre, le foutre, ma gourme et mes principes.
Ah l'ami... Si tu me comprends, je t'aime de bonheur. Et si tu ne me comprends pas, je t'aime de tristesse.
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... on ne fait pas d'hommes laids sans caser des noeuds [...].
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- Alors là elle me pompe l'air, azote compris, la grosse vachasse ! On va pas se chicorner tous les cinquante ans à reprendre l'Alsace-Lorraine pour se faire faire tricard de bignou dans les cas d'urgerie, merde !
Je lui tire ma brémouze.
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Ce qui suit n'est pas très plastique, au plan formel comme on cause dans les galeries de peinture, mais mérite le voyage. Moi, vautré sous le pucier, près de l'attaché-case enregistreur, je me fais l'effet de Bourvil dans la Jument verte, quand sa brave mère se fait loncher par un soldat alboche qui la lime en tant qu'uhlan.
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: Encore un qui faisait partie de la grande famille Moije. Chacune de ses phrases débutait par : "eh bien, moi, je…". C'est le vice number oane de l'humanité. Non contents de dire "moi" ou "je", faut qu'ils balancent les deux à la fois. Moi, je, c'est le fer de lance de toutes leurs converses à la con. Ils moijegent sans le vouloir, d'instinct. Impossible de s'exprimer autrement.
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On va vers une simplification extrême du langage. Bientôt, ceux qui emploieront des verbes auront besoin d'adjoindre une bande dessinée à leurs textes pour se faire comprendre et les téméraires qui useront d'adjectifs seront mis à l'index.
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Ca ne meuble pas l'intellect, mais ça ne vous conduit pas non plus au cabanon. C'est le genre de film pour familles nombreuses et soubrettes délirantes. L'aventure est au coin de la Ruhr !
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En attendant, croyez-moi, lorsque vous vous annoncez dans une maison bourgeoise où la baronne vous fait du rentre-dedans, n'hésitez pas une seconde : grimpez la bonne ! Avec elle, vous n'aurez pas besoin d'avoir lu Proust, ni d'avoir visité la dernière exposition de Buffet ! Et si la soubrette sent davantage l'eau de Javel que "Conquête" de Lancôme, consolez-vous en pensant que les cadeaux que vous aurez à lui faire n'amocheront pas votre budget !
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— Dis, Antoine, tu vas pas chiquer les pères-la-pudeur, avec toutes les conneries que t’écris ! finit-il par articuler.
— Je fais dans le gaulois, pas dans le porno, môme ; si la nuance t’échappe, je te l’expliquerai.
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Le vrai romancier ne doit en aucun cas casser les couilles à son lecteur, sinon il tombe dans la catégorie « écrivain » et alors là, bonjour les dégâts !
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J’aime bien les mafias familiales. Elles sont réconfortantes et les gens sont cons qui ne pigent pas que le clan est l’une des dernières forces restant à la disposition des hommes en ces temps de chiasse à marée haute.
.../...
Le brigadier Poilala, de service cette noye, m’a monté une Thermos de café fort. Mais le caoua, y a que dans les romans américains qu’il requinque les flics fourbus. Son action est illusoire, sa stimulation éphémère. Il te met de la nervouze dans la fatigue, point à la ligne. Tu restes flagada, mon brave. Les paupières de plomb, les reins moulus, l’entendement en arrière-garde. Si t’en écluses trop, il te flanque des palpitations ; mais tu demeures vanné et embrumé. Parce que le sommeil, une seule chose peut t’en guérir : la dorme.
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— C’est tellement abominable que d’en parler me semble une monstruosité, mon pauvre Alexandre-Benoît.
— Faut pas avoir peur des mots, Tonio, seul’ment des gensss. Comme il dit vrai, le bon obèse. Quelle sagesse se cache en ce tas de saindoux ! (Merde, un alexandrin ; je l’ai pas fait exprès.)
.../...
Inouï, l’intérêt que mes temporains accordent à la météo. Je les entends… Ils se téléphonent d’un continent à l’autre. La deuxième chose après « bonjourçava », c’est « quel temps vous avez ? » Comme si on en avait à cirer du temps qu’il fait à Paris quand on lézarde en Andalousie ! Et même du temps de Paris lorsque tu t’y trouves ! Ils n’ont pas pigé que le temps, c’est toujours à recommencer beau, pas beau, pluie, brouillard, neige, canicule ! C’est tout pêle-mêle dans la grande sphère qui tourne. Elle crache son numéro : « Vent frais avec légère précipitation orageuse en début d’après-midi. » Toute leur vie, ils seront passionnés. Ne parleront que de ça. Ne serait-ce que pour le constater. « — Il fait pas beau, hein ? » « — Non, il fait pas bon pour la saison. » « — L’année passée, il faisait plus doux ! » Je crois rêver. Le temps les fait perdre leur temps. « Le fond de l’air est frais. » « Il va peut-être pleuvoir. » « Il y a plus d’été. » « Tiens, il neige. » Et même, ce pur chef-d’œuvre : « C’est un temps qui amènera la pluie. » Oh ! qu’il amène la pluie, mais qu’il emporte les cons, ces feuilles mortes de la vie. Qu’il les emporte dans « la nuit froide de l’oubli » là que Prévert accumulonçait ses feuilles mortes, bougre de bougre !
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Un désespoir sans limite me rongeait comme un chancre. J’étais malade de mon passé. Il était vraiment passé, rien ne me rattachait plus à lui… Je n’avais plus le courage d’être neuf, de tout recommencer… Ce qui me manquait peut-être le plus, c’était un ami. Un homme à qui parler, un homme avec lequel il me serait possible d’être moi-même, de me raconter, de me soulager… La solitude n’est pas faite pour nous. Elle nous dévaste et nous creuse, car le vide appelle le vide !
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Il y a tant de sujets vides à remplir ! Tant de bêtises à monter en épingle ! Découvrez des scandales : « Pourquoi Pâques tombe-t-il toujours un dimanche ? De quel droit ? » ou bien : « Comment se fait-il que les pouvoirs publics tolèrent la présence des poubelles sur les trottoirs ? » Vous voyez ce que je veux dire ? Pâques, les Pouvoirs publics, ce sont des choses abstraites ! Le Français aime critiquer ce qui n’existe pas. Quand on mailloche un contemporain, ça le gêne un peu parce qu’il a bon cœur dans le fond…
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Je savais alors qu’il me restait de longues heures à dormir voluptueusement dans la touffeur de serre de mon lit. Comme tous les voluptueux, j’avais toujours aimé le lit ; ses différents usages convenaient à mon tempérament.
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Maintenant, je savais ce qu’elle valait, la gloire ! Un piédestal de sable, voilà ce que c’était ! Rien de plus ! Les hommes juchés sur ce promontoire se croyaient des élus éternels mais au premier coup de vent, ils s’écroulaient !
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Elle me couvait d’un œil bizarre. Cette fille n’était pas normale, je l’ai vraiment compris à cet instant. Elle ne m’avait pas menti en prétendant qu’elle était frigide… Tout en elle était froid, mort et insensible, moralement comme physiquement. Elle ne savait que feindre, et elle feignait avec excès ! Moi j’avais pris cela pour de la passion. 
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Elle rit féroce. C’est vrai qu’elle paraît un peu bizarre, cette chérie. Quelque chose d’inhumain m’incommode chez elle. Un éclat de déraison dans ses prunelles. Une sorte de vanité sauvage, d’orgueil interplanétaire. Pour elle, la base de sa philosophie, c’est « moi et Dieu ».
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Il serait temps de l’affranchir, le père noble. Sinon il va faire sa poussée d’urticaire. Tu connais les chefs ? Leur devise c’est : « Rien foutre, mais tout savoir ».
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Béru consomme un sandwich à la crème de saumon que Félicie nous a confectionné avant le départ. Il dit, la bouche full :
— Moi, on me kidnappingerait Apollon-Jules, le monde ne serait pas assez grand pour que le ravisseur se planque. Je songe mélancoliquement à un type que j’ai connu et qui pensait cela. Il lui était survenu un turbin façon Lambert. Avant, quand il lui arrivait d’envisager pareille éventualité, lui aussi se disait que le monde ne serait pas assez grand. Et puis la chose s’est produite et c’est lui qui s’est senti tout petit, tout minuscule dans le monde immense, dans la jungle infinie qu’est le monde.
.../...
« Ah ! maintenant, la cérémonie du bidet. C’est une personne qui abuse de ce genre d’ablutions. Elle y voit un acte purificateur, la salope. Combien de garces abjectes s’estiment vierges après s’être lavé les fesses, messieurs ? Elles ont des culs de linotte. »
.../...
La chambre du vieux nœud pue la ménagerie. On est dénoncés par nos odeurs, les hommes. Nous pestilons. On fait illuse à force de bains et de parfums, sinon c’est la Berezina atroce ! Nos fumets dénoncent le fumier en mouvement que nous sommes. Arrête-toi de bouger et te voilà en quelques heures putrescent. T’as beau te fourbir l’oignon, te le rincer à grande eau, il schlingue encore. Là est notre vérité animale. Pour obtenir tous les renseignements les plus détaillés sur ta condition humaine, une seule adresse : ton trou du cul !
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L'ombre, dans les artères visqueuses, était plus dense que sur les quais. C'était l'heure blafarde, vous savez ? L'heure de l'angoisse, L'heure de la peur... L'heure où la nuit vous tend ses bras de mort.
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Ça ne m'amusait pas de trimballer ce type-là dans mes déplacements, mais il vaut toujours mieux être deux lorsqu'on vient demander à une dame de la haute si elle a tué son mari.
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