Frédéric Mirabel-Chambaud

Tout en sirotant son verre, il en profita pour recharger et mettre à jour son BH qui en avait grand besoin. Pour patienter et sans trop savoir pourquoi, il fit défiler les dernières news holos sur son bracelet. Il avait vu récemment, grâce au Cinéma Intégral, des pratiques identiques datant du siècle dernier concernant l’ancêtre du BH que l’on nommait téléphone portable. Sur ces images, tous semblaient rivés, comme aujourd’hui, sur ce dérisoire mais indispensable accessoire électronique. Il avait toutefois remarqué que ce petit appareil était largement moins perfectionné que les BH et moins chronophage qu’aujourd’hui.

Mais il avait tout aussi rapidement révélé ses aspects les plus sordides compte tenu du voyeurisme pervers d'un public se délectant à la vision de grandes batailles sanglantes ou des hécatombes qu'avaient pu provoquer les grandes épidémies. Ceci sans compter sur l'inévitable commerce des images de sexe historiques.

Depuis les grandes épidémies et la guerre de religion qui avaient frappé aussi bien les Grandes Terres du Nord que les Terres Australes, la population mondiale avait été ramenée au tiers de ce qu'elle avait compté au siècle précédent. Cet exceptionnel anéantissement, inédit dans l'histoire de l'humanité, s'était produit sur plusieurs générations et avait profondément remanié toutes les conventions sociales et les organisations communautaires des deux mondes.

Note du traducteur: le texte du présent ouvrage relatant des événements survenus à la fin du XXIIe siècle et la langue française ayant totalement disparu à cette époque, il ne nous a pas été possible de retranscrire fidèlement certaines expressions ou certains sentiments propres à cette période pour les rendre accessibles à un éventuel lecteur du XXIe siècle. Nous nous en excusons par avance.

Les relations sociales tendent à disparaître. Les hologrammes nous absorbent et nous agressent tout au long de la journée. Nous devons renverser cette situation qui nous fait vivre dans un monde artificiel. C'est à l'homme de diriger sa vie et sa destinée.

Bien plus tard Tim avait éprouvé le besoin viscéral de se lever et s'était dirigé sans vraiment y réfléchir vers la douche. Ces épanchements sont faisait preuve Jade après leur RP le mettaient mal à l'aise et provoquaient en lui un sentiment confus. Tout de même, cette profusion de caresses, d'étreintes et de baisers était aussi surannée que dépourvue d'intérêt. Ils n'avaient pas besoin de ça pour réaliser un bon score. Il l'avait d'ailleurs vérifié sur son appli, ils venaient de pulvériser son précédent record sur tous les paramètres.

Le Cinéma Intégral s’était immédiatement révélé un outil extraordinaire pour réaliser des recherches historiques ou généalogiques qui atteignaient une fiabilité jusqu’alors inconnue par l’humanité. Mais il avait tout aussi rapidement révélé ses aspects les plus sordides compte tenu du voyeurisme pervers d’un public se délectant à la vision de grandes batailles sanglantes ou des hécatombes qu’avaient pu provoquer les grandes épidémies. Ceci sans compter sur l’inévitable commerce des images de sexe historiques.

Il avait laissé toutes ses forces dans cette lutte mortelle.
Son esprit commençait à nouveau à fonctionner normalement. Incapable de se lever, le dos au sol et les bras en croix, il fixait les ombres de la rue qui dansaient au plafond, sa raison en déroute cherchant la cause de cette agression.
Lentement il roula sur le côté pour se mettre à genoux.
Son corps, parcouru de frissons irrépressibles, ne répondait que faiblement à ses sollicitations. Il n'avait pas encore la force de se dresser sur ses ses jambes et résolut de se traîner à quatre pattes vers le corps de l'agresseur.
Sous la lumière opalescente de la lune il découvrit l'homme qui l'avait si sauvagement agressé. Un sang noir et épais s'écoulait lentement de sa tempe droite et venait souiller le haut de ses vêtements en lambeaux. Sa respiration était faible et saccadée.
Tim surmonta sans trop de peine le fort sentiment de dégoût que représentait le corps à l'agonie pour essayer de trouver un indice quelconque.

L’ignorance, la pauvreté et la peur sont les trois jougs qui ont toujours permis de tous temps d’assujettir les populations.

Tim, cette histoire m’angoisse. Je crains que nous ayons soulevé une très grosse affaire ; une affaire qui nous dépasse.