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4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Gaëlle Brunetaud a 35 ans. Son premier roman, Faut-il tuer le chef ?, a reçu le prix 2004 du Cercle de la Défense.

Source : Amazon
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Gaëlle Brunetaud
Un bébé commençait à prendre chair. Bravant ma peur de souffrir, je décidai de tout lui consacrer. Je m’arrêtai de travailler. Je ne sortais presque pas de notre petit appartement. J’y vivais, non pas comme un otage, mais comme une religieuse. Car j’aimais à nouveau, et j’étais pleine de ferveur. Les saisons passaient devant ma fenêtre – une belle fenêtre donnant sur un cèdre magnifique, un cèdre du Liban. Je profitais du temps qui m’était offert pour repasser les évènements de ma vie. Pas les passer en revue, non, les repasser vraiment, c'est-à-dire les rendre lisses. Je voulais me laver, me préparer comme une mariée, je voulais que ce petit être, s’il devait venir au monde, me trouve purifiée, libérée, je voulais que rien de mon passé ne puisse peser sur lui. Je ne suis pas sûre d’y être parvenue, mais j’ai mis tout mon cœur à cette œuvre – me libérer pour lui faire de la place, et le sentir prendre possession de tout l’espace.

Enfin, les contractions sont venues. Je frémissais d’impatience comme les enfants au soir de Noël. Pour la première fois je les attendais. Pour la première fois je les accueillis comme des alliées. Je respirais au rythme des vagues qui m’assaillaient. C’était fort, c’était puissant, je me sentais vivante comme jamais. J’avais attendu huit ans ce moment et il arrivait. J’accouchai pour la troisième fois, et pour la troisième fois sans péridurale, parce que je voulais tout vivre en entier. Mais pour la première fois, le petit être dont je découvris le sexe en l’attrapant par les fesses me regarda. Et je le regardai.

Puis, apaisée, ma fille s’endormit contre moi.

Pour nous une nouvelle ère commençait.

Enfin une vie m’était confiée.

J’allais pouvoir prendre soin d’elle.
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Gaëlle Brunetaud
J’aurais tellement voulu t’accompagner.
Jouer mon rôle. Etre ta mère sur la terre ou au ciel. J’aurais tant aimé t’aider. Passer le miroir avec toi dans mes bras.
Mais c’est seule que tu es partie. Sans moi, sans ton Papa.
Seule. Comme une grande personne. Tu as découvert le jour de ta naissance des espaces que d’autres n’approchent qu’à l’issue d’une vie longue et remplie. J’attendais un bébé, et c’est une grande personne qui a ouvert la porte du ciel.
Un amour pareil ne disparaît pas. Il grandit.
Ma fille, j’apprends à accepter ton départ avec une résignation digne. Chemin faisant j’ai ouvert un espace où tu peux me rejoindre. C’est un monde bien plus grand que moi, qui contient la première mort et la Vie après la terre. La fin, désormais, fait partie de ma vie. Je l’ai prise avec moi. Je l’ai acceptée dans mon histoire. Tant qu’on a peur, on évite la mort, on construit un rempart autour de soi. On rétrécit son horizon. Depuis que tu n’es plus en moi, ma vie brisée s’est servi de sa blessure pour s’élargir en dessinant un cœur plus grand.
Une seule pensée vers toi me met en prière.
Tu es ma main tendue vers Dieu, tu es mon lien vers l’au-delà.
Je suis la maman d’une petite fille devenue une grande personne, qui poursuit son chemin au ciel.
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Gaëlle Brunetaud
En rencontrant sa fille, Benoît devient père. Marie-Kerguelen l’initie à la paternité. Elle devient sa fille. J’imagine que c’est elle qui a fait le chemin, qui trace leur lien charnel et spirituel. Je ne connaîtrai jamais les détails de cette rencontre. Elle leur appartient à tous les deux. Elle est dans leur part d’incommunicable. Nous avons beau nous comprendre à demi mots, échanger, parler, il est une part de nous qui ne peut se dire. Il est une part de nous qui se joue dans un espace où les mots sont inaccessibles. Dans un lieu où ils n’existent pas.

L’inexprimable se joue dans ce passage de l’âme au cœur, dans ce lien qui nous fait et nous défait, dans ce canal qui nous creuse, nous patine, nous transforme.

C’est là que Benoît est devenu père.

On peut changer des couches, donner des biberons, faire des câlins, tirer des poussettes, offrir des jouets, réciter des devoirs et donner des punitions, ça ne suffit pas. Etre père, être mère, ce n’est pas seulement entendre un enfant vous appeler Papa ou Maman. Etre père ou mère, c’est aussi un choix, un vœu, et une initiation. C’est un lien qu’on tisse entre deux âmes, entre deux êtres, entre deux vies. Un lien qui vous change à jamais.
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Merci Gaëlle, la lecture de votre ouvrage m'a ouvert les yeux, fermés depuis le 7 février.
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Gaëlle Brunetaud
Il faut peut-être plonger profond pour trouver la source de sa vie.
En laissant ma fille s'envoler, j'ai trouvé une pierre précieuse,
une petite flamme qui s'apparente au cristal de l'âme
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Ce livre est beau, il nous transporte dans la vie et dans l'espèrance.
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votre livre est la preuve que la paix intérieure est possible.

Il me donne beaucoup d'espoir, je n'ai plus peur ...
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un livre comme un poème
Nos enfants sont tellement plus qu'une histoire qui ne se termine pas "bien"
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