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Critiques de Georges Borgeaud (2)
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Le soleil sur Aubiac

Les écrivains des années 60 – 70 occupent une place un peu bâtarde à la charnière entre deux époques. Le monde a changé profondément et brutalement. Beaucoup ont raté à la marche, ou au contraire ont essayé de la sauter avec trop d’enthousiasme. Dans les deux cas l’oubli les a vite engloutis. Quant à ceux déjà installés, c’est une autre question. Certains, tels Romain Gary, regardent d’un œil un peu sardonique le monde des convenances morales chavirer sur ses bases. Et d’autre, comme notre ami Borgeaud (Prix du journalisme international de Rome 1962, Prix Renaudot 1974), décident qu’ils en ont marre de ces conneries, et se retirent tranquillement dans leur pigeonnier.



Et ce n’est même pas une plaisanterie, car le livre raconte la vie et les expériences de l’auteur dans un ancien pigeonnier en ruine qu’il avait acheté et retapé, au fin fond des Causses, une dizaine de kilomètres au sud d’Agen. Il décrit sa découverte des lieux, les travaux pour restaurer ce qui était l’étable d’un mulet, en faire un lieu habitable – selon les standards de l’époque s’entend, et initialement sans électricité ni eau courante. La vie qu’il y mène est solitaire majoritairement, mais avec tout de même la compagnie d’une chatte débonnaire, le passage de quelques amis, et surtout ses voisins.



Il n’évoque que rapidement la vague des néo-hippies de mai 68 tentant le ‘retour à la terre’, dans le plus pure style maoïste – tout plaquer pour aller planter des légumes ou faire du fromage de chèvre, et découvrir que les maisons sans eau courante ni électricité ni chauffage c’est quand même pas fou. Ceux sur lesquels il est intarissable, ce sont les ‘vieux paysans’. Ceux dont les familles arpentent bien souvent depuis des siècles ces mêmes terres, s’assoient dans les mêmes pièces – voir aux mêmes tables – pour prendre des repas à peine plus soignés.



Quand il arrive dans le pays, plusieurs familles s’entêtent encore à labourer son sol sec et pierreux. Un à un les enfants, devenus grands, partent à la ville. Les parents restent, vieillissent. Derniers vestiges de l’âge des paysans, qui le fascinent par leur simplicité. C’est donc la chronique d’une vie à Aubiac où, sans rentrer dans sa vie personnel, l’écrivain nous fait partager sa vie quotidienne, et surtout celle des derniers vestiges d’un monde en train de disparaitre, le monde des campagnes françaises, dont je n’ai vu que les vestiges des vestiges. Mon fils en verra-t-il seulement les vestiges des vestiges des vestiges ?



Cela même n’est pas sûr…
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Le voyage à l'étranger

Surprenant roman que ce Voyage à l’Étranger de Georges Borgeaud récompensé par le prix Renaudot général 1974.

Un jeune homme venu de sa Suisse natale en Belgique pour entrer en noviciat chez les moines bénédictins se voit renvoyer dans la vie civile par le père Abbé de l’abbaye. Pour que le choc soit moins dur ce dernier convainc son frère le Comte de Moressée d’engager Jean Noverraz comme précepteur de son jeune fils Christian.

Jean est un jeune homme d’une hypersensibilité maladive. Il porte comme le péché originel le fait d’être né de père inconnu ce qui en 192O était pour une jeune mère signe d‘opprobre et de rejet de la communauté bien pensante. Élevé par une mère aigrie par ce passé, écartelée entre une vie modeste et des désirs d’émancipation sociale, Jean est un jeune homme complexé, mal dans sa peau reniant ses envies sexuelles, ne souhaitant que des rencontres « intellectuellement » enrichissantes, souvent geignard, nombriliste.

Son séjour au château de Soye sera pour lui une épreuve initiatique. Sa rencontre avec Madeleine Cérat lui procurera une sensation de bien-être , mais on lui rappellera bien vite où est sa place réelle dans la société !

Un roman qui décrit bien la société des années juste avant–guerre. La guerre civile espagnole bat son plein, la noblesse et la riche bourgeoisie sont encore en haut de la hiérarchie sociale.

Vous dire que j’ai pris plaisir à la lecture de ce gros roman serait mentir ! Le héros de cette histoire m’a profondément agacée, ses atermoiements à longueur de pages, ses redites sans fin, sous prétexte qu’il évoque ses souvenirs alors qu’il a un âge certain, la narration à la première personne qui donne bien sûr au récit un ton intimiste, tout cela mis bout à bout m’ a donné plusieurs fois l’idée de laisser Jean sur le bas-côté de son destin. J’ai tenu bon !!!

Ce sont parfois les aléas de ces livres trouvés au fin fond d’une armoire de campagne

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