Mais comment font les autres ? Géraldine, comment font-ils ? Crayons de bois, stylo à encre ou clavier ? Dans l'angoisse ou l'euphorie ? A quoi ressemblait leur vie ? Et leurs amours ? Et qu'en disent-ils, de tout cet entre-temps qui sépare le désir de l'objet ? J'ai lu, avec l'avidité qu'on a pour les romans, des quantités de biographies, de journaux, de traités et de méthode. Sophie de Ségur, George Sand, Rilke, Fitzgerald, Anaïs Nin, Gertrude Stein, Proust, Malaparte, Patricia Highsmith, Stephen King, Annie Dillard... Rien n'est vraiment pareil, mais quelque chose se ressemble toujours : cette tension installée au centre de l'existence, dont il est impossible de s'affranchir une fois qu'elle est là. Tout le reste, tout ce qui se passe par ailleurs, le bon et le mauvais, le doux et le dur, le remarquable et l'insignifiant est aspiré pour finir et s'engouffre dans le vortex.
(Préface de Marie Desplechin)
Chez nous, on entendait le murmure des arbres dans les bois.
75. J'ai peur de pourrir sous la terre et de puer.
Chez nous, la seule vie valable était celle que l'on inventait, que l'on imaginait. C'était cela qui rendait les choses réelles.
Chez nous, le seul moyen de se délivrer d'une tentation était d'y céder.
Chez nous, les morts n'étaient vraiment morts que quand on les oubliait.
23. J'ai peur de sortir de mon lit pour commencer la journée.
49. J'ai peur de perdre mes cheveux et mes dents.
38. J'ai peur du titre de ce roman : "Faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains sur les hanches ?".
51. J'ai peur des cérémonies.