Les lobbies de la chasse, de l’agrochimie et leurs petits copistes insinuent la peur des animaux à des hommes hors-sol, prisonniers d’un urbanisme biocide, hommes auxquels on fait croire que le sanglier est un fauve redoutable, que les renards attaquent les passants, que les pigeons propagent des maladies, que la nature grouille de vipères et de vermines inquiétantes. Or, la seule peur qui vaille ici est celle de ces phobies entretenues par ceux qui ont intérêt à ce que l’homme n’aime pas la nature et ne voit dans l’animal, non pas un compagnon de vie, mais un ennemi à contenir. Le mécanisme psychique du spécisme rejoint celui du racisme : peur de l’inconnu et rejet de ce qui fait peur. Ce n’est point une vue de l’esprit que de constater que l’animal le plus violent, le plus dangereux, le plus grand prédateur d’humains, le plus sadique en ce qu’il fait de la souffrance d’autrui une jouissance, est l’homme et qu’il y a moins de sécurité dans les zones urbaines que dans la forêt.
["Remettre l’homme à sa place" sur Altermonde-sans-frontieres]
Aussi longtemps que l'homme traitera les animaux et la nature comme des choses, il traitera, à l'occasion, lorsque l'Histoire trébuche, ses semblables comme des bêtes... L'humanité disparaîtra, si elle s'obstine dans une approche déprédatrice de la nature. Sinon, elle poursuivra sa marche vers davantage de raffinement des mœurs et des maniermaen se réconciliant avec la diversité biologique...