Intervista a Giulio Macaione
Je suis le genre de fille qu'on regarde avec curiosité, mais qu'on n'approche pas.
Petite,on n'arrêtait pas de se moquer de moi. Avec le temps , j'ai appris à vivre seule...à me réfugier dans mon monde.
C'est peut-être pour cette raison que je me suis mise à dessiner. L'art est devenu ma plus grande passion.
Réprimer sa propre créativité c'est comme s'enfermer dans une cage.
Je reste là, immobile et impuissante, à regarder la mort.
A la sentir.
Et même si je l'ai déjà regardée dans les yeux, elle me fait encore peur.
La vérité, c'est que je n'ai plus envie...
Je n'ai plus envie de me battre pour qu'on m'écoute, alors que tout le monde se fiche de ce que j'ai à dire.
On m'a toujours dit de me taire, on m'a toujours repris depuis que je suis enfant.
A la fin, on finit par ne plus avoir envie.
Mon maître zen disait aussi que le seul moyen d'être vraiment heureux, c'est de vivre le moment présent et de ne pas se préoccuper du futur.
Évidemment, il est mort pauvre et célibataire.
La chose la plus pénible dans la mort de quelqu'un que l'on aime, c'est que le monde ne s'arrête pas. Les circonstances nous poussent à continuer de vivre, mais il est plus difficile de trouver des raisons de le faire. Quand o,n a vraiment aimé quelqu'un, son absence devient un vide qui nous accompagne toujours, un voile qui nous obscurcit la vue. Et on avance à tâtons. On essaie de marcher malgré tout.
(pages 32 et 33)
Je me sentais écrasée par l'horizon limité de notre village, mais en réalité, ces limites étaient rassurantes, et nous avions la vie devant nous.
À l'enfant que j'étais,
à l'enfant que je suis,
à l'enfant que je serai.
« Venise, moitié femme, moitié poisson, est une sirène qui se défait dans un marécage de l’Adriatique »
Citation de Jean Cocteau
Comme vous le savez, chers lecteurs, une morte ne peut pas se défendre. Et je n'aurais pas grand-chose à dire de toute façon.
Lorsque vous disparaissez, ce que vous entendez dire à votre sujet vous marque profondément.
Mais ce sera le seigneur qui me jugera...
Avec toutes les prières que j'ai récitées dans ma vie, j'ai bien le droit à quelques péchés.
Mais à vous, je peux raconter ce qu'il s'est vraiment passé. (p.127)