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Critiques de Gonzague Tosseri (20)
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Le bal des hommes

L’homosexualité, on en parle, on en débat, on remet en cause les lois qui donnent aux homosexuels plus de droit. Mais s’interroge-t-on sur les conditions de vie des homosexuels avant ?

Nous sommes dans les années trente, et les personnages que nous côtoyons dans ce roman appartiennent à ce que l’on nommerait aujourd’hui « le milieu gay ».

Celui qui les connaît le mieux est Blèche, inspecteur à la brigade Mondaine. Les « invertis », « pédés », les « tantes », il les connaît tous. Hypermnésique, il est capable de réciter la « fiche » de chaque individu. Aussi, est-il le mieux placé pour enquêter sur un fait tout simple : la mutilation et la mort de deux fauves du jardin des plantes. Sauf que cette affaire n’est qu’un des branches d’un arbre à la ramure particulièrement fournie.

J’ai aimé la construction de ce roman : le passé des personnages est raconté dans de courts chapitres, avec sécheresse presque et ces brefs retours en arrière sont toujours liés à l’intrigue principale. Blèche ne porte pas de jugements moraux sur ceux qu’il rencontre (sa vie de famille le prouve assez), le narrateur n’en porte pas non plus sur lui, sur sa femme, avec laquelle Blèche entretient une relation quasi-gémellaire, ou sur son beau-frère, le fragile et fantasque Léon. Les personnages n’ont rien à cacher, strictement rien, et si je n’irai pas jusqu’à dire que certaines scènes sont à réserver « à un public averti », je crains que certains lecteurs pudibonds ne passent leur chemin. La sexualité suscite toujours plus de rejets que la violence.

Pourtant, elle est bien là, cette violence, dans les coups qui pleuvent sur certaines tantes, plus assez fraîches, trop dépendantes de la drogue (déjà). La violence est celle de la guerre passée, pendant laquelle Blèche, Lazare, qui l’a fait entrer aux mœurs, ont combattu. Pendant laquelle d’autres ont disparu, comme Anselme Roche, dont le souvenir plane sur une partie de l’intrigue. Les « séquelles » de cette guerre sont là, et la suivante s’annonce en filigrane. Dans cet entre-deux-guerres, j’ai eu l’impression non pas d’un âge d’or pour les homosexuels, mais d’une période de tolérance. Les destins de ces hommes est cependant empli de désespérance, comme si leur vie, quelle que soit leur position sociale ou leur habilité à dissimuler leur penchant, devaient forcément se terminer dans la déchéance.

Et la place des femmes ? Leur rôle est strictement défini dans le cadre du mariage – autre temps, autre répartition des tâches, le mari se doit d’assurer la subsistance de sa femme et de ses rejetons, celle-ci reste paisiblement à la maison, et peut difficilement envisager l’existence d’un autre univers que le sien, ou une évolution de la société. Et pour celles qui ne sont pas mariés, qui auraient « fauté » ? Leur sort n’est guère différent de celui des « tantes », même si les miracles existent parfois. La maman et la putain peuvent très bien être une seule et même personne.

Le bal des hommes, ou un roman policier historique, pour découvrir un aspect oublié de l’histoire contemporaine.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Le bal des hommes

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Le Bal des Hommes?



"C'est une fois encore un livre que j'ai eu la chance de recevoir de la part des éditions Robert Laffont et que j'ai choisi parce que l'enquête policière me tentait."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Deux tigres sont retrouvés morts au zoo et le directeur a cru bon de faire appeler la mondaine. L'inspecteur Blèche, spécialiste du milieu homosexuel, compte faire semblant d'enquêter gentiment quand il va finalement tomber sur des informations intéressantes."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"C'est étonnant parfois comme un livre vous emporte sans que vous sachiez dire pourquoi. J'ai lu ce livre rapidement et avec plaisir mais je ne sais pas vraiment à quoi ça tient. L'enquête n'est qu'un vague prétexte pour être honnête, et devient très vite secondaire. On découvre alors tout un tas d'intrigues secondaires et on en apprend plus sur l'inspecteur Blèche. Habituellement, c'est quelque chose qui m'aurait plutôt déplu mais ici, je trouve que tout est très bien amené. Je n'ai pas eu l'impression de me perdre mais bien de suivre un fil logique dans la vie du jeune flic. Je ne sais pas si tout cela tient sur le héros, l'époque, l'ambiance ou l'écriture, sûrement sur une combinaison de tout cela, mais en tous cas, ça fonctionne bien pour moi."



Et comment cela s'est-il fini?

"Je ne peux même pas dire que la fin réponde parfaitement aux questions de l'enquête mais là encore, les personnages sont les plus importants et je ne suis pas sortie déçue après le point final."
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Le bal des hommes

Le contexte dans lequel se déroule l’intrigue de ce roman policier est l’un des points forts. En effet il a tout pour me plaire. Les auteurs nous donnent à voir l’envers du décor de la ville lumière. La société parallèle sombre et violente qui nous est exposée met tout de suite dans l’ambiance. Les années 30 sont bien décrites grâce notamment à l’évocation de grands noms et de hauts-lieux du milieu homosexuel. Le récit rédigé à quatre mains est servi par un style d’écriture qui m’a franchement convaincu. Il est assez cru, franc ainsi qu’explicite mais sied parfaitement à l’histoire et aux personnages mis en scène.



Gonzague et Tosseri insèrent régulièrement des flashbacks vers la Première Guerre mondiale. Ceci ajoute encore une dimension dramatique à l’ensemble. Finalement, le seul reproche qu’il serait possible de faire est qu’il existe pas mal d’intrigues parallèles. Heureusement, je ne me suis pas perdue en route mais je peux comprendre la gêne occasionnée chez certains lecteurs. Le traitement des homosexuels de l’époque est forcément exposé. Le constat que les choses n’ont pas vraiment évolué est affligeant. Le héros, l’inspecteur Blèche de la bridage mondaine, est un personnage que j’ai aimé suivre. Il possède une carapace et un franc parlé qui cache un homme blessé. Il n’est pas forcément facile à cerner mais n’en est pas moins attachant.



C’est un roman qui a su m’intéresser et me donner envie de connaitre le fin mot de l’histoire. Le tout est parfois dure et brutale mais le jeu en vaut la chandelle. Je suis sortie des mes sentiers battus avec ce livre. Ça ne fait jamais de mal de bousculer ses habitudes et d’aller vers d’autres horizons.
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Le bal des hommes

La Brigade mondaine mène l'enquête dans les milieux invertis du Paris des années 1930.

Un premier roman généreux et très maîtrisé.

Une nuit de 1934, des inconnus pénètrent dans le zoo de Vincennes, abattent et émasculent deux fauves avant de prendre la fuite. Les autorités sont convaincues que les pénis tranchés vont grossir un trafic d'aphrodisiaques destinés aux homosexuels parisiens. Elles chargent l'inspecteur Blèche de résoudre l'affaire.

Ecrit à deux mains, ce roman nous entraine au cœur du milieu interlope gay parisien des années 30. L'inspecteur Blèche, antipathique et asocial, travaille à la Mondaine et est chargé plus particulièrement de la surveillance des activités des invertis de la capitale ; son enquête principale concerne le trafic de produits aphrodisiaques. "Voilà un roman étonnant, et que j’ai pris pas mal de plaisir à lire, même si j’ai quelques réserves sur certains points. A la fois loufoque et sombre, voire à l’occasion glauque et violent, il nous entraîne dans un étrange voyage dans le milieu homosexuel parisien des années 30, et nous en dresse un portrait saisissant et fascinant d’un point de vue historique et culturel. L’époque est particulièrement bien rendue, et on sent bien cette espèce de flottement entre l’ombre de la Première Guerre mondiale qui plane sur tous et la montée des fascismes. L’intrigue elle-même est bien construite et maîtrisée, avec plusieurs fils narratifs qui semblent sans lien et pourtant finissent par se rejoindre" Attention donc : 2 scènes particulièrement crues pourraient  vous choquer.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le bal des hommes

L’histoire débute au parc zoologique de Paris, où deux fauves ont été retrouvés exsangues et mutilés de leur sexe. Et pour mener l’enquête, Blèche et Lazar, deux flics de la Mondaine, ont été dépêchés sur place et chargés de l’enquête … L’atmosphère est tendue et glauque, sordide même.



Mais, malgré ce début très réussi, la mayonnaise tombe malheureusement très vite : pas de véritable enquête, ce qui tue tout suspens et frustre le lecteur curieux, des intrigues qui se multiplient et dont la résolution doit beaucoup (trop) à un heureux hasard, une parenthèse sur des homosexuels nazis tout à fait fantaisiste et peu crédible. Et des passages - selon moi - inutiles, comme la rencontre de Blèche avec sa femme, son embauche dans la police, ou encore une scène de sexe au bordel qui n’apporte rien à l’histoire (là pour faire vendre ?).



Reste l’atmosphère particulière du milieu homosexuel de l’entre-deux guerres, une écriture surannée en phase avec cette époque révolue (comme l’utilisation du vocable « agent » chaque fois qu’on interpelle Blèche), un vocabulaire vieillot et succulent.



Dommage, car moyennant un travail sur le fond ça aurait pu être un vrai petit bijou.

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Le bal des hommes

Un style suranné qui renvoie au langage cru et direct du début du Xeme siècle. Des personnages attachant quoique parfois distanciés.

De nombreux sujets imbriqués qui multiplient les points d'entrée dans un roman qui de simple polar d'époque se transforme au fil de la lecture en une œuvre polymorphe.

Intrigue policière bien menée, incursion dans les rouages malsains de la politique et de la manipulation, vision sociologique d'une époque à travers les divers milieux traversés (police, cercles privés de la haute société, armée au cœur de la 1ère guerre mondiale, vie de la rue et des milieux interlopes, prostitution, relatons de couples, place de la femme ...) le roman nous transporte d'une lecture à l'autre permettant à tout lecteur d'y trouver son entrée.

D'ailleurs l'enquête initiale ne semble qu'un pretexte servant avant tout à pénétrer une époque et son monde, une façon d'appréhender de manière distanciée tout ce que le Paris de ces années là semble avoir de glauque et de sordide.



En filigrane je note le rapport au corps dans ce que sa dimension peut avoir de plus trivial. Le corps objet de plaisir et de dégradation, ce corps objet malmené dans les tranchés comme dans les lits, un corps presque déshumanisé.

L'homosexualité dépeinte ici est celle de cette société entre hommes qui refusait la différence, la sensibilité et la féminité (pour ne pas dire la femme). Du machisme souvent brutal, de la possession, du pouvoir et fort rarement de l'amour.



On pourrait penser à Zola pour la peinture de mœurs et la noirceur du décor car on n'évolue pas dans les ors de la république mais dans les arrières cours sordides des petites gens. Pour une fois ce ne sont pas les aspects festifs et décadents de la fin des années 20 qui sont dépeints mais bien la réalité moins attrayante d'une société qui traine encore les poids de la révolution industrielle sans en avoir acquis les bénéfices éclairés.



Au final un roman intéressant, que je ne recommanderais pas pour les qualités de l'intrigue mais bien pour sa vision historique et sociale.
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Le bal des hommes

En adoptant un style volontairement suranné et désuet, aux accents parfois céliniens, Gonzague Tosseri réussit un pari littéraire un peu risqué. Faire du neuf avec du vieux. C'est élégant et sordide à la fois, anachronique et juste.
Lien : https://www.actualitte.com/c..
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Le bal des hommes

Paris, 1934. Les inspecteurs Lazare et Blèche, de la brigade mondaine sont appelés un matin dans le parc zoologique de Paris où ont été tués et émasculés deux grand félins. Ce meurtre pour le moins étrange pourrait avoir un rapport avec l'une des affaires des policiers : un nouvel aphrodisiaque circulerait dans le milieu des invertis...



Si l'enquête démarre tout de suite, elle devient assez rapidement un prétexte finalement. Le roman enchaîne avec un tour d'horizon complet des bas fonds de Paris, du milieu "gay" de l'époque. Il est décrit comme sombre et violent avec ses "tantes" de la rue qui côtoient assez facilement les hautes sphères du pouvoir. La drogue circule à gogo. La dissimulation et la discrétion y sont d'une rigueur absolue. Ces hommes qui vivent dans l'ombre connaissent souvent une déchéance inévitable. Ce roman "historique" est absolument fascinant et très bien documenté.



Pour un premier roman, Gonzague Tosseri s'en sort plutôt bien en lançant plusieurs pistes, même si l'intrigue aurait méritée d'être plus construite. Les flash-back à l'époque de la première guerre mondiale sont bien vus et soulignent les conséquences et les destins de vie des personnages. Le tout servi par une écriture franche et souvent crue avec un côté suranné qui n'a pas été pour me déplaire.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Le bal des hommes

Gonzague Tosseri signe avec Le Bal des hommes un polar historique joliment fagoté, reconstituant tout un décor d’années 1930 qui fait son charme, entre souvenirs de 1914 et préparatifs de 1939.
Lien : http://www.chronicart.com/li..
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Le bal des hommes

Bienvenue dans «le Bal des hommes», impeccable polar historique signé Gonzague Tosseri [...].
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Rouge passé : Histoire d'une rédemption

"Rouge passé : histoire d'une rédemption" est un roman graphique captivant qui aborde avec sensibilité les thèmes de la rédemption et de l'espoir. Les illustrations de Nicola Gobbi apportent une dimension visuelle puissante à l'histoire. Bien que j'aie donné une note de 3,5 sur 5, ce roman graphique vaut la peine d'être lu pour son intrigue engageante et ses visuels intéressants.
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Rouge passé : Histoire d'une rédemption

Je ressors assez mitigée de cette lecture, à laquelle, tout d’abord, on comprend assez peu de choses si on a pas le bagage historique. J’ai dû le relire à la lumière des explications d’Alessandro Orsini, professeur de sociologie du terrorisme à l’Université Luiss de Rome, qui analyse la puissance de l’idéologie fasciste en fin d’ouvrage. Déjà, pour une BD historique, devoir la compléter par un long article universitaire, je trouve ça bancal. Ensuite, il y a sans doute un énorme trou dans ma culture historique, je n’en serais pas vexée, mais j’ai donc eu beaucoup de mal à m’investir, à me représenter le contexte, la pertinence du texte. De mon point de vue, cela aurait pu être n’importe quel acte terroriste, sans forcément être en Italie, juste une femme qui tire sur la victime au beau milieu de la foule. Une femme lambda, peut-être est-ce cela qui a intéressé les auteurs ?



Ce qu’on suit véritablement, c’est le chemin de cette fille qui s’est faite embrigader là dedans, entre idéologie et naïveté.

Je pense que les auteurs ont été passionnés par ce destin qui aurait pu être lambda, la volonté de montrer que cela pourrait arriver à n’importe qui, à n’importe quel humain, de se retrouver plonger dans une histoire aussi sordide, manipulé de la sorte. Je pense qu’ils ont tenté de mener un roman graphique sur l’humanité et le bord du grouffre…
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Le bal des hommes

Ce qui m'a attiré dans ce livre, c'est d'abord le titre puis la quatrième de couverture assez alléchante, il faut bien l'avouer. Une histoire policière située dans ce milieu et à cette époque avait tout pour attiser ma curiosité.



Si j'ai trouvé l'intrigue assez bien amenée et menée, avec des rebondissements liant les uns aux autres les évènements de cette période où se mêlent des réminiscences de la guerre 14-18, le monde "souterrain" et interlope de Paris, l'opium, les turpitudes d'un Président de la République, d'un Gérant de Cabaret, les mouvements d'extrême droite : Les Camelots du Roi et les Croix de Feu. Tout ce mélange d'histoire romancée et faits historiques rendent ce livre passionnant. Quant au héros, l'inspecteur, Blèche, s'il ne correspond pas forcément aux critères de ses confrères, il n'en est pas moins sensible, comme eux, "aux enveloppes" à partir du moment où il reste le maître de la sollicitation et qu'il peut les faire disparaître sans laisser de trace.



Toutefois, car bien évidemment, il y a un mais, je ne sais si c'est pour être dans le ton de l'époque ou si c'est leur pensée profonde qui a pris corps lors de la rédaction de ce livre, mais les auteurs, présentent et parlent dans ce livre, des homosexuels comme des pervers, drogués, passant leur temps à copuler dans la plus grande débauche et capables de toutes les bassesses. Les termes employés pour les désigner sont non seulement d'un grand mépris doublé d'une violence peu commune. Et il est difficile lorsqu'on est homosexuel de ne pas en être outré, blessé et humilié.
Lien : http://chezvolodia.canalblog..
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Le bal des hommes

Le Bal des hommes est le premier roman de Gonzague Tosseri, un pseudonyme derrière lequel se cachent deux journalistes passionnés d’histoire, Arnaud Gonzague et Olivier Tosseri.



Nous sommes en 1934. Un beau matin, au Parc Zoologique de Paris, on découvre les cadavres de deux fauves émasculés. Celui qui est le plus à même de découvrir le ou les tueurs, c'est Blèche. Inspecteur à La Mondaine, il connaît le milieu gay comme sa poche et ses supérieurs sont persuadés que les pénis des pauvres bêtes vont finir en poudre aphrodisiaque, destinée aux "invertis".



Il n'y a pas de crimes dans ce polar à part celui des animaux. Mais celui-ci donne naissance à l'enquête de l'inspecteur Blèche sur un trafic d'aphrodisiaque qui va nous mener dans le milieu homosexuel de l'époque. Taiseux, froid et solitaire, à la limite du sociopathe, Blèche est surnommé "La Carpe", mais il possède une mémoire hors du commun. Il est secondé par un autre inspecteur : Lazare, ivrogne invétéré, dit "Le Vieux" qui l'a fait rentrer dans la police. Lazare passe le plus clair de son temps à cuver son vin dans son bureau et c'est Blèche qui va mener l'enquête à sa façon. Une manière un peu musclée, mais caractéristique de l'époque ou toutes les brutalités ou presque étaient permises à la police pour obtenir des renseignements A sa suite on rencontre toute une brochette de personnages hauts en couleur : Goetz l'indic véreux qui du fond de son réduit traficote des produits louches, Louise que le policier a sauvée du trottoir pour en faire sa compagne, Léon le frère de Louise un jeune délinquant, et puis les "tantes", les "invertis" : Anselme Roche, La Samo, l'Ablette.....jusqu'aux personnages hauts placés qui eux aussi font partie de ce milieu.



L'affaire du zoo de Vincennes n'est pas la seule intrigue de ce récit. Au fur et à mesure que Blèche avance dans son enquête, les renseignements communiqués par ses indics mettent à jour des secrets bien gardés jusqu'alors, et les sous intrigues se multiplient : Blèche est sur tous les fronts. Outre le thème du milieu gay, les auteurs abordent celui des deux guerres du 20ème siècle : celle de 14/18 pendant laquelle une des intrigues débute et les prémices de celle de 39/45 qui se dessinent en filigrane.



J'ai trouvé que ce premier roman à quatre mains était une réussite. Les auteurs décrivent un univers peu connu avec brio et de manière très documentée, allant même jusqu'à employer le vocabulaire de l'époque. Les rebondissements de l’enquête s'appuient sur des événements véridiques comme l'assassinat jamais élucidé d'Oscar Dufresne, directeur du célèbre music-hall ‘Le Palace’ et les manifestations de février 1934. Les personnages sont très bien campés, l'ambiance glauque à souhait, l'enquête bien menée....Seul petit bémol, j'ai trouvé que la partie traitant de la montée du nazisme était un peu "folklorique". Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler......



Un bon polar, une lecture à recommander, mais qui s'adresse à un public averti à cause de certaines scènes de bordel un peu "chaudes". A quand la suite des enquêtes de l'inspecteur Blèche ?



Un grand merci à BABELIO et aux Editions ROBERT LAFFONT pour cette belle découverte.
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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Le bal des hommes

Le résumé m’attirait malgré la crainte que ce livre tombe dans une histoire centrée essentiellement sur le « gay Paris » et au final je suis tombée sur un premier roman révélant deux auteurs (A. Gonzague et O. Tosseri) prometteurs !



Tout d’abord je suis tombée amoureuse du style de ces auteurs, une écriture fluide, savoureuse, efficiente, sans prise de tête mais aussi poétique. C’est simple : j’ai lu ce roman en une journée, dévorant page après page toujours et encore surprise par cet art maitrisé des mots.



En plus d’une écriture fascinante, ce livre possède un atout majeur : son protagoniste principal. Je dirai que ce livre n’est pas concentré sur l’univers homosexuel de Paris mais sur le monde qui entoure cet inspecteur –Blèche- , sa propre vision de Paris. C’est un homme qui semble froid, distant, dans sa bulle avec une intelligence d’analyse incontestable. Je le vois tel un radar qui constate tout ce qui se passe, tel un témoin muet de la décadence d’êtres humains, de la corruption politique et du mensonge.



Très bonne idée aussi dans la narration : nous faire découvrir son entourage en alternant chapitre sur l’enquête en cours et flashbacks sur la première guerre mondiale, sa rencontre avec sa compagne, etc. Le livre est réellement humanisé et j’aimerais découvrir encore d’autres livres sur ce protagoniste extrêmement intéressant. Il y une évolution spatio-temporelle que j’ai réellement apprécié.



L’univers politique, social est dépeint de manière juste, précise, on constate un vrai travail de recherches qui nous permet de nous plonger encore plus facilement dans ce récit. L’intrigue est vraiment bien menée avec une fin en apothéose ! Nous avons à la fois le mystère propre à la drogue, au meurtre dans les années 30 mais aussi un voile mystérieux sur les évènements qu’a vécu Blèche durant la WWI.



Je remercie sincèrement les éditions Robert Laffont d’avoir fait confiance à ce duo d’auteurs, les premiers romans se font rares pour cette rentrée littéraire et celui n’est pas à prendre à la légère : à lire !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Le bal des hommes

Nous voilà dans le Paris des années 30, dans l’entre-deux-guerres. La France se remet encore avec douleur de la première guerre mondiale, les anciens combattants sont légions, et l’agent Blèche en fait parti. Cet ancien soldat affecté à "La Mondaine", la brigade des mœurs de la Préfecture de Paris, passe la plupart de ses nuits à écumer les bas fonds parisiens.



Dans les pissotières, les ruelles sombres, les bordels et les hôtels sordides, entouré chaque nuit des relents d’opium et de foutre, il surveille les invertis, les pédérastes, les tantes. Doté d’une mémoire impressionnante, il enregistre toutes les informations que les pipelets et les différents indics lui fournissent contre sa clémence. Dans Paris, pas un secret sexuel sordide qui lui échappe, que cela concerne ces jeunes légionnaires qui arrondissent leur solde auprès de clients assoiffés de chair ferme, ou les ministres et diplomates qu’il surveille derrière des miroirs sans tain que les bordels ont installés pour la mondaine.



Avec son collègue, un vieil alcoolique, camarade de tranché, il sera chargé d’une enquête ne l’emballant guère : une panthère et un tigre ont été tués dans un zoo parisien en pleine nuit, et émasculés. Persuadés que les sexes des fauves seront utilisés à des fins aphrodisiaques par quelques homosexuels, ses chefs lui demandent de mener l’enquête.



Dans ce Paris peu reluisant, son enquête le mènera sur les traces d’un vieux camarade des tranchées qu’un de ses officiers d’alors avait choisi comme favori, mais également dans d’étranges camps qui semblent former une armée de combattants aux mœurs troubles…



Il faut reconnaître à ce premier roman de deux journalistes, Arnaud Gonzague et Olivier Tosseri, un sacré talent : celui de nous immerger dans une tranche historique de Paris, pas la plus agréable ni la plus connue. J’ai retrouvé, le temps de ce roman, l’ambiance de l’excellent Dans les archives secrètes de la police, de Bruno Fuligni. Le personnage principal, l’inspecteur Blèche, est un anti-héros, un taiseux qui devrait être un salaud mais auquel on s’attache. L’histoire est intéressante et originale, la plume maîtrisée et jamais ennuyeuse. A part la toute fin du roman, qui m’a un peu déçue, j’ai lu avec plaisir ce roman que j’espère être le premier d’une longue série.
Lien : https://www.hql.fr/le-bal-de..
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Rouge passé : Histoire d'une rédemption

Ouvrir la porte



Arnaud Gonzague et Nicola Gobbi nous livrent un récit poignant qui nous entraîne dans l’intimité de Anna Laura Braghetti, ancienne membre des Brigades Rouge, qui va se confier au frère de sa victime et entamer un long processus de rédemption…



Difficile de ne pas être touché par la compassion, l’écoute et l’amour qui émane de ce vieil homme et par la sincérité du repentir de la jeune femme, emportée par son idéalisme et son engagement …



Cet album poignant est complété par un article édifiant signé par Alessandro Orsini, Professeur de sociologie du terrorisme à l’Université Luiss de Rome et qui nous éclaire sur les mécanismes conduisant au terrorisme…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Rouge passé : Histoire d'une rédemption

Tout semble trop artificiel et superficiel dans ces quelques 170 pages : un face-à-face cérémonieux, une confession intime et des larmes par trop forcées, et un final sirupeux pire que dans un film hollywoodien.
Lien : http://www.bodoi.info/rouge-..
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Le bal des hommes

Entre la 1ere et 2nde guerre mondiale, l'inspecteur Blèche mène l'enquète dans le milieu des invertis parisiens. Le langage très précis de Gonzague et Tosseri, au vocabulaire foisonnant et délicieux, nous fait revivre un Paris méconnu des années 30. Un bonheur de se faufiler dans les "milieux", de découvrir le quotidien de la mondaine et la vie des prostitués masculins au début du XXe siècle. Si les divers portraits sont assez durs, le ton est juste et on ne décroche pas de ce petit bijou de la rentrée (enfin un sujet nouveau !). Une belle lecture !

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Le bal des hommes

Un coup de coeur pour ce roman. Facile à lire, un sujet original, des personnages typés et attachants.

Blèche est un inspecteur de la mondaine comme on les voit dans les films. On imagine bien un Ventura ou un Gabin jouer ce personnage. On navigue dans le milieu interlope des "invertis" des années 30, dans les scandales politico-financiers, dans la dissémination du mal nazi...

L'intrigue est bien menée, sans esbroufe mais de manière très maline ! Juste ce qu'il faut de vocabulaire suranné pour être vraiment dans l'époque !

Vivement la suite des aventures de ce cher inspecteur Blèche car Messieurs Gonzague et Tosseri vous ne pouvez vraiment pas en rester là...

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