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4.03/5 (sur 178 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Lausanne , le 11/08/1929
Mort(e) le : 31/05/2005
Biographie :

Grisélidis Réal (11 août 1929 - 31 mai 2005) était une écrivaine et une prostituée genevoise (Suisse).
Née à Lausanne en 1929, dans une famille d'enseignants, elle rejoint son père à l'âge de six ans à Alexandrie, puis à Athènes, où son père meurt alors qu'elle n'a que 9 ans. Revenue à Lausanne avec sa mère, Grisélidis en reçoit une éducation très rigide contre laquelle elle se révolte. Elle entreprend des études aux Arts Décoratifs à Zurich et est diplômée en 1949. Mariée à 20 ans, elle a un premier fils en 1952, puis se sépare de son mari, et a une fille en 1955 avec un autre homme. Dans une tentative de recoller son mariage elle a un second fils en 1956 mais tout finit quand même par un divorce. Elle aura un quatrième enfant en 1959, encore un fils. Ensuite elle part avec sa fille et son deuxième fils, et un nouveau compagnon, pour l'Allemagne. Elle se retrouve sans argent, sans papiers et sans le droit de travailler, si bien qu'en 1961 elle décide de se prostituer dans un bordel clandestin de Munich pour nourrir ses trois enfants. Elle est emprisonnée pour avoir vendu de la marijuana à des soldats américains, puis rapatriée en Suisse où elle continue à se prostituer quelque temps. Elle a commencé à écrire en prison, et à peindre. Elle tente de quitter la prostitution pour se consacrer à la création artistique.Son premier livre, Le Noir est une couleur (Balland, 1974), est un ouvrage autobiographique.
Au cours des années 1970, Grisélidis Réal devient une activiste, une des meneuses de la «Révolution des prostituées» à Paris : 500 femmes prostituées occupent la Chapelle Saint-Bernard, à Paris, en juin 1975 et réclament la reconnaissance de leurs droits. Rejetant l'argument selon lequel une femme ne se prostitue que si elle y est obligée par le souteneur, elle déclare que la prostitution peut aussi être un choix, une décision. Elle tient à ce que sur ses documents officiels figurent non seulement écrivain mais aussi « péripatéticienne » qu'elle considère comme une deuxième profession. Elle apparait, filmée chez elle en 1975 ou 1976, à la fin du documentaire Prostitution de Jean-François Davy.
Grisélidis amène sa « Révolution » à Genève en 1977 et reprend la prostitution, activité abandonnée sept ans auparavant. Elle est une des fondatrices en 1982 de l'association de défense des prostitués Aspasie. Elle a étendu son combat en participant à des conférences internationales, en venant parler de ce qu'elle considère comme son métier dans des universit
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Par l'autrice & un musicien mystère Rim Battal propose une lecture performée de x et excès avec un grand musicien jazz et pop dont le nom sera révélé lors de la soirée. En ouverture Rim Battal invite cinq poétesses, Alix Baume, Camille Pimenta, Charlene Fontana, Esther Haberland, Virginie Sebeoun, qu'elle a accompagnées lors d'un programme de mentorat intitulé « Devenir poète.sse ». Cinq brèves lectures avant de plonger dans x et excès. Rim Battal y explore les zones d'ombre de l'ère numérique où l'industrie du sexe a une place prépondérante. Comment sculpte-t-elle nos corps et notre rapport à l'autre ? Dans une langue inventive, Rim Battal s'attaque au discours dominant sur la sexualité, le couple et l'amour pour mieux en révéler les failles. Ce faisant, elle ouvre un espace de réflexion sur l'art. de Cabanel à Mia Khalifa, de Samuel Beckett à Grisélidis Réal, elle tisse des liens entre poésie, pornographie et oeuvres plastiques. Et dévoile ce que notre époque a de singulier et d'universel. À lire – Rim Battal, x et excès, Castor Astral, 2024 – L'eau du bain, coll. « Poche poésie », Castor Astral, 2024.

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Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
Bourgeois vous puez le cadavre
Prenez garde au Pauvre et au Fou
Que vous mettez sous les verrous

Nous vous ferons sauter vos ventres
Et vos intérieurs de voitures
Dans vos palais où nul ne rentre
Sans être de vos serviteurs
Vous dévorerez vos ordures

Vous mangerez vos propres cendres
Vous boirez le sang de vos veines
Comme Celui que nul ne navre

Bourgeois prenez garde à la haine
Allumée au pied des autels
Où vous sacrifiez à la peur
Prenez garde à nos voix humaines

Quand toute vie aura cessé
Quand les statues aux carrefours
D'un monde vide et calciné
Répondront seules à l'appel
Des siècles couchés sous la terre

Il y aura le premier jour
À la naissance du mystère
Un chant reniant la défaite
L'Espoir comme un râle d'amour
Brûlant la gorge d'un poète

(Extrait de Cantique de l'espoir, 1964 )
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BLEU

Le crépuscule est blond au front des arbres noirs
Filigrane mouvant dans la clarté du soir

Méduse abandonnée sur un lit d'hôpital
Le ressac de ma vie se brise dans ma gorge

Les nuages vautours vont dévorer l'espace
Où je ne serai plus qu'un flocon de sommeil

Je vais donc m'effacer dans la beauté des feuilles
Dans la férocité de l'été cannibale

Dans le varech spongieux du ventre de la terre
Pourriture broyée dans la dernière forge

Un océan de fleurs jaillira de mes cendres
Ballet nacré des lys au parfum onirique

Hortensias au sang bleu, roses échevelées
Chardons porteurs d'épines aux lames meurtrières

Dahlias pourpres, œillets blancs, giroflées d'or brûlé
Tournesols lourds de graines défiant le soleil

Qu'on laisse sur ma tombe une vasque de pierre
Où les oiseaux viendront boire dans la lumière

Une eau si pure qu'elle aura le bleu du ciel.

( Clinique genevoise de Montana, le 31 mai 2002 )
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MORPHINE

Mes Mains se sont posées inertes
Comme des oiseaux aux ailes ouvertes
Sur l'oreiller de ma douleur
L'aube limpide est annoncée
Rien n'est encore dit sur les fleurs
On attend que la graminée
Ouvre les lèvres de son cœur

La perfusion coule en douceur
Dans mes veines catapultées
Rien n'est encore dit sur le jour
Je suis livrée et délivrée
Par la morsure des acides
Qui m'auront déflagré le ventre
Toute la nuit de mes tortures

Silence il n'y a rien à dire
Toute la nuit de mes brûlures
La morphine est mon seul recours
Mon seul baiser mon seul amour
L'axe qui me tient en mon centre

Mes ailes ma splendeur mon guide
Mes floraisons mes chevauchées
La Galaxie de mon Vide
Éblouissante et satinée

Glisse-toi petite Morphine
Comme une blanche et douce hermine
Dans le sel des veines brûlées
Par la soif et le désespoir
De mes boyaux troués de noir

Rends-moi ma vie déchiquetée
Viens lécher ma chair affamée
Ta morsure soit mon espoir
L'apothéose du Printemps
La fleur de toutes mes années
Et mon dernier couronnement.

( CESCO, Genève, le 8 mai 2005, dédié aux infirmières et infirmiers du Cesco )
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"Ma liberté m'éclate dans les doigts comme une lourde grenade pleine de fric."
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Aujourd'hui (extrait)

(...)
Aujourd'hui
Je brule et je me love au cœur du jeu astral
Et je meurs et renais sans fin dans ton amour

Car demain,
Le silence aura pris ses quartiers dans nos corps
Demain on nous vendra demain on nous pendra
On écrasera nos enfants contre les murs

Et demain
Nous ne serons plus que poussière et détritus
Dans l'éclatement fulgurant de l'univers.

Genève, 1964
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Le chant des prostituées

Je te donne mon corps
Pour ton sale argent
Je suis jeune comme un astre et je brille
Tu es vieux et ressemble à une bête.
(...)
tu pourris lentement dans la graisse
En ouvrant ta gueule avec peine
Comme un poisson asphyxié.
Comme un mollusque écrasé
Ton ventre suant dans ses replis
Et lorsque je ferme les yeux
Afin que je t'oublie
En cette heure si sombre
Je te souhaite la mort.
(...)
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Extrait de la préface de Nancy Huston :

Selon les vœux qu’elle avait formulé à maintes reprises avant de mourir, sa pierre tombale porte l’inscription suivante :

GRISELIDIS RÉAL
ÉCRIVAIN - PEINTRE - PROSTITUÉE
1929 - 2005

À cette liste déjà peu banale, il était temps, plus que temps, d’ajouter la mention de son quatrième métier, celui qui la définit peut-être le mieux : Poète.
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Le silence
est encore
la forme la plus noble
du désespoir.
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A pas de louves, à pas de tigresses et d’oiseaux, nous marcherons sur la lune s’il le faut, nous gagnerons l’espace qui nous revient, à nous qui sommes le baume sur les blessures, et l’eau dans le désert, parfumées, étincelantes, offertes et blessées, douces et violentes, femmes et magiciennes, princesses de nos sens et du désir des hommes.
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De Profondis

J’ai tant aimé ton corps
Qu’il sera comme un fleuve
Bruissant dans mes artères
J’ai tant aimé la source
Envoûtée de caresses
Brûlée de mes baisers
Faisant jaillir l’eau vive
De ton sexe
Dans ma bouche amoureuse
Que je n’aurai plus soif
D’un autre océan
Que ton sang
Et faim d’une autre chair
Que la tienne
Je ne serai brûlée
Par d’autre feu que tes mains
Qui m’ont laissée en cendres
Dans le désert
Des nuits inhabitées.

Genève, le 8 février 1989
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