Je me suis trouvée au milieu de la mer avec le gouvernail dans la main et la voile dans l'autre, et j'ai vécu une révélation. J'ai compris que quand je vais dans une direction avec un moteur, j'y vais facilement en orientant le bateau. Avec des rames, j'y vais avec difficulté mais je peux suivre facilement le cap. Mais si je suis sur un voilier, je ne peux pas suivre ma direction toute seule. Je dois tenir compte du vent.
C'est la même chose pour une transformation sociale : si tu veux transformer la société, tu dois faire avec le mouvement de la société. Comment puis-je aller dans ma direction lorsque le vent souffle dans une autre direction ? Je dois faire des mathématiques, calculer le bon angle pour ma voile. Si je calcule bien l'angle, le vent qui souffle dans la direction opposée peut m'amener dans la direction que je veux. Je peux utiliser la force contraire du vent.
Ce monsieur m'avait appris cela lorsque j'étais enfant. (l'insolente, page 139)
Vous allez voir, je suis un tout petit point dans un grand tableau, avec tous ses contrastes, qui abrite des mondes différents et des dynamiques contradictoires
La civilisation ne fonctionne-t-elle pas avec un postulat de rationalité qui lui donnerait la légitimité de remettre en "ordre" tout ce qui serait chaotique, marginal et extérieur à elle-même? La domination de l'Occident sur l'Orient, l'esclavage des Noir.es, l'intervention dans les cultures dites "primitives", le contrôle de la folie, la contrainte à l'hétérosexualité, l'exclusion des enfants de toutes sortes de décisions, l'exploitation des pauvres, tout cela ne se nourrit-il pas de cette idéologie ? Alors pourquoi tracer des limites sur les priorités ?
Concentré sur l’injustice dont il fait l’objet, le groupe opprimé légitime ses propres actes. Quiconque adopte une identité de victime se projette dans un statut d’innocent pour l’éternité.
Le capitalisme n'est vraisemblablement pas compatible avec l'écologie
J’ai choisi ce sujet parce qu’il y avait une guerre en Turquie, et qu’il était anormal que les sociologues ne pensent pas le pourquoi de cette guerre, comment ça se passe, pourquoi les gens prennent les armes, quelles sont les causes sociales, quelles sont les ressources de ces mobilisations, les répertoires d’action sur lesquels ils s’appuient
Dans cet espace, les déboires des travestis et des transsexuelles ne pouvaient être dissociés du sexisme, de l’hétérosexisme, du militarisme, de l’ultranationalisme, des mutations urbaines induites par la mondialisation, ni des rapports sociaux de domination
J’avais vingt ans. J’étais dans les rues d’Istanbul. Je partageais les rêves, les choix, les souffrances des amis qui dormaient sous le ciel, en comptant les étoiles ou en disant : « Il n’y a d’étoiles ce soir. Demain il ne fera pas beau ».
Je voulais écrire, c’était mon rêve. Enfant, je voulais être matelote sur un bateau et écrire. J’ai renoncé à être matelote, mais je gardais le rêve d’écrire
Je ne supportais pas la façon dont ces hommes recevaient des services sexuels de la part de ces filles, ni la façon dégueulasse dont ils les traitaient