C'est au nom de l'ordre qu'on emprisonne, qu'on déporte, qu'on pend, fusille, guillotine ceux qui tentent de mettre fin aux brigandages de tout genre dont vivent, depuis des siècles, les gouvernants aux dépens des gouvernés.
En politique, il ne s'agit, pour réussir, que de savoir s'étiqueter à propos.
TESTAMENT
Je meurs de plus en plus convaincu que les idées sociales que j'ai professées toute ma vie et pour lesquelles j'ai lutté autant que j'ai pu sont justes et vraies.
Je meurs de plus en plus convaincu que la société au milieu de laquelle j'ai vécu n'est que le plus cynique et le plus monstrueux des brigandages.
Je meurs en professant le plus profond mépris pour tous les partis politiques, fussent-ils socialistes, n'ayant jamais considéré ces partis que comme des groupements de simples niais dirigés par d'éhontés ambitieux sans scrupules ni vergogne.
Les vrais « crimes » de la Commune,ô bourgeois de tous poils et de toutes couleurs: monarchistes, bonapartistes, et vous aussi républicains roses et même écarlates; les vrais crimes de la Commune qu'à son honneur vous ne lui pardonnerez jamais ni les uns ni les autres, je vais vous les énumérer...La Commune, c'est le parti de ceux qui avaient d'abord protesté contre la guerre en juillet 1870, mais qui, voyant l'honneur et l'intégrité de la France compromis par votre lâcheté ont tenté l'impossible pour que l'envahisseur fût repoussé en dehors des frontières...La Commune, pendant 6 mois, a mis en échec votre oeuvre de trahison...La Commune a démontré que le prolétariat était préparé à s'administrer lui-même et pouvait se passer de vous...La réorganisation des services publics que vous aviez abandonné en est la preuve évidente...La Commune a tenté de substituer l'action directe et le contrôle incessant des citoyens à vos gouvernements, tous basés sur la raison d'Etat, derrière laquelle s'abritent vos pilleries et vos infamies gouvernementales de toutes sortes...Jamais, non jamais, vous ne lui pardonnerez.