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3.91/5 (sur 161 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1969
Biographie :

Gwénaëlle Abolivier est journaliste et productrice depuis le milieu des années 1990 sur France Inter. Elle a travaillé avec Claude Villers pendant 10 ans. Elle parcourt le monde pour des émissions de voyages à travers des grands reportages. Autour des années 2005-2011 elle consacre ses émissions d’été quotidiennes à la littérature de voyage et aux relations épistolaires. Dans la foulée d’"Heureux qui comme Ulysse", Gwenaëlle Abolivier propose sur les ondes l’émission "Correspondances". Dans le cadre de son émission sur France Inter, dédiée à la correspondance et aux relations épistolaires, Gwenaëlle Abolivier a consulté, cherché, et lu une pléiade de lettres de personnages connus mais aussi d’inconnus, sur des thématiques aussi variées que "les lettres du bout du monde", "les lettres féminines" ou "les lettres gourmandes". Gwenaëlle Abolivier a d’ailleurs proposé en 2010 le livre "Les Lettres Océanes" aux éditions Glénat. Depuis l'été 2012, elle explore et exhume les archives sonores nous faisant entendre les grandes voix de notre patrimoine. Gwenaëlle participe tous les soirs à notre rendez-vous "Ouvert la Nuit" en proposant à vos oreilles des pépites sonores, avec la participation de l'Institut National de l'Audiovisuel.
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Source : fRANCE INTER
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"L'invention des dimanches" de Gwenaëlle Abolivier et Marie Détrée - Reportage interview

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Mon amour, ce n'est pas banal une nuit dans le Transsibérien en deuxième classe, dans un petit compartiment, un koupé comme disent les Russes, à quatre couchettes, recouvertes d'un skaï couleur caramel. Je vais chercher le sommeil en rejoignant Jack London qui voyage, lui, à l'autre bout de la terre, dans des trains de marchandises en compagnie de ses amis vagabonds, épris d'idéaux et de liberté. il brûle le dur, fonce en direction opposée tout droit vers le Far West, n'oubliant pas pour autant d'écrire ses mille mots quotidiens et de tutoyer John Barleycorn. Martin Eden n'est pas loin, Loup Larsen non plus.

Cette nuit s'ouvre comme une parenthèse. J'entends des chants syncopés, des voix haut perchées et des accords de musique. Lentement, je me détache de l'image idéalisée de cette traversée ferroviaire, pour entrer de plain-pied dans la vie réelle.
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Je n'ai que lui... Fusillez-moi à la place de ce gosse, il est trop jeune... Comme ça je partirai avec mon homme.
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Les troncs en noir et blanc des sapins et des bouleaux grimpent vers le ciel, dessinant des figures acrobatiques, des esquisses végétales à la Matisse, collages et découpages floraux.

Parfois, à travers les rais de lumière diaphanes se répandent des cris. Ce sont les cris déchirants des goulags et des camps de travail forcé.
Les troncs d'arbres semblent vaciller. Ils prennent la forme de masques grotesques et ténébreux, ceux de la danse buto. Derrière se cachent les visages de déportés et de poètes disparus.
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Ce matin, au réveil, se dévoile la grande plaine de la Russie occidentale nimbée de lumière crue. Derrière les petits rideaux fleuris, je regarde chaque brin d'herbe, détaille chaque caillou comme je le ferais de ta peau satinée et parfumée.

Je caresse chaque centimètre carrée de cette surface vivante tandis qu'au wagon-restaurant l'horloge du train, voulue par Pierre le Grand puis Catherine II pour unifier le vaste pays, indique l'heure de Moscou jusqu'à Vladivostok ! Quelle suffisance de jouer au bras de fer avec le temps !

A l'autre bout du couloir
Au wagon-restaurant
Des banquettes en skaï rouge
Des nappes de tissu blanc
Un service en porcelaine
Des verres de cristal ciselé
Des bouquets de fleurs fraîches
Et du caviar à volonté.
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Ce matin, j'ai la chair de poule. Je remonte le convoi qui ressemble à un goulot d'où émanent des odeurs de fermentation et des effluves d'alcool. J'arrive au niveau des troisièmes classes où sont entassés dans une voiture sans séparation, sur d'étroites couchettes, des soldats, mais aussi des familles et des personnes âgées, stoïques face à des enfants qui hurlent et pleurent d'ennui derrière les volets et rideaux tirés.

Contrastes de classes aussi à bord.

Pour tuer le temps, certains regardent des films sur leur ordinateur portale, d'autres ronflent ou encore jouent aux cartes et aux échecs. Les soixante-quatre cases et les innombrables combinaisons ne sont pas encore, pour moi, associées au célèbre opposant politique, le joueur Garry Kasparov, qui sera par la suite condamné à cinq jours de prison pour une manifestation interdite à Moscou. Il y a là, mélangées, des odeurs de transpiration et de saucisson à l'ail, de tabac froid et de bière, de poisson fumé et d'œufs durs.
C'est une roulette russe qui se joue au cœur de ces immensités solitaires où seule la chaleur humaine peut nous faire oublier un temps la grisaille de la vie
La grisaille du quotidien ferroviaire
La grisaille de la moelle chemin de fer.
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Mon caractère volontaire me poussait à me battre pour moi-même, pour mon pays et, plus généralement, pour la dignité humaine.
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Mon esprit divague et est bien vite happé par la petite musique intérieure du Transsibérien.
Ressens-tu, chevillé au corps, ce tempo, cette belle cadence ?
Kharacho.
C'est la valse à quatre temps, la ritournelle des grands jours, qui fait tourner la tête et chavirer le cœur car le Transsibérien n'a pas attendu longtemps pour caracoler et donner l'impression de s'envoler dans les airs.
il danse comme seuls les vrais beaux trains savent le faire, entraînant avec lui tous ses passagers.
Tac à tac tac à tac tacatacoum
Mieux, il tangue avec panache et roule avec fougue, comme un cargo taillé sur mesure, accompagnant à la perfection les mouvements amples de la houle.
Ne pas bouger, juste écouter et regarder la vie depuis le plus long train du monde, le plus mythique, le plus extraordinaire, le seul et unique capable de repousser toutes les frontières. Je te rends compte de ce que j'ai vu dès les premières heures.
Tant de regards tristes, tant de désillusion, de vies gâchées.
Bien sûr, je t'entends me dire que, dans la vie, personne ne fait le même voyage. Nous sommes pourtant tous embarqués dans la même direction avec notre barda et notre paletot.
A chacun son baluchon.
A chacun son train de vie.
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Comment peut-on supporter ces hivers interminables, loin de tout ?
"On apprend la patience et on creuse la glace pour la faire fondre", me répond-elle simplement.
Ce couple de Sibériens n'en dira pas plus, mais je comprends à mots couverts que la vie ici est dure, très dure. Faite de solitude et de dénuement. Au Baïkal, il faut être capable de supporter le son de sa propre respiration, au risque de devenir fou. Les étés sont tellement chauds que les rennes meurent étouffés par les moustiques et les hivers sont si rudes que le thermomètre descend à moins 40°C, parfois plus. La vodka aide à vivre cet isolement encore plus grand quand il est imposé par les nuits d'hiver interminables durant lesquelles on reste recroquevillé dans la neige et dans le froid.
La vodka coule alors à flots. Il en faut des rasades pour affronter le vent mugissant et violent qui descend tout droit du pôle, cingle les joues et balaye tout sur son passage. Les rafales provoquent des claquements de portes et des coups de démence. On raconte que les femmes et les hommes hurlent au loup les soirs de pleine lune et que certains, seule délivrance possible, font des sous-bois leur gibet.
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Ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose.
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A mon départ d'Ekaterinbourg, j'ai un pincement au cœur, le pressentiment de pénétrer dans un monde étrange aux contours flous de la mélancolie. Plus le convoi approche de la Sibérie, plus je suis envahie d'une sensation ouateuse, redoutant de plonger à pic et sans filet dans une vacuité absolue.

Sibérie, Sibir
Sibir, Sibir, Sibir
Enveloppe-moi de ton étoffe semée de diamants et de pierres précieuses
Plutôt que de m'apparaître comme un monde sans visage
Un no man's land où rodent de pauvres âmes perdues.
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