Les bretons sont un peuple de poètes. Le moyen-âge l'a reconnu bien haut, qui ne s'attribuait que trois sources d'inspiration : l'héritage littéraire de Rome, la tradition de France et la matière de Bretagne. Les mythes qui donnèrent naissance aux romans de la table ronde et les récits fantastiques que l'on recueille encore dans la campagne armoricaine s'accordent à montrer la surprenante fécondité d'imagination que les hommes de notre pays ont de tout temps manifestée.
Je me souviens d'avoir passé, dans mon enfance, bien des heures dans une maisonnette, voisine de la mer, où une vieille femme racontait à ses petits amis d'extraordinaires histoires.
Elle les improvisait devant nous à partir de faits divers et d'évènements sans relief. Une simple carte postale reçue du Maroc lui suffisait pour nous décrire par le menu la vie grouillante du marché de Marrakech. L'échouement près de chez elle d'une caisse de thé, épave d'un vaisseau britannique, devenait à l'entendre une épopée où les matelots affrontaient les douaniers avant d'affronter, vainqueurs, le difficile problème de faire du thé...
(extrait de l'introduction "les bretons un peuple de poètes")
Les fées, au temps où elles vivaient, honoraient après leur mort ceux qui avaient fait quelque bien pendant leur vie, et bâtissaient des grottes indestructibles pour mettre leurs cendres à l'abri de la malveillance et de la destruction du temps, et dans lesquelles elles venaient la nuit causer avec les morts.
Et l'on dit que leur influence bienfaitrice répandait dans la contrée un charme indéfinissable, en même temps que l'abondance et la prospérité.
C'est dans ce but et dans ces féeriques intentions qu'elles bâtirent la Roche-aux-Fées que nous avons dans un de nos champs.
Ces fées, dit-on, se partagèrent le travail : quelques-unes d'entre elles restèrent au lieu où devait s'élever le monument, en préparaient les plans et l'édifiaient ; les autres, en même temps, tout en se livrant à des travaux d'aiguille, allaient dans la forêt du Theil, chargeaient leurs tabliers de pierres et les apportaient à leurs compagnes ouvrières, qui les mettaient en œuvre.
La paume de la main, nous l’avons déjà noté, est d’inégale épaisseur. De même, les phalanges des doigts sont recouvertes d’une masse charnue plus importante que la région des articulations. Outre les lignes et les dessins tracés sur la peau de la main, les différences d’épaisseur musculaires jouent un rôle considérable en chiromancie.
L’art divinatoire de la main considère celle-ci, en effet, dans son ensemble et dans ses détails. Il attribue à chaque région un nom, généralement sans aucun rapport avec celui donné par les anatomistes, mais non sans relation en revanche avec les données de l’astrologie.
Le Scouëzec
Quand je lis la bio de ce peintre à ses débuts, j'ai plutôt l'impression de voir partir le héros Arthur Gordon Pym de Edgar Allan Poe dans les contrées lointaines, à la recherche de quoi d'ailleurs, d'une aventure qui pût altérer ce vieux goût insipide du quotidien latent . L'artiste était déjà là. Et ensuite quand il atterrit à Montparnasse comme tout breton au début du siècle et qu'il va côtoyer les plus grands, et bien ces grands vont lui donner des ailes pour une envolée décisive..
L’Alchimie serait une partie de cette philosophie de la nature que pratiquaient les druides. Il s’agit bien d’une philosophie, puisque, dès 1142, Morienus, dans sa relation avec le roi Khalid s’intitule « philosophe » et tous les alchimistes après lui feront de même.
Wilherm lui fit place, mais sans se déconcerter.
" - Mais que fais-tu donc ici, monsieur de Ker-Gwen? lui demand-t-il effrontément.
- Je prends et je surprends, répondit l'Ankou.
- Tu es donc un voleur et un traître? continua Wilherm.
- Je suis le frappeur sans regard et sans égard.
- C'est-à-dire un sot et un brutal. Alors je ne m'étonne plus que tu sois des quatre évêchés, car on peut t'appliquer tout le proverbe.
[ Le proverbe est fort connu:
Laër evel ul Leonardd,
Traytour evel ul Trewergadd,
Sod evel ur Gwennedadd,
Brusk evel ur Kernevadd
C'est-à-dire:
Voleur comme un Léonard,
Traître comme un Trégorrois.
Sot comme un Vannetais,
Brutal comme un Cornouaillais.
(N.D.A.)]
Mais où vas-tu aujourd'hui pour être si pressé?
- Je vais chercher Wilhelm Postik" répliqua le fantôme en passant.
Le bon vivant éclata de rire et poussa plus loin.
Si nous réservons enfin la possibilité d’une intervention d’êtres surnaturels « si tant est qu’ils existent », c’est pour la même raison que nous nous refusons, jusqu’à plus ample informé, à adopter une position métaphysique pour définir la divination ; l’existence des anges ou des démons, comme l’existence de Dieu, relève de la foi et non pas de la science, dans l’état actuel de celle-ci. Et si cette réalité ne nous paraît point démontrée, il ne suit pas de là que l’on ait prouvé absolument son inexistence. En ce domaine, comme en bien d’autres, il faut en revenir à l’opinion de Socrate et avouer que tout ce que nous savons, c’est que nous ne savons rien.
Le bossu, persuadé qu'un pareil serment le mettait à l'abri de tout malheur, prit place dans la chaîne, et les korils commencèrent la ronde en répétant leur chant accoutumé:
Lundi, mardi, mercredi,
Lundi, mardi, mercredi.
[c'est le chant des korrigans : di-lun, di-meurs, di-merc'her. (N.D.A.)]
Au bout de quelques instant, Guilcher s'arrêta.
"Sauf le respect que je vous dois, mes gentilhommes, dit-il aux nains, votre chanson et votre danse me paraissent peu variées; vous vous arrêtez trop tôt dans la semaine, et sans être un rimeur habile, je crois que je puis allonger le refrain.
- Voyons! Voyons! "répétèrent les nains.
Alors le bossu reprit:
Lundi, mardi, mercredi.
Jeudi, vendredi, samedi.
Une grande rumeur s'éleva parmi les korils.
"Stard! stard! crièrent-t-ils en entourant Guilcher; tu es un chanteur d'esprit et un beau danseur; répète, répète!
Le bossu répéta:
Lundi, mardi, mercredi,
Jeudi, vendredi, samedi.
tandis que les korils tournaient avec une joie folle. Enfin ils s'arrêtèrent, et se pressant autour de Guilcher, ils dirent tous à la fois:
"Que veux-tu? que désires-tu? richesse ou beauté? Fais un souhait, et nous te donnerons ce que tu auras voulu.
- Parlez-vous sérieusement? demanda le journaliser.
- Que nous soyons condamnés à ramasser grain à grain tout le mil de l'évêché, si nous te trompons, répondirent-ils.
- Eh bien, reprit Guilcher, puisque vous voulez me faire un cadeau et que vous m'en laissez le choix, je ne vous demande qu'une chose, c'est d'enlever ce que j'ai là, entre les deux épaules, et de me rendre aussi droit que le bâton de la bannière de Loqueltas.
Avec une remarquable régularité, qui montre la vanité des efforts déployés contre le « paganisme », l’autorité ecclésiastique se heurte à la mauvaise volonté des habitants. Il est non moins remarquable que les faits reprochés sont toujours les mêmes dans le territoire que nous considérons. En somme, sont mis en cause les flambeaux ou les cierges, ce qui est une observance, les arbres, les pierres et les fontaines qui sont objets de vénération. Il semble bien que les arbres, les pierres et les fontaines soient les trois éléments rituels fondamentaux.
Quelle que soit la méthode employée pour les obtenir, la connaissance est ancienne des modifications profondes des états de la conscience et l’art est ancien, qui sait faire disparaître la vigilance diurne et habituelle pour provoquer l’irruption brutale ou progressive des « vécus » particuliers. Les quelques opinions, les quelques faits que nous avons cités permettent de se faire une idée du vaste domaine ouvert aux recherches historiques de ce côté-là.