A proximité du bourg de Locqueltas en direction de Grand-Champ, au lieu-dit Moten-Derven, la « butte du chêne », existerait selon la tradition une ville entière peuplée de nains. Ils appartiennent à une race particulière, les korils, qui hantent les landes et les endroits déserts. Lorsqu’un être humain attardé s’égare la nuit en ces lieux, il est vite assailli par les gnomes.
Mais gardez-vous de fréquenter ces lieux à la nuit close. Vous risqueriez de tomber entre les griffes de la bête de Béré qui hante ces abords dès le crépuscule du soir. L’apparition de cet être d’épouvante est si terrifiante que nul n’a survécu pour le décrire et que le dolmen du Perron a mérité son nom de « pierre criminelle ».
Un de leurs plus terribles moyens d’action était le souffle druidique. L’épopée irlandaise connaît de nombreux exemples de cette magie, mais ne nous donne jamais de précision sur sa nature. Par un tel geste, le druide Mog Ruith transforma ses ennemis en pierres et fit disparaître une colline aux yeux d’une armée toute entière.
Les litanies de ce saint contenaient naguère cette invocation désespérée : « Saint Colomban, ressource des imbéciles, priez pour nous ! » On devrait l’invoquer plus souvent.
Rien n’est plus particulier à la Bretagne que la préoccupation et la familiarité de la mort.