MEURTRES A GOTLAND, de Hakan Ostlundh, Prisma Noir
Sur l'île de Gotland en Suède, l'été est la meilleure saison pour... TUER Désormais, rien ne sera plus comme avant sur Gotland : quand le paradis estival se ...
Et que Dieu bénisse toutes les personnes seules qui n'ont rien d'autre à faire que d'espionner leurs voisins. C'était peut-être la volonté de Dieu que la solitude permette de faire avancer les enquêtes criminelles.
Le fait que les gens que nous aimons se détournent de nous fait partie de la vie. Nous en portons souvent une part de responsabilité. Parfois, certains n'arrivent pas à l'accepter. Certains sombrent dans la folie, d'autres deviennent des meurtriers. Et parfois les deux.
C’était idiot de se préoccuper de quelque chose qui, à strictement parler, ne le regardait pas ; mais c’était probablement inévitable lorsque ce qui pouvait être considéré comme étant vos affaires ne parvenait plus à remplir votre vie.
e fait de l’avoir si près d’elle la troublait. Elle n’arrivait plus à se concentrer. Son monde était perturbé. Ce n’était pas comme si elle était encore amoureuse de lui, pas du tout. Elle n’était même pas sûre de l’avoir été un jour. Plus que de l’amour, cela avait été une merveilleuse ivresse, exactement ce dont elle avait eu besoin à ce moment précis. Mais ce n’était plus qu’un souvenir. Et pourtant. Le cœur qui s’emballait, les images qui, quand elle était déprimée, commençaient à défiler dans sa tête : des corps nus, des mots tendres. Des moments faciles à chérir, mais qu’il valait mieux oublier.
Des enfants qui suivent les traces de leurs parents. Cela peut les déstabiliser. Cela n’a rien à voir avec le fait d’être doué ou non. Pas en premier lieu, en tous cas. Il s’agit d’autre chose.
Tout au long de sa vie adulte, il s’était imaginé que la vie simplement continuait. À présent, il voyait que c’était faux. Ce n’était pas tant le fait que la vie était plus courte que ce qu’il avait cru, mais qu’elle se terminait tellement tôt.
Ne plus appartenir à un endroit qui a précédemment été chez soi était un sentiment perturbant. Il y avait des amis, des souvenirs, il connaissait le nom des rues, savait lesquelles étaient en sens unique, comment se rendre d’un quartier à l’autre, où se trouvaient les cafés, et qui fréquentait lesquels. Pas parce qu’il avait le temps ou l’argent pour traîner au café, mais parce qu’il s’agissait de connaissances en lien avec son travail.
C’était une chose d’aller à Stockholm pour rendre visite à la famille et aux amis, c’en était une tout autre d’y venir juste pour une enquête criminelle.
l n’aimait pas cette fille, mais sa compagnie était agréable, elle était belle et il aimait faire l’amour avec elle. Elle était petite et fine, légère comme une plume. Il pouvait la soulever comme une enfant. Il ne l’avait jamais entendue se plaindre, râler ou contester quoi que ce soit. Il ne l’avait jamais vue regarder un autre homme lorsqu’ils étaient ensemble.
Ce qu’on ne pouvait voir avec ses propres yeux, il y avait toujours quelqu’un pour le raconter. Et l’histoire se répandait.