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Critiques de Hans Hellmut Kirst (16)
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Terminus camp 7

la guerre est terminée,dans le camp numéro 7 installé dans l,

ancienne caserne de chasseurs

alpins a Garmisch-Partenkirchen en Allemagne occupée.dans la zone américaine, ont retrouve des diplomates désormais misérables,des officiers supérieurs astreint au plus basses besognes, et des nazis qui cherche à échappé au châtiment.et au milieu des quatre mille interné, le capitaine Keller,officier dur et

impitoyable,et son adjoint juif

d,origine allemande,doivent trouver un criminel nazi dissimulé parmi les prisonniers.

une enquête prenante sur une page méconnu de l,histoire des prisonniers allemand.
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Sorge l'espion du siècle

la vie de Richard sorte

est loin d'être un long fleuve tranquille. né le 4 octobre 1895 a sabuncu en

azerbaïdjan d'un père allemand et d, une mère

russe. va se retrouver 1914

dans l, armé allemande, et

va se battre dans les tranchées. blessé à l, hôpital il va lire les pensées marxiste. et devenir journaliste.il va suivre sa mère en Russie.

les services secrets russes

vont le recruté a cause de

sa connaissance de l, allemand.et l, envoyé comme journaliste à l,ambassade de Tokyo pour qu'il monte un réseau de renseignements.

sorge est un charmeur,

intelligent.il va être invité à

toute les réceptions officielles au il va couché avec les femmes d,ambassadeurs.notamment celle de l,ambassadeur

d,Allemagne.mais dans le même temps il va fréquenté les boites de nuit.pour monter son réseau. son premier coup de maitre sera de prévenir les russes de la découverte

d'un protocole signé entre les allemands et les japonais de se prête assistance en cas d,agression par la Russie.

et en 41 il prévient Staline

de l, invasion de la Russie

par Hitler.mais Staline ne

le croira. pas. et se sera l,

opération Barbarossa.

qui verra les chars déferle

dans les plaines russes.

mais il va prévenir les russes que les japonais

vont attaquer la chine,

et qu'il pourront pas attaquer les russes sur leurs flanc ouest.cette fois

Staline va le croire, et il va

faire venir les troupes du

Caucase, et réussit à éviter

l, invasion de Stalingrad.

mais la vie de sorge va changer, il va devoir se méfier de tout et tous.

malheureusement les japonais vont arrêter un membre de son réseau.

et remonté jusqu'à lui.

il sera arrêté et pendu le

7 novembre 1944.

et c'est la que sa légende

va naître car son corps ne

sera jamais retrouvé.

et pour les uns il serait pas

mort, pour d, autres il serait retourné

en Russie et c'est Staline qui l, aurait

fait emprisonné pour pas qu'il révèle

qu'il été au courant de l, invasion.

questions sans réponse a ce jour.

a chaque un de faire son choix.

mais sa reste un grand livre d, aventures.

d'un homme que ian Fleming le père

de James Bond a qualifié d, espion du siècle.







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La nuit des généraux

Qui se souvient du long métrage qu’Anatole Litvak adapta en 1967 de « La nuit des généraux », un roman signé Hans Hellmut Kirst en 1963 ? Dans une atmosphère trouble, malsaine, presque nauséabonde on trouvait, dans les rôles principaux, un Peter O’Toole rien moins qu’inquiétant voire effrayant, dérangeant et glacial ; un Omar Sharif aux intentions énigmatiques, obstiné, téméraire et obsédé par la Vérité et la Justice ; un Philippe Noiret (Prévert dans le roman, Morand dans le film) opportuniste, mais semble t’il du côté clair de la Force. J’avais vu (et revu) le film, me promettant de lire le roman dès que l’occasion se présenterait. Si le synopsis est peu crédible (quoique certains lui accorde un pan d’authenticité), de gros morceaux de suspense collent au récit, le tout vire au page-turner frénétique, on a hâte d’enfin savoir. La belle trouvaille est d’avoir habillé le récit de la Grande Histoire en marche. Voici le livre enfin sous mes yeux, en édition française originale qui plus est, paru chez Robert Laffont, collection « Pavillons » (1963).



Qu’en est t’il, à mon goût, du parallèle roman/long métrage ?



Le film est assez fidèle au roman, si ce n’est que la partie finale (même si la mise en abime finale est inchangée) est remodelée, heureusement simplifiée via une tournure autre des évènements. Là où Hans Hellmut Kirst a, pour conclure, convoqué la RDA de la Guerre Froide et son appareil policier, militaire et diplomatique complexe, Anatole Litvak nous invite post WW2 au traditionnel banquet nazi à l’issue fatale, à l’heure où se règlent les comptes. Ma préférence va au choix brutal du réalisateur quand le romancier se perd dans des circonvolutions inutiles de roman d’espionnage.



Premier niveau de lecture. C’est un thriller historique. Les uniformes allemands de la seconde guerre mondiale sont de sortie. Version état-major supérieur s’entend, ou presque, on suit des hauts gradés, la piétaille n’étant que chauffeurs, ordonnances, coiffeurs, serveurs, téléphonistes, grooms … point de combattants, ou presque. Les lieux : des palaces réquisitionnés, des boites de nuit, des boites de jazz, des restaurants huppés, des musées … A Varsovie (1942), à Paris (1944) et à Dresde (1956, à Hambourg dans le film), trois généraux allemands, Tanz, von Seydlitz-Gabler et Kahlenberge sont suspectés d’avoir lardé de coups de couteaux trois prostituées, à trois dates différentes et dans trois villes distinctes. Lequel des trois à chaque fois ? Le major Grau, de la Sécurité Militaire, mène l’enquête contre vents et marées ; mais tout se complique quand tout se brouille dans l’espace guerrier omniprésent et que le pouvoir militaire est souvent synonyme d’auto-impunité totale.





_ « Voici les noms de trois généraux. Je veux les renseignements complets sur eux.

_Complets, c’est peut-être trop demandé. Sur quoi en particulier voulez-vous être fixé ?

_L’un d’eux a commis un meurtre.

_Un seulement. Mais le meurtre est l’occupation de tous les généraux.

_Alors disons que ce qui est admirable sur une grande échelle est monstrueux sur une petite. Comme il faut que les meurtriers de masse soient décorés, essayons d’appliquer la justice aux petits entrepreneurs ».



(Court dialogue extrait du film ; je ne sais plus si on en trouve l’équivalent dans le roman, ni aussi où l’y chercher quand les deux médias ne suivent pas, à coups de flashbacks, la même linéarité scénaristique)



Un rapprochement est à faire avec les « âmes grises » de Philippe Claudel: pourquoi rechercher un assassin de fait-divers quand la Boucherie de masse des tranchées est légitimée par l’état de guerre ?



Von Seydlitz-Gabler (sa femme, sa fille) est un aristocrate à l’ancienne, il mène grand train (comme le veut son rang) dans les pays occupés ou annexés ; pleutre, jouissif et opportuniste, il avance sans cesse dans le sens du vent. Le second, Kahlenberge, plus effacé, prend discrètement part au complot visant Hitler le 20 juillet 1944. Le dernier, Tanz, cruel et fanatique, est l’archétype de l’officier supérieur de la Wehrmacht, obnubilé par le respect des ordres qu’il reçoit et ceux qu’il donne ; il est en constante recherche de la Gloire militaire qu’il se sent mériter (peu importe le prix que paient les soldats sous ses ordres).



« La Nuit des généraux » (le roman) est surtout, en deuxième niveau de lecture plus subtil, une étude de mœurs militaires en temps de guerre. Luttes d’influence de salon (la défaite se profile, comment parer aux conséquences). Intrigues (comme) de cour royale où règnent le mensonge, l’hypocrisie, les phrases à double sens, les sous-entendus complexes à décrypter, les mots-clés, les discussions en « trompe-l’œil ». Partout, derrière les faux-semblants d’actes et de paroles, se sent la défaite à venir. Agir, pourtant, comme si de rien n’était et que le Reich vivait encore ses plus beaux feux. Le milieu décrit est vérolé, usé par toutes ces années perdues, à bout de souffle ; on le sent suspendu dans l’instant, en attente fataliste de l’inévitable, comme si de rien n’était.



On a reproché à O’Toole de trop en faire. Au final, il ne sur-joue que peu quand, au fil du roman, il charrie le même charisme inversé et que le lecteur frémit tout autant au rythme des mots que le spectateur sur le fil des images. Noiret, doucereux (çà lui va si bien), nonchalant et prudent, avance ses pions entre Collaboration et Résistance ; on ne lui en veut pas, il est au final le glaive de la justice. Omar Sharif emporte l’empathie malgré son jeu trouble et ambigu.



Seul bémol, la prose à l’œuvre ne coule pas de source, elle se mérite parfois. Servant un thriller page -turner fébrile, on s’attend à plus de fluidité. Elle est heurtée quand se faufilant dans les lentes arcanes du pouvoir elle demande plus de subtilité. L’auteur, au service de son projet ambitieux, a suivi tant de lièvres à la fois (une intrigue policière sur les traces d’un sadique, un fragment complexe de l’Histoire européenne, une étude de mœurs militaires) qu’il semble parfois perdre le fil de ses ambitions d’origine ou du moins ne plus en avoir vraiment les moyens.



N'empêche, c’est du bon ; la lecture vaut le détour. Le fil aussi, tout autant.


Lien : https://laconvergenceparalle..
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08/15 : La révolte du caporal Asch

Nous sommes en Allemagne nazie. A la caserne, on se prépare à la seconde guerre mondiale. Herbert Asch est caporal à la troisième batterie sous les instructions de l’adjudant-chef Schultz. Ses activités principales consistent à échapper aux corvées militaires et à jouer au 21 avec ses amis. Malheureusement, son ami Jean Vierbein n’a pas la même chance : il provoque involontairement la colère de Schultz puis d’autres supérieurs, qui le poussent à bout. Le caporal Asch décide de se révolter…

08/15 est une mitrailleuse réalisée à la demande du service royal de fabrication des armements. Kirst prend cette désignation d’arme pour nommer sa trilogie dont ce livre est le premier tome. Cette histoire se passe au début de la seconde guerre mondiale mais on n’y parle d’aucun combat, d’aucun affrontement hormis ceux ayant lieu dans la caserne. C'en serait presque burlesque, si on enlèvait le contexte de l'histoire. Ce récit, qui remet en cause le système militaire, est férocement drôle et mais aussi, simplement juste.

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08/15 : La révolte du caporal Asch

Machinengewehr MG 08/15 : c'est le matricule de la première mitrailleuse de type uniforme dont a été dotée toute l'armée allemande.



Hans Helmut Kirst (1914 – 1989) a intitulé ainsi une trilogie largement inspirée de sa vie dans l'armée allemande, juste avant, pendant et après la guerre. Ce livre en constitue le premier épisode.



Une chronique douce-amère de la vie de caserne à la veille du second conflit mondial. Cela se passe en 1939, dans une ville de garnison située en Prusse, mais cela se passerait de la même façon dans une caserne française. Des troufions, des sous-offs, des juteux abominables, des officiers qui ne veulent pas faire de vagues … avec en plus, chez certains, la fougue de l'admiration sans borne envers le Führer.



Mais surtout des conduites visant à briser les esprits et les corps : abaissement, humiliation, harcèlement des plus faibles, absurdité, épuisement en corvées absurdes, vexation, alcoolisme, panurgisme …



Tout est là. Mais un homme va verser du sable sur ces rouages venus des temps anciens de l'armée du roi de Prusse : Herbert Asch, caporal, bon soldat mais raisonneur, observateur, provocateur. Il a décidé, quoi qu'il lui en coûte, de se « payer » l'adjudant-chef Stoultz, le Juteux madré, bouffi d'orgueil et cocu de surcroît.



Hans Helmut Kirst est entré dans la Reichswehr en 1933 après ses études dans une école supérieure de commerce. Sous-lieutenant puis lieutenant pendant la guerre, il fut dénoncé comme nazi après la défaite par Frantz-Joseph Strauss qui le poursuit de sa haine. Il sera lavé de tous soupçon mais Strauss le fera interdire de publication pendant deux ans. Cela n'empêchera pas son succès dès 1954 notamment avec ce livre qui figurait en bonne place dans la bibliothèque paternelle.



Ce livre m'a remise dans l'ambiance de la jeunesse de mon père. C'est une lecture pleine d'humour, d'auto-dérision et de tendresse pour ces pauvres types dont une mainmise de fer entendait faire des machines à tuer sans réfléchir et sans remords – et qui y est hélas assez bien parvenue. Une tranche d'histoire, bien oubliée aujourd'hui.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La nuit des généraux

Etoiles Notabénistes : *****



Die Nacht der Generale

Traduction : Pierre Kamnintzer



ISBN ; Non usité à l'époque (Edition J'ai Lu - 1965)



Avant tout, je tiens à prévenir tous ceux qui tomberaient sur la même édition que l'exemplaire que j'en possède se singularise par un nombre de coquilles plus élevé qu'à l'habitude. Ce qui peut parfois agacer. ;o)



Ce roman de H. H. Kirst, par ailleurs créateur du caporal Asch et auteur de "La Fabrique des Officiers", a donné naissance à un film d'Anatole Litvatk qui, si mes souvenirs sont bons, date de 1967 et vaut essentiellement par l'interprétation, glaciale, imposante, dérangeante parfois et bien dans le ton du roman, de Peter O'Toole dans le rôle du général Tanz. Hollywood oblige, le film s'attarde complaisamment sur l'intrigue criminelle - l'assassinat, particulièrement sadique, de prostituées en temps de guerre. Les cinéphiles préféreront sans doute le conflit qui oppose le personnage joué par O'Toole à celui interprété par Omar Sharif. Là encore, O'Toole domine.



Le roman, lui, apparaîtra sans conteste à la fois plus subtil ainsi que plus ambitieux. Au reste, il est plus que jamais d'actualité. Il possède même une sorte d'intemporalité dont Kirst, qui espérait sans nul doute avoir assisté à la "der des der", n'avait peut-être pas conscience. L'auteur a pour volonté évidente de démontrer que la guerre est, pour tout être humain, et en particulier les individus de sexe mâle, l'occasion rêvée de donner libre cours à leur sadisme. Mais Kirst n'entend pas par là le sadisme occasionnel, cette manifestation de notre personnalité qui gît au plus secret de notre cerveau reptilien et que la folie du sang et du combat est capable de réveiller chez le plus pacifique des hommes (et la plus douce des femmes). Non, ce qui l'intéresse, c'est le sadisme pathologique qui, pour une raison ou pour une autre, a émigré du cerveau reptilien vers des zones de plus en plus étendues du cerveau tout entier. Ce qui se résume à ceci : rien ne vaut la guerre pour les psychopathes, qu'il s'agisse du menu fretin ou, comme ici, d'une haute personnalité, par ailleurs, stratège impeccable et combattant valeureux.



Le premier meurtre recensé par les Services de Sécurité allemands se déroule à Varsovie, en 1942. La victime : une prostituée qui cherchait à survivre. L'assassin ? Ah ! là, c'est plus compliqué. On sait qu'il était seul et l'on a écarté les souteneurs et les gens de la pègre. De fil en aiguille, l'enquêteur Grau, alors major, resserre sa nasse autour de sept généraux. Parmi ceux-ci, quatre ont des alibis en béton armé. Ne restent plus que le général von Seydlitz-Gabler (Herbert de son petit nom, comme ne cesse de l'appeler sa tendre épouse, Wilhelmina ), un militaire de la vieille école et qui est toujours, ainsi qu'il le souligne plus d'une fois avec une finesse qu'on n'attendrait guère du personnage, "au service de l'Allemagne" (vous noterez la différence, qui lui permettra, malgré son passé au service du Führer, de retomber très habilement sur ses bottes en RFA) ; le général Kahlenberge, spécialisé dans les relations entre les divers services de sécurité militaire (et policière), un chauve élégant, sarcastique et qui goûte une joie sans mélange à son rôle d'éminence grise ; et enfin le général Tanz, raide et droit comme la Justice incarnée, chef de la division Nibelungen, adoré jusqu'au fanatisme par certains ses soldats, haï par d'autres - au point qu'ils aimeraient bien le voir rester sur le champ de bataille - en raison de ses manies obsessionnelles, de son caractère impitoyable et du manque total d'empathie dont il semble souffrir. Tanz sera d'ailleurs l'un des responsables de l'opération de "nettoyage" du Ghetto de Varsovie.



Mais le goût pour l'alcool et la pleutrerie de von Seydlitz-Gabler, la jouissance de tirer les fils de ceux que, quel que soit leur grade, il ne considère que comme des pantins qui caractérise Kahlenberge et enfin la personnalité, indéniablement charismatique mais tout aussi sombre de Tanz, ne suffisent pas à déterminer avec exactitude lequel des trois est l'auteur du crime ...



Et il en sera de même lorsqu'un nouvel assassinat est commis, cette fois en juillet 1944, alors que les trois généraux sont réunis par le hasard à Paris. De même que la liquidation de Varsovie et de son Ghetto servait de toile de fond au premier assassinat, le second prend place en plein complot de certains généraux contre Hitler. Kahlenberge eût souhaité voir y participer von Seydlitz-Gabler, lequel, toujours prudent, élude avec une grâce éléphantesque des appels du pied aussi compromettants. Demander la même chose à Tanz serait par contre tout à fait impossible. D'ailleurs, en ce moment, le général n'est pas en service mais en vacances dans la capitale française. Ce bourreau de travail a en effet été sommé par ses chefs de prendre un peu de repos. Le lecteur réalise alors que Tanz, bien que dûment cité en exemple sur le plan du courage et de l'intelligence au combat, est aussi l'objet d'une étrange sollicitude de la part de l'Etat-Major suprême dont les membres, représentés ici par le colonel Sandauer, semblent toujours redouter plus ou moins qu'il ne "craque" et ne se mette à se comporter de façon excentrique ...



Bizarre, c'est plutôt le mot qu'appliquerait à Tanz son nouvel ordonnance, le caporal Hartmann qui, entre parenthèses, entretient depuis Varsovie, avec Ulrike von Seydlitz-Gabler, une correspondance amoureuse suivie et la rejoint désormais à Paris dans des "caves" plus ou moins branchées, comme on ne le disait pas encore à cette époque. Bizarre, difficilement compréhensible, voire inquiétant et peut-être même malade ...



En entrant aux ordres de Tanz pendant le temps de congé de celui-ci, Hartmann ne sait pas qu'il met alors son avenir en jeu. Pas plus que Tanz, de son côté, ne sait qu'il vient de rencontrer le grain de sable qui, à long terme, le conduira à sa perte ...



Je ne vous raconterai pas le reste de l'intrigue. Ce qu'il est important de retenir de ce livre, c'est la démonstration qu'a tentée, avec plus ou moins de réussite, d'y faire Kirst : son Général Tanz est une personnification de la Guerre et, bien qu'il n'appartienne pas à la S. S., de la Guerre dans tout ce qu'elle a de plus atroce et de plus pervers, c'est-à-dire lorsqu'elle perd complètement la raison. L'auteur nous met en garde car, des Tanz, il est clair qu'il y en a toujours eu et qu'ils n'ont pas été le monopole de l'Allemagne nazie.



Mais le pire, c'est qu'il y en aura encore et encore. Efficaces, d'un sang-froid à toute épreuve, souvent plus intelligents que le commun de la troupe, n'hésitant pas à montrer l'exemple par leur courage du moment qu'il s'agit de tuer l'ennemi, goûtant à l'acte de mort non pas le soulagement en quelque sorte "normal" que peut ressentir un adversaire voyant s'écrouler devant lui ceux qui risquent de l'emporter sur l'avancée ou la défense de sa patrie, mais la volupté immense et à mille lieues de toute contingence humaine de tuer et de tuer encore pour le seul plaisir, en s'abritant derrière un uniforme et une idéologie dont, en réalité, ils ne se soucient absolument pas, ces gens-là ne sont que des psychopathes qui, sans la guerre, auraient sans nul doute trouver un autre moyen de céder à la seule passion qui les anime : voir couler le sang, faire le mal, entailler et découper le plus profondément possible. La Guerre les attire comme un cadavre attire les vautours. La Guerre les protège et les absout sans en avoir conscience ou, pire, en détournant les yeux de leurs actes tant que ceux-ci peuvent la servir. Que de parfaits innocents, qui ne sont pas des combattants ou des ennemis à proprement parler, en fassent aussi les frais, cela n'est grave ni pour la Guerre, cette abstraction qui agit pour l'Histoire, ni pour ceux qui la déclarent et la dirigent et qui, eux, malheureusement, sont bel et bien des humains comme vous et moi.



Certes, de temps en temps, s'élèvent, pour essayer de contrer ces psychopathes privilégiés, des hommes comme Grau (récompense : une balle dans la tête), comme Kahlenberge ou encore comme Hartmann, bien sûr. Mais, dans ce tourbillon qu'est la Guerre, combien de psychopathes comme celui dont vous avez deviné le nom (je vous signale que celui-ci est révélé dès l'assassinat de Paris) échappent aux mailles du filet et filent se chercher un nouvel abri, quelque part, là-bas, dans l'un des coins de ce monde où, si la Guerre s'est endormie pour un temps, la Corruption la plus absolue peut les protéger avec autant d'efficacité et leur permettre de s'adonner, encore et toujours, à leur obsession de tuerie et de torture ? ...



La prose de Kirst n'est peut-être pas à la hauteur de l'ambition qu'il avait pour son roman. Il n'en parvient pas moins à nous faire passer le message - un message qui ne cessera jamais d'être d'actualité. Bonne lecture ! ;o)
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Le lieutenant Asch dans la débâcle

La fin de la deuxième guerre mondiale approche, les alliés avancent rapidement. De petites unités de la Wehrmacht se trouvent encerclées par l’armée américaine quand un colonel donne l’ordre de lancer une attaque en vue de libérer un carrefour des tanks américains qui l’occupent. Le lieutenant Asch est sceptique sur l’utilité tactique d’une telle manœuvre qui risque de coûter la vie à des dizaines de soldats. Mais le commandant Hinrichsen, lui, bon bourgeois qui s’est laissé entraîné dans les années 30 dans l’enthousiasme des promesses du nazisme, et pour lequel un ordre est un ordre, lance l’attaque, pour apercevoir, le colonel profiter de l’ouverture provisoire du carrefour pour s’échapper en voiture avec son adjoint. Ulcéré, le commandant perd d’un coup toutes ses illusions. Blessé, et ayant perdu d’un coup tous ses repères, il veut se laisser mourir sur place, et il faut toute la persuasion du lieutenant Asch pour le tirer de là et lui faire accepter ensuite de se faire soigner. Tout ce monde ne rêve plus que d’une chose : retrouver et châtier ce colonel qui n’a pas hésité à sacrifier une vingtaine d’hommes, sans intérêt pour les opérations militaires, simplement pour pouvoir s’en sortir, lui, pour des raisons sordides qui apparaîtront ensuite.

Le roman est l’occasion, comme toujours chez Kirst, de montrer la montée des illusions liées au nazisme et à son pouvoir de mobilisation des esprits, et, ensuite la chute dans les désillusions quand la déchéance morale à laquelle n’échappent pas même ceux qui n’ont fait que suivre, devient évidente pour la plupart. Il y a ceux qui, au moins dans leur esprit, résistent à l’imposition de la vérité totalitaire, les opportunistes qui s’adaptent, dans les faits et moralement, aux circonstances, et les affairistes qui cherchent le moyen de tirer profit de la situation.

Le récit montre bien le sentiment de culpabilité qui s’empare de bien de ses personnages, y compris ceux qui n’ont rien à se reprocher, sinon de n’avoir rien fait pour s’opposer aux ignominies dont ils ne pouvaient pas ne pas avoir connaissance, mais qu’ils réussissaient à minimiser confortablement. L’ouvrage se termine de manière passionnante par une mise en scène de la manière dont certains parviennent, des années après, à se débarrasser de ce sentiment de culpabilité, et à reconstruire leur mémoire de la manière artificielle qui convient pour retrouver une forme de fierté nationale et une forme de vie psychologiquement moins lourde à mener.

Cette mise en scène de la psychologie de personnages pris dans ces tempêtes de l’histoire est très bien réussie, même si la conduite de l’intrigue elle-même est moins efficace que, par exemple, dans "la fabrique des officiers" du même auteur, où l’on retrouve les mêmes contrastes dans la réaction de différents personnages aux prises avec ces vents mauvais.



Très beau roman, donc, même s’il est nécessaire, compte tenu de critiques très négatives qui me sont parvenues sur la qualité de la traduction française, de préciser que cette recension résulte d’une lecture de l’original allemand.

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08/15 : La révolte du caporal Asch

Le caporal Asch de la 3ème batterie d'artillerie de la Reichwehr, se retrouve quelques années avant la deuxième guerre mondiale, dans une caserne d'une petite ville de Prusse. Il y règne une discipline de fer aussi ridicule qu'inhumaine. Hitler et ses séides y forgent l'instrument de leurs futures conquêtes en usant de méthodes d'un autre temps. Des entraînements épuisants, des vexations incessantes et des corvées injustes s'abattent sur les hommes. L'adjudant-chef Schoultz, une culotte de peau cocue et bornée, prend un malin plaisir à humilier les plus faibles. Dans un premier temps, Asch se contente de tirer le plus possible au flan en profitant de la complicité de son ami Kowalski et du garde-mites Werktreu. Mais les « instructeurs » ayant dépassé les bornes du supportable, il se révolte ouvertement. Cette attitude est tellement inimaginable pour Schoulz et les autres qu'ils le prennent pour un fou et réagissent en conséquence.

Mieux qu'aucune étude ou document sur l'armée allemande de l'avant-guerre, cette célèbre chronique révèle par quels conditionnements (le plus souvent complètement idiots) on transforme de braves gens tout à fait normaux en machines à tuer sans le moindre état d'âme. Rien que cet aspect du livre serait déjà passionnant. Mais Kirst a eu le génie d'y ajouter l'humour, la dérision dans une intrigue abracadabrantesque du plus haut comique. L'examen d'Asch par un major, plutôt chirurgien-boucher que spécialiste en psychiatrie, est un monument humoristique ridiculisant totalement la psychanalyse. On se régale en suivant les péripéties et les tribulations de ce petit homme (08/15 est le symbole du premier fusil-mitrailleur normalisé et également celui du couillon lambda, du blaireau « Dupont Lajoie », tout comme le nom de « Werktreu » qui signifie « fidèle au travail » a été attribué au plus cossard du régiment). Tel un grain de sable jeté dans les rouages d'une mécanique implacable, il arrive à la mettre en difficulté avec les seules armes dont il dispose : l'intelligence, l'ironie et le bon sens. Un régal !
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La fabrique des officiers

Cet ouvrage magistral nous éclaire mieux que tous les autres documents sur le drame de l’armée hitlérienne, sur le féroce antagonisme qui opposa, au sein de la Reichswerhr, les officiers prussiens de la grande tradition aux arrivistes nazis. L’action aussi passionnante se déroule en 1944, dans une école de cadets commandés par le général Modersohn qu’un de ses aides-de-camps a surnommé " le dernier prussien ". La mort mystérieuse du Leutnant Barkow déclenche un drame inexorable dont l’acteur principal sera le Leutnant Krafft qui, par bien des traits de son attachante personnalité rappelle le héros de 08/15, le célèbre caporal Asch.



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La nuit des généraux

Film tiré en partie du roman de Chase (la culbute)....
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08/15 : Les étranges aventures de guerre de l..

Le caporal Asch a pris du galon, il est passé adjudant. Il a quitté sa caserne prussienne avec sa troisième batterie d'artillerie pour rejoindre un front russe complètement endormi depuis plusieurs mois. Nous y retrouvons tous les personnages habituels : Schoulze, la grande gueule et son épouse Lore qui lui fait porter ramures ainsi que Jean Vierbein, le gentil idéaliste, mais également quelques nouveaux comme Soeft, le roi du marché noir qui est capable de procurer n'importe quoi à n'importe qui à condition qu'il en mette le prix. Asch est chargé d'organiser des séances de théâtre aux armées ce qui lui permet de rencontrer quelques charmantes comédiennes. Tout irait pour le mieux si le chef Wedelmann ne s'était pas retrouvé remplacé par un certain capitaine Witterer, nazi arrogant, ambitieux et capable de commettre les pires sottises et de mettre en danger la vie de ses hommes pour se faire bien voir et monter en grade...

Ce deuxième tome des aventures du brave trouffion Asch, l'homme qui fait la guerre contraint et forcé comme d'ailleurs l'immense majorité des soldats de la Wehrmacht, est à la hauteur du premier. Il montre avec humour la sottise du militarisme, de la guerre et de la soumission à l'autorité et à une idéologie démentielle. Sa finesse d'analyse et sa tendresse pour ses personnages (tous inspirés de ceux qu'il avait dû rencontrer dans la vraie vie) lui permettent de tout dire. Avec Kirst, on est loin de l'épopée martiale et proche du quotidien du bon soldat Sveik de Hasek ou de celui des bidasses de la 7ème compagnie. Toujours un vrai régal.
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La nuit des généraux

1942. Varsovie. Un major de la police militaire est amené à enquêter sur l'assassinat d'une prostituée polonaise. Un témoin affirme avoir vu l'uniforme d'un général allemand. De surcroît, la victime travaillait pour les renseignements nazis. A ce moment, quatre généraux officiaient dans la ville. malgré diverses pressions, l'officier décide de mener ses investigations, tandis que la guerre fait rage de tous côtés et que les exactions se multiplient. Un livre qui mélange deux genres et qui réussit à merveille à entretenir le suspense.
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La nuit des généraux

Varsovie, en 1942. Le major Grau, de la police militaire, enquête sur l'assassinat d'une prostituée. La victime était un agent des services de renseignements allemands. Un témoin affirme que le meurtrier portait un uniforme de général allemand. Il identifie bientôt trois suspects. la 1 vint de repasser le film qu'en a tiré Anatole Litvak entre film de guerre et thriller. Un récit porté sur les épaules de Peter O'Toole et servi par la musique obsédante de Maurice Jarre.
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La fabrique des officiers

La seconde guerre mondiale, l'armée, les officiers, le nazisme, la guerre... Un livre époustouflant qui brasse tous ces sujets. Un livre qui parle de la mécanique du pouvoir, du rapport des hommes entre eux, du lien de subordination, de la nécessité de faire la guerre (ou pas). Les leçons de ce roman sont transposables ici ou ailleurs, hier, aujourd'hui et demain. Simplement brillant !
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Le lieutenant Asch dans la débâcle

Avril 1945 : le Troisième Reich craque de toutes parts et va s'effondrer dans l'horreur, la pagaille et... le soulagement général. Revenu de Russie, le lieutenant Herbert Asch se retrouve non loin de son village, à la tête de ce qui reste de sa batterie. La Wehrmacht s'est repliée pour défendre le dernier carré de la mère patrie contre les Américains qui ont franchi le Rhin et avancent avec leurs blindés sans rencontrer de résistance notable. Alors que la plupart des hommes s'apprêtent à poser les armes, le colonel Hauk et son adjoint Greifer les lancent dans une dernière offensive aussi inutile que désespérée qui fera un grand nombre de morts allemands. Fidèle à lui-même, Asch n'aura de cesse de retrouver les deux nazis responsables du massacre de ses camarades et obtenir leurs têtes.

Ce troisième et dernier tome des aventures du brave soldat Asch est fort intéressant car il s'attaque à un période sensible de l'histoire de la guerre: les derniers sursauts de l'Allemagne avant l'occupation alliée. Kirst décrit le comportement du Volksturm, ces jeunes fanatisés enrôlés dans une sorte de milice (obligatoire jusqu'à 65 ans !) qui fut le dernier îlot d'une résistance absurde. Il ne nous cache rien des trafics et lâchetés en tous genres, pas plus qu'il ne nous épargne les procédés inquisitoriaux des services secrets américains chargés de la dénazification de l'Allemagne. Le lecteur a droit à quelques interrogatoires de prisonniers de guerre allemands dignes de Kafka ou du Père Ubu. Bien entendu, tout comme en France au moment de la Libération, il n'y avait plus de collaboros, mais rien que des Résistants, en Allemagne, les traqueurs d'hitlériens ne trouvaient aucun nazi, mais rien que des opposants à un régime abhorré. Seul reproche : l'humour, corrosif et décapant du premier tome, un peu affadi dans le second, a complètement disparu du dernier. Sans doute cette atmosphère de fin du monde ne s'y prêtait-elle pas ? Devant un tel monceau de dégâts (humains et matériels), l'auteur n'avait plus le goût à rire. L'ultime phrase est révélatrice : « Bénissez-moi pour que je ne sombre pas dans le désespoir. » Kirst écrit cela en 1955, il ne peut pas deviner qu'en peu de temps, l'Allemagne, telle le Phénix, se relèverait de ses cendres de la magistrale manière que l'on sait.
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Le lieutenant Asch dans la débâcle

Ce livre fait partie d'une série relatant le parcours du militaire allemand Ash, d'abord adjudant puis lieutenant, durant la seconde guerre mondiale. Cette lecture date, juste un vague souvenir qu'il s'agit d'une sorte de récit d'aventures.
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