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3.92/5 (sur 917 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Moers , 1969
Biographie :

Harald Gilbers est un écrivain allemand.

Après des études de lettres anglaises et d’histoire, il a travaillé comme journaliste pour les pages culturelles d’un magazine puis comme metteur en scène indépendant.

"Germania" (2013), son premier roman, a reçu l’un des plus prestigieux prix de littérature policière, le prix Friedrich Glauser.

"Les fils d'Odin" ("Odins Söhne", 2015), son second roman, a reçu le prix Historia du roman policier historique en 2016.

La série qui met en scène le personnage principal de l’ancien commissaire Richard Oppenheimer se poursuit avec les "Derniers jours à Berlin" ("Endzeit", 2017) et "La vengeance des cendres" ("Totenliste", 2018).

Harald Gilbers vit près de Munich.

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Citations et extraits (115) Voir plus Ajouter une citation
Le Parti aidait certes des mères célibataires à mettre leurs enfants au monde – si ceux-ci étaient bien sûr de « sang pur » –, mais il ne le faisait pas par philan­thropie. Dans cet endroit en apparence idyllique, on était aussi en état de guerre. Même si ce qui se tramait dans ce centre n’avait aucune influence directe sur la situation actuelle sur le front russe, on préparait les conflits futurs. Les nazis renforçaient leur armement, non pas avec de nouvelles machines meurtrières, mais avec du matériel humain. Chaque femme de ce pays avait le devoir de fournir le plus d’enfants possible au régime ; en récompense, on lui décernait la croix d’honneur de la mère allemande pour avoir donné à la patrie des fils qui serviraient à l’avenir de chair à canon. Dans les foyers du Lebensborn devaient naître les futurs cadres du Parti. Une élite au sang pur qui, dans l’esprit de Hitler, prendrait par la suite les rênes du Reich.
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— Alors comme ça, vous êtes juif, Oppenheimer ?
— En effet.
— Ça peut arriver, commenta le ministre. Mais le Hauptsturmführer Vogler semble tenir vos talents de commissaire en grande estime. Cela étant, personne ne doit apprendre que vous êtes d’origine non aryenne. S’il n’y avait pas votre nom pour vous trahir, on pourrait vous prendre pour un citoyen allemand de sang pur. Je suppose que vous bénéficiez d’un autre logement pour la durée de l’enquête ?
Oppenheimer le regarda d’un air étonné.
— J’habite dans une maison juive.
— Et comment faites-vous le matin pour vous rendre au travail ?
Oppenheimer hésita. Il ne savait pas où le ministre voulait en venir. Vogler répondit pour lui :
— L’un de mes hommes passe le prendre tous les matins. Nous avons aménagé un bureau pour lui dans la colonie de Zehlendorf.
Goebbels bondit de son siège.
— Vous avez perdu l’esprit, Vogler ? Il faut mettre un terme à ces trajets inutiles. Fournissez-lui un logement près de son bureau, mais en aucun cas dans une maison juive !
Il pivota vers Oppenheimer et ordonna :
— Jusqu’à la fin de cette enquête, je vous relève de votre appartenance au peuple juif. À partir de maintenant, vous serez traité comme un Aryen. Un point c’est tout. Vogler s’occupera du nécessaire. Merci, messieurs.
Complètement dérouté, Oppenheimer ne sut que répondre. Il ignorait que le ministre de la Propagande avait le pouvoir d’exclure quelqu’un de sa communauté religieuse. Qu’allait-il se passer à présent ? Son prépuce repousserait-il par l’opération du Saint-Esprit ?
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L’enfer, c’était un lieu qui grouillait de monde. Un lieu auquel certains essayaient d’échapper à cor et à cri, pendant que d’autres y affluaient dans l’espoir de trouver un refuge. Où des infirmières du NSV complètement débordées distribuaient aux réfugiés du thé infect et de maigres tranches de pain tartinées d’une bouillie à l’eau et à la farine frelatée. Où les renfoncements d’un couloir servaient de toilettes publiques, faute d’alternative. Où des hommes et des femmes, pantalons baissés et jupes relevées, faisaient leurs besoins en plein jour devant tout le monde. Où des gens se précipitaient dans des wagons vides et attendaient ensuite durant des heures jusqu’à ce que les trains démarrent à la faveur de la nuit. Cet enfer sur terre avait un nom. On l’appelait la gare de Silésie.
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- Sous Hitler, on pouvait prouver notre bravoure.

J'étais dans le Volkssturm, Jo a même été au front. On pouvait voir d'autres pays, on nous donnait de beaux uniformes. Partout, on était respectés. C'étaient des temps héroïques. Pas comme aujourd'hui. Maintenant, les jours se suivent avec monotonie, les étrangers se moquent de nous et notre patrie n'est plus qu'un tas de gravats.

Le commissaire s'était déjà rendu compte qu'une partie de la population regrettait les idées nationales-socialistes. Toutes les victimes innocentes du nazisme et la défaite dévastatrice subie par Hitler et ses suppots suffisaient à prouver que cette idéologie dégradante ne valait rien, mais elle semblait indéracinable. Oppenheimer n'avait rien contre une certaine dose de patriotisme, tant que celui-ci n'était pas employé pour dénigrer les autres peuples. Mais la frontière était vite franchie.
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Oppenheimer n’avait jamais adhéré à la représentation chrétienne de l’enfer. À ses yeux, c’était avant tout une image dissuasive, que l’on retrouvait dans beaucoup de religions. Menacer d’une punition quiconque commettrait un péché avait servi pendant des millénaires à refréner les pulsions primitives des hommes, mais Oppenheimer était persuadé que ce concept était dépassé. Le châtiment divin après la mort avait été remplacé ici-bas par les poursuites judiciaires. Il avait toujours pensé qu’une sanction pénale n’était pas qu’une mesure de représailles, mais devait aider le criminel à revenir sur le droit chemin.[...]
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«Richard, versprichst du mir, abzutauchen ?»
Oppenheimer grummelte unverständlich vor sich hin. Er hasste es, wenn Lisa ihm ein Versprechen abverlangte. Das war ihre Art, Befehle zu geben.
(«Richard, tu me promets de te mettre à l'abri ?»
Oppenheimer grommela dans sa barbe. Il détestait ça, quand Lisa lui soutirait une promesse. C'était sa façon de lui donner des ordres.)
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Il examina attentivement les cheveux noirs gominés de Goebbels et son nez proéminent. Vogler, avec ses traits grossiers, ne correspondait pas non plus à l’idéal de beauté national-socialiste. Oppenheimer sourit intérieurement. Dans cette pièce, lui, le Juif, était celui qui ressemblait le plus à un Aryen. C’était le monde à l’envers.

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Il était déjà arrivé plusieurs fois à Oppenheimer d'être surpris par une alarme alors qu'il circulait en ville. Dans ces cas-là on n'avait pas le choix : il fallait ouvrir l'oeil pour trouver un panneau indiquant un LSR*. Brehm, son collègue, lui avait raconté récemment avec un sourire amusé que les plaisantins de Berlin avaient donné à cette abréviation une autre signification : "Lernt schnell Russisch".**

*Luftschutzraum : abri antiaérien
**Apprenez rapidement le russe
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Oppenheimer ferma les yeux pour oublier un instant la sinistre cave dans laquelle ils étaient désormais enfermés. Dehors, au même moment, les armées alliées se préparaient à livrer l’ultime bataille contre les troupes du Reich, mais personne ne pouvait prédire combien de temps encore durerait cette folie.
Tandis qu’il serrait Lisa dans ses bras, Oppenheimer réalisa que plus rien ne les séparerait désormais. Il avait enfin fait ce qu’il lui avait toujours semblé trop risqué.
Il avait pris Lisa par la main et s’était enfoui avec elle. Jusqu’à ce lieu.
Le reste suivrait. Car il pourrait s’en tirer, trouver le bonheur avec la personne qu’il aimait.
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Des experts avaient estimé qu'il y avait dans les rues de Berlin cinquante-cinq millions de mètres cubes de terre et de pierre, onze millions de mètres cubes de bois et plus d'un million de tonnes d'acier. Le volume total des ruines représentait environ soixante-quinze millions de mètres cubes. En d'autres mots, évacuer tous les débris des bombardements risquait de prendre plus d'une vingtaine d'années. D'après certains, avec les décombres de la ville, on aurait pu construire jusqu'à Cologne un mur de trente mètres de large sur cinq de haut.
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